Université Pierre et Marie Curie Master de Mathématiques L. Zapponi Année 2015-2016 4M067 Cryptologie Algébrique D. Bernardi Feuille 1 - Énoncés Certains des exercices énoncés dans le cours sont repris dans ces feuilles. La référence est alors indiquée entre parenthèses après le numéro de l’exercice. Les exercices marqués d’une astérisque (*) sont plus difficiles. Groupes Exercice 1 (1.1) Montrer que dans un groupe, l’élément neutre est unique et que tout élément possède un seul inverse. Exercice 2 (1.2) Montrer qu’un groupe est un ensemble G muni d’une loi de composition interne associative telle qu’il existe un élément neutre à gauche (i.e. un élément e 2 G tel que e.x = x pour tout x 2 G) et que tout élément possède un inverse à gauche (i.e. pour tout x 2 G, il existe y 2 G tel que y.x = e). Anneaux Exercice 3 Énumérer, à isomorphisme près, tous les anneaux de cardinal au plus 4. Indication : il y en a 7. Exercice 4 (1.20) Montrer que l’ensemble des éléments nilpotents d’un anneau (commutatif) A forme un idéal, appelé nilradical de A. Exercice 5 (2.3) Montrer que si un idéal premier d’un anneau contient l’intersection d’une famille finie non vide d’idéaux, il contient l’un d’entre eux. Exercice 6 (2.4) Montrer que K[X] est intègre. Exercice 7 (2.5) Montrer qu’un polynôme non nul f 2 K[X] est inversible si et seulement si il est de degré 0, ce qui se traduit par l’égalité K[X]⇥ = K ⇥ . Arithmétique des entiers Exercice 8 Supposons qu’il existe un diviseur positif d de a et b tel que d = ax + by avec x, y 2 Z. Montrer que d = pgcd(a, b). Exercice 9 On considère la suite de Fibonacci définie par F0 = 0, F1 = 1 et Fn+2 = Fn+1 + Fn pour tout n 0. a) (2.7) Montrer que pour tout n, on a Fn = p 1+ 5 ⇡ 1.618 et 2 X 1. où ↵ = X 2 = 1 p 2 ↵n ↵ 5 ⇡ 1 n 0.618 sont les racines du polynôme ✓ ◆ Fn+1 b) On définit la suite de vecteurs (Vn )n2N par Vn = . Montrer que pour Fn tout n 1, on a Vn+1 = AVn où A est une matrice 2 ⇥ 2 que l’on explicitera. ✓ ◆ Fn+1 Fn c) Montrer que l’on a An = . Fn Fn 1 d) En déduire que pour tout n 2, on a Fn+1 Fn 1 Fn2 = ( 1)n . e) Montrer que pour tout n 0 et tout m 1, on a Fn+m = Fn+1 Fm + Fn Fm 1 . 2 En déduire que pour tout n 0, on a F2n 1 = Fn2 + Fn2 1 , F2n = Fn+1 Fn2 1 3 3 3 et F3n = Fn+1 + Fn Fn 1 . f) Montrer que Fn et Fn+1 sont premiers entre eux pour tout n. g) Plus généralement, montrer que pgcd(Fa , Fb ) = Fpgcd(a,b) . h) Décrire un algorithme pour calculer Fm (mod N ) en temps polynomial (en log(m) et log(N )) (Cette question nécessite l’étude de l’arithmétique modulaire et de l’exponentiation rapide). Algorithme d’Euclide Exercice 10 Soient a et b deux entiers naturels. On définit une suite un par la récurrence u0 = a,u1 = b et un = |un 1 un 2 | pour n > 1. Montrer que la suite vn = sup(un , un+1 ) converge vers d = pgcd(a, b). Exercice 11 Le but de cet exercice est de présenter une modification de l’algorithme d’Euclide étendu, qui converge un peu plus vite. Soient a et b 6= 0 deux entiers. Montrer qu’il existe un entier q et un entier r avec |r| |b| 2 tels que a = bq + r. l’algorithme se déroule comme l’algorithme classique, en remplaçant la division euclidienne par la version modifiée ci-dessus : étant donnés deux