Étude des trajectoires des particules sub-microniques dans les champs ionisés Jack Joubert, Claude Henry, Charles Eyraud To cite this version: Jack Joubert, Claude Henry, Charles Eyraud. Étude des trajectoires des particules submicroniques dans les champs ionisés. J. Phys. Phys. Appl., 1964, 25 (S3), pp.67-72. <10.1051/jphysap:0196400250306700>. <jpa-00212951> HAL Id: jpa-00212951 https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00212951 Submitted on 1 Jan 1964 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. LE JOURNAL DE PHYSIQUE PHYSIQUE APPLIQUÉE AU NO 3. PAGE SUPPLÉMENT 25, 1964, MARS TOME 67 ÉTUDE DES TRAJECTOIRES DES PARTICULES SUB-MICRONIQUES DANS LES CHAMPS IONISÉS JOUBERT, CLAUDE HENRY et CHARLES EYRAUD, Institut National des Sciences Appliquées de Lyon. Laboratoire de Génie Chimique de la Faculté des Sciences de Lyon. Par JACK L’étude théorique de la variation du nombre de charges électriques élémentaires par une particule solide dans un champ ionisé, fait appel à un certain nombre d’hypothèses et de calculs dans lesquels sont introduites diverses simplifications. Un dispositif expérimental est décrit. Il est spécialement adapté à la confrontation des résultats expérimentaux avec Résumé. 2014 acquises l’analyse théorique. The theoretical study of the change in the number of elementary electrical charges solid particle in an ionised field calls for a large number of assumptions and calculations in which various simplifications are introduced. An experimental set-up is described. It is specially adapted for comparison of experimental with theoretical results. Abstract. acquired by 2014 a L’étude du mouvement des particules sub-microniques dans les champs ionisés intenses nécessite la connaissance des deux mécanismes de charge : 10 La collection d’ions sous l’effet du champ local résultant, phénomène prépondérant pour les particules supérieures à 2 500 Á. 20 La diffusion thermique, dont l’effet est dominant pour les particules inférieures à 500 A. Nous avons confronté nos mesures expérimentales avec les résultats théoriques tenant compte simultanément des deux mécanismes. Un fil porté à une Dispositif expérimental. haute tension continue Vo = 45 800 V, est tendu dans l’axe d’un cylindre de rayozl Ro 10 cm. L’air est animé d’une vitesse de 0,90=m/s sur l’axe du tube(fig. 1). - = FiG. 2, FIG. 1. agglomérées, mono-dispersées, de forme approximativement sphérique et de rayon supérieur à 1 500 A. En faisant varier les conditions expérimentales, nous avons pu obtenir de telles particules-. Charge acquise par une grosse particule collectant des ions négatifs. Afin d’étudier la loi de dont les dimensions sont supédes charge particules rieures au micron, Kraemer et Ranz [2] admettent les hypothèses suivantes : 1. L’effet de l’agitation thermique est négligeable sur la charge des particules. - 2. L’effet d’image 3. Les ions cèdent électrique est négligeable. leur charge à chaque choc. 4, La section de choc reste constante et égale à l’aire du grand cercle de la particule supposée sphérique. - La génération des particules est réalisée à l’aide d’un micro-réacteur à buses concentriques ( fig. 2). L’aérosol est obtenu par réaction du chlorure de titane sur de la vapeur d’eau à la sortie des buses qui peuvent être déplacées à volonté entre le fil et la paroi. Les dimensions des particules dépendent des pressions de vapeur d’eau et de chlorure de titane ( fig. 3). Nous n’avions pu lors de nos précédentes recherches [1] obtenir des particules non - - Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysap:0196400250306700 68 Fic. 3. Le champ Eo au voisinage de la particule résulte de la superposition : a) du champ appliqué E; b) du champ dû à l’inégalité de répartition des charges sur la particule (effet du champ appliqué) : K : mobilité des ions négatifs ; No E/403C0 re : densité ionique. Pour des particules conductrices c pression précédente s’écrit : pouvoir inducteur spécifique ; c) du champ créé par les charges précédemment acquises