Charles Baudelaire figure parmi les premiers défenseurs français de Richard
Wagner. Nombreux sont les commentateurs qui se sont intéressés à l’attitude du
poète vis-à-vis du compositeur. Ainsi, André Ferran écrit dans L’esthétique de
Baudelaire, le chapitre Richard Wagner ou l’harmonie des correspondances
(1) ; André Coeuroy consacre des pages à Baudelaire dans Wagner et l’esprit
romantique (2). Par ailleurs, le poète a de même suscité un très grand nombre de
travaux sur son esthétique comme sur son style. On a parlé d’un rythme
baudelairien, d’un certain “souffle“ pour reprendre l’expression de Jean Prévost
(3) ; il a même été question de L’éducation du sens auditif chez Baudelaire,
titre de la thèse d’Enyss Djemil, de La mer et la musique dans l’œuvre de
Baudelaire (4) , et de La musique de Baudelaire dans l’article de Jacques
Pechenart, pour le centenaire des Fleurs du Mal (5) . A l’étranger, d’autres articles
ont paru : Baudelaire e la musica (6) et Baudelaire and music (7). Mais ces
études, même très documentées – celle de Ferran en particulier – ou déjà
anciennes, comme celle de Montbrial ou de Malcom Gilmore Wright The role of
the auditive sense in Baudelaire’s works (8) , ne se sont pas orientées vers une
recherche des liens intimes qui unissent le poète au son et à la musique. C’est ce qui
fait l’objet de la présente étude.
Le plan que j’ai adopté est arbitraire dans la mesure où il m’a fallu faire un choix.
Après avoir envisagé plusieurs possibilités, j’ai tout compte fait opté pour une
(1) 2ème partie – Chap. III
(2) 3ème partie – Chap. IV
(3) Baulelaire – 2ème partie – Chap. XXXI
(4) Jacques de Montbrial – La Muse française – 10 décembre 1929
(5) La Grive - n° 97 – janvier, mars 1958 – n° 101 – janvier, mars 1959
(6) Claudio Gallico – Convivium – Torino – gennaio, febbraio 1955
(7) Edward Lockspeiser – The Yale Review – 1970
(8) Philadelphia – 1929