entiers a et b 6= 0, on définit les suites rn , qn , un et vn de la manière suivante : 8 8 8 > > > < r0 = a, < u0 = 1, < v0 = 0, r1 = b, u1 = 0, v1 = 1, > > > : : : ri 1 = qi ri + ri+1 . ui+1 = ui 1 ui qi . vi+1 = vi 1 vi qi . a) Montrer qu’il existe un plus petit entier n tel que rn+1 = 0 et que dans ce cas, on a |rn | = pgcd(a, b) = |aun + bvn |. b) Montrer que l’on a n log2 (b) + 1. c) Calculer le pgcd des entiers a = 5159 et b = 2010 en utilisant d’abord l’algorithme d’Euclide classique, puis l’algorithme modifié. Arithmétique modulaire Exercice 12 Soit p > 2 un nombre premier. a) Montrer que si p ⌘ 3 (mod 4), la congruence x2 ⌘ solution. On suppose désormais p ⌘ 1 (mod 4). 2 1 (mod p) n’a pas de b) Montrer qu’il existe a 2 (Z/pZ)⇥ tel que a(p b 2 (Z/pZ)⇥ tel que b2 = 1. 1)/2 6= 1. En déduire qu’il existe c) Montrer que l’on peut trouver x et y entiers naturels tels que x2 + y 2 = mp, avec m < p/2. d) Supposons que m > 1 et posons x0 ⌘ x (mod m) et y 0 ⌘ y (mod m), avec |x0 | m/2 et |y 0 | m/2. Montrer que X= xx0 + yy 0 m et Y = xy 0 yx0 m sont des entiers et que l’on a X 2 + Y 2 = pm0 , avec m0 m/2. e) En déduire qu’il existe deux entiers naturels a et b tels que a2 + b2 = p. Exercice 13 (*) a) Montrer que le seul entier positif n pour lequel n divise 2n 1 est n = 1. b) Soient a > 2 et k 1 deux entiers. Montrer que l’ensemble des entiers n qui sont le produit d’exactement k nombres premiers (comptés avec multiplicité) et pour lesquels n divise an 1 est fini et non vide. Exercice 14 Soient n > 0 et k > 1 des entiers. Montrer qu’il existe n entiers consécutifs qui sont tous divisibles par des puissances k-ièmes (d’entiers). Traiter explicitement le cas n = 5 et k = 2. Exercice 15 a) On a 8906252 = 793212890625, un entier dont l’écriture décimale se termine par 890625. De même 1093762 = 11963109376. Montrer que pour chaque n il existe exactement 4 entiers qui s’écrivent avec au plus n chiffres et qui sont congrus à leur carré modulo 10n . Trouver un moyen de calculer ces 4 entiers. b) Soit n > 1 un entier. Déterminer le nombre de solutions x 2 Z/nZ de l’équation x2 = 1. Exercice 16 Soient a, b, u, v des entiers tels que au + bv = 1. a) Déterminer deux entiers x et y tels que a2 x + b2 y = 1. b) Déterminer deux entiers z et t tels que (a + b)z + abt = 1. c) (*) Soient a, b, c, u, v, w des entiers tels que au + bv + cw = 1. Montrer que si b 6= 0, il existe k, U, V 2 Z tels que (a + kc)U + bV = 1. Attention, il y a un piège : on ne demande pas de déterminer k, U, V , et Bézout est un leurre... Exercice 17 Montrer que (Z/nZ)⇥ est cyclique si et seulement si n 2 {1, 2, 4} ou bien il existe un nombre premier p > 2 et un nombre entier ↵ > 0 tels que n = p↵ ou n = 2p↵ . Nombres premiers Exercice 18 Montrer qu’il n’existe pas de polynômes f, g 2 C[X] tels que ⇡(n) = pour tout entier positif n. 3 f (n) g(n) Exercice 19 Montrer qu’il n’existe pas de polynôme f 2 Z[X] non constant tel que f (n) est premier pour tout entier positif n. Exercice 20 Soit f 2 Z[X] un polynôme non constant. Montrer qu’il existe une infinité de nombres premiers p tels que f possède une racine modulo p. Exercice 21 Montrer qu’il y a une infinité de nombres premiers p ⌘ 3 (mod 4). Exercice 22 a) Soient a1 , . . . , an des entiers non nuls tels qu’il existe un nombre premier qui divise un seul d’entre eux. Montrer que la somme 1 1 1 + + ··· + a1 a2 an n’est pas un entier. b) Montrer que pour tout nombre entier n, la somme 1+ 1 1 1 + + ··· + 2 3 n n’est pas un entier. 4 Université Pierre et Marie Curie Master de Mathématiques L. Zapponi Année 2015-2016 4M067 Cryptologie Algébrique D. Bernardi Feuille 1 - Solutions Groupes Solution 1 Si e et e0 sont deux éléments neutres, ils sont égaux puisque e = e.e0 = e0 . De même, si y et y 0 sont deux inverses de x, on voit qu’il sont égaux grâce aux égalités y = y.e = y.(x.y 0 ) = (y.x).y 0 = e.y 0 = y 0 . Solution 2 Il est clair qu’un groupe possède ces propriétés. Réciproquement, supposons que G possède ces propriétés, Soit x un élément de G. Il a un inverse à gauche que nous noterons y et y a un inverse à gauche que nous noterons z. On a xy = e(xy) = (zy)(xy) = z(yx)y = z(ey) = zy = e et xe = x(yx) = (xy)x = ex = x. La deuxième égalité montre que e est élément neutre à droite, et la première que y est inverse à droite de x, donc G est bien un groupe. Anneaux Solution 3 Soit n 4 l’ordre d’un anneau A et p | n l’ordre de 1 dans le groupe additif (A, +). Si p = n, le groupe (A, +) est cyclique, isomorphe à Z/nZ. Mais l’anneau A lui-même est forcément isomorphe à Z/nZ puisque le produit de k.1A par l.1A est kl.1A . Ceci nous donne les 4 anneaux Z/nZ pour 1 n 4. Restent les cas où n = 4 et p = 2. On peut écrire A = {0, 1, x, y}, et on a 1 + 1 = x + x = y + y = 0, x + 1 = y, y + 1 = x et x + y=1, ce qui complète la table d’addition de A. Il reste à déterminer la table de multiplication. On pose a = x2 , et l’on a forcément xy = x(x + 1) = a + x = yx et y 2 = a + 1. Si l’anneau existe, il est donc déterminé par la valeur de a. Les cas a = 0 et a = 1 donnent le même anneau isomorphe à l’anneau quotient F2 [X]/(X 2 ), l’isomorphisme étant induit par X 7! x et X 7! y respectivement. Le cas a = x donne un anneau isomorphe à (Z/2Z)2 , par x 7! (1, 0). Enfin, le cas a = y donne un corps, que l’on note F4 , isomorphe à F2 [X]/(X 2 + X + 1) par X 7! x. Pour vérifier que ces trois derniers anneaux ne sont pas isomorphes, on peut par exemple compter leurs éléments inversibles, au nombre de 2, 1 et 3 respectivement. 5 Solution 4 La seule chose qui n’est pas évidente est que la somme de deux éléments nilpotents est un élément nilpotent. Soit donc a et b deux éléments nilpotents de A, et m, n 1 tels que am = bn = 0. La formule du binôme donne m+n X 1 ✓m + n 1◆ (a + b)m+n 1 = ak bm+n 1 k k k=0 m X1 ✓m + n 1◆ = ak bn+m 1 k k k=0 n X1 ✓m + n 1◆ + am+l bm+n 1 (m+l) m+l l=0 m X1 ✓m + n 1◆ = bn a k bm 1 k k k=0 n X1 ✓m + n 1◆ +am a l bn 1 l m+l l=0 = 0, d’où le résultat. Solution 5 Soit A un anneau, P un idéal premier de A, n (Ii )1in des idéaux de A tels que 1 un entier et \1in Ii ⇢ P. Montrons, par récurrence sur n 1, que P contient l’un des Ii . Pour n = 1, c’est évident. Supposons que cela est vrai pour n et montrons-le pour n + 1. En posant J = \1in Ii , on a J \ Im+1 ⇢ P . Supposons que ni J ni In+1 ne soient contenus dans P . Il existe alors a 2 J \ P et b 2 In+1 \ P . Alors ab appartient à J \ In+1 mais