par la particule : tions - E : q = ne : n : e : charge de la particule, nombre de charges de la particule, charge élémentaire ( 4,8 X 10-1° c. g. s. ), = = a : rayon de la particule. Le flux d’ions dn /dt frappant une particule rique située à la distance r du fil est : sphé- oo, l’ex- dont la solution est, en tenant compte des condiaux limites n 0, t 0 = = Pauthenier et Moreau-Hanot [3] ont déterminé charge par une méthode purement électrostatique. Leurs hypothèses sont les mêmes à l’exception de la 4e. Pour ces auteurs, la surface d’impact des ions n’est pas constante mais diminue lorsque la charge croit. D’autre part, ils ne supposent pas que les champs E et q Ja2 sont parallèles et de directions opposées. Ils proposent l’équation différentielle : cette loi de u. e. s. = 69 où Le terme dont l’intégration, sité ionique, est : en supposant constante la den-. étant négligeable devant L’équation (1) donne une loi de charge plus rapide que celle obtenue à partir de l’équation (2’). Les deux courbes représentatives sont tangentes à el’origine des temps. Nous avons préféré utiliser l’équation différentielle (2) obtenue par Pauthenier dont la démonstration semble plus rigoureuse. Charges acquises par diffusion des ions. le cas - la densité ionique rayon a est : La valeur de dn/dt est déterminée à théorie cinétique des gaz : de partir de la Dans où les dimensions des faibles, on doit mique des ions. tenir particules sont plus compte de l’agitation ther- C V3kT des ions. = Le flux d’ions frappant unité a pour valeur : un élément de surface m : masse D’où que les vecteurs Eo et grad N sont à l’élément de surface considéré. N : densité ionique, Eo : champ au voisinage de la particule, D : coefficient de diffusion, relié à K par la relation : KID e/kT, k : constante de Boltzmann, T : température absolue. Le nombre de chocs ioniques sur une particule de rayon z a pour valeur : en voisinage d’une particule au lm: vitesse de l’ion quadratique moyenne négatif (02 principalement). l’équation : supposant normaux = [4], Arendt et Kallman [5] ne tiennent voisinage de la particule, que du champ et non du champ appliqué. nefz2, répulsif Pour faciliter l’analyse mathématique, Arendt et Kallman admettent qu’au bout d’un temps relativement très court, la charge déjà acquise par la particule est suffisamment grande pour que l’on puisse considérer que dn/dt et n sont des constantes dans l’équation précédente. La solution est White compte, Si l’on néglige l’énergie cinétique devant l’énergie électrostatique ne2tz due au champ répulsif (z : distance de l’ion à la particule de charge n). La constante est déterminée par la condition : . au alors : La constante est déterminée par la condition : d’où : White a établi une équation analogue à partir de l’hypothèse d’une distribution de Boltzmann des énergies. La densité ionique au voisinage d’un ion d’énergie W a pour expression : On obtient dans ces conditions : Le nombre de chocs ioniques sur une particule de rayon a a donc pour valeur, en admettant que tous les ions incidents cèdent leur charge : Remarque. - En fait, la répartition ionique grain ne peut être fournie par la thermo- autour du dynamique classique que dans les conditions d’équ :libre. Or pendant la charge le système se trouve hors d’équilibre. Faute de mieux, l’analyse de White, ainsi que l’approximation de Arendt et Kallman, qui conduisent l’une et l’autre à un résultat semblable, seront utilisées dans la suite. Pauthenier fait intervenir le potentiel du doublet dû à la polarisation de la particule dans le champ 70 appliqué. La fonction potentiel parallèle de latitude 0 s’écrit : en un point d’un charges acquises juste avant le point d’impact sur collectrice, pour une distance d’injection ri 3,6 cm, en fonction du rayon des particules. l’électrode = Le nombre d’ions qui frappent la dant l’unité de temps est alors : particule pen- ou avec Étude théorique de la trajectoire. Une particule sphérique de rayon a, de charge n(t), placée - dans le champ radial