BLASTOCYSTIS HOMINIS
INTRODUCTION
Blastocystis hominis a été considé pendant plus de cinquante ans
comme une levure intestinale saprophyte. Il s'agit en fait d'un
protozoaire cosmopolite, parasite ou commensal du colon. Il est
particulièrement retrouvé au niveau du caecum chez l'homme et les
animaux. Sa pathogenicité reste contreversée.
EPIDEMIOLOGIE
La transmission oro-fécale du parasite se ferait par l'alimentation et les
eaux contaminées et serait favorisée par des défauts d'hygiène, la
malnutrition et la surpopulation. Le parasite a également été trou
dans quelques espèces animales (rongeurs, singes).
L'éventualité d'une anthropozoonose n'est pas certaine. La prévalence
est faible dans les zones tempérées (de l'ordre de 3%). Par contre, elle
est plus élevée dans les zones tropicales et subtropicales (20 à 50%).
ASPECTS CLINIQUES
Il semble que si Blastocystis hominis a un pouvoir pathogène faible, sa
virulence pourrait être influencée par de fortes densités parasitaires, des
perturbations des fonctions intestinales ou de la flore. Le rôle des
déficits immunitaires généralisés ou localisés au tube digestif reste
contreversé. Blastocystis hominis ne serait pas un parasite
opportuniste.
Les signes cliniques observés sont des troubles du transit (flatulence,
crampes abdominales, nausées, vomissements, diarrhées). La difficulté
majeure reste de savoir si les troubles cliniques sont liés à l'action
pathogène du parasite ou s'ils résultent d'autres causes qui nèrent
des perturbations du milieu favorable au développement du parasite. La
détection de Blastocystis hominis au cours d'hyperéosinophilie ou de
phénomène d'allergie (eczéma, urticaire) n'est pas rare.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Le parasite se recherche dans les selles fraîchement émises ou après
conservation dans une solution formolée.
Ce sont surtout les formes vacuolaires et granuleuses qui sont présentes
dans les selles.
Ce parasite anaérobie strict, cultivable in vitro, ne se multiplie pas à basse
température et sa survie est faible. Les méthodes de concentration en
particulier biphasiques, altèrent et lysent la forme vacuolaire.
Il est important d'indiquer la densité parasitaire (rares… à très nombreux) car
les manifestations cliniques ne sont observées qu'avec une forte
concentration parasitaire. Pour préciser le rôle propre de Blastocystis
hominis, il est indispensable de vérifier l'absence de bactéries, virus et
autres parasites responsables de troubles gastro-intestinaux et d'avoir exclu
une cause non infectieuse susceptible de rendre compte de la
symptomatologie clinique.
TRAITEMENT
Toutes les études témoignent de la sensibilité de Blastocystis à de nombreux
médicaments anti-amibiens comme l'émétine, le métronidazole, la
furazolidine, le cotrimoxazole et la pentamidine. Le métronizadole est le
médicament de première intention classiquement utilisé à la dose de 750 mg
trois fois par jour pendant 5 à 10 jours, suivi par un contrôle post-
thérapeutique.
Le traitement n'est pas toujours nécessaire, les symptômes disparaissant le
plus souvent spontanément.
CRYPTOSPORIDIUM SP
INTRODUCTION
"Robin 16 mois, sans antécédent dical majeur en dehors de
quelques rhino-pharyngites à répétition, présente, après 15 jours de
vacances passées dans l’Aveyron, un syndrome diarrhéique non fébrile
avec un amaigrissement et émission de trois à quatre selles par jour,
sans glaire ni sang. Le médecin traitant évoque une gastro-entérite
d’origine virale. Cependant, la persistance de la symptomatologie
pendant trois semaines motive la demande d’examens coprologiques.
Les recherches bactériennes et virales sont négatives. Un examen
parasitologique des selles, couplé à la recherche des oocystes de
Cryptosporidium, permet de poser le diagnostic de cryptosporidiose."
(cas clinique extrait des Annales de Biologie Clinique, 1997, 55, p494-
495).
De découverte récente chez l’homme, la cryptosporidiose est une
parasitose de plus en plus fréquemment diagnostiquée, non seulement
au cours de déficits immunitaires, particulièrement lors du SIDA, mais
aussi en l’absence de toute immuno-dépression, au cours de diarrhées
aiguës bénignes notamment infantiles. Elle est due à un protozoaire
intestinal : Cryptosporidium sp (seules 2 espèces de cryptosporidies : C.
parvum et C. muris, ont été décrites chez l'homme).