pas à P , une contradiction. On a donc montré que soit In+1 ⇢ P , soit J ⇢ P , auquel cas, d’après l’hypothèse de récurrence, P contient un des Ii pour i n. Dans tous es cas, P contient l’un des Ii , ce qui achève la démonstration. Solution 6 Si f et g sont deux polynômes non nuls, leurs degrés sont des entiers naturels. Le produit f g a pour degré deg + deg g qui est encore un entier naturel, donc f g n’est pas nul. Plus précisément, les coefficients dominants c(f ) et c(g) de f et g sont des éléments non nus de K et le coefficient dominant de f g vérifie c(f g) = c(f )c(g 6= 0. Solution 7 Si g est l’inverse de f , on a deg f + deg g = deg f g = deg 1 = 0. Comme deg f et deg g sont des entiers naturels, on en déduit deg f = deg g = 0, c’est-à-dire que f et g sont des polynômes constants. Arithmétique des entiers Solution 8 Il suffit de vérifier que tout diviseur commun c de a et b est aussi un diviseur de d. Mais de l’existence de a0 et b0 tels que a = ca0 et b = cb0 , on tire d = ax + by = (a0 x + b0 y)c 6 d’où le résultat. Solution 9 a) Soit Gn donné par la formule du texte. On a bien G0 = 0 et G1 = 1. D’autre part, on a ↵2 = ↵ + 1, donc ↵n+2 = ↵n+1 + ↵n , et de même pour . On en déduit Gn+2 = Gn+1 + Gn et, par récurrence sur n, 8n 2 N, Gn = Fn . ✓ ◆ 1 1 b) On pose A = . 1 0 c) On peut poser F 1 = 1 pour amorcer la récurrence. d) On a det An = (det A)n = ( 1)n . e) La première formule résulte par exemple du calcul du coefficient de la première ligne, deuxième colonne, de Am+n = An Am . En appliquant la première formule au couple (n 1, n), on trouve la deuxième. On l’applique au couple (n, n) pour trouver F2n = Fn+1 Fn + Fn Fn 1 = (Fn+1 + Fn 1 )(Fn+1 Fn 1) 2 = Fn+1 Fn2 1 Enfin, en l’appliquant au couple (n, 2n), on trouve : F3n = Fn+1 F2n + Fn F2n = 2 Fn+1 (Fn+1 Fn2 = 3 Fn+1 3 Fn+1 Fn2 1 (Fn Fn3 1 . = + + Fn3 Fn3 + 1 2 2 1 ) + Fn (Fn + Fn 1) Fn+1 ) f) Cela résulte directement de la question d). g) D’après la première formule du e), si d est un diviseur commun à Fm+n et Fm , il divise aussi Fn Fm 1 . On vient de voir qu’il est premier à Fm 1 , donc il divise Fn . On déduit de ce qui précède pgcd(Fm+n , Fm ) = pgcd(Fm , Fn ). Par récurrence sur q, on en déduit pgcd(Fa , Fb ) = pgcd(Fa bq , Fb ). On peut donc exécuter l’algorithme d’Euclide jusqu’à obtenir pgcd(Fpgcd(a,b) , F0 ) = Fpgcd(a,b) . h) Toutes les formules précédentes, sauf, à première vue, celles de la question a), sont valables modulo N , c’est-à-dire dans l’anneau Z/N Z où chaque multiplication coûte O(log(N )2 ) opérations sur les bits. Un produit de matrices carrées d’ordre 2 demande 8 multiplications et 4 additions. Pour calculer Am , l’exponentiation rapide demande O(log(m)) multiplications de matrices. On a donc un algorithme en O(log(m) log(N )2 ). Algorithme d’Euclide Solution 10 Il est clair que la suite d’entiers naturels vn est décroissante. Elle est donc stationnaire. Notons d sa limite. À partir d’un certain rang, vn = d, donc un = d ou un+1 = d. On en déduit que si un 6= d, un 1 = d et un+1 = d. Mais ces deux équations impliquent un = 0. On en déduit que la suite un est, à partir d’un certain rang, de la forme 0, d, d, 0, d, d, 0 . . . . Il est clair que 8n, un 2 aZ + bZ. En