JAND 2007- Page - 4 -
L’analyse de sa composition en taxa (genres bactériens et/ou grands groupes phylogénétiques) fait
ressortir l’existence de composantes récurrentes, retrouvées chez tous les individus. Trois phyla
bactériens, Firmicutes, Bacteroidetes et Actinobacteria rassemblent la plus grande part des bactéries
fécales dominantes. Le phylum des Firmicutes (bactéries à Gram positif) est toujours fortement
représenté. Il comprend tout d’abord le groupe dit « Eubacterium rectale - Clostridium coccoides »
qui est souvent le plus important (14 à 31 % des bactéries totales en moyenne suivant les études) ; [4,
5, 6]. Il comprend des espèces bactériennes appartenant aux genres Eubacterium, Clostridium,
Ruminococcus, Butyrovibrio. Le phylum des Firmicutes comprend également le groupe « Clostridium
leptum », avec notamment les espèces Faecalibacterium prausnitzii, Ruminococcus albus et R.
flavefaciens, groupe qui est aussi très souvent dans la dominance (16 à 22% en moyenne); [6, 7]. Les
Bacteroidetes sont représentés par les genres apparentés à Bacteroides (Bacteroides, Prevotella et
Porphyromonas). Ils sont toujours présents et partagent la dominance avec les groupes précédents (9 à
42 % des bactéries totales suivant les études). Le phylum Actinobacteria est moins systématiquement
détecté en dominance mais il représente en moyenne quelques pourcents des bactéries totales. On y
trouve les bifidobactéries (0,7 à 10 %) et les bactéries du groupe Collinsella-Atopobium (0,3 à 3,7 %
en moyenne) [5]. Les entérobactéries sont plus rarement observées dans la microflore fécale
dominante (en moyenne 0,4 à 1 %), de même que les lactobacilles et streptocoques (2 %) [7].
Si l’on reconnaît ainsi des caractéristiques très conservées en terme de composition au niveau des
Phyla et grands groupes phylogénétiques, au niveau des espèces, la caractéristique principale semble
être la présence de nombreuses espèces sujet-spécifiques. Ceci laisse penser qu’il existe au plan
fonctionnel une interchangeabilité entre espèces et que les niveaux de résolution différents apportent
des informations totalement complémentaires. Enfin les espèces observées ont le plus souvent une
spécificité humaine, et dans tous les cas sont associées à l’environnement digestif de façon quasi
exclusive. Ceci indique des phénomènes de co-évolution avec l’hôte [8] que confirment des travaux
récents d’association de complexes microbiens entre espèces animales différentes [9].