8 Astroemail n°125 Juin 2013
Une
Interprétation
La pratique de la mesure des angles, des relations planétaires, est ancienne ainsi
que datable. En revanche personne ne s'est intéressé de savoir, ou de comprendre,
les bases et les fondements de ce système. Ni non plus de s'interroger sur sa
pertinence. Car depuis la formulation théorique de cette technique, le progrès des
connaissances a tout réduit à néant.
ASPECTS
des cercles rayon-
nants aux ellipses orbitales
Origines et datations certaines du
cercle barbare au cerclum romanum
La plus ancienne menon connue
faisant état d’une relaon angu-
laire entre planètes se trouve dans
le dernier livre de Cicéron, le
De divina-
one
, écrit en -44. Il dit exactement ceci
dans la traducon qu’en donne Philippe
Remacle au livre II, paragraphe XLII (Ci-
ceron www.remacle.org)
« il y a, disent-ils, dans le cercle de
constellaons appelé par les Grecs Zo-
diaque, une vertu par laquelle chacune
d’elles produit certains mouvements et
modie les condions atmosphériques
suivant qu’elle se trouve à un instant
déterminé dans le voisinage de tel astre
ou de tel autre; cela revient à dire qu’elle
est soumise à l’inuence des astres dits
errants. Quand l’un d’eux se trouve, au
moment de la naissance d’un enfant,
dans telle constellaon du Zodiaque ou
souent avec elle un certain rapport de
dépendance ou de concordance, on a ce
que les astrologues appellent aspect tri-
gone ou quadrat. »
La longueur de la citaon est volontaire.
Le lecteur se rend ainsi compte, qu’en
maère de divinaon, un éminent spé-
cialiste du sujet, comme Cicéron, en
donne une dénion réduite à un rap-
port dit de concordance trigone, ou de
dépendance quadrat pour quadrature.
Ainsi donc en 44 les astrologues,
astro-
logus
en lan, au sens grec du mot connais-
saient les angles de 90 et 120° et leur acco-
laient une signicaon symbolique.
Le développement de la foncon angu-
laire, on le trouve dans le premier tome
‘‘
‘‘
Cicéron "De la Divination"
www.remacle.org
ASPECTS
Théorie des configurations
d'hier et d'aujourd'hui
Astroemail n°125 Juin 2013 9
Une
interprétation
Le Cercle Barbare
originel est décrit
dans l'
Astrono-
micon
de Manilius
et le Mathesis de
Maternus. Il a
servi de base, et
de modèle, au zo-
diaque ainsi qu'au
Cerclum Romanum
de la composion mathé-
maque de Ptolémée, sous
la forme d’exposés géomé-
triques, trigonométriques
et de divisions de cercles.
Puisque l’astronome s’y
spécialisa dans ses démons-
traons.
Notamment au Livre Pre-
mier les chapitres traitant
des angles et des arcs de
cercle.
La rédacon de la Compo-
sion Mathémaque fut
achevée en 140. Entre Cicé-
ron et Ptolémée il y a donc un écart de
184 ans.
La composion Mathémaque, ainsi
que d’autres ouvrages du même auteur
furent traduits du grec en 1813 par l’ab-
Halma. Cet ouvrage est gratuitement
téléchargeable sur internet, dans les
google books en entrant une requête :
hp://books.google.fr/books?id=
Il faut ensuite aendre l’an
350, soit 210 ans après,
pour disposer d’un ou-
vrage spécique d’astro-
logie sur les angles pla-
nétaires, exposé par Julio
Firmicus Maternus dans
son ouvrage principal
Mathesis
(mathémaques)
disponible lui aussi en 2
volumes dans les google
books pdf. Louvrage est
en lan. Il conviendra
donc de recopier dans un
traitement de texte les
extraits que vous souhai-
tez traduire et faire usage de la
«google bar» de traducon pour obtenir
du français.
Le
Mathesis
et d’un maniement dicile
en ce sens que l’ouvrage est dépourvu
de table des maères paginée. Cela
contraint pour s’en servir à en établir
une an de repérer les pages, pour com-
prendre la disposion des chapitres.
Cee contrainte étant traitée
on y découvre qu’à
l’époque romaine la
théorie générale des
aspects se résumait à
une applicaon de la
géométrie sur le cercle
éclipque. Cee façon
de faire pose deux pro-
blèmes qui seront abor-
à parr du siècle de
Kepler.
En voici un exemple
De diametris trigonis
quadratis exagonis
deiunctis sive ableptis
Instituendum mathematicum etiam
illus in primis docere debemus, quid
sit diametrum, quid trigonum, quid
quadratum, quid exagonum, quid
ableptum, quod sit etiam trigomun
dextrum, quod sinistrum, quod
exagonum dextrum, quod sinistrum.
Arietis diametrum est Libra et Librae
Aries ; Tauris diamétrum est Scorpius
et Scorpii Taurus, et
cetera omnia signa
simili modo ; sed ut
non solum oculis hoc,
sed et computatione
inenias, brevi docemus
exemplo:
Des diamètres des
triangles, des carrés des
hexagones joints ou indé-
terminés
Lenseignement des ma-
thématiques en premier
lieu, nous devons enseigner
ce qu'est le diamètre, le triangle, ce
qu'est le carré, lhexagone, en quoi ils des-
cendent, ainsi que le trigomun (trigone)
droit et gauche, la droite, lhexagone droit
et gauche, qui a laissé. Le diamètre (oppo-
sition) du Bélier et de la Balance et des
Balances au Bélier ; Scorpion, Taureau,
le Scorpion est le diamètre des Taureaux,
et les autres signes de la même manière,
La Synthèse Mathéma-
tique est le tome 2 de La
Composition de l'astro-
nome Ptolémée. Traduite
en 1816 par l'abbé
Halma
La Composition Mathé-
matique tome 1, de
l'astronome Ptolémée.
Traduite en 1813 par
l'abbé Halma
10 Astroemail n°125 Juin 2013
Une
interprétation mais de telle sorte que non
seulement ous ayez les
yeux à ça (vision au pre-
mier regard), mais que
ous pouvez le trouver par
le calcul, nous enseignons
un court exemple…
On le voit, il s’agit de la
simple applicaon des
foncons du cercle, et
de ses découpages. Le
diamètre -180° appelé
aujourd’hui opposion.
Jules Firmin Materne ex-
plique ensuite
quae ratio coniungit horoscopo trigona
quadrata diametra exagona
Cette théorie combine lhoroscope des
triangles, des diamètres, des hexagones et
des carrés
Compte tenu des principales gures géo-
métriques citées, cee concepon était
très éloignée de la profusion angulaire
appliquée depuis par les astrologues.
Numc illud breviter explicandum est,
cur quaedam loca com horoscopo diximus
radiationis societate coniungi, quaedam
vero aversea esse ab horoscopo et quodam
modo aliena, quae non inmerito pigra
diximus; omnia enim explicare debemus,
ut iste institutionis liber plena matheseos
substantia muniatur. Omnia signa
XXX inicem sibi obligata iunguntur ;
cur hoc dixerimus partes. Si itaque has
XXX partesduodecies iunctas in unum
feceris numerum, percis CCCLX partes,
quae per omnia XII signorum corpora
dividuntur. Unde omnia sibi signa
inicem vicinitas coniunctionis adsociat,
quaecumque itaque integro partium
numero iuncto CCCLX partes fecerit, ipsa
sibi aequata societatis ratione iunguntur.
Maintenant expliquons brièvement com-
ment la réunion des parties forme le thème
astral complet, parce qu’elles rayonnent
ensemble, tandis que dautres sont opposés
à lhoroscope. Un étranger,
non sans raison, dit de
tout cela que nous devons
expliquer que ce livre est
plein de programmes de
mathématiques. Toutes
choses sont liées les unes aux
autres, les signes de 30° sont
réunis en parties, Pourquoi
cela a-t-il été fait? Ces par-
ties de 30°, ou parties duo-
decies combinées en un seul
numéro ous obtenez létape
360, parties par chacun des
12 signes sont des corps divisés.
Par conséquent, tous les signes
sont unis les uns aux autres par union de
quartier, quel que soit le nombre de pièces
de toute une équipe de 360 parties à son
propre niveau sont unis comme une société.
Lexplicaon du rayonnement, fondée
sur la théorie du rayon du cercle, appa-
raît ici comme le fondement de la pen-
sée, et la base des relaons d’aspects
dans sa concepon à l’époque romaine.
Et Materne d’exposer cela dans chacun
des aspects qu’il présente. Par exemple
dans
la relaon Saturne Jupiter
par
triangle ou encore par triangulaon
Saturnus et iuppiter trigoni Omnes
stellae
si se trigonica radiatione espexerint
,
sive benivolae sive malevolae stellae,
prosperis mixturarum temperationibus
conparantur, et malivolarum quidem
ex ista radiatione mitigatur inprobitas,
benivolarum vero salutaria beneca
conalescunt. Si itaque Saturnus Ioi fuerit
trigonica radiatione coniunctus, et pigra et
deicta loca vitaverit ista coniunctio, sint et
ambo in his in quibus gaudent signis, velu
nus eorum in domo sua constitutus alium
trigonica radiatione respiciat,sintque
horoscopo partili radiatione sociati,
innitas copias cum magna felicitate
decernunt, praesertim si unus de duobus id
est aut Saturnus aut Iuppiter lumen lunae
cescentis exceperit. Tunc enim saturnus
innitarum divitiarum ac magnarum
possessionum dominia largitur, tunc
Jules Firmin Materne
auteur de Mathesis (ma-
thématiques appliquées
à l'astrologie) en latin,
non traduit en Français
théorie élaborée vers
350 époque de l'empire
de Constantin. Théorie
des aspects astrolo-
giques rayonnants.
Astroemail n°125 Juin 2013 11
Une
interprétation
Kepler 1571-1630
sementes agros tunc pascua silestresque
decernit. Sacracrum etiam quarundam
aedium publicos fabricatores eciet, et ut
ex ista fabricatione maximum meritum
dignitatis accedat
Saturne et Jupiter triangle,
si toutes les
étoiles elles-mêmes rayonnent triangulaire-
ment,
si les étoiles bieneillantes ou mal-
veillantes, mélange réussi de mélanges
sont comparables, et la maleillante de
ce rayonnement est atténué, PERSIS-
TANCE, avantages bienfaisance, et salu-
taire prospérité. Si Jupiter et Saturne ont
été liées de rayonnement triangulaire,
et paresseux, et évite les endroits de cette
union, et ils sont à la fois dans les choses
pour lesquelles ils ont des normes, comme
celles de la maison, il na jamais perdu un
autre ensemble triangulaire impliquant
des rayonnements, regardez
le thème astral
complet partitionné de rayonnement de forces
unies
an de déterminer le succès, surtout
si lun des deux bénécie de la lumière de
la lune, Jupiter ou Saturne au croissant.
Puis Saturne richesse innie et de grands
biens, des subventions de propriété, pour
semer des pâturages et des terres fores-
tières (propriétés foncières). Ainsi les déci-
deurs (administrateurs) publics des bâti-
ments Sacrés font leur travail avec les plus
grandes approches de rang et de mérite.
La rupture du XVIIe siècle
les astrologues décrochent
De Cicéron à Jules
Firmin Materne, et
jusqu’à Kepler, soit
de – 44 à 1616, en 1650 ans
environ, personne ne remit
en cause la théorie du rayon
et ses application pratiques.
Y compris Kepler avant qu’il
ne formule en 1609 ses
trois Lois fondamentales en
astronomie. Puisqu’avant
cette date il se commit
à tracer sur un cercle un
ensemble de sections et
de partitions, appelés encore aspects
képlériens de 30,36,45,72,135,144,150
degrés. Lesquels servent de justification
d’autorité aux astrologues qui en font
usage, sans réellement comprendre
d’ailleurs quels en sont les fondements
théoriques, ainsi que leurs limites.
Les astrologues ont recours à tous les
moyens possibles lorsqu’il s’agit de faire
de la récupération.
La réalité des aspects changea
totalement avec l’énoncé de
la première
loi de Kepler, la loi des orbites
, à
partir de 1609, marquant une avancée
déterminante dans la connaissance des
mouvements planétaires. Kepler mit en
évidence que les planètes se déplacent
dans un mouvement elliptique, et non
circulaire. Que cette ellipse comporte
deux foyers. Et que chaque planète du
système solaire orbite autour d’une
étoile dans son mouvement. Exit la
Terre et les explications fondées sur le
géocentrisme.
L’ellipse remettait gravement en cause
la théorie du rayon. Pour la simple raison
que dans un cercle le rayon mesure
la distance égale en tous points de la
circonférence au centre. Ce qui n’est
plus possible avec l’ellipse.
Les figures géométriques rayonnantes
(au sens du rayon de cercle) ne peuvent
plus s’appliquer. Les seuls angles
subsistant correspondent aux distances
maximum et minimum de la planète
sur le trajet de son orbite, soit ce
que les anciens astrologues romains
nommaient diamétris 180°. Ainsi que
les angles quadrat de 90°.
Les autres disparaissent.
Kepler découvrit en
effet que
lorsque la
planète se rapproche, sur
son orbite du Soleil, sa
vitesse augmente c’est la
périhélie, au voisinage
du rayon le plus court
.
Lorsqu’elle s’en écarte
au maximum sa vitesse
diminue, c’est l’aphélie,
au voisinage du rayon
12 Astroemail n°125 Juin 2013
Une
interprétation
le plus long et
le plus loin du
Soleil
. Les vitesses
planétaires sont
toutes inconstantes
et inégales. Au
surplus la planète
ne parcourt plus un
angle mais une aire.
C’est ainsi qu’en
fonction d’une
aire parcourue,
en appliquant l’équation de Kepler il
est possible de calculer une position
planétaire, sans toutefois trouver l’angle
exactement formé en fonction de l’aire
parcourue en terme de calcul, appelé la
réciproque de l’équation de Kepler. Ainsi
en termes de calcul, en application de la
loi des aires, les angularités exactes de 60
ou 120° ne donnent aucune résolution
exacte, seulement des approximations.
Ces découvertes suscitèrent une
incompréhension fondamentale chez les
astrologues du XVIIe siècle. Ils observaient
les mouvements dans des carrés. Sur
cet horizon les positionnements des
planètes subsistent, en longitude.
Les astrologues comprenaient-ils ces
mouvements elliptiques autour du Soleil,
dans le système de représentation qu'ils
utilisaient? Il y a lieu d'en douter.
Un effet primaire de mirage apparent
résulte du fait que l’écliptique agrège
deux réalités différentes l’une de
l’autre expliquées par les Lois de Kepler.
L’orbite de la planète avec une ellipse a
deux foyers. La planète orbite autour du
soleil dans son mouvement synodique.
Elle orbite aussi autour du soleil dans
son mouvement sidéral. Ce qui donne à
chaque planète deux périodes distinctes.
Sur l’écliptique, les déplacements des
planètes se font majoritairement en
période sidérale, vue de la Terre.
Dès lors que la première loi de Kepler
dispose qu’une planète n’orbite jamais
autour d’une autre planète, il ne saurait
donc y avoir de relation rayonnante
entre deux planètes dans leurs
déplacement sidéral sur l’écliptique. Ce
qui a pour conséquence considérable de
rendre entièrement
inopérantes toutes les
explications données
depuis l’antiquité sur
les relations entre
planètes intérieures
et extérieures (de
type Mercure Jupiter),
ainsi qu’entre
planètes extérieures
ente elles ( de type
jupiter Saturne, mars
Neptune ou saturne Uranus).
Ensuite la loi des aires réduit le catalogue
ordinaire des relations géométriques
des astrologues à 4 angles principaux
0°90°180°270°. Exit le semi sextile ou le
biquintile, sans parler des parrallèles.
Les astrologues du XVIIe siècle furent
incapables d’encaisser le choc de la
réalité de la Mécanique Céleste. Tout
comme le fait qu’à défaut de calculer un
angle, hypothétique, il était préférable de
calculer l’aire parcourue par la planète,
dont la vitesse varie tout au long de son
mouvement. Il y eut rejet. Les attaques
de Morin de Villefranche, partisan
du géocentrisme, contre le système
de Galilée, et donc de Kepler, isola
le dernier mathématicien astrologue
de toute la communauté scientifique
de l’époque convertie au système de
Galilée et de Copernic, l’héliocentrisme.
Les planètes tournent toutes autour du
Soleil. Au siècle justement la notion
d’aspect planétaire prenait alors toute
sa consistance.
La disparition de l’astrologie en France
fossilisa le débat au début du XVIIIe. A
l’étranger la pratique de l’astrologie
ne connut aucune adaptation aux
découvertes et réalités de la mécanique
planétaire. Lorsque l’astrologie
renaissait en France fin du XIXe, début
XXe sous l’impulsion de Charles Barlet
et de la Franc Maçonnerie, le dogme
du rayon reprit son usage antique, sans
modification, avec l’ajout récupération
des angles de Kepler avant la formulation
de ses trois lois. Ainsi on le subvertissait.
Les astrologues du XXe siècle avaient
l’occasion unique de s’adapter à la
réalité.
les mesures dans l'ellipse
Périhélie et aphélie
Kepler proposait le
mouvement de l'ellipse
or les astrologues tra-
vaillaient avec des ciels
au carré. Pouvaient ils
se comprendre?
Déplacement de 2
planètes autour du
Soleil
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