Logique du premier ordre et th´eorie de Zermelo-Fraenkel
J´erˆome Lapuyade-Lahorgue
To cite this version:
J´erˆome Lapuyade-Lahorgue. Logique du premier ordre et th´eorie de Zermelo-Fraenkel. Licence.
France. 2014. <cel-01255805>
HAL Id: cel-01255805
https://hal.archives-ouvertes.fr/cel-01255805
Submitted on 14 Jan 2016
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of sci-
entific research documents, whether they are pub-
lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destin´ee au d´epˆot et `a la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publi´es ou non,
´emanant des ´etablissements d’enseignement et de
recherche fran¸cais ou ´etrangers, des laboratoires
publics ou priv´es.
Logique du premier ordre et th´eorie de
Zermelo-Fraenkel
J´erˆome Lapuyade-Lahorgue - LITIS
1 Logique du premier ordre
1.1 Langage de premier ordre
La logique du premier ordre permet de d´emontrer des formules ´ecrites sur
un langage du type :
L=SC∪ SR∪ SF,
o`u SC,SRet SFsont respectivement des “ensembles” de symoles dit de
constantes, de relations et de fonctions. On consid`ere ´egalement l’ensemble V
des symoles de variable, communs `a tous les langages du premier ordre.
Les termes d’un langage du premier ordre sont de la forme :
T=SC|V|SF(T,...,T).
L’ensemble des variables d’un terme est d´efini par induction :
Si test un symole de constante c, alors V(c) est {} (vide).
Si test un symole de variable x, alors V(x) est {x}(une seule variable
qui est x).
Si test le terme f(t1, . . . , tn), une variable de test une variable de l’un
des tiet les variables d’un tisont variables de t.
Si un terme ne contient pas de variables, on dit que le terme est clos.
Les formules atomiques d’un langage du premier ordre sont de la forme :
F0=SR(T,...,T).
1.2 Mod`ele et valeurs de v´erit´e d’une formule atomique
Un mod`ele Mest la donn´ee d’un ensemble de base Met d’un environnement
e, fonction de Vdans M. A chaque symbˆole de constance c, on associe un ´el´ement
cMde M. A chaque symbˆole de variable x, on associe un ´el´ement e(x) de M.
A chaque symbˆole de fonction f`a narguments, on associe une fonction fM
de Mndans M. A chaque symbˆole de relation R`a narguments, on associe un
sous-ensemble RMde Mn.
La valeur d’un terme est d´efinie inductivement par :
Si cest un symole de constante, ValM,e(c) = cM.
1
Si xest un symole de variable, ValM,e(x) = e(x).
Si test le terme f(t1, . . . , tn), ValM,e(t) = fM(ValM,e(t1),...,ValM,e(tn)).
La valeur d’une formule atomique est d´efinie par :
ValM,e(R(t1, . . . , tn)) = 1 si et seulement si (ValM,e(t1),...,ValM,e(tn)) RM,
et 0 sinon. Lorsque la valeur vaut 1, on dira que la formule est vraie.
Soit Γ un ensemble de formules, on dira que M, e satisfait Γ lorsque toutes les
formules de Γ sont vraies. On notera alors :
M, e Γ.
1.3 R`egle de d´emonstration
Soit Γ un ensemble de formule et Fune formule. On va donner un sens au
fait que Γ prouve F. Γ prouve Fsera not´e :
Γ`F.
Une r`egle de d´emonstration sera not´ee :
Γ`F
Γ0`F0,
et signifiera si Γ prouve Falors n´ecessairement Γ0prouve F.
Afin de donner un sens au mot “prouver”. Nous devons introduire la notion
de r`egle axiomatique. Celle-ci stipule que si Fest une formule de Γ, alors
n´ecessairement Γ prouve F. Cette r`egle peut s’´ecrire :
Γ, F `F
On voit que si M, e Γ et si Γ `Fau travers de la r`egle d’axiome, alors
n´ecessairement M, e F.
On peut ´egalement consid´erer la r`egle d’affaiblissement :
Γ`B
Γ, A `B.
Au final, Γ `Fsi c’est la cons´equence d’un nombre fini d’´etapes issues de la
r`egle d’axiome.
1.4 Logique minimale finie du premier ordre
En logique minimale, nous consid´erons uniquement l’implication et les deux
r`egles la d´efinissant : Γ, A `B
Γ`AB,
Γ`AB; Γ `A
Γ`B.
Ainsi les formules de la logique minimale du premier ordre sont :
F=F0|F → F.
2
La valeur de v´erit´e de la nouvelle formule ABsera d´efinie de fa¸con `a ce
que si M, e Γ et si Γ `AB, alors M, e AB. Cette valeur de v´erit´e
sera alors une fonction des valeurs de v´erit´e de Aet de B. Plus pr´ecis´ement,
nous exigerons que si une formule est prouvable `a partir d’une base axiomatique
vraie, alors cette formule est encore vraie.
