Comprendre la crise économique et financière et intervenir.

Officina Democrazia
et Colonia Libera Italiana Le Locle
Comment s'enrichir sans créer de richesses ? …
… autrefois on faisait des guerres.
Comprendre la crise
économique et financière et
intervenir.
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Matre d'étude cherchant à définir des objectifs et des
revendications d'ordre pratique pouvant servir à
l'élaboration d'une loi d'initiative populaire européenne
touchant le secteur économique et financier.
ECI (European Citizens Initiative) [1].
Proposition de Leonello Zaquini
V10 - 27.06.2013
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Table des matières :
Comment s'enrichir sans produire de richesses ? ............................................ 2
La dette est le cheval de Troie …................................................................... 3
Qu'est-ce qui rend la dette indispensable ? ................................................ 3
Que faire ? ….............................................................................................. 5
Limites environnementales et développement de l'économie ….......................... 6
Bibliographie et commentaires …................................................................... 6
*************************
Comment s'enrichir sans produire de richesses ?
Solution: monter une armée, la mener à la guerre et la gagner. Bien sûr une armée
coûte cher mais en gagnant cette guerre on va rafler tout l'or des banques ainsi que
l'argenterie des ennemis vaincus. On s'enrichit en plongeant un pays dans la
misère.
Aujourd'hui pour s'emparer de la richesse d'autrui, en plus de cette méthode
(jamais complètement disparu et toujours à la mode), on en utilise une autre:
réduire l'adversaire à la faillite. À ce moment-là ce seront les «perdants» qui iront
prier de pouvoir brader quoi que ce soit. Ils supplieront pour qu'on les aide à
liquider n'importe quoi qui ait une certaine valeur afin de survivre en alimentant
leurs caisses. Acculer quelqu'un à la faillite est relativement facile s'il est déjà
criblé de dettes. Il suffit de lui enlever toute possibilité de financement. Comment ?
Il suffit de disposer d'un pécule initial et s'en servir pour générer de la méfiance
vis-à-vis de la solvabilité du débiteur. En effet, le système financier possède une
caractéristique typique des système instables. Il s'agit d'un système à « rétroaction
(feed back) positive » ce qui veut dire qu'il est fondé sur un mécanisme qui lie
l'effet à sa propre cause et lorsque cette rétroaction est positive le processus est
amplifié, la cause d'origine étant renforcée. Un exemple : si je prédis le temps qu'il
fera demain je ne l'influence en aucune manière et il sera ce qu'il sera, . Ce
système-ci n'est pas « réactionné » En revanche, si je prédis l'accroissement de la
valeur d'une action en bourse et que j'en achète en grande quantité, je la provoque
car sa demande en sera augmentée. Cela aura pour effet d'attirer d'autres
investisseurs qui en achèteront à leur tour et ainsi de suite. Ma prédiction a créé
elle-même l'effet préliminaire de sa réalisation. On peut appeler ça une « vérité
auto-référentielle ». Dans ce sens les marchés financiers ont tendance à aller
jusqu'aux limites du système et à se placer dans l'état où il n'est guère possible
d'aller plus loin. [2]. Il faut remarquer que la réciproque consiste à vendre des
actions de bourse ou d'autres produits financiers « prédisant », cette fois, la
diminution de leur valeur. Ce serait comme si, dans le secteur immobilier, il y avait
la possibilité de rédiger un « cotract de vente » d'un appartement avant d' être en
possession de celui-ci. Peu avant d'en livrer les clés au nouveau propriétaire on
l'achèterait à la hâte, quand sa valeur sur le marché est inférieure à celle établie au
moment de sa vente. Cela s'appelle une « vente à découvert » et consiste donc à
vendre des biens sans en être le détenteur. Par cette méthode, aussi, les prévisions
de la perte de la valeur ont tendance à s'« auto-arer ». En résumé si l'on veut
déclencher l'effet d'une croissance on achète puis on vend ; on vend puis on achète
dans la perspective d'une diminution. Grâce à ces mécanismes financiers (qui ne
sont toujours pas réglementés), celui qui dispose de suffisamment d'argent pour
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être présent de façon significative sur les marchés, peut se lancer dans ses
batailles.
Celles-ci reçoivent le soutien d'un grand nombre de spéculateurs mais aussi, d'une
manière peut-être forcée ou incontrôlée, d'un nombre encore plus grand de petits
épargnants contraints de se plier aux variations de ces marchés afin de sauver leurs
économies.
Voilà la raison pour laquelle ce type de « campagnes », de tempêtes financières, de
crises d'euphorie ou de paniques boursières, de « bulles spéculatives » de tout
genre se répètent périodiquement même de façon spontanée et sans plan
préconçu.
Il est clair que ces mouvements de capitaux ne génèrent aucune richesse réelle :
les marchandises et les biens disponibles sont toujours les mêmes. Ils changent
simplement de propriétaires. Mais alors pourquoi certains s'endettent au point
d'être condamnés à tout perdre par la suite?
La dette : un cheval de Troie.
D'un côté faire des dettes peut être une nécessité parfois même bénéfique pour la
collectivité. Je peux m'endetter pour acheter une machine-outil avec laquelle je vais
réaliser des produits d'utilité publique, dont la vente crée du bien-être à ceux qui
les achètent, du profit pour moi qui les fabrique et des intérêts pour les
investisseurs qui ont apporté l'argent. D'autre part, parfois certaines dettes ne sont
pas liées avec une quelconque forme de production ni avec le besoin d'améliorer un
ensemble d'infrastructures, indirectement liées avec le système productif. Le
« politicien » de tout temps, depuis les pharaons et leurs pyramides jusqu'à
aujourd'hui, a un faible pour toutes choses ayant quelque côté grandiose. En plus,
les élections périodiques obligent les gouvernants d'aujourd'hui à chercher des
financements pour leur campagne et les obtiennent souvent en échange de
certaines réalisations qui, bien que spectaculaires, ne sont pas toujours
indispensables. Voilà la raison pour laquelle l'efficacité d'un système démocratique a
un énorme impact sur l'économie comme l'absence de cette efficacité conduit
souvent à des désastres économiques des faibles systèmes démocratiques.
Qu'est-ce qui rend la dette indispensable?
Les problèmes évoqués jusqu'ici seraient faciles à résoudre. L'adoption d'un
système démocratique efficace, basé par exemple sur une démocratie directe,
assortie d'un zeste de « bon sens de père de famille » de la part des citoyens
saurait, en grande partie, suffire. Malheureusement la « dette souveraine » a d'
autres origines, bien plus difficiles à résoudre. Le système économique et financier
est tel que sans dette publique rien ne pourrait fonctionner. Sans la dette les crises
de surproduction (ou de consommation insuffisante) ne cesseraient de se répéter,
de manière grave et à un rythme très élevé. La nécessité de la « dette publique »
avait déjà été démontrée par un très célèbre économiste : Keynes. Ce fut
l'instrument grâce auquel la sortie de la crise de 1929 a pu s'opérer. [3]
Mais aujourd'hui la solution est devenue elle-même le problème !
En quoi consiste cette inéluctable obligation de traîner avec soi une dette publique ?
Ce la paraît étrange mais cette situation dérive des conséquences (qui peuvent être
délétères) de quelque chose qu'au début tout le monde s'accorde pour considérer
comme positive : l'épargne. Chacun ressent cette nécessité d'épargner. C'est le
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moyen le plus sage de prendre ses précautions face aux incertitudes que l'avenir
nous réserve. On met de côté pour ses enfants et ses vieux jours. Une « personne
morale », autrement dit une entreprise industrielle, commerciale ou financière, en
revanche, non seulement épargne pour assurer son avenir mais cette « épargne »
reflète la finalité même de son activité entrepreneuriale qui trouve sa justification
essentielle dans le profit. Cela consiste à gagner plus que ce qui est dépensé.
Il faut se rendre compte que l'argent est l'équivalent d'une marchandise (ou d'un
service). Cette marchandise ne peut pas être transférée du producteur au
consommateur si ce dernier ne dispose pas d'assez d'argent pour l'acquérir. Les
détenteurs d' argent ne rentrent pas tous dans une même catégorie par rapport à
ce qui est de sa circulation. Chacun à sa propre « propension marginale à la
consommation » (PMC) [4]. La bourse d'étude de l'étudiant, le salaire de l'ouvrier
ou les allocations de chômage se transforment rapidement et entièrement en biens
de consommation, donc en revenus distribués aux commerçants et aux
producteurs, entraînant une nouvelle consommation ... etc.
100 euros, échangés entre individus ayant une PMC moyenne élevée, permettent
de faire circuler une grande quantité de marchandises. La « propension marginale
à la consommation » ( PMC) est un facteur de multiplication de la circulation des
marchandises.
Une PMC de 0,5 (on dépense, en moyenne, la moitié de ce
q'on gagne) se traduit par une circulation de marchandises
équivalant à 200 euros. Dans un environnement social où la
PMC moyenne est de 0,9, nos 100 euros produisent un flux
s'élevant à 1'000 euros.
