Too big for the stage A partir du Roi Lear de W. Shakespeare Une création de la compagnie Nous Descendrons Sous Terre réalisé avec le soutien du Centre Culturel de Nivelles, du Centre Culturel de Braine-l’Alleud, du Centre Culturel des Riches-Claires et de l’Espace d’Inventions du Centre Culturel du Brabant Wallon. Un spectacle tout public à partir de 14 ans. UN SPECTACLE DE LA COMPAGNIE NOUS DESCENDRONS SOUS TERRE too big for the stage GUIDE D’ACCOMPAGNEMENT 1 SOMMAIRE 1. Le spectacle p.3 2. Parcours de la metteure en scène P.4 3. Le guide d’accompagnement P.5 4. Matières premières du spectacle p.6 4.1 : Le Roi Lear : l’intrigue P.6 4.2 : Du Roi Lear à Too big for the stage P.7 4.3 : Le théâtre dans le théâtre P.8 4.4 : Un conte en lien avec le Roi Lear P.9 5. Et si on philosophait un peu ? 5.1 : Le pouvoir 5.2 : Le langage non-verbal 5.3 : Fiction ou réalité ? P.10 P.11 P.12 p.13 6. L’équipe P.14 7. CONTACTS P.14 2 1. LE SPECTACLE Too big for the stage propose aux adolescents un voyage singulier à travers les aléas de la création d’un spectacle. La situation initiale ? Noémie, metteure en scène, monte Le Roi Lear de William Shakespeare. Too big for the stage - le spectacle - plonge alors les spectateurs au cœur de la relation complexe qui va unir Noémie à Gabriel, son comédien, qui incarne le personnage central de la pièce de Shakespeare. La forme et le contenu audacieux de Too big for the stage invitent les adolescents à découvrir le théâtre sous un jour différent. Le texte de Shakespeare, se voit ici morcelé, détourné, mis au service d’une autre histoire, celle de la création d’un spectacle. Ce faisant, Too big for the stage bouscule et déconstruit les mythes et les conventions liés au spectacle vivant pour mieux les retrousser. Invitant les adolescents à les questionner et, par la même occasion, à se questionner eux-mêmes. Car au-delà des questions propres au théâtre qu’il soulève, Too big for the stage propose aux adolescents de s’échapper du cadre strictement théâtral de l’histoire. L’enjeu est également de s’interroger sur la nature de la relation de pouvoir qui unit la metteure en scène à « son » comédien. Le pouvoir est-il source de plaisir ? Y a-t-il une différence entre pouvoir et autorité ? Telles sont quelques unes des questions que la relation entre les deux personnages peut susciter. Teinté d’humour mais non dénué d’une forme de violence, le spectacle interroge les thématiques de l’autorité, de la liberté, de la frontière perméable entre fiction et réalité. Si Too big for the stage peut être un riche point de départ pour aborder l’œuvre de Shakespeare, les conventions théâtrales et la mise en abyme, il constitue aussi, et surtout, un terreau fertile pour soulever un certain nombre de sujets qui font écho à l’adolescence, aux adolescent(e)s et au quotidien dont ils sont les protagonistes. C’est dans cette optique que le guide qui accompagne le spectacle a été conçu. 3 2. LE PARCOURS DE LA METTEURE EN SCENE Camille Sansterre, comédienne formée à l’IAD, débute son chemin artistique avec la création de deux spectacles pour enfants, menés conjointement avec Gentiane Van Nuffel « Le Rêve de Clara », et « Le diable des rochers », conçus dans le cadre des festivités d’hiver de la ville de Wavre. Forte de ces premières expériences dans la mise en scène, elle créée avec Gaël Soudron sa propre compagnie Nous Descendrons Sous Terre en 2011 et met sur pied le spectacle Too big for the stage. Parallèlement à la mise en scène, elle participe à la création du spectacle « Etc. » du Théâtre de la Guimbarde destiné aux enfants de 2 ans et demi à 5 ans. Elle mène également des ateliers destinés à ces jeunes spectateurs au théâtre de Namur et il y gère aussi des ateliers pour les adolescents. Que ce soit dans le Théâtre jeune public ou dans le Théâtre pour adultes, Camille Sansterre se lie souvent