LE ROI LEAR - Théâtre de l`Archipel

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(c) Christophe Vootz
Mardi 12 avril - 20h30
le Grenat I 2h50
LE ROI LEAR
WILLIAM SHAKESPEARE / JEAN-LUC REVOL
Une pièce aboutie, exigeante et populaire : à voir par tous ! La Terrasse
Colérique, acariâtre et injuste, Lear est le portrait d'un homme au crépuscule de
sa vie dans une société malade. Le monde qui l'entoure est à bout de souffle. De
là l'idée de placer l'action à la veille de la crise de 1929 où le roi Lear, magnat de la
finance à la tête d'un empire cinématographique, va passer les rênes du pouvoir
sans pour autant y renoncer complètement.
avec Michel Aumont, Sophie Tellier, Bruno Abraham-Kremer, Chloé Berthier, Anne Bouvier, Olivier
Breitman, Frédéric Chevaux, Denis D’Arcangelo, Arnaud Denis, Jean-Paul Farre, Nicolas Gaspar, Eric
Gueho, Martin Guillaud, José-Antonio Pereira et Eric Verdin.
mise en scène et adaptation Jean-Luc Revol
assisté de Sébastien Fèvre
costumes Pascale Bordet
scénographie Sophie Jacob
lumières Bertrand Couderc
sons Bernard Valéry
Coproduction Théâtre de la Madeleine / MCNN Nevers / Romans en Scène / Nouveau Théâtre de Fréjus
POUR ALLER PLUS LOIN
Jeu 14 avril – 19h – projection ciné en partenariat avec l’Institut Jean Vigo
Ran
de Akira Kurosawa, Japon 1985, 2h42
Tatsuya Nakadai, Hisashi Igawa, Jinpachi Nezu, Akira Terao - scénario d'après Le Roi Lear
de William Shakespeare
INTEMPOREL ROI LEAR
Sans doute l’une des plus bouleversantes pièces de Shakespeare, Le Roi Lear imbrique les sphères intimes et
publiques de façon implacable et tragique. Lorsque Lear annonce son intention de renoncer au fardeau du
pouvoir en léguant son royaume à ses trois filles, il détermine le partage en mesurant leur amour à l’aune de
leurs paroles : les deux aînées se conforment au rituel, et la cadette pourtant préférée se tait. Lear la bannit, et
entame alors une cruelle descente aux enfers.
Jean-Luc Revol, qui depuis plusieurs années souhaite se confronter à cette œuvre majeure, a choisi Michel
Aumont pour interpréter le vieux roi. Faisant écho au basculement dans la violence qui suit le renoncement de
Lear, le metteur en scène le représente à l’aube de la crise de 1929, sous les traits d’un nabab du cinéma.
Convoquant les artifices cinématographiques, accompagné par une équipe d’acteurs chevronnés, Jean-Luc Revol
transforme le théâtre en un plateau de tournage où les personnages jouent l’histoire de Lear, et où, comme dans
Huit et demi de Fellini, la frontière entre la réalité et l’imaginaire de Lear se brouille. Se référant à la période
allemande de Fritz Lang, à Intervista de Fellini ou aux comiques comme Buster Keaton ou Harold Lloyd, la pièce
déploie une poésie sublime et grotesque à travers les visions intérieures de Lear, dont l’univers psychique se
délite autant que le monde réel. Un saisissant portrait à la fois mental et concret !
I
l est évident que le Roi Lear est la plus hantée
des tragédies shakespeariennes, pourtant rien
d’explicitement surnaturel ou de surhumain
n’intervient ici. C’est ce qui fait sa force. Pas besoin de
sorcières ou de malédiction pour raconter l’histoire
de ce roi et de la chute d’un monde. D’ailleurs on ne
pénètre pas dans l’univers de Lear. On le contemple,
horrifié, de l’extérieur, en témoin.
Nous sommes face à un cataclysme humain et
universel, que l’on ne peut pas arrêter. A l’inverse de
La Tempête, tragédie du merveilleux, nous sommes
ici dans une tragédie du désordre qui trouve sa vie
même dans la démesure et l’absurde. Ce qui nous
intéresse, c’est le portrait d’un homme: Lear.
Qui est-il ? Un roi. Ni pire ni meilleur qu’un autre.
