La Zone franc
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La Zone franc en2015
Niger
Mali
Togo
Bénin
Sénégal
Bissau
Côte
d’Ivoire
Burkina
Faso
France
Tchad
Cameroun
Centrafrique
Congo
Comores
Gabon
Guinée
équatoriale
2 Le Conseil de l’Union
européenne, par une décision
du 23novembre1998,
aconfirmé que la France
pouvait «maintenir les accords
sur des questions de change
qui la lient actuellement à
l’UEMOA, à la CEMAC et aux
Comores» (article premier de
la décision du Conseil). Une
décision du Conseil de l’UE
n’est nécessaire qu’en cas de
changement de la portée des
accords (ex. admission d’un
nouvel État) ou de leur nature
(ex.modification des principes
de base). Toute autre modi-
fication demeure de la com-
pétence exclusive des états
membres de la Zonefranc.
3 Cette proportion a été
ramenée de 65% à 50%
pour les avoirs extérieurs nets
de la BCEAO, conformément
à l’avenant, signé le20 sep-
tembre2005, à la convention
de compte d’opérations du
4décembre1973. En applica-
tion de la nouvelle convention
de compte d’opérations de la
BEAC signée le 5 janvier2007,
cette quotité a été abaissée
graduellement, la proportion
de 50% étant appliquée
depuis le 1er juillet2009.
4 À l’exception des sommes
nécessaires à leur trésorerie
courante et de celles relatives
à leurs transactions avec le
Fonds monétaire international.
5 Le DTS est l’unité de compte
du Fonds monétaire interna-
tional. Sa valeur résulte du
calcul journalier d’un panier
de quatre monnaies (le dollar
américain, l’euro, la livre
sterling et le yen japonais).
1|4 La dévaluation pour contrecarrer
la détérioration des termes
de l’échange
À partir des années quatre-vingt, des vents éco-
nomiques contraires − notamment la conjonc-
tion de la baisse du dollar et du prix des
matières premières entraînant l’accélération
de la détérioration des termes de l’échange−,
amènent une forte détérioration de la compé-
titivité des pays africains de la Zone franc, ren-
dant inéluctable une dévaluation de 50% des
francs CFA (et de 25% du franc comorien)
en janvier1994, la seule qu’ait connu la Zone
franc jusqu’à maintenant. Pour accompagner
cette dévaluation, les autorités renforcent les
unions monétaires africaines notamment en
créant des unions économiques et en insti-
tuant des mécanismes de surveillance multi-
latérale dans le but d’augmenter leur résilience
face aux aléas internes comme externes.
1|5
Le rattachement à l’euro des francs CFA
Au 1er janvier1999, l’euro devient la monnaie
de onze pays européens membres de l’Union
économique et monétaire européenne (UEM),
remplaçant automatiquement le franc français
comme ancre monétaire des francs CFA et du
franc comorien.
Le rattachement à l’euro ne donne pas lieu à
une modication des parités des deux francs
CFA et du franc comorien qui se déduisent
mécaniquement de celles vis-à-vis du franc
français et du taux de conversion irrévocable
entre l’euro et le franc français.
Cette substitution du franc à l’euro n’a pas non
plus aecté les mécanismes de coopération
monétaire de la Zone franc2, mais le Conseil
de l’UE doit être consulté en cas d’évolution
substantielle.
2| les institutions et les
mécanismes de la zone franc
2|1 Les principes de la coopération
monétaire entre la France et les
pays africains de la Zone franc
Les principes fondateurs sur lesquels repose la
Zone franc sont au nombre de trois et ont été
rappelés dans les conventions de coopération
monétaire de1972 et1973 (cf. encadré 1).
• La xité des parités avec la monnaie ancre:
la parité des monnaies de la Zone avec l’euro
est xée comme suit:
1 EUR = 655,957 francs CFA
1 EUR = 491,96775 FC
• La garantie de convertibilité illimitée par
le Trésor français: la convertibilité des mon-
naies émises par les trois instituts d’émission
de la Zone franc est garantie sans limite par le
Trésor français; en contrepartie, les réserves
de change sont centralisées. Cette centrali-
sation apparaît à deux niveaux: d’une part,
les États centralisent leurs réserves de change
auprès de leur banque centrale. D’autre part,
les banques centrales sont tenues de déposer
une fraction3 de leurs réserves de change4
auprès du Trésor français, sur un compte
d’opérations ouvert au nom de chacune
d’elles. Depuis1975, ces avoirs bénécient
d’une garantie de change asymétrique vis-à-
vis du DTS5.
• La libre transférabilité: les transferts sont,
en principe, libres à l’intérieur de la Zone.
2|2 Un instrument clé:
le compte d’opérations
La mise en œuvre des mécanismes de la Zone
franc est rendue possible par un mécanisme
particulier, «les comptes d’opérations».