De la r`egle d’axiome, on d´eduit facilement que Γ `AAind´ependamment de
Γ, ainsi AAest vraie ind´ependamment de la valeur de v´erit´e de A.
De la r`egle d’introduction de l’implication, on d´eduit facilement que :
B`AB.
En effet, B, A `Bpar la r`egle d’axiome. Ainsi, si Best vraie alors ABest
vraie peu importe la valeur de v´erit´e de A.
De la r`egle d’´elimination de l’implication, on en d´eduit facilement que :
A, A B`B.
Ainsi, si Aet ABsont tous les deux vrais, Best n´ecessairement vraie. Ainsi
si Aest vraie et Best fausse, ABest obligatoirement fausse. On en d´eduit
les valeurs de v´erit´es de AB:
A B AB B A
0 0 1 1
0 1 1 0
1 0 0 1
1 1 1 1
Par construction des valeurs de v´erit´e, si une formule est prouvable `a partir
d’une base axiomatique vraie alors elle est ´egalement vraie. La r´eciproque n’est
cependant pas valide, il existe des formules vraies et non prouvable dans la lo-
gique minimale du premier ordre.
On peut montrer que toutes les formules compos´ees de Aet de Bet du symole
logique ont mˆemes valeurs de v´erit´e (fonction de celles de Aet de B) que les
formules A,B,AA,AB,BAet (AB)B, ces valeurs de v´erit´e
sont r´esum´ees dans le tableau suivant :
A B A A A B B A(AB)B
0 0 1 1 1 0
0 1 1 1 0 1
1 0 1 0 1 1
1 1 1 1 1 1
Il est important de remarquer que l’on peut bien sˆur composer des formules avec
non seulement Aet Bmais aussi avec plus de deux formules de base, cependant
l’implication met en relation seulement deux formules, ainsi on se ram`ene tou-
jours en composant `a une formule du type AB. Le point important est de
consid´erer combien de fonction des valeurs de v´erit´e de Aet de Bpeut-on cr´eer
avec seulement l’implication (il devrait y en avoir au maximum 16 mais ici ce
n’est pas le cas).
Du tableau pr´ec´edent, on en d´eduit la liste compl`ete des tautologies (formule
vraie ind´ependamment du mod`ele) de la logique minimale form´ees `a partir des
3
formules du tableau. Nous indiquons ´egalement si la tautologie est prouvable ou
non en logique minimale :
1. AAest prouvable en logique minimale.
2. (AB)[A(AB)] et [A(AB)] (AB) sont
prouvables en logique minimale.
3. A(BA) est prouvable en logique minimale.
4. A[(AB)B] et B[(AB)B] sont prouvables en logique
minimale.
5. A[(AB)A] est prouvable en logique minimale.
6. Sa r´eciproque [(AB)A]An’est pas prouvable en logique mini-
male.
7. [(AB)(BA)] (BA) est prouvable en logique minimale.
8. {(AB)[(AB)B]} → [(AB)B] est prouvable en lo-
gique minimale.
9. {(BB)[(AB)B]} → [(AB)B] n’est pas prouvable en
logique minimale.
10. [(AB)B][(BA)A] n’est pas prouvable en logique
minimale.
A partir de ces tautologies de base, on forme toutes les tautologies de la logique
minimale de la fa¸con suivante. Si Fest une tautologie, alors :
AFest une tautologie.
– (FA)Aest une tautologie.
En rempla¸cant Aou Bdans une tautologie d´ej`a form´ee par n’importe
quelle autre formule, on obtient encore une tautologie.
On peut montrer ´egalement que toute tautologie a ´et´e construite de la mani`ere
pr´ec´edente.
De plus, si Fest une tautologie prouvable, les tautologies ainsi form´ees sont
prouvables. Par cons´equent, pour que toutes les tautologies soient prouvables,
il suffit que les tautologies de base le soient.
1.5 Logique intuitionniste finie du premier ordre
Les formules sont ´egalement obtenues uniquement avec le symbˆole logique
, cependant nous ajoutons des r`egles afin que les formules vraies dans n’im-
porte quel mod`ele (tautologies) soient prouvables pour n’importe quel ensemble
d’hypoth`eses.
Nous ajoutons la r`egle (dite de Peirce) :
Γ`[(AB)A]A.
A ce stade, nous pouvons alors prouver [(AB)B][(BA)A].
Il suffit de montrer (AB)B, B A`A. (AB)B, B A`A
car (AB)B, B A`[(AB)A]A(r`egle de Peirce) et
4
1 / 35 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !