Article Brave, vampire digital AMEZ-DROZ, Philippe René Reference AMEZ-DROZ, Philippe René. Brave, vampire digital. La Tribune de Genève, 2016, no. 15 avril Available at: http://archive-ouverte.unige.ch/unige:91807 Disclaimer: layout of this document may differ from the published version. Economie 13 Tribune de Genève | Vendredi 15 avril 2016 Londres Planète réseaux James Daunt, sauveur d’un empire du livre En cinq ans, l’ancien banquier a sauvé le numéro un britannique du livre Waterstones en transformant le modèle de vente Finie la crise! Deux semaines avant le Salon du livre et de la presse à Genève, le Salon du livre de Londres s’est déroulé cette semaine plein d’optimisme! Après deux années de recul, les ventes de livres en Grande-Bretagne ont progressé en 2015 en volume (+4%) et en valeur (+5%), selon les données de l’institut Nielsen. Ce rebond est avant tout dû à la progression des ventes de livres imprimés, dont l’effondrement en 2013 et 2014 avait fait craindre le pire aux acteurs du secteur. Leur sauveur? James Daunt, le patron âgé de 52 ans du groupe de librairies Waterstones, numéro un national de la vente de livres. Entreprise surendettée James Daunt, le patron âgé de 52 ans du groupe de librairies Waterstones, numéro un national de la vente de livres. DR «Comme dans toutes les grandes chaînes du monde entier, les éditeurs payaient pour obtenir une bonne visibilité pour leurs livres dans les magasins et pour les intégrer aux classements des libraires. Nous leur avons dit: nous ne prenons plus rien, nous ne prenons que ce que nous aimons et dans les quantités que nous décidons.» Ce changement de la stratégie commerciale bouleverse l’économie de l’entreprise. Les invendus représentaient entre 20% et 25% du stock de Waterstones; ils tournent aujourd’hui entre 3% et 4%. Libéré d’une activité très prenante, le personnel se voit offrir plus d’autonomie. «Nous avons centralisé les commandes, mais en disant aux responsables des magasins: vous gérez vos propres devantures, votre propre promotion et vos discounts. Si vous voulez commander plus de tel ou tel livre que prévu, pas de souci, mais vous êtes désormais responsables de votre stock, ce qui n’était pas le cas avant. Nous voulions mettre fin à notre modèle de magasin unique.» «De meilleurs vendeurs» Les trois cents magasins Waterstones proposaient en effet une offre rigoureusement identique, qu’ils se situent dans un quar- tier cossu de Londres ou une ville industrielle du nord de l’Angleterre. Les effets de la diversification des magasins se font rapidement ressentir. «Nous sommes devenus de meilleurs vendeurs, assure James Daunt. Nous avons acquis la mentalité des libraires indépendants. Lorsque l’on vend ce que l’on aime, on vend toujours mieux. Nous sommes devenus capables de transformer les très bons livres en best-sellers. En revanche, les livres moyens tournent beaucoup moins bien.» Waterstones serait redevenu profitable en 2015 déjà. Preuve de sa solidité retrouvée, le groupe a ouvert une douzaine de nouveaux magasins. La Comco a bouclé de grosses affaires en 2015 Dans son bilan annuel, la Commission de la concurrence (Comco) s’est réjouie de ses décisions, confirmées par les juges La Commission de la concurrence (Comco) a clôturé l’an passé plusieurs enquêtes importantes. Le gendarme de la concurrence en Suisse est satisfait de son année et particulièrement des deux décisions du Tribunal administratif fédéral qui renforcent sa position. «L’année 2015 a été exceptionnelle», a déclaré hier à Berne Vincent Martenet, président de la Comco. L’Autorité a sanctionné de grandes affaires, comme le cartel des grossistes en sanitaires, les clauses contractuelles des plateformes de réservation d’hôtels ainsi qu’une entrave à la concurrence de Swisscom. «Ces grandes affaires nous amènent des enseignements. Dans le domaine des sanitaires, on voit que les accords au niveau du marché de gros ont des effets jusque sur les consommateurs», a dit Vincent Martenet. Contrôle qualité Publicité: Brave, vampire digital B Tristan de Bourbon Londres Lors de son entrée en poste en mai 2011, sa tâche s’annonçait gigantesque. Le secteur est en crise et Waterstones, surendetté, vient tout juste d’être sauvé de la faillite grâce à son rachat par le milliardaire russe Alexander Mamut pour 80 millions de francs. Plutôt que de nommer un habitué du monde de la distribution, le nouveau propriétaire opère un choix très osé en misant sur James Daunt: un ancien banquier devenu fondateur et propriétaire d’une chaîne de six librairies londoniennes. Pour remettre le géant du livre sur les rails, James Daunt licencie d’emblée la moitié des responsables de magasins et un tiers des vendeurs. «Nous n’aurions pas survécu sans ces mesures extrêmes», nous a-t-il assuré. Parallèlement, il rompt avec la méthode traditionnelle d’achat de livres, qui assurait chaque année 51 millions de francs au groupe. Philippe Amez-Droz * Vincent Martenet, président de la Comco: «Les grandes affaires nous amènent des enseignements.» REUTERS La Comco a aussi mis au jour l’an dernier plusieurs cartels de prix horizontaux (nettoyages de tunnels, gros de plomberie, partenaires du groupe VW, pianos). «C’est le cœur de notre action. Dès que l’on a des indices suffisants, on intervient», a expliqué Vincent Martenet. L’Autorité a également mené en 2015 des examens approfondis dans les concentrations d’entre- prises, surtout dans les annuaires en ligne, les annonces d’emplois et de commercialisation de contenus publicitaires. Cela concerne par exemple la reprise de Ricardo par Tamedia ou la coentreprise publicitaire entre Swisscom, la SSR et Ringier. «Ce sont des marchés dynamiques et il est difficile de faire des pronostics, ce qui nous pousse à une certaine prudence», a ajouté le président. Selon lui, le pire pour une autorité de la concurrence est «d’entraver l’innovation». Interrogé sur sa position «permissive», Vincent Martenet a rétorqué que la prudence préalable ne va pas pour autant empêcher l’Autorité d’agir en cas de soupçon d’abus de position dominante par la suite. La Comco n’est pas démunie et possède deux outils: la prononciation de mesures provisionnelles ou l’ouverture d’une enquête. Au total, la Comco a mené 30 enquêtes en 2015. Dans le détail, 15 sont reprises de l’année précédente, 6 ont été ouvertes dans l’année et 9 sont des nouvelles recherches résultant d’une séparation d’une enquête en plusieurs. L’Autorité est spécialement contente des décisions rendues en 2015 par le Tribunal administratif fédéral (TAF) qui a entièrement confirmé les décisions de la Comco dans les cas de Swisscom ADSL (une affaire de 2009) et BMW (une affaire de 2012), en rejetant les recours respectifs. ATS rave est une start-up américaine. Elle a développé un logiciel destiné à remplacer les bannières publicitaires qui parsèment les sites des médias par une offre combinant les contenus d’information et de publicité de manière adaptée aux usagers numériques. Le concept est, de fait, un modèle économique destiné à contrer les logiciels bloqueurs de publicité, les fameux «adblocks». La réaction des éditeurs américains a été massive (plus de 1200 journaux) et d’une hostilité criarde (menace de procès). Le navigateur Brave est pourtant en phase d’expérimentation. C’est donc l’idée même du modèle qui est attaquée. Avec l’énergie du désespoir. Car Brave est perçu comme un vampire digital. Externe aux entreprises médias traditionnelles qui consentent de lourds investissements dans le numérique tout en maintenant le «print», Brave incarne cette uberisation de la société tant redoutée. Pourtant, à y regarder de plus près, c’est bien une main tendue que mordent les éditeurs! Dans un dossier consacré aux bloqueurs de pub, le magazine français L’Express (22 mars) titrait: «Pourquoi il faut bloquer les bloqueurs de pub». Plus de 22 milliards de dollars de manque à gagner rien qu’en 2015! Près de 200 millions de personnes auraient téléchargé dans le monde un «adblock». Or, l’audience publicitaire n’existe que par l’attractivité de l’audience médiatique ou de la «conversation» liée à une plateforme. D’ores et déjà, les annonceurs trouvent meilleur accueil ailleurs: sites spécialisés, médias sociaux, moteurs de recherche… à un prix bien moindre. La publication récente des chiffres d’audience de la REMP met en exergue une poursuite de l’érosion du «print». Etonnamment, les éditeurs tardent à utiliser l’indicateur Audience Totale, qui conjugue audiences imprimées et digitales. Grave erreur. Car, loin d’obtenir l’attention miséricordieuse des instances politiques qui trancheront la querelle SSRéditeurs privés, loin de susciter une vague de réabonnements ou d’achats de la presse payante face au raz-de-marée de l’information gratuite, les éditeurs incitent de nouveaux acteurs à vampiriser cette audience publicitaire nécessaire à leur survie. * Collaborateur scientifique, Université de Genève, Medi@LAB Argent Les marchés boursiers Indices boursiers INDICE CLÔTURE SPI SMI CAC 40 FT 100 Xetra DAX Euro Stoxx 50 VAR.* 8606.64 ä 8021.0 ä 4511.51 ä 6365.1 10093.65 ä 3060.86 ä +0.94% +1.09% +0.47% +0.03% +0.67% +0.71% INDICE Stoxx 50 Dow Jones Nasdaq Nikkei Shanghai comp. Bovespa CLÔTURE 2872.8 ä 17926.43 ä 4945.89 16911.05 ä 3225.98 ä 52411.02 , VAR.* +0.59% +0.10% -0.03% +3.23% +0.52% -1.39% * VAR = Variation par rapport à la veille SMI (Swiss Market Index) TITRE CLÔTURE VAR.* VAR.** ABB N 19.23 Actelion N 148.70 Adecco N 64.40 CS Group N 14.53 Geberit N 358.20 Givaudan N 1926.— Julius Baer N 41.81 LafargeHolcim N 48.84 Nestlé N 72.60 Novartis N 73.35 +0.8 -9.1 +0.6 +24.1 -0.2 -19.8 +0.1 -44.4 +0.2 -2.2 -0.1 +8.9 +2.4 -19.8 +0.7 -31.4 +2.0 -5.2 +1.1 -25.9 TITRE CLÔTURE VAR.* VAR.** Richemont N 64.45 Roche BJ 248.10 SGS N 2095.— Swatch Group P 334.— Swiss Life N 261.— Swiss Re N 93.50 Swisscom N 498.20 Syngenta N 405.— UBS N 15.53 Zurich Ins. N 211.30 -0.2 +1.1 +0.2 +0.3 +0.2 +1.4 +0.3 -0.1 +1.1 +1.1 -22.4 -9.9 +11.1 -24.1 +6.5 -2.3 -9.0 +18.0 -18.6 -31.3 * VAR = Variation par rapport à la veille **VAR = Variation sur un an Valeurs romandes importantes TITRE CLÔTURE VAR.* VAR.** Addex 2.77 APG SGA 402.— BCGE 284.75 BCV 689.— Edmond Rothschild15900.— Bobst 55.— Co. Fin. Tradition 65.40 Aevis 39.95 Groupe Minoteries 341.75 0.0 +0.5 0.0 +1.0 0.0 +2.8 -0.9 +1.1 +0.5 -12.9 +3.7 +17.9 +22.5 +5.0 +35.8 +15.0 -13.2 +0.8 TITRE Kudelski Lem Logitech Pargesa Romande Energie Swissquote Temenos Vaudoise Assur. Vetropack CLÔTURE VAR.* VAR.** 16.60 810.— 15.90 65.20 1050.— 24.40 53.30 500.50 1586.— -0.6 -1.2 +0.3 +1.1 +7.3 +1.7 +0.1 -0.4 +4.8 +27.7 -3.0 +15.6 -4.1 -7.9 -20.5 +51.0 -1.8 -0.8 * VAR = Variation par rapport à la veille **VAR = Variation sur un an Métaux précieux ACHAT CHF/KG VENTE CHF/KG ACHAT USD/OZ Monnaies (Billets) VENTE USD/OZ Or 38264.— 38764.— 1249.10 1249.90 Ag 489.20 504.20 16.09 16.14 Vreneli 220.— 247.— Pétrole CLÔTURE PRÉC. Mazout 100 l. à 15° (prix indicatif) 73 70.7 Essence Litre (s/p 95) 1.41 1.38 Brent Brut en USD par baril 43.99 44.69 Retrouvez la Bourse en direct sur www.tdg.ch/bourse Euro Dollar US Livre Sterling Dollar Canadien 100 Yens 100 Cour. suéd. 100 Cour. norvég. 100 Cour. dan. ACHAT VENTE 1.0665 0.9290 1.3210 0.7240 0.8440 11.4400 11.2700 14.1400 1.1285 1.0010 1.4210 0.7860 0.9260 12.4000 12.4100 15.3200