Probabilités Année 2014/15
DEMI2E
CC1 du 10 Octobre 2014
Exercice 1. Soit (E, A, µ)un espace mesuré et soit (An)nNune suite d’éléments de A, qu’on
suppose croissante pour l’inclusion : AnAn+1 pour tout nN. Le but est de montrer que
µ [
nN
An!= lim
n+µ(An).
On pose B0=A0et pour n1on pose Bn=An\An1.
1. Montrer que les (Bn)sont deux à deux disjoints.
2. Montrer que pour tout nN
An=
n
[
k=0
Bk.
3. Conclure.
Exercice 2. Une suite de personnes numérotées se transmettent une information. La première
personne transmet une information à la deuxième, qui à son tour la transmet à la troisième, etc. . .
On suppose qu’à chaque étape, l’information est transformée en son contraire avec probabilité p,
et qu’elle est transmise fidèlement avec probabilité 1p.
Pour n1on note Anl’événement « la n–ième personne reçoit l’information originelle » et on
pose pn=P(An)(on a donc p1= 1).
1. Montrer que (pn)vérifie la relation de récurrence
pn+1 = (1 2p)pn+p.
2. En déduire l’expression de pnen fonction de n.
3. Déterminer la limite de (pn)et commenter le résultat.
Exercice 3. Soit Eun ensemble et soit f:ERune application. On pose
σ(f) = f1(B), B ∈ B(R).
1. Montrer que σ(f)est une tribu.
2. Montrer que σ(f)est la plus petite tribu sur Erendant fmesurable.
1
Corrigé
Exercice 1. 1. Soit n<m. On a Bn=An\An1et donc BnAnAm1(puisque la
suite (An)est croissante pour l’inclusion). De plus Bm=Am\Am1(Am1)cet donc
BnBm=.
2. On a BkAkAnpour tout kn. Donc
n
[
k=0
BkAn.
Réciproquement, soit xAnet soit k0le plus petit entier tel que xAk0. Alors k0net
xAk0\Ak01=Bk0. Donc xSknBk, ce qu’il fallait démontrer.
3. On a donc par additivité
µ(An) = µ n
[
k=0
Bk!=
n
X
k=0
µ(Bk).
En utilisant la σ–additivité, il vient
lim
n+µ(An) =
+
X
k=0
µ(Bk) = µ +
[
k=0
Bk!.
Enfin l’égalité An=SknBkpour tout nimplique
+
[
k=0
Bk=
+
[
n=0
An,
ce qui termine la démonstration.
Exercice 2. 1. On écrit
P(An+1) = P(An+1 |An)P(An) + P(An+1 |Ac
n)P(Ac
n)
= (1 p)pn+p(1 pn) = (1 2p)pn+p.
En effet P(An+1 |An)est la probabilité qu’à l’étape nla transmission soit fidèle, à savoir
1p, tandis que P(An+1 |Ac
n)est la probabilité que la transmission se fasse de manière
erronée, soit p.
2. En soustrayant l’équation 1
2= (1 2p)1
2+p
à l’équation de récurrence précédente on obtient
pn+1 1
2= (1 p)pn1
2.
On en déduit
pn= (1 p)n1p11
2+1
2=1
2(1 p)n1+1
2.
3. Si p= 0 on obtient pn= 1 pour tout n(l’information est toujours transmise fidèlement). Si
p= 1 la valeur de pnalterne entre 0et 1selon que nsoit pair ou impair. Enfin si p]0,1[
alors |1p|<1et on obtient
lim
n+pn=1
2.
En particulier la limite de (pn)ne dépend pas de p.
2
Exercice 3. 1. On a f1() = ce qui montre que ∅ ∈ σ(f). Soit Aσ(f), il existe un
Borélien Btel que A=f1(B). Alors
Ac=f1(B)c=f1(Bc).
Comme Bcest Borélien, on obtient Acσ(f), ce qui montre que σ(f)est stable par passage
au complémentaire. De même si (An)est une suite d’éléments de σ(f)alors pour tout nil
existe un Borélien Bntel que An=f1(Bn). Alors
[
n1
An=[
n1
f1(Bn) = f1
[
n1
Bn
appartient aussi à σ(f), puisque qu’une union dénombrable de Boréliens est Borélienne. Donc
σ(f)est stable par union dénombrable, ce qui termine la démonstration.
2. On a vu que σ(f)est une tribu sur E. Pour tout Borélien B, on a f1(B)σ(f)donc fest
mesurable pour σ(f). Enfin si Aest une tribu sur Erendant fmesurable, alors f1(B)∈ A
pour tout Borélien B. Autrement dit
σ(f)⊂ A.
Donc σ(f)est la plus petite tribu sur Erendant fmesurable.
3
1 / 3 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !