Economie / Développement / Zone franc / UEMOA
Zone franc : Bonnes perspectives malgré la crise
(MFI / 10.04.12) La réunion de printemps des ministres de l’Economie et des
Finances de la Zone franc a permis d’envisager avec un certain optimisme les
perspectives de croissance des pays concernés malgré la crise.
Les ministres des Finances, les gouverneurs des banques centrales et les présidents des
institutions régionales de la Zone franc se sont réunis le 6 avril dernier à Paris, sous la
présidence de François Baroin, ministre français de l’Economie, des Finances et de
l’Industrie. Les participants se sont notamment félicités des résultats encourageants
observés en 2011 et des perspectives de croissance prometteuses dans chacune des
sous-régions. Pour François Baroin, les institutions et les mécanismes de la Zone
franc « ont fait preuve de leur capacité à protéger les Etats-membres contre les
désordres de change internationaux et à offrir un contexte macro-économique
favorable à une croissance soutenue et gardent toute leur modernité ».
La croissance devrait reprendre en 2012
Dans un récent rapport sur la zone de l’Union économique et monétaire des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), le Fonds monétaire international (FMI) estime pour sa
part que la croissance pourrait s’accélérer et atteindre plus de 6 %. Elle devrait
s’établir autour de 6 % en Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale
(CEMAC) et s’améliorer aux Comores pour atteindre 3 %. Les tensions inflationnistes,
résultant de la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie, resteraient
quant à elles contenues.
Selon le Fonds, la région a fait face en 2011 à plusieurs défis : intensification de la
crise politique en Côte d'Ivoire, flambée des prix des denrées alimentaires et
carburants en début d'année et, par la suite, grave sécheresse au Sahel. En
conséquence, la croissance a chuté et l'inflation a enregistré une hausse temporaire
début 2012. La croissance devrait reprendre en 2012 avec la sortie de crise en Côte
d'Ivoire, mais elle présente des risques à la baisse, le principal étant la dégradation
continue de l'environnement extérieur, surtout dans la Zone euro si la crise ne trouve
pas un dénouement rapide. La Zone euro étant le principal partenaire commercial de la
région, celle-ci pourrait en pâtir par les canaux du commerce, des envois de fonds de
travailleurs émigrés, des termes de l'échange, de l'investissement direct étranger, voire
de l'aide.
Pour les économistes, l'approfondissement du système financier doit se poursuivre
résolument. Il requiert une accélération des réformes, à commencer par le
développement du marché interbancaire et le renforcement du marché de la dette
publique - et notamment des capacités nationales de gestion de la dette. Pour les pays
membres de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali,
Niger, Sénégal et Togo), des risques de dégradation subsistent étant donné la crise en
Europe et la sécheresse actuelle au Sahel. Des mesures appropriées devront être prises
sur ce plan si ces risques se matérialisent.