
portuaires appropriées pour les passagers, le
contrôle et la manutention des bagages ainsi
que des services de douane et d’immigration.
Depuis 1980, le nombre de ports d’attache
en Amérique du Nord est passé de trois
à plus de vingt. Le Canada en a trois :
Québec, Montréal et Vancouver, de loin le
plus important des trois. Pour les situer dans
le contexte des autres ports d’attache en
Amérique du Nord, notons que Miami est
le plus actif avec 4,33 millions de passagers
en 2010 alors que Vancouver a accueilli près
de 580 000 passagers.
Nouvelles destinations, offres innovatrices
et respect de l’environnement
Bien que les croisières vers les régions
traditionnelles des Caraïbes, de l’Alaska et de
l’Europe soient toujours populaires, plusieurs
nouveaux parcours en Asie, en Afrique, au
Brésil, au Moyen-Orient et en Arctique sont
maintenant de plus en plus recherchés.
Le succès de l’industrie est dû, en partie,
à sa capacité à séduire de nouveaux marchés
en diversifiant l’expérience offerte. Il se
trouve ainsi un nombre accru de croisières
à thème, intergénérationnelles ou familiales
ainsi que des services spécialisés comme des
centres de bien-être, des salles de quilles,
des terrains de pratique de golf, des glissoires
d’eau ainsi que des salles de cinéma ou des
salons réservés aux adolescents.
Comme c’est le cas dans plusieurs autres
secteurs, les croisiéristes se montrent
soucieux de l’environnement, allant souvent
au-delà des normes réglementaires. Parmi
leurs initiatives, citons les systèmes avant-
gardistes d’épuration des eaux usées, la
réduction des émissions atmosphériques,
l’usage d’éclairage DEL, d’énergie solaire,
d’appareils à haute efficacité et de fenêtres à
haut rendement énergétique, des revêtements
de coque respectueux de l’environnement,
la consommation de combustibles à faible
teneur en soufre, le traitement des déchets
et les économies de carburant.
L’une des initiatives les plus intéressantes est
peut-être l’installation au port de Vancouver de
stations de branchement au réseau électrique
terrestre pour les navires à quai. Cela permet
d’éteindre les moteurs diesel du navire,
réduisant ainsi les émissions dans un secteur
densément peuplé. Vancouver est le premier
port au Canada, et le troisième au monde, à
offrir de telles prises d’alimentation à quai.
Cette initiative n’est pas sans occasionner des
dépenses considérables, tant pour le port que
les croisiéristes.
L’augmentation de par le monde du nombre
de personnes bénéficiant d’un revenu
disponible substantiel, jumelé à la capacité
de l’industrie à séduire une tranche de
population plus large, stimule la croissance
globale de l’industrie. Bien que les prévisions
concernant celle-ci au Canada reflètent ce
phénomène, cela ne va pas aussi sans défis.
Le Canada doit en effet rivaliser avec les
destinations populaires bien établies ainsi
que les destinations ensoleillées. La manière
dont le pays va investir dans l’expérience
touristique offerte et la mettre en marché sera
déterminante pour parvenir à capturer une
juste part d’un marché en pleine croissance.
« Il y a incontestablement de la croissance
et des perspectives dans notre secteur »
mentionne Greg Wirtz, président de la
North West and Canada Cruise Association.
« La clé est d’attirer les voyageurs vers des
destinations canadiennes et de faciliter leur
arrivée à celles-ci».
Pilotes et navires de croisière
Une mesure importante pour assurer le transit
sécuritaire des navires dans les zones de
pilotage obligatoire est l’affectation de pilotes
possédant une connaissance des conditions
locales. Il en va également ainsi en ce qui
concerne les navires de croisière. Plusieurs
milliers de passagers et membres d’équipage
sont souvent à bord des navires et la sécurité
de ceux-ci constitue la priorité absolue des
croisiéristes, de l’équipe à la passerelle et des
pilotes. Pour cette raison, les croisiéristes,
comme les expéditeurs maritimes, voient de
manière favorable l’ajout d’un expert local.
Les navires de croisière d’aujourd’hui peuvent
atteindre jusqu’à 340m de longueur alors que
les vraquiers ont généralement une longueur
de l’ordre de 180à 225m. Les navires de
croisière sont généralement dotés d’un
équipement à la fine pointe de la technologie,
souvent complété par les unités de pilotage
portables des pilotes eux-mêmes. Bien
que la dimension des navires de croisières
constitue un défi, particulièrement dans les
zones portuaires où l’espace est restreint, leur
manœuvrabilité est facilitée par la présence
d’hélices doubles et, pour les navires plus
récents, de systèmes de propulsion « azipod ».
Les pilotes sont fiers du rôle qu’ils jouent
dans l’industrie des croisières au Canada.
Comme le souligne le capitaine Fred Denning,
Vice-président de l’APMC pour la région
du Pacifique, qui a mené à bon port des
centaines de navires de croisière : « Piloter
de tels navires est un travail exigeant. Leurs
horaires serrés sont compliqués par les
marées qui limitent les moments auxquels
ils peuvent transiter, ce qui exige une
planification soigneuse. Les virages étroits,
qui ne peuvent se faire qu’à vitesse réduite,
doivent être planifiés longtemps à l’avance.
Mais le fait de travailler sur ces grands navires
modernes et présenter notre superbe littoral
à des voyageurs du monde entier est une
expérience très satisfaisante ».
5LE PILOTE CANADIEN g PRINTEMPS 2012