sains ou d’animaux que l’on appelle les réservoirs de germes. Si ces microorganismes
potentiellement pathogènes conservent dans l’eau leur viabilité et leurs propriétés de
pathogénicité et si leur nombre est suffisant [ Précision : dose infectieuse ] l’individu réceptif
pourra faire la maladie en absorbant l’eau contaminée.
Les agents contaminateurs proviennent habituellement du tube digestif de l’homme ou
de l’animal et sont éliminés principalement par les matières fécales, éventuellement par
les urines. A titre d’exemple, un malade atteint de choléra excrête plusieurs litres de selles
liquides par jour contenant 106 à 108 vibrions / ml. Les porteurs sains peuvent éliminer
toute leur vie des quantités de l’ordre de 107 Salmonella / g de selles.
La plupart de ces infections sont des anthropozoonoses, sévissant aussi bien chez
l’homme que l’animal. De nombreux animaux domestiques [ Précision : bœufs, porcs, chevaux ] sont
porteurs de Salmonella ; il en est de même des animaux de basse cour [ Précision : poule, canard,
pigeon ] , de rongeurs sauvages, d’animaux aquatiques. Yersinia enterocolitica est largement
répandu dans le monde animal : animaux domestiques, de boucherie, mammifères
sauvages, oiseaux, poissons, mollusques. Campylobacter jejuni est fréquent chez les
animaux d’élevage [ Précision : porcs, moutons, bovidés ] , s’est adapté au tube digestif des oiseaux
où il vit en saprophyte.
Certaines espèces par contre comme les Shigella, les vibrions du choléra sont strictement
humaines.
Le mode de transmission est ici par voie digestive, puisqu’il s’agit de l’ingestion d’eau
contaminée dans le cadre de toxi-infections alimentaires.
Pour que l’individu réceptif se contamine il faut qu’il soit sensible à l’agent infectieux, c’est-à-
dire qu’il ne se défende pas grâce à sa propre immunité. Pour qu’une infection ne se
dissémine pas et ne provoque pas une épidémie, il convient que la population soit
immunisée au moins à 70 %. Dans l’exemple de la poliomyélite, dans les pays sous-
développés où l’hygiène est peu développée, les enfants âgés de quatre ans et qui ont
survécu ont une forte immunité et sont donc protégés. Dans nos pays où l’hygiène et le
niveau sanitaire se sont beaucoup améliorés, les individus non immunisés qui entrent en
contact avec le virus à n’importe quel âge feront la maladie. Le facteur âge est important
dans le contexte des gastroentérites qui atteignent essentiellement les enfants en bas âge.
1.3. évolution épidémique
La diminution des infections hydriques comme la fièvre typhoïde est spectaculaire dans
tous les pays où l’eau est traitée, distribuée et contrôlée. En France, il faut remonter à 1954
où plus de 150 cas de fièvres typhoïdes furent recensés à Lyon à la suite d’une
contamination du réseau. En Suisse, l’épidémie survenue à Zermatt en 1963 était due à
Salmonella typhi à partir de l’eau distribuée insuffisamment chlorée; elle a touché 437
personnes dont 260 touristes et causé 3 décès. Si la dysenterie bacillaire à Shigella
dysenteriae ayant provoqué de très grandes épidémies meurtrières en Amérique centrale
est devenue plus rare , les gastro-entérites dues aux autres Shigella [ Précision : sonnei et flexneri ]
restent aux Etats-Unis la cause la plus fréquente de gastro-entérite bactérienne devant les
Salmonelloses et les infections à Campylobacter jejuni/coli. Si les Escherichia coli entéro-