à des compagnies ayant le désir de développer des thématiques fortes et engagées étant elle-même très sensible à ce genre de démarches. C’est pourquoi, elle se joint à des projets tels que Aura Popularis création du Collectif Arbatache mis en scène par Emmanuel Dekoninck, Hôtel Europa mis en scène par Sylvie De Braekeleer ou encore le spectacle de théâtre de rue #Printempo de la Compagnie Théâtre cœur de terre. En 2012, elle intègre également la cellule artistique du Théâtre Isocèle dirigée par Sylvie De Braekeleer et pour finir, elle jouera en Automne prochain « Alice » à l’atelier 210 mis en scène par Ahmed Ayed, spectacle qui s’intéressera également au public adolescent. 4 3. LE GUIDE D’ACCOMPAGNEMENT Il semble évident que Too big for the stage pourrait faire l’objet d’un prolongement didactique tout à fait pertinent dans un cadre scolaire. Cependant, plutôt que d’adopter une perspective didactique, ce guide souhaite davantage privilégier une approche réflexive où l’essentiel sera de favoriser chez les adolescents le questionnement et l’échange. Autrement dit de susciter une dynamique de groupe où le processus de résolution des questions primera sur le résultat ou la réponse obtenue. La pièce de théâtre sera donc considérée comme le support d’une réflexion, et le guide pourra être conçu comme un incubateur de celle-ci. Après un arrêt sur ce qui constitue la matière première du spectacle, ce guide propose quelques pistes de réflexions soigneusement choisies pour stimuler le questionnement et l’esprit critique des adolescents, s’inspirant de la démarche de Gilles Abel, philosophe pour enfants. 5 4. MATIÈRE REPÈRES PREMIÈRE DU SPECTACLE: QUELQUES S’il n’est pas nécessaire d’avoir lu Le Roi Lear pour appréhender Too big for the stage, nous aborderons succinctement la pièce de Shakespeare parce qu’elle constitue la matière première du spectacle. Nous nous arrêterons ensuite sur les liens qui unissent Le Roi Lear à Too big for the stage car, bien que le spectacle raconte une autre histoire, il fait écho à la pièce de Shakespeare à plusieurs égards. 4.1 LE ROI LEAR: L’INTRIGUE “Où réside la vie dans ces pièces? Quel est, tout simplement, le phénomène Shakespeare? Il a écrit, je crois, trente-sept pièces. En tout, on doit compter un millier de personnages. Ce qui veut dire que dans ses pièces Shakespeare lui-même - dont nous savons si peu de choses - a réalisé un tour unique dans toute l’histoire de la littérature. Il a réussi, moment par moment, à se glisser dans au moins mille points de vue changeants. Il devient clair, dès lors, que sitôt qu’on essaie de réduire Shakespeare à un seul point de vue, quel qu’il soit, on se rend à soi-même un très mauvais service. “ Peter Brook Avec Shakespeare. Ed. actes Sud. La pièce développe deux intrigues qui se font écho : celles de deux pères trahis (Lear et Gloucester), l’un par deux de ses trois filles, l’autre par un fils illégitime. Les deux pères ont attiré sur eux-mêmes le courroux des dieux puisque Gloucester a conçu l’enfant rebelle hors du mariage (provoquant la jalousie du fils illégitime vis-à-vis de l’héritier) et que Lear a imposé à ses filles une stupide compétition de louanges. Le Roi Lear entend en effet partager son royaume entre Régane, Goneril et Cordélia. Celle qui convaincra le mieux son père de l’amour qu’elle lui porte héritera de la plus grande partie du royaume. Comme Cordélia se refuse à cette joute verbale et qu’elle garde le silence, Lear entre en fureur et la déshérite. Elle s’exile et épouse le Roi de France. Parallèlement, le fils mal venu de Gloucester, Edmond, n’admet pas le système du lignage qui l’empêche d’hériter. Il prépare un complot contre Edgar, son demi-frère, et parvient à provoquer sa fuite ainsi qu’à obtenir de son père qu’il fasse de lui l’héritier légitime. De son côté, le Roi Lear ne tarde pas à comprendre l’hypocrisie de Goneril et Régane. 6 Accablé par l’ingratitude de ses deux filles, il sombre dans la folie et part errer dans la lande, accompagné par son bouffon. Apprenant les faits, Cordélia se rend à Douvres à la tête d’une armée française pour venger son père. Elle se réconcilie avec celui-ci avant de livrer bataille à l’armée anglaise. Pour punir le comte de Gloucester de sa fidélité à Lear, l’époux de Régane, le duc de Cornouailles, ordonne qu’on lui crève les yeux. Gloucester avait appris entretemps que son fils Edgar ne l’avait pas trahi et qu’il l’avait injustement banni. Cette prise de conscience tardive a provoqué en lui une douleur extrême. L’Angleterre gagne la bataille et Lear et Cordélia sont faits prisonniers. Edmond ordonne que Cordélia soit pendue dans sa cellule. Edgar, déguisé en vagabond fou depuis qu’il a dû fuir, blesse mortellement Edmond au cours d’un combat. Le Roi Lear n’a pu empêcher la mort de Cordélia. Il meurt de chagrin en serrant sa dépouille dans ses bras. 4.2 DU ROI LEAR À TOO BIG FOR THE STAGE Différents niveaux de jeux et types de langage se superposent et se croisent dans le spectacle. Les personnages au centre de Too big for the stage, un comédien et une metteure en scène, travaillent ensemble le rôle du Roi Lear. Des bribes du texte de Shakespeare parviennent donc aux spectateurs puisque c’est la matière que répètent les deux personnages. Ce dispositif brouille les pistes pour mieux déboussoler et, par là, faire réfléchir le spectateur : Les personnages du comédien et de la metteure en scène sont-ils comme ça dans la réalité, puisqu’ils y occupent les même rôles? Est-ce le texte de Shakespeare qu’on entend ou celui de Too big for the stage? Le régisseur appartient-il à la fiction, à la réalité ou a-t-il un pied dans les deux? Aussi, la relation qui unit le personnage de la metteure en scène à celui du comédien entre progressivement en résonance avec l’histoire du Roi Lear qu’ils sont en train de créer. On peut ainsi établir un certain nombre de ponts, d’analogies entre l’histoire du Roi Lear et celle de Too big for the stage. Tout se passe comme si les deux histoires se répondaient, se mêlaient, interagissaient au point qu’on ne sache plus dire si c’est la réalité des personnages ou la fiction qu’ils sont en train de créer qui prend le dessus. 7 4.3 LE THEATRE DANS LE THEATRE Too big for the stage peut constituer un support fertile pour aborder la question du théâtre dans le théâtre. Sans entrer dans les détails, nous proposons ici une brève définition du théâtre dans le théâtre ainsi qu’une série de questions qui peuvent faire l’objet d’une discussion après le spectacle. Ces questions visent à faire réfléchir les élèves sur le lien entre le procédé de la mise en abyme et ce qu’ils auront vu. Qu’est-ce que le théâtre dans le théâtre? On considère qu’il y a «théâtre dans le théâtre» dès qu’il y a un spectacle interne dans le spectacle : dès qu’un personnage de la pièce devient spectateur d’une autre représentation, dite «enchâssée, dans la pièce. Le théâtre dans le théâtre peut donc être considéré comme une «mise en abyme» du procédé théâtral. Des formes variées Les formes que peut prendre le théâtre dans le théâtre sont très variées. Suivent ici trois critères pour les distinguer. - La façon dont les deux pièces sont liées : elles peuvent être juxtaposées, l’une suivant l’autre. Le jeu peut alterner plusieurs fois : passer de la pièce cadre à la pièce enchâssée. On peut même voir la représentation enchâssée parasitée, entrecoupée par des réflexions des spectateurs de la pièce cadre. - La représentation spatiale de l’autre scène : tantôt c’est un espace intérieur que rien ne matérialise : l’espace scénique secondaire est alors à imaginer par le spectateur. Tantôt, la représentation enchâssée vient envahir la totalité de la scène théâtrale, les deux