Un guerrier qui, dans sa quête stupide de la
reconnaissance de ses trois filles, prendra trop tard
conscience de son erreur de jugement, et passera
ainsi au fil de l’histoire, du dépouillement matériel
au dépouillement spirituel. A la première scène de la
pièce succédera un chaos total, jusqu’au dérèglement
universel. Même si Lear est racheté in extremis,
le monde continuera de se déchirer. Pourtant,
auparavant, il se sera révolté contre ce globe qui le
broie et ne veut plus de lui.
Car, malgré notre puissance, sommes-nous destinés à
périr ? Si l’on ouvre les yeux sur le monde, on ne peut
être qu’horrifié par le désordre violent qui y règne. Et
c’est ce qui nous interroge ici: la prise de conscience
de Lear, qui brise les frontières de l’entendement. Elle
touche au sublime et au grotesque en même temps.
Elle passe évidemment par la folie. Elle renvoie
l’homme à sa nudité primitive (Lear, Edgar), proie
lucide et passionnée, livré à la misère de sa condition
et au désordre des éléments naturels. Mais, au
moins, à mesure que la raison de Lear se désagrège et
que les fausses vérités s’effacent, la folie aura tiré de
cette confusion une nouvelle échelle de valeur. Et si
Cordelia doit mourir, c’est la logique et le fond même
de la tragédie; celle qui permet la sublimation finale
de l’âme de Lear ; celle par laquelle son supplice se
termine. La querelle attentée à l’univers se clôt dans
la spiritualité la plus haute. Entre temps, la nuit noire
sur la lande aura fait de nous des pitres et des fous.
Jean-luc Revol, juin 2013.
(c) Christophe Vootz
Un théâtre hanté – note de mise en scène
La folie, thème qui inspire et habite le
théâtre classique et contemporain.
bibliographie sélective :
- Hamlet de William Shakespeare
- MacBeth de William Shakespeare
- Andromaque de Jean Racine
- La vie est un songe de Pedro Calderon
- Caligula de Albert Camus
- Les bonnes de Jean Genet
- A chacun sa vérité de Luigi Pirandello
- Qui a peur de Virginia Woolf ? de Edward Albee
- Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard
- Le numéro d’équilibre de Edward Bond
- Hot house de Harold Pinter
- Soudain l’été dernier de Tennesse Williams
(c) Pierre Guibert
Il faut un acteur pour Lear. Sans cet acteur, pas de pièce qui vaille. C’est un
mystère et un rendez-vous théâtral dans le parcours d’un comédien. Avec
Michel Aumont, nous en parlons depuis plus de dix ans. Aujourd’hui, il a
décidé d’être notre roi. Jean-Luc Revol
Michel Aumont (1936 - ° )
M
ichel Aumont appartient à la confrérie des
comédiens de l’inconfort, prêts et apte à
interpréter les emplois les plus exigeants
de l’entre-deux, tout à la fois déchirant ou goguenard,
naturel ou composé, inquiétant ou amusant.
Il obtient au concours du Conservatoire en 1956 un
premier prix de comédie moderne dans Le Tragique
malgré lui de Tchekhov et un premier accessit de
comédie classique dans le rôle du docteur de La
Jalousie du barbouillé de Molière. A sa sortie il est
engagé comme pensionnaire à la Comédie- Française,
puis devient sociétaire, et enfin sociétaire honoraire.
Son contrat stipule qu’il interprétera les rôles de
composition, c’est-à-dire les vieux barons, ce qu’il fait
avec brio en dépit de son jeune âge. Il est donc familier
des Géronte (Les Fourberies de Scapin, Le Médecin
malgré lui, Le Légataire universel de Regnard), mais
c’est dans Harpagon (L’Avare de Molière), rôle qu’il a
joué pendant vingt ans, qu’il révèle toute la richesse
de son jeu. Parmi ses principaux rôles, beaucoup
de personnages de Molière mais aussi ceux de
Shakespeare, Beaumarchais, Feydeau, Labiche,
Courteline, Balzac, Becque, jusqu’aux personnages
d’auteurs contemporains comme Giraudoux, Ionesco,
ou encore Beckett qu’il affectionne particulièrement.
