Sélection définitive des textes, après adaptation (réécriture, montage etc.)
JULIETTE:
Commande-moi de sauter d’une tour, ou d’errer dans les rues du crime.
Enferme-moi de nuit dans un charnier,
Commande-moi d’aller dans une tombe creusée de frais, me coucher près d'un
mort.
Tout cela, je frémis quand je le raconte, mais je le ferais sans crainte,
pour garder mon cher amour.
LEAR
Je vous en prie, ne vous moquez pas de moi.
Je vous connais, il me semble, mais je reste incertain.
Car avant tout j'ignore
Quel est ce lieu; et ne sais
Où j'ai logé cette nuit.
Vous pensez que je vais pleurer.
Mais non, je ne pleurerai pas.
MACBETH
Elle aurait dû mourir en un autre temps,
Un temps où pour ce grand mot, la mort,
Il y avait de la place.
Quand nous reverrons-nous?
Je sens un vague frisson de peur
Parcourir dans mes veines
Et presque me glacer.
LADY MACBETH
J’ai donc presque oublié le goût de la peur.
Il fut un temps mon cuir chevelu se serait hérissé au moindre cri dans la
nuit.
Mais j'ai eu mon soul d'horreur
C'est maintenant que je pourrais boire
Du sang chaud et faire des choses si atroces que le jour
Frémirait de les voir.
LEAR
Si ce qu'on me dit se confirme, il est aussi vain
De fuir ce lieu que de s'y enfermer.
Mais je commence à être las du soleil;
L'homme ne m'enchante plus, ni la femme.
Si seulement cette chair trop solide pouvait fondre,
Et se dissoudre
En rosée.
ROMÉO
C'est merveilleux, merveilleusement merveilleux!
Je me suis abandonné à moi-même,
Je ne suis pas ici… Ce n'est pas moi.
Je suis quelque autre part.
JULIETTE
Que je voudrais être convenable, que je voudrais,
Ce que j'ai dit le détruire! Mais adieu mes bonnes manières,
M'aimes-tu? Si tu m'aimes, proclame-le ; je te croirais sur paroles.
Et si tu m'as trouvé trop aisément séduite,
Je me ferai dure et coquette, je dirai non,
Mais pour que tu me courtises, car autrement
J'en serai incapable.
Textes "de sécurité":
Que je suis honteux
Que tu aies le pouvoir d'ébranler ainsi mon cœur d'homme,
En sommes-nous donc là?
Soit!
Ou
La mort, qui a sucé le miel de ton haleine,
N'a pas encore eu prise sur ta beauté
Et tu n'est pas vaincue…
Pourquoi es-tu si belle encore? Dois-je croire
Que la mort serait amoureuse de toi ?
Ou
Nous deux tous seuls chanterons comme des oiseaux dans leur cage.
Ainsi vivrons-nous
En priant et chantant et nous contant de vieilles légendes,
Et nous rirons des papillons.
Nous écouterons de pauvres diables nous raconter les nouvelles du monde
Et, nous aussi, nous parlerons avec eux.
Nous prendrons sur nous d'expliquer le mystère des choses, tout comme si
Nous étions des espions envoyés par Dieu;
Et ainsi, nous survivrons…
Suis-je un poltron?
Est-ce si doux cette vie,
Que l'on puisse préférer souffrir mille morts,
Plutôt que d'en finir une fois pour toutes!
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