espaces se superposent parfaitement. Enfin, dans une variante sophistiquée appelée «théâtre sur le théâtre, on érige un véritable espace théâtral, une scène matérielle, visible, sur la scène de la pièce-cadre. - Les liens entre les intrigues : La pièce enchâssée peut être sans rapport avec la pièce-cadre. Parfois, elle reflète symboliquement l’intrigue de la pièce-cadre, ou elle possède des interférences avec celle-ci. Questions : Avez-vous perçu des liens entre la pièce cadre et la pièce enchâssée? Si oui, lesquels? Comment était matérialisée l’autre scène dans le spectacle? Qu’est-ce qui fait la particularité de la mise en abyme dans Too big for the stage par rapport aux mises en abyme traditionnelles? 8 4.4 UN CONTE EN LIEN AVEC LE ROI LEAR: COMME LE SEL Nous glissons ci-dessous un conte belge qui permet d’aborder de manière détournée en classe l’histoire du Roi Lear. Il y avait une fois un roi qui avait trois filles. Il les aimait de tout son coeur et il leur demanda un jour : «Dites-moi un peu toutes les trois combien vous m’aimez.» «Je t’aime comme la terre aime le soleil», dit la première. «Et moi, comme mes yeux aiment la lumière», dit la seconde. «Et moi, comme le sel», répondit la troisième qui était sa bien-aimée. Le roi se fâcha beaucoup, il répudia sa plus jeune fille et la chassa, même s’il l’avait aimée jusqu’alors plus que les autres. «C’est inouï, s’écria-t-il, aimer son père comme le sel !» Quelque temps après, le roi donna un grand banquet. Le matin de ce jour-là, un jeune page se présenta aux cuisines du palais royal et dit à la cuisinière : «Tu ne me reconnais pas ?» «Non» répondit la cuisinière. «Je suis la princesse répudiée» La cuisinière qui avait beaucoup regretté le sort malheureux de la fille du roi, lui demanda ce qu’elle pouvait bien faire pour elle. «Rien qu’une chose, dit la petite princesse, prépare tous les plats sans sel». «Mais que dira le roi ?» — «C’est moi qui m’en occuperai. N’aie pas peur». La cuisinière fit ce que la petite princesse lui avait commandé de faire. Vous pouvez imaginer la colère du roi ! Il envoya aussitôt appeler la cuisinière, mais à sa place c’est sa plus jeune fille qui se présenta en lui disant : «Père, c’est de ma faute. J’ai voulu vous prouver que ma réponse n’avait été ni injuste ni impolie quand vous m’avez demandé combien je vous aimais. Notre vie a besoin du sel autant que la terre a besoin du soleil et que nos yeux de la lumière.» Le roi reconnut alors qu’il avait été très cruel avec sa fille et qu’il avait fort mal compris le grand amour qu’elle lui portait. Il la serra dans ses bras, l’embrassa et lui dit : «C’est le jour le plus beau de ma vie.» 9 5. ET SI ON PHILOSOPHAIT UN PEU? Ce guide d’accompagnement philosophique vise à vous permettre, avec vos élèves, de rebondir sur Too big for the stage en empruntant les chemins de la philosophie de Gilles Abel, philosophe pour enfants. Ceux-ci ont la particularité d’éveiller à une réflexion qui souhaite dépasser la simple opinion, souvent limitée à un « j’aime/j’aime pas » ou « j’ai rien compris », ou encore « La beauté de toute façon c’est quelque chose de subjectif », voire sa variante « de tout manière, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas ! ». Bien au contraire, la philosophie est une opportunité donnée à chacun de prendre conscience qu’il est possible de réfléchir – et à plusieurs ! – autour du thème du théâtre, de l’art et des émotions. Et que lorsqu’on s’y met, on ne fait qu’étoffer à la fois ses aptitudes esthétiques, réflexives et relationnelles. Petites précisions, donc, à l’attention des adultes désireux d’exploiter les divers exercices de ce guide, pour animer des ateliers avec leurs élèves. Animer un dialogue philosophique est - a priori - à la portée de chacun, à condition qu’il/elle soit attentif à certaines petites choses. La liste suivante - non exhaustive - vise à vous permettre d’amorcer un dialogue qui puisse être profitable aux élèves, mais également à vous : 1. Le but n’est pas de convaincre autrui, mais de le comprendre, de même que de comprendre les thématiques abordées et les questions qui en découlent. 2.Un dialogue philosophique n’est pas une discussion de comptoir. Il ne suffit pas d’empiler ou de juxtaposer des opinions pour prétendre faire de la philosophie. Le minimum est à la fois de dire ce qu’on pense, mais surtout, de penser ce qu’on dit. 3.La meilleure manière de faire réfléchir chacun est - entre autre - de veiller à ce que les participants définissent les mots dont ils parlent, donnent des exemples et des contre exemples, réfléchissent aux conséquences/implications de ce qu’ils disent, reformulent leur propos ou ceux d’autrui pour s’assurer qu’ils soient bien compris ou encore, identifient des critères permettant de classer leurs idées et de les distinguer entre elles. 10 4. Un tel exercice philosophique aboutit souvent à découvrir qu’il est impossible (et heureusement !) d’arriver à des réponses toutes faites ou identiques pour chacun. Il s’agit davantage de concevoir ces réponses comme un horizon vers lequel tendre plutôt que comme un résultat à obtenir. 5. Enfin, qu’il s’agisse du théâtre, de l’art, de la beauté ou de tout autre sujet à caractère philosophique, il est primordial de profiter de cet exercice pour apprendre à se méfier des évidences, des réponses toutes faites et des discours préfabriqués ; apprendre à décrypter les préjugés, les stéréotypes et les erreurs de raisonnement. Tous ceux-ci sont effet un matériau prodigieusement fertile pour une réflexion philosophique. 5.1 LE POUVOIR «On répondait oui et non à tout ce que je disais. Ces oui et ces non n’étaient pas texte sacré. Du moment où la pluie est venue me mouiller, où le vent m’a fait claquer les dents, où le tonnerre a refusé de se taire sur mon ordre, alors j’ai reconnu, alors j’ai senti leur sincérité.» Extrait du Roi Lear, W. Shakespeare On dit souvent du pouvoir qu’il est la domination exercée par un homme sur un ou plusieurs autres, de façon à obtenir un comportement qui n’apparaîtrait pas spontanément. En ce sens, le personnage de Noémie exerce une forme de pouvoir sur le comédien avec lequel elle travaille. En effet, lorsqu’il fait des propositions de jeu, elle n’a de cesse de les contrecarrer pour l’emmener là où elle veut l’emmener, indépendamment de la volonté du comédien. En questionnant le sens du pouvoir et les représentations qu’il véhicule, il est possible d’identifier les multiples significations qu’il peut recouvrir, en l’abordant en des termes ou sous des angles parfois inexplorés. Suivent ici une série de questions soigneusement choisies pour aborder cette thématique. • Qu’est-ce que le pouvoir? Qu’est-ce que l’autorité? D’où vient l’autorité? • Y a-t-il des différences entre le pouvoir et l’autorité? Quelles sont-elles? • A quoi peut-on reconnaître le pouvoir? Y a-t-il des liens entre le pouvoir et le savoir? • Qu’apporte à un individu le fait d’exercer un pouvoir? Obéir et se soumettre, est-ce la même chose? • Chacun de nous a-t-il un pouvoir? Le pouvoir peut-il se partager? 11 • Comment le détenteur d’un pouvoir peut-il s’y prendre pour entrainer l’adhésion de ses subordonnés? • Dans quelles situations peut-on ressentir la nécessité de s’opposer à l’autorité? 5.2 LE LANGAGE NON-VERBAL « Il faut apprendre à être touché par la beauté, par un geste, un souffle, pas seulement par ce qui est dit et dans quelle langue: percevoir indépendamment de ce que l'on sait. » Pina Bausch Toutes les formes d'expression et de transmission de signaux différentes de la parole relèvent du langage non-verbal : l'expression du visage, le regard, les gestes, les postures du corps, la position du corps dans l'espace. La façon de s'habiller (choix du style vestimentaire et des couleurs, de porter un parfum, d'organiser des objets...) constitue également de la communication non verbale car dans tous les cas, une information est transmise. Par ailleurs, le langage nonverbal est très lié à l'expression des émotions qui peut se lire sur le visage, mais qui peut aussi se manifester par du rapprochement ou de l'évitement physique. On l’a dit plus haut, le spectacle fait appel à différents types de langages qu’il superpose. Les parties dansées, les jeux de lumière, la scénographie constituent autant de paramètres qui créent le sens du spectacle et qui ne disent pas les mêmes choses que les mots, ou qui disent la même chose différemment. Interroger la notion de langage non-verbal, c’est à la fois une manière de lui donner un sens et une valeur, mais aussi la découvrir sous de nouveaux visages et surtout en percevoir l’utilité dans bien des domaines. Car s’il est possible de mobiliser le langage non-verbal ailleurs que dans l’art et dans la création – à savoir dans la vie tout court -, peut-être sa maîtrise pourra-t-elle alors devenir à portée de chacun. • Comment peut-on définir le langage non-verbal? • Exprimer une émotion en mots ou en mouvements, en quoi est-ce différent? • Que peut communiquer le langage verbal que ne peut pas communiquer le langage non-verbal? Et inversement? • Le langage non-verbal est-il universel? • Traduit-on tous physiquement une même émotion de la même manière? • Dans quelles situations les mots sont-ils inutiles? 12 5 .3 FICTION OU REALITE? «La relation entre la fiction et la réalité est toujours très, très étrange, très curieuse. La fiction n’est pas la réalité, mais il n’y a pas de domaines de la réalité auxquels vous ne pouvez pas accéder dans la fiction, c’est seulement la fiction qui vous permet de connaître une certaine dimension de la vie.» Mario Vargas Llosa Too big for the stage joue sur la frontière entre la fiction et la réalité au point de perdre le spectateur : qu’est-ce qui est vrai? Suit ici une série de questions choisies pour s’interroger avec les élèves à partir du spectacle sur le sens de la fiction dans nos vies et sur la perméabilité de la frontière qui la sépare de la réalité. • Quelle est la différence entre l’illusion et la fiction? Qu’est-ce que la fiction? • La réalité est-elle le contraire de la fiction? • Qu’est-ce qui est le plus important, la réalité ou ce qu’on en perçoit? • Une histoire a-t-elle toujours un sens? • Le sens d’une histoire est-il le même pour tout le monde? • Toutes les histoires ont-elles une fin? • Une histoire peut-elle paraître plus vraie que la réalité? • Une pièce de théâtre doit-elle chercher à faire oublier que ses personnages sont fictifs? • On dit parfois que la réalité dépasse la fiction. Que signifie cette expression selon vous? Dans quelles situations l’utilise-t-on? Et qu’en pensez-vous? • Les histoires nous sont-elles utiles ou constituent-elles toujours autant de divertissements? Pourquoi une oeuvre de fiction est-elle efficace pour nous inciter à réfléchir sur l’homme et sur le monde? 13 6. L’EQUIPE ARTISTIQUE Mise en scène : Camille Sansterre Interprétation : Gaël Soudron, Camille Sansterre, Julien Lemonnier Dramaturgie : Camille Sansterre et Julien Lemonnier Création musicale : Julien Lemonnier Création lumière : Nicolas Verfaillie Régie : Nicolas Verfaillie ou Léonard Clarys Regard extérieur : Daniela Ginevro Chorégraphie : Sabine Cmelniski Vidéo : Raphaël Baudet, Daniel Shek, Thibaut Charbonnier et Bertrand Monette Affiche : Lucien Keller Layout : Olivier Hargot Diffusion : Valentine Lapière Guide d’accompagnement : Lauranne Winant Photos : Gregory Dekens 7. Infos et contacts Nous Descendrons Sous Terre ASBL 77, rue Le Campinaire. 6240 Farciennes Contact diffusion : Valentine Lapière Tél : 0032/ 495.69.15.45 E-mail : [email protected] 14