MODULE PATHOLOGIES INFECTIEUSES La toxoplasmose Dr BERAUD 08/04/2005 I. GENERALITES Infection due à un parasite : toxoplasma gondii Risque seulement pour les femmes enceintes et les sujets déprimés Les kystes ingérés par le chat réalisent un cycle sexué dans l’intestin du chat, puis sont éliminés dans les selles sous formes d’oocystes. Très résistant dans le milieu extérieur. L’ingestion d’oocystes entraîne un cycle asexué, où le parasite va se multiplier et disséminer dans tout l’organisme (muscles, cerveau) où il va survivre, ce qui entretient l’immunité. On peut assister à une reviviscence à la faveur de la baisse de l’immunité. II. CONTAMINATION Par l’ingestion de crudités ou d’eau contaminés par les déjections d’un chat ou par contact direct avec ses litières Par l’ingestion de kystes intracellulaires de viande mal cuite (mouton, porc ou bœuf) III. REACTIVATION Ne s’observe que chez le sujet immunodéprimé (sida, greffe) IV. CLINIQUE A. Toxoplasmose de l’immunocompétent : Fièvre modérée à 38° avec asthénie Poly adénopathie surtout cervicale et occipitale Parfois un énanthème buccal, une pharyngite ou une éruption maculo papuleuse disséminée Rarement une choriorétinite ou une splénomégalie Un syndrome mononucléosique à la NFS L’évolution spontanément favorable B. Toxoplasmose de l’immunodéprimé SIDA : toxoplasmose cérébrale chez les patients avec des CD4 < 100/mm3 avec céphalée fièvre, somnolence, désorientation, crises convulsives, déficits neurologiques. Le diagnostic est posé grâce au scanner cérébral qui met en évidence un abcès Le diagnostic est confirmé par l’amélioration sous traitement (malocide + adiazine + acide folinique qui est utilisé pour réduire la toxicité des 2 autres) Il convient ensuite de poursuivre un traitement préventif (bactrim forte) On observe des formes comparables chez les transplantés non immunisés, ou les greffés immunisés V. TOXOPLASMOSE CONGENITALE A. Généralités Due au passage transplacentaire de T.Gondii au cours d’une primo-infection maternelle Le risque augmente avec l’ancienneté de la grossesse 1 à 3 cas/1 000 naissances les facteurs de risque sont la consommation de viandes saignantes, l’alimentation en collectivité et le manque d’hygiène alimentaire B. clinique mort fœtale encéphalomyélite congénital (hydrocéphalie, calcification cérébrales, choriorétinite et souffrance cérébrale) atteintes viscérales : anasarque foetoplacentaire, hépatite, rash des formes modérées avec retard psychomoteur et/ou choriorétinite apparaissant parfois après plusieurs années C. biologie isolement du parasite (sang, LCR) sérologie évoquant seulement un contact avec le parasite D. conduite à tenir chez la femme enceinte non immunisée : surveillance mensuelle de la sérologie (dépistage et traitement d’une séroconversion) hygiène : ne consommer que de la viande très cuite, éviter les chats, lavage des fruits, légumes, et les mains en cas d’infection chez la mère : spiramycine jusqu'à l’accouchement, recherche d’une atteinte fœtale (amniocentèse ou ponction ombilicale) pour envisager une ITG pour l’enfant : traitement jusqu’ a l’age d’1 an (cure de pyriméthamine – sulfadiazine en alternance avec spiramycine). Surveillance jusqu'à l’adolescence.