E(r), d’origine électrique : est soumise à une force FIG. 4. Si elle est animée en outre d’une vitesse V(r) parallèle à l’axe du cylindre, sa trajectoire est déterminée par les équations [1] : f: uniquement l’agitation thermique (équation (7)). La loi de charge globale correspondant à l’équation (8) est représentée par la courbe 3. On constate que pour une particule de rayon coefficient de. glissement, dynamique, dr/dt : vitesse radiale, 61tfLa dr force d’origine visqueuse d origine visqueuse due i dt La courbe 1 ne tient compte que de la collection d’ions sous l’effet du champ résultant (équation (2)). La courbe 2 a été établie en considérant U : coefficient de viscosité àa la la résistance de l’air. L’intégration du système précédent nécessite la connaissance de la loi de charge n(t). On peut admettre que les deux mécanismes participent simultanément à la charge de la particule. La loi de charge, en première approximation, est alors définie par l’équation différentielle : (dn jdt)c caractérise la vitesse de charge par collection d’ions ; (dn/dt)d caractérise la vitesse de charge par diffusion. Pour {dn jdt)c on utilisera l’expression établie par Pauthenier (2) et pour (dn jdt)a celle de White corrigée de l’effet de doublet (7). Résultats théoriques. - lo NOMBRE DE CHARGES NOUS 4 le nombre de EN FONCTION DU RAYON DES PARTICULES. avons représenté sur la figure - FIG. 5. 71 supérieur à 1 200 A, le nombre de charges acquises juste avant le point d’impact en tenant compte simultanément des deux mécanismes est plus grand que si l’on néglige l’un des deux. Si le rayon des particules est inférieur à 1 200 Á, le nombre de charges acquises est le même que l’on tienne compte simultanément des deux phénomènes ou uniquement de l’agitation thermique. Les temps de charge fournis par le calcul sont très courts, de l’ordre du centième de seconde. 20 VITESSE RADIALE. DISTANCE DE SÉDIMENLa vitesse radiale d’une particule juste avant l’impact dépend du nombre de charges TATION. voisin de 1 200 À, résultat prévu par différents auteurs [6], [7], [9]. La distance de sédimentation en fonction de la taille des particules (fig. 6, courbe 3) conduit à des remarques analogues. Il existe une distance maximum de collection pour un rayon de particule voisin de 1 200 Á. Nous avons résolu numériquement l’équation (8) pour différentes valeurs de la distance d’injection ri (fig. 7, 8, 9). Pour une distance d’injection r; ^_ 1,5 cm, on doit observer une distance maximorum de sédimentation ( fig. 9). particule - acquises (courbe 3, fig. 5). Elle est supérieure à celle obtenue en tenant l’autre des deux mécanismes de charge envisagés (courbe 1 pour la collection d’ions, courbe 2 pour la diffusion). Nous obtenons un minimum de vitesse radiale pour un rayon de compte de l’un ou FIG. 8. Fic. 6. FIG. 9. Résultats expérimentaux. Nous avons gardé valeur constante de la vitesse du fluide et de - FIG. 7. une 72 l’intensité du champ appliqué. La seule variable d’une expérience à l’autre est la grosseur des particules injectées à la distance ri 3,6 cm du fil. Il est intéressant de noter que lorsque le rayon croît au delà de 1 200 Á, la distance de sédimentation diminue ( fig. 6), [8], [9]. = Nous tenons à remercier MI"’ Bardot qui nous a constamment aidé pour les mesures au microscope électronique, et M. Nallet qui nous a initié au calcul sur ordinateur. BIBLIOGRAPHIE [1] JOUBERT (J.), EYRAUD (Ch.) (J.), Technica, [5] ARENDT (P.) et KALLMAN (H.), Z. Physik, 1925, 35, RANZ (W. E.), Homopolar electrification of aerosols (Techn. report 1952, n° 7), University of Illinois. PAUTHENIER (M.) et MOREAU-HANOT (Mme), J. Phy- [6] PAUTHENIER (M.), C. R. Acad. Sc., mai 1955,1761-1763. [7] COCHET (R.), C. R. Acad. Sc., juillet 1956, 243-246. [8] PAUTHENIER (M.), Colloque International de Poussières, 1961, p. 101. [9] CHALLANDE (R.), Thèse, Paris, 1956. et GRUAT septembre 1962. [2] KRAEMER (H. F.) et [3] sique Rad., 1932, 7, 3, 590. [4] WHITE (H. J.), Trans. Amer. Inst. 76, 1186-1191. 421-441. Elect. Engrs, 1951,