particulier, d 2 aZ + bZ. D’autre part, en repartant dans l’autre sens, on voit que tous les un sont multiples de d, en particulier a et b le sont. Ceci prouve que d est le pgcd de a et b. 7 Solution 11 a) Considérons la division euclidienne classique a = bq + r avec 0 r < |b|. Si |b| r > |b| |b| < 0. En posant r0 = r |b| on 2 on obtient les inégalités 2 < r 0 0 0 obtient alors l’identité a = bq + r , avec q = q + 1 si b est positif et q 0 = q 1 sinon. On a bien |r0 | |b| 2 . b) La démonstration est omise, étant identique à celle présentée dans le cours. c) On remarquera que pour n 2, on a l’inégalité rn rn+1 rn 2 1 , qui donne donc b . 2n En particulier, pour n > log2 (b), on obtient rn+1 = 0. On en déduit donc que si n est le plus petit entier pour lequel rn+1 = 0, alors n log2 (b) + 1. En suivant les notations du cours, l’algorithme d’Euclide classique amène au tableau suivant : n qn rn un vn 0 1 2 2010 0 1 5159 1 0 2 1 1139 1 -2 3 1 871 -1 3 4 3 268 2 -5 5 4 67 -7 18 0 Par contre, par l’algorithme modifié on obtient le tableau ci-dessous : n qn rn un vn 0 5159 1 0 1 3 2010 0 1 2 -2 -871 1 -3 3 -3 268 -2 -5 4 -4 -67 7 -18 0 avec une étape de moins. Arithmétique modulaire Solution 12 a) Si x est une solution, son ordre x dans le groupe (Z/pZ)⇥ est 4. L’ordre du groupe est p 1, qui doit être un multiple de 4, une contradiction. b) Le polynôme X (p 1)/2 1 n’a pas plus de (p 1)/2 racines dans Z/pZ, d’où l’existence de a. Posons b = a(p 1)/4 2 Z/pZ, et c = b2 = a(p 1)/2 . On a c2 = ap 1 = 1 mais c 6= 1. On en déduit b2 = c = 1. c) Prenons pour x un représentant de b avec 0 < b < p. L’entier x2 + 1 est un multiple de p compris entre 1 et p2 , d’où le résultat avec y = 1. d) Modulo m on a xx0 + yy 0 ⌘ x2 + y 2 = pm ⌘ 0 et xy 0 donc X et Y sont entiers. D’autre part, on a X2 + Y 2 = (xx0 + yy 0 )2 + (xy 0 m2 yx0 )2 2 = yx0 ⌘ xy 2 xy = 0, 2 (x2 + y 2 )(x0 + y 0 ) x0 + y 0 = p m2 m 2 Le dernier facteur est encore un entier, majoré par (m2 /4 + m2 /4)/m = m/2. 8 e) En partant du couple (x, 1) du b), on répète l’opération précédente en remplaçant (x, y) par (X, Y ) tant que m > 1. L’entier m décroît strictement et finit par atteindre la valeur 1. Solution 13 a) Si n > 1, il a un plus petit diviseur premier p. Comme p divise le nombre impair 2n 1, on a p > 2. L’ordre k de l’élément 2 (mod p) du groupe (Z/pZ)⇥ est un diviseur commun de n et de p 1. C’est donc 1, une contradiction. b) Notons Xa,k l’ensemble en question. Pour k = 1, on demande un nombre premier p qui divise ap 1. Il revient au même de dire que p est un diviseur premier de a 1. Comme a 1 > 1, l’ensemble Xa,1 de ses diviseurs premiers est k fini et non vide. On a alors par récurrence sur ap ⌘ 1 (mod pk ) donc pk 2 Xa,k qui n’est donc pas vide. Montrons par récurrence sur k qu’il est fini. Supposons le résultat vrai pour k. Considérons un entier n 2 Xa,k+1 et p le plus petit diviseur premier de n. Comme à la question précédente, l’ordre de a modulo p est 1, ce qui ici n’implique pas de contradiction, mais seulement que p 2 Xa,1 . Il n’y a qu’un nombre fini de valeurs possibles pour p, et, une fois p fixé, il est clair que n/p 2 Xap ,k qui est fini par hypothèse de récurrence. On en déduit que Xa,k+1 est fini. Solution 14 C’est une simple conséquence du théorème des restes chinois : soient (pi )1in des nombres premiers distincts. Il existe alors un entier m vérifiant les relations m⌘1 (mod pki ) i pour tout i 2 {1, . . . , n}, ce qui implique que m + i 1 est divisible par pki . D’un point de vue pratique, pour n = 5 et k = 2, on peut prendre p1 = 2, p2 = 3, p3 = 5 et p4 = 7, en se limitant au cas n = 4. On remarquera que le procédé cidessus permet de construire un entier m divisible par 4, tel que m+1 est divisible par 9, m + 2 par 25 et m + 3 par 49. Dans ce cas, m + 4 est automatiquement divisible par 4. On laisse le soin au lecteur d’effectuer les calculs (la solution est 29348). Ceci-dit, la plus petite valeur de m est 844, pour laquelle on trouve 844 = 22 2̇11, 845 = 51̇32 , 846 = 23̇2 4̇7, 847 = 71̇12 et 848 = 24 5̇3. Solution 15 a) Il s’agit de déterminer les solutions de l’équation x2 = x ou x(x 1) = 0 dans l’anneau Z/10n Z ' Z/2Z ⇥ Z/5n Z. Dans chacun des facteurs, les seules solutions sont 0 et 1. Il y a donc 4 solutions : 0 = (0, 0), 1 = (1, 1), xn = (1, 0) et yn = (0, 1). Un moyen simple de calculer xn est de partir de x1 = 5 et de définir par récurrence xn+1 comme le reste de la division de x2n par 10n . On peut alors calculer yn = 10n + 1 xn . b) Il s’agit de déterminer l’ordre du groupe G2 (n) = (Z/nZ) ⇥ [2] = x 2 (Z/nZ)⇥ ; x2 = 1 Considérons la factorisation !(n) n= Y i=1 9 pei i . D’après le théorème des restes chinois, on a !(n) G2 (n) ' Y G2 (pei i ). i=1 Si p est impair alors le groupe (Z/pe Z)⇥ est cyclique d’ordre pair. Il possède donc un unique sous-groupe d’ordre 2, G2 (pe ). Pour p = 2, on a G2 (2e ) est trivial pour e = 1, il est cyclique pour e = 2 et d’ordre 4, produit de deux groupes cycliques pour e > 2. On a donc 8 !(n) 1 > si n ⌘ 2 (mod 4), <2 !(n) |G2 [n]| = 2 si n est impair ou n ⌘ 4 (mod 8), > : !(n)+1 2 si n ⌘ 0 (mod 8). Solution 16 a) Il suffit d’élever au cube l’identité initiale : 1 = (au + bv)3 = a3 u3 + 3a2 bu2 v + 3ab2 uv 2 + b3 v 3 = a2 (au3 + 3bu2 v) + b2 (3auv 2 + bv 3 ). b) On cherche bz ⌘ 1 (mod a) donc z ⌘ v (mod a) et z ⌘ u (mod b). On applique la recette standard z = au2 + bv 2 . On trouve bien 1 (a + b)z = 1 a2 u2 b2 v 2 =1 donc t = (u ab(u2 + v 2 ) (au + bv)2 ab(u2 + v 2 2uv) = ab(u v)2 v)2 convient. c) Il faut passer par la décomposition en facteurs premiers. Comme b 6= 0, il n’y a qu’un nombre fini de premiers qui divisent p. Notons k le produit des nombres premiers qui divisent b mais pas a. Soit p un nombre premier qui divise b. S’il divise a, il ne divise ni k ni c. Il ne divise donc pas a + kc. Si par contre il ne divise pas a, il divise k et kc, donc ne divise pas a + kc. Donc b et a + kc n’ont aucun diviseur commun. Qk Solution 17 Notons n = 2a i=1 pai i , avec a 0 et ai 1 la factorisation de n. On a k Y (Z/nZ)⇥ ' (Z/2a Z)⇥ ⇥ (Z/pai i Z)⇥ i=1 Ce produit est cyclique si et seulement si chacun de ses facteurs est cyclique et leurs ordres sont premiers entre eux deux à deux. Ceci implique d’abord a 2, donc (Z/2a Z)⇥ est cyclique d’ordre 1 (si a 1) ou 2 (si a = 2). Les (Z/pai i Z)⇥ sont bien cycliques, mais leurs ordres sont tous pairs. Les ordres sont premiers entre eux si et seulement si k 1 (si a 1) ou k = 0 (si a = 2). 