M1 MFMI. Algorithmique : feuille d’exercices no 7. Exercice 1. Évaluer la complexité du calcul du déterminant d’une matrice M carrée d’ordre d dont les modules des coefficients ne dépassent pas B, en utilisant la méthode du pivot de Gauss appliquée à M réduite modulo p, p étant un nombre premier dans l’intervalle ]2dd/2 B d , 4dd/2 B d ]. (Un tel nombre premier existe d’après le postulat de Bertrand, dont la démonstration est l’objet de l’Exercice 4 ci-dessous. Exercice 2. On définit une suite de matrices carrées (An )n≥0 par A0 = (1) et An−1 −An−1 An = (une matrice en blocs) An−1 An−1 lorsque n ≥ 1. Vérifier que An est carrée d’ordre 2n , que An t An = 2n I2n (Id étant la matrice identité d’ordre d) et que les lignes et An sont orthogonales deux-à-deux. Montrer que | det An | atteint la borne dd/2 B d de l’inégalité de Hadamard. Exercice 3. Soit m ≥ 1 un entier. On pose 2m + 1 M= . m (i ) En considérant le développement de (1 + 1)2m+1 à l’aide de la formule du binôme, montrer que M < 22m . (ii ) Montrer que Y p divise M, m+1<p≤2m+1 où le produit parcourt l’ensemble des nombres premiers p vérifiant m+1 < p ≤ 2m+1. En déduire que X log p ≤ 2m log 2. m+1<p≤2m+1 P (iii ) Montrer que p≤n log p ≤ 2n log 2 quelque soit l’entier n ≥ 1. (Raisonner par récurrence sur n en distinguant les cas n pair et n impair en appliquant la question (ii ).) Exercice 4. Soit N 6= 0 un entier. Si p est un nombre premier, on note vp (N ) l’exposant de p dans N (c’est-à-dire le plus grand entier v ≥ 0 tel que pv divise N ). (i ) Soient M , N ∈ Z avec M N 6= 0. Montrer que vp (M N ) = vp (M )+vp (N ) et que vp (M +N ) ≥ min (vp (M ), vp (N )) lorsque M N (M + N ) 6= 0. Montrer que cette inégalité devient une égalité lorsque vp (M ) 6= vp (N ). (ii ) Montrer que si n ≥ 1 est un entier, alors Xj n k vp (n!) = . pk k≥1 On pose alors N= 2n n et δp (k, n) = j 2n k pk jnk −2 k . p (iii ) Montrer que δp (k, n) ∈ {0, 1}, et en déduire que vp (N ) ≤ premier p. √ (iv ) Montrer que si vp (N ) ≥ 2, alors p ≤ 2n et donc que X √ vp (N ) log p ≤ 2n log (2n). log (2n) quelque soit le nombre log p p premier vp (N )≥2 √ (v ) On suppose n ≥ 5, de sorte que 32 n > 2n. Soit p un nombre premier divisant N . Montrer que si p ≤ n, alors p ≤ 23 n. (Montrer que si n ≥ p > 32 n, alors δp (1, n) = 0.) (vi ) En déduire des questions (iv ) et (v ) que si n ≥ 5, alors X vp (N ) log p ≤ √ 2n log(2n) + X p≤ 23 n p≤n log p ≤ √ 2n log(2n) + 4n log 2, 3 où la dernière inégalité utilise la question (iii ) de l’Exercice 2. (vii ) En utilisant le développement de (1 + 1)2n par la formule du binôme, montrer que N≥ 22n , (2n + 1) et donc que log N ≥ 2n log 2 − log (2n + 1). (viii ) Montrer que si n est assez grand, alors il existe un nombre premier p vérifiant n < p ≤ 2n. (Soit n un entier tel que l’intervalle ]n, 2n] ne contienne aucun nombre premier. Alors tous les nombres premiers divisant N sont inférieurs ou égaux à n. Obtenir alors une contradiction à partir des résultats des questions (vi ) et (vii ).) On peut expliciter le « assez grand » de la question (viii ) et trouver un entier explicite n0 ayant la propriété que l’intervalle ]n, 2n] contient un nombre premier lorsque n ≥ n0 . Pour en déduire le postulat de Bertrand, il suffit d’exhiber une suite croissante de nombres premiers (pk ) telle que p1 = 2 et pk+1 < 2pk pour tout k ≥ 1. (ix ) En déduire des arguments précédents qu’il existe α > 0 tel que X log p ≥ αn n<p≤2n P pour tout n assez grand et donc qu’il existe une seconde constante β > 0 telle que p≤x log p ≥ βx pour tout x assez grand. (En fasiant attention aux détails, on voit qu’on peut prendre n’importe quel β < 23 convient.)