Dans le cas tout à fait opposé où ces 100 euros se réfèrent à l'infime partie du
bonus exorbitant d'un riche manager, il est moins probable qu'ils soient dépensés
rapidement, avant la fin du mois. Il est bien plus probable qu'ils s'ajoutent à la
grosse somme inscrite dans son compte en banque. En conséquence, cette même
somme, pour ce cas-ci, influencera de manière moins significative le taux de
circulation des marchandises par rapport aux 100 euros faisant partie d'une bourse
d'étude, d'un salaire ouvrier ou d'un subside de chômage. L'argent a un fâcheux
penchant à s'accumuler dans un milieu avec une faible « propension marginale à la
consommation » ! Il faut insister en soulignant que celui qui soustrait ses 100 euros
au cycle « production-consommation » empêche le circulation de marchandises
correspondant à une valeur bien plus considérable.
Si on désigne l'ensemble des producteurs par «Le producteur agrégé » et
l'ensemble des consommateurs par « Le consommateur agrégé » [5] et si le
producteur agrégé garde pour soi une certaine partie de la masse monétaire, il
amasse, en quelque sorte et aussi, la quantité équivalente des marchandises qui
vont demeurer invendables et invendues. Cycliquement le producteur agrégé, quant
à lui se trouvera dans la situation de détenteur de la marchandise et des
instruments nécessaires à sa transmission: l'argent.
Il s'ensuit que le marché va se rétrécir. Le propriétaire des moyens de production va
« licencier » les producteurs ... qui vont consommer encore moins ... etc.
Voila l'origine des célèbres « crises cycliques » qui depuis des centaines d'années
[6] pourrissent la vie économique de la planète, avec leurs cycles de surproduction
ou, comme il serait aussi convenable de dénommer : sous-consommation.
La production elle-même n'a pas de limites. La limite réside dans le fait que celui
qui a l'argent a aussi la marchandise et celui qui a besoin de la marchandise, n'a
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pas d'argent. Vu la situation, il est clair que le cycle économique est possible à la
condition que :
a) l'épargne soit réinjectée dans les cycles de production sous forme
d'investissements en appareils productifs ou sous forme de prêts pour encourager
la consommation (on a déjà cité l'exemple des bourses d'étude qui permettent de
consommer sans qu'il y ait de production en échange).
b) quelqu'un se donne la peine de s'endetter d'au moins autant que d' autres ont
épargné (voilà la naissance de la « dette souveraine »)
Un système bancaire « sain » devrait permettre la réintroduction de l'épargne dans
le circuit productif, sans qu'il se produise l'obligation de créer la « dette
souveraine » (point a). Hélas, ce n'est pas le cas. L'épargne est détournée de
l'appareil productif par les banques mêmes et réabsorbée par des « produits
financiers » qui n'ont aucune relation avec des biens marchands, aussi bien leur
production que leur consommation ; (le terme « produit » lorsqu'il se veut
« financier » est une aberration).
La masse des capitaux emportée par ce tourbillon d'échanges qui ont pris la forme
de CDS « Credit default swaps » (paris sur la faillite de quelqu'un) ou encore de ETF
(acronyme de Exchange-traded fund) c'est-à-dire les « clones » des marchés
boursiers (c'est-à-dire les paris ayant pour objet la valeur d'une action), est
détournée du cycle productif.
De surcroît ces outils financiers agissent sans aucun contrôle, leur maniement est
effectué sans aucune transparence et ils peuvent inclure des composants trainant
un risque lourd l'insolvabilité.
Grâce aux mécanismes décrits auparavant, la peur de l'insolvabilité engendre elle
même l'insolvabilité, et entretient des effets semblables au «multiplicateur de
Keynes» : l'insolvabilité se propage.
Que faire ?
D'après les considérations précédentes notre première revendication est :
1° - Interdire les « produits financiers » peu transparents et qui ne
financent pas des activités productives et l' échange de produits ou des
services. La création, l'écoulement et l'achat de ces « produits » ainsi que
les « clones de la bourse », autrement dit les paris qui s'y pratiquent,
doivent être jugés avec la même sévérité que certains produits agricoles
tels la coca ou la marijuana.
Alors que les transactions à l'intérieur d'un cycle de production sont soumises à des
taxes de nature diverse, parmi lesquelles la TVA, il est utile de souligner que les
transactions financières sont exemptées de toute taxe. Cela encourage l'usage
spéculatif de l'épargne. Le rendement de ce genre d'activités peut être important
au point d'être en concurrence avec l'investissement basé sur une activité
productive. Cela entraîne l'arrêt d'entreprises industrielles tout à fait bénéficiaires
mais dont les bénéfices sont moindres que ceux réalisés par la spéculation. Par
conséquent notre deuxième revendication est :
2° - Taxer les bénéfices provenant d'activités financières comme ceux
issus du travail et instaurer la «Tobin Tax» , avec un taux «prudent» [7].
Les banques, ainsi que les agences de «rating» ont un rôle social à jouer ; donc :
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Comprendre la crise économique et financière et intervenir.

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