stage invasive breast cancer treated with conservative surgery
and radiation. Int J Radiat Oncol Biol Phys 1998 ; 42 : 180.
Les patientes sous THS n’ont pas un cancer du sein de plus
mauvais pronostic que les autres patientes. Il y a même une
diminution significative du risque métastatique. Les données
de l’imagerie mammographique suggèrent que l’éventuelle
augmentation de densité parenchymateuse liée au traitement
n’interfère pas avec la détection du cancer.
RADIOTHÉRAPIE
On savait depuis longtemps que la radiothérapie diminuait le
risque de récidives locorégionales, mais son efficacité sur
l’amélioration de la survie a été parfois contestée. Plusieurs
études montrent de façon indiscutable, dans des sous-groupes
bien déterminés, qu’elle réduit le risque de métastases, que ce
soit après mastectomie ou après traitement conservateur. De
plus, en cas de cancer du sein gauche, le risque de toxicité car-
diaque paraît négligeable.
Overgaard M. et coll. Postoperative radiotherapy in high-risk
postmenopausal breast-cancer patients given adjuvant
tamoxifen : Danish Breast Cancer Cooperative Group
(DBCG) 82c randomised trial. Lancet 1999 ; 353 : 1641.
Les auteurs ont comparé, par une étude randomisée, la survie
de femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein stade II
ou III ayant eu une mastectomie : tamoxifène seul pendant un
an ou tamoxifène et radiothérapie. La survie est améliorée
d’environ 10 % dans le groupe radiothérapie.
Harris J.R. et coll. Consensus statement on postmastectomy
radiation therapy. Int J Radiat Oncol Biol Phys 1999 ; 44 :
989.
L’ASTRO a réuni un panel d’experts qui a élaboré des recom-
mandations concernant les indications de la radiothérapie après
mastectomie. Le bénéfice est certain s’il y a au minimum
quatre ganglions envahis. Pour les patientes ayant de un à trois
ganglions et des tumeurs inférieures à 5 cm, il est très probable,
mais demande à être confirmé par d’autres études randomisées.
Le problème des sites d’irradiation est détaillé ; la paroi doit
être traitée en même temps que les aires ganglionnaires.
Hardenbergh P.H. et coll. Treatment-related toxicity from a
randomized trial of the sequencing of doxorubicin and radia-
tion therapy in patients treated for early stage breast cancer.
Int J Radiat Oncol Biol Phys 1999 ; 45 : 69.
Dans cette étude après traitement conservateur, l’effet délétère
cardiaque de la radiothérapie n’est pas plus important lorsque
le sein gauche est irradié plutôt que le sein droit.
Gustavsson A. et coll. No serious late cardiac effects after
adjuvant radiotherapy following mastectomy in premenopau-
sal women with early breast cancer. Int J Radiat Oncol Biol
Phys 1999 ; 43 : 745.
Après mastectomie, les auteurs n’ont pas retrouvé de séquelles
cardiaques importantes chez les patientes ayant reçu une radio-
thérapie sur la paroi gauche après un suivi moyen de
13 années.
GANGLIONS AXILLAIRES
Personne ne met en doute l’intérêt de connaître l’état histolo-
gique des ganglions axillaires dans les cancers du sein opé-
rables d’emblée. Pour éviter les séquelles d’un curage clas-
sique, la technique du ganglion sentinelle est en cours
d’évaluation par de nombreuses équipes. Le ganglion senti-
nelle est le premier ganglion qui draine la tumeur mammaire,
et il est identifié par l’injection d’un colorant et/ou d’un iso-
tope radioactif. L’hypothèse est qu’un ganglion histologique-
ment négatif est représentatif d’un curage axillaire négatif dans
95 à 100 % des cas.
[La Lettre du Sénologue 1999 ; 4 : 5-18]
Salmon R.J. et coll. Actualité du curage axillaire. Gynécolo-
gie internationale 1999 ; 1/2 : 20. Mise au point sur la tech-
nique classique du curage axillaire de façon à éviter les
séquelles. Conseils en ce qui concerne le drainage et la rééduca-
tion postopératoire, l’évaluation à un an ne montrant en fait pas
de différence de mobilité entre les groupes rééduqués précoce-
ment ou tardivement. Les auteurs rappellent qu’il est admis
qu’un curage correct doit comprendre plus de six ganglions. Si
la technique du ganglion sentinelle est validée par les études en
cours, elle représentera une solution intermédiaire séduisante
entre abstention et curage, avec ses risques de séquelles.
Krag D. et coll. The sentinel node in breast cancer. N Engl J
Med 1998 ; 339 : 941.
Les auteurs ont utilisé l’injection de colloïde radioactif. Il y a
eu dans tous les cas un curage axillaire complet. Le ganglion
sentinelle a été trouvé dans 93 % des cas. La concordance avec
le résultat du curage est de 97 %. À noter que le ganglion a été
repéré en dehors de l’aisselle dans 8 % des cas et en dehors du
niveau I dans 11 % des cas. Dans 3 % des cas, le ganglion sen-
tinelle positif n’était pas dans l’aisselle. Cette méthode est tou-
tefois encore en cours d’évaluation, le risque de faux négatif
(11 % dans cette étude) et le caractère opérateur-dépendant ne
permettant pas actuellement le passage en routine.
Liberman L. et coll. Sentinel lymph node biopsy after percu-
taneous diagnosis of nonpalpable breast cancer. Radiology
1999 ; 211 : 835. L’originalité de cette étude est de s’adresser
à des cancers du sein impalpables diagnostiqués par micro-
biopsie stéréotaxique avec aiguille 14 G et pistolet automa-
tique ou aiguille 11 G du Mammotome. Le ganglion sentinelle,
repéré par colorant bleu et radio-isotope, a été retrouvé chez
30 des 33 patientes étudiées (91 %). La fiabilité de la tech-
nique augmente avec l’expérience de l’opérateur.
IMAGERIE, STÉRÉOTAXIE, KYSTES
Orel S.G. et coll. BI-RADS categorization as a predictor of
malignancy. Radiology 1999 ; 211 : 845.
La classification mammographique BI-RADS de l’ACR est
encore mal diffusée en France, mais est un élément de référence
usuel aux États-Unis. Il faut rappeler que la catégorie 3 corres-
pond aux lésions très probablement bénignes dont le risque de
malignité est inférieur à 2-3 %. Elle n’a donc rien à voir avec la
35
La Lettre du Sénologue - n° 7 - février 2000