EPIDEMIOLOGIE
Il s’agit d‘une anthropozoonose, la contamination humaine se fait au
contact de l’homme ou d’animaux infectés, malades ou porteurs sains.
La forme infestante du parasite est l’oocyste, éliminé dans les selles. Sa
transmission est le plus souvent indirecte par ingestion d’eau ou
d’aliments souillés (les oocystes de cryptosporidium sp. sont résistants
aux concentrations de chlore contenues dans l'eau potable). Des
épidémies, liées à des contaminations de l'eau du robinet, affectant des
centaines de patients, ont été décrites.
Selon les auteurs, la maladie rend compte de 0,5% à 13% des épisodes
de diarrhées ou de gastro-entérites. Dans certaines études,
Cryptosporidium sp. apparaît au 1
er
, 2
ème
ou 3
ème
rang des agents
infectieux isolés des selles.
ASPECTS CLINIQUES
Le tableau clinique de la cryptosporidiose est dominé par une diarrhée
hydrique, de physiopathologie inconnue, des vomissements et des
douleurs abdominales parfois accompagnées d’un cortège de
manifestations non spécifiques : fièvre, céphalées, asthénie, anorexie,
sueurs. Chez les personnes immuno-déprimées, la cryptosporidiose est
à l'origine de sévères déshydratations parfois mortelles.
La durée d'incubation n'est pas précisément connue. Elle serait d'une
dizaine de jours (extrême de 4 à 21 jours). Les symptômes
disparaissent habituellement spontanément en 10 jours en moyenne.
La cryptosporidiose doit être envisagée systématiquement devant une
diarrhée aiguë ou chronique survenant chez un patient immunodéprimé,
ainsi que dans le diagnostic étiologique d’une diarrhée aiguë au retour
d’un voyage, chez des jeunes enfants ou chez des sujets vivant au
contact d’animaux d’élevage ou de patients infectés.
Chez la personne immuno-déprimée, le parasite peut se localiser, après
avoir emprunté la voie hématogène, au niveau du poumon, de la
trachée, de la vésicule biliaire et me du pancréas. Il peut donc être
recherché dans le liquide provenant d'un lavage broncho-alvéolaire et
dans la bile.
Il faut rappeler qu'une cryptosporidiose avec diarrhée évoluant de manière
prolongée (au delà d'un mois), est considérée comme une infection
opportuniste indicatrice de SIDA.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Rappel : les cryptosporidies sont des parasites appartenant à la famille des
protozoaires et à la sous-classe des coccidies, qui comprend aussi
Cyclospora sp, Sarcocystis hominis, Isospora belli.
L’examen parasitologique des selles tel qu’il est réalisé dans les conditions
habituelles ne permet pas toujours le diagnostic. L’identification de
Cryptosporidium sp. nécessite la mise en œuvre de techniques spécifiques,
parmi lesquelles la coloration de Ziehl-Neelsen modifiée qui colore en rose
intense les oocystes.
Chez tout sujet atteint de syndrome d'immuno-déficience humaine, la
recherche de cryptosporidies doit être faite non seulement dans les selles,
mais aussi, si possible dans les liquides d'aspiration bronchique, d'aspiration
jéjunale et dans la bile.
La recherche des oocystes de Cryptosporidium sp ne fait pas partie de la
demande d'un examen parasitologique classique. Donc, chez tous les
enfants de moins de 6 ans présentant un syndrome diarrhéique persistant
d'allure infectieuse, le clinicien doit penser à demander un diagnostic
parasitologique de cryptosporidiose.
Il existe aussi un diagnostic sérologique utile surtout dans le cadre d'enquête
épidémiologique.
TRAITEMENT / PROPHYLAXIE
A l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement spécifique réellement efficace.
Un traitement symptomatique de la déshydratation est le plus souvent
instauré, quel que soit l’état d’immunocompétence du sujet.
Dans les établissements de soins, l'isolement des patients infectés doit être
réalisé.
Jean-Pierre Bouilloux
prochain sujet : Diagnostic étiologique d'une hypokaliémie
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