Dossier
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Les maladies infl ammatoires chroniques de l’intestin
La revue de l’infi rmière ● Mars 2014 ● n° 199
et suivis médicaux, lors d’hospitalisation longue ou
courte durée. Dans ce cas, la stomathérapeute peut être
amenée à le rencontrer. Cette infi rmière experte est un
soutien pour l’équipe, qu’elle forme régulièrement.
Deuxième temps opératoire
Le second temps opératoire consiste en une protec-
tomie secondaire, c’est-à-dire à l’ablation du reste
du côlon et de tout le rectum, jusqu’à l’anus. Une
anastomose iléo-anale est eff ectuée dans un milieu
beaucoup moins inflammatoire, ce qui est source
d’une meilleure cicatrisation. La création d’un réser-
voir “en J” avec l’iléon terminal2, pour remplacer le
rectum (néo-rectum), autorise une meilleure régula-
tion des selles. Une iléostomie latérale est mise en
place afin de protéger l’anastomose et d’éviter les
conséquences d’une éventuelle désunion de celle-ci.
À son retour du bloc, le patient dispose d’une sonde
rectale qui permet d’évacuer les potentiels saigne-
ments du néo-rectum et de pratiquer des lavements
si besoin. Une sonde urinaire est également posée
au bloc. Elle restera en place durant cinq jours car la
dissection pelvienne est importante et la reprise de
la diurèse peut s’avérer diffi cile.
Surveillance infi rmière
Le patient sait en principe déjà réaliser ses auto-soins
de stomie.
Il est cependant important de quantifier le
débit de la stomie car, suite à cette seconde interven-
tion, les principales complications sont la déshydra-
tation et la dénutrition. En eff et, l’iléon n’absorbe pas
suffi samment d’eau, de minéraux et de nutriments.
Pour pallier ce problème, l’équipe travaille avec
le service d’assistance nutritive spécialisé dans la
prise en charge des Mici.
Les complications sont les mêmes que lors du
premier temps opératoire: liées à la stomie, des
diffi cultés de reprise du transit, une hémorragie du
néo-rectum, une non-reprise de la diurèse à l’abla-
tion de la sonde vésicale (dans ce cas, une sonde est
reposée). À long terme existe un risque de pouchite,
qui est l’infl ammation du néo-rectum.
Troisième temps opératoire
Le troisième temps opératoire peut intervenir
lorsque l’anastomose est bien cicatrisée. Il consiste
en un rétablissement de continuité digestive. Cette
intervention est beaucoup moins lourde que les
précédentes et l’hospitalisation moins longue.
Surveillance infi rmière
Les surveillances infirmières ciblent la reprise du
transit ainsi que la propreté du pansement de réta-
blissement qui s’eff ectue avec des irrigations et des
méchages en stérile jusqu’à cicatrisation complète.
Le méchage vise à drainer les sérosités pour per-
mettre une cicatrisation en profondeur.
Une attention particulière est portée aux compli-
cations possibles.
Celle qui est la plus redoutée est la péritonite
due à un lâchage de suture. La vie du patient est alors
en jeu et ce dernier doit être pris en charge chirurgi-
calement le plus vite possible. Les signes d’alerte sont
les suivants: hyperthermie, douleurs intenses non
calmées par la morphine, abdomen parfois météorisé
et distendu, altération de l’état général.
Des zones de sténose peuvent se former. La
surveillance est primordiale pour en repérer les
signes de survenue: nausées/vomissements en
postprandial et arrêt du transit.
Au niveau du pansement, les principales
complications sont l’abcès de paroi (écoulement de
pus par l’orifi ce) et la fi stule entéro-cutanée (écou-
lement de liquide digestif par l’orifi ce).
Conclusion
Le traitement chirurgical de la rectocolite hémorra-
gique est lourd mais off re une guérison défi nitive
–ce qui n’est pas le cas, à ce jour, de la maladie de
Crohn. Au-delà de la lourdeur des traitements
qu’elles nécessitent, les Mici appellent aussi une
réelle prise en charge psychologique des patients.
Une écoute est proposée par la psychologue du
service de chirurgie colorectale. Les patients sont
entourés d’une équipe pluridisciplinaire pour pallier
au mieux leurs pathologies et les accompagner vers
une guérison partielle ou totale. Gageons que les
progrès liés à la recherche permettent de guérir la
maladie de Crohn dans quelques années. •
Figure 2. Exemple de stomie saine.
© Hôpital Beaujon
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas
avoir de confl its d’intérêts en
relation avec cet article.
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