Il sort peu à peu de la composition grâce à son ami
Jean-Paul Roussillon et dégage son vrai visage du
maquillage et des postiches pour apparaitre au
naturel . La simplicité et la profondeur prennent alors
le pas sur le trucage.
À la Comédie- Française, il a notamment travaillé avec
Roger Blin, Jean-Paul Roussillon, Terry Hands, Antoine
Vitez, Claude Régy, Jean-Pierre Vincent, Jorge Lavelli.
En 1972, il reprend le rôle tenu par Robert Hirsch
dans Richard III à Avignon, ce qui lui vaut un triomphe
dans un rôle tragique. Il crée de nombreux rôles à la
Comédie-Française : Amalric (Le Partage de midi de
Claudel, 1975), Jean Puntila (Maitre Puntilla et son
valet Matti de Brecht, 1976), Bérenger (Le roi se meurt
de Ionesco, 1975), Vladimir (En attendant Godot de
Beckett, 1978), Trigorine (La Mouette de Tchekhov,
1980), Hamm (Fin de partie de Beckett, 1988), Garcin
(Huis clos de Sartre, 1990), Mercadet (Le Faiseur de
Balzac, 1993). Son compagnonnage avec Jean-Paul
Roussillon a donné naissance à des spectacles d’une
intensité mémorable, tels Amorphe d’Ottenburg de
Jean-Claude Grumberg, La Nostalgie, camarade... de
François Billetdoux, Abel et Belo de Robert Pinget. Il
joue récemment, en 2005, dans Dieu est un steward
de bonne composition d’Yves Ravey mis en scène par
Jean-Michel Ribes au Théâtre du Rond-Point, en 2007
dans À la porte de Vincent Delecroix mis en scène par
Marcel Bluwal au Théâtre de l’Œuvre et dans Puzzle
de Woody Allen mis en scène par Annick Blancheteau
et Jean Mourière au Théâtre du Palais-Royal et, en
2010, dans David & Edward de Lionel Goldstein mis
en scène par Marcel Bluwal au Théâtre de l’Œuvre.
Au reste, Michel Aumont mène en parallèle au
théâtre, et sans la moindre discontinuité, une
étourdissante carrière « d’excentrique» du cinéma,
où ce sont sans surprise les meilleurs amateurs
de figures qui le sollicitent, Michel DevilIe, Claude
Chabrol, Bertrand Tavemier, Francis Veber, Pascal
Thomas. Dernièrement, il joue dans Palais Royal !
de Valérie Lemercier (2005), La Doublure de Francis
Veber (2006), Bancs publics (Versailles Rive-Droite)
de Bruno Podalydès (2009) et, en 2010, dans Comme
les 5 doigts de la main d’Alexandre Arcady, Imogène
McCarthery d’Alexandre Charlot et Franck Magnier,
Un balcon sur la mer de Nicole Garcia.
Michel Aumont donne une humanité et une
présence à ses personnages qui le font remarquer en
toutes occasions, y compris dans la figuration.
L’Avare I mardi 03 mai 19h
& mercredi 04 mai 20h30
Ludovic Lagarde / Molière
Une extraordinaire étude de la bêtise humaine où le
comique, au lieu d'éviter le pire, aggrave encore plus
profondément ce portrait tragique.
de 10€ à 29€
Nederlands Dans Theater
jeudi 09 juin 19h & vendredi 10 juin 20h30
Programme
I New Then (2012) 9 danseurs
chorégraphie de Johan Inger (28')
Sad Case (1998) 5 danseurs
chorégraphie de Sol León & Paul Lightfoot (22')
Cacti (2010) 16 danseurs
chorégraphie d'Alexander Ekman (27')
Une quête perpétuelle de l'innovation et une qualité
artistique exceptionnelle pour une fin de saison en
beauté !
de 15€ à 35€
Récital piano-chant I
vendredi 17 juin 20h30
Natalie Dessay chant
Stella Griogorian chant
& Shani Diluka piano
Un trio éblouissant de dames, inspirées et inspirantes.
La complicité, on peut même dire l'intimité qui soude ce
brelan féminin de haute musicalité a quelque chose de
miraculeux !
de 15€ à 35€
LA FABRIK FAIT SON THÉÂTRE !
Tous les soirs de représentation une sélection à grignoter et à siroter
avant et après le spectacle dans la Verrière Public.
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