10 Nombres premiers Solution 18 On procède par l’absurde : supposons que ⇡(n) = f (n) , g(n) avec f, g 2 C[X]. Remarquons qu’il existe une infinité d’entiers n tels que ⇡(n) = ⇡(n + 1). Il suffit par exemple de prendre n premier impair. Ceci implique que le polynôme f (X + 1)g(X) f (X)g(X + 1) 2 C[X] possède une infinité de racines, ce qui est impossible, puisqu’il n’est pas nul. Solution 19 Pour que f (n) soit premier pour tout entier n, il faut que le coefficient directeur de f soit positif. Dans ce cas, il existe un entier positif N tel que pour tout n N on a f (n + 1) > f (n) > 2. Soit donc n N et fixons un premier p divisant f (n). On a en particulier l’identité f (n) p. Pour tout entier positif m, on en déduit alors que f (n + mp) = pu est divisible par p. De plus, l’inégalité f (n + 1) > f (n) amène à u > 1. L’entier f (n + mp) est donc composé. Solution 20 Commençons par remplacer f par g = d1 f , où d est le pgcd des entiers f (n). Il est possible que les coefficients de g ne soient pas entiers, mais pour tout entier n, g(n) est un entier. Supposons maintenant que, pour tout entier n, il n’existe qu’un nombre fini p1 , . . . , pr de nombres premiers divisant f (n). Il en est alors de même pour g(n). Posons d= r Y pei i . i=1 Par construction, pour tout i, il existe un entier ni pour lequel g(ni ) n’est pas divisible par pi . On utilise maintenant le théorème des restes chinois : il existe un entier n qui est congru à ni modulo pei i +1 pour tout i. On peut de plus choisir n assez grand, afin que |g(n)| > 1. Or, f (n) est congru à f (ni ) modulo pei i +1 . Il s’en suit que g(n) est congru à g(ni ) modulo pi . En particulier, l’entier g(n), qui n’est pas une unité, n’est divisible par aucun des pi , ce qui est une contradiction. Solution 21 On procède par l’absurde, en supposant qu’il existe un nombre fini de premiers congrus à 3 modulo 4, soit p1 , p2 , . . . , pn . Dans ce cas, l’entier m = 4p1 · · · pn 1 3 est congru à 3 modulo 4 et premier avec p1 , . . . , pn . On en déduit qu’il doit être divisible par un premier congru à 3 modulo 4 (sinon m serait congru à 1 modulo 4), ce qui est absurde. Solution 22 a) On procède par l’absurde, en supposant que m= 1 1 + ··· + a1 an 11 est un entier. Quitte à réordonner a1 , . . . , an , on peut supposer qu’il existe un nombre premier p divisant uniquement a1 . En particulier, p ne divise pas le produit a2 · · · an . On obtient alors l’identité 0 1 n X Y a1 @a2 · · · an m aj A = a2 · · · an , i=2 j>1,j6=i ce qui est absurde, car le terme de gauche est divisible par p, le terme de droite ne l’étant pas. b) D’après le postulat de Bertrand (théorème de Tchebychev), il y a (au moins) un nombre premier entre n/2 et n. On peut donc appliquer la question précédente. Toutefois, il y a une preuve élémentaire directe : Soit r l’entier tel que 2r n < 2r+1 . Le seul élément de {1, 2, . . . , n} qui est divisible par 2r est 2r lui-même. On a pgcd(1, 2, . . . , n) = 2r m, où m est un nombre impair. On en déduit que 2r 1 m(Hn 21r ) est entier. Si Hn était entier, 2r 1 mHn le serait aussi. La différence entre ces deux nombres, soit m 2 , le serait aussi, une contradiction. 12