Journal Identification = JPC Article Identification = 0184 Date: September 7, 2011 Time: 3:18 pm
146 J Pharm Clin, vol. 30 n◦3, septembre 2011
P. T. Tr a n
Tableau 4. Conséquences physiologiques d’une douleur non soulagée [7].
Système Réponses au stress Manifestations cliniques
Endocrine/métabolique Altération de la libération de plusieurs hormones (ACTH, cortisol,
catécholamines, insuline) entraînant des perturbations
métaboliques
Perte de poids, fièvre, augmentation des fréquences cardiaque
et respiratoire, choc
Cardiovasculaire Augmentation de la fréquence cardiaque, de la résistance
vasculaire, de la pression artérielle, du besoin du myocarde
en oxygène, hypercoagulation
Angor instable, infarctus du myocarde, thrombose veineuse
profonde
Respiratoire Diminution du débit respiratoire par des mécanismes involontaire
et volontaire qui inhibent l’effort respiratoire
Atélectasie, pneumonie
Gastro-intestinal Diminution de la vitesse de vidange gastrique, diminution
de la motilité intestinale
Vidange gastrique retardée, constipation, anorexie, iléus
Musculo-squelettique Spasmes musculaires, mobilité et fonction musculaire réduites Immobilité, faiblesse, fatigue
Immune métastatique Fonction immunitaire diminuée Infection, cicatrisation des plaies ralentie, augmentation
de la susceptibilité de l’expansion du cancer
Génito-urinaire Libération anormale d’hormones Débit urinaire diminué, hypertension (rétention d’eau),
perturbations électrolytiques
– envahissement tumoral des os : métastases de la voûte
crânienne et de la base du crâne, métastases au niveau
des corps vertébraux (fracture de l’apophyse odontoïde,
atteinte discale au niveau des vertèbres Cervicale 7-
Dorsale 1, métastases de la première vertèbre Lombaire,
syndrome de la queue-de-cheval) ;
– envahissement des viscères : distension de la capsule
hépatique ou splénique, atteinte ORL, œsophagienne,
pleurale, syndrome de masse rétropéritonéale, occlusion
chronique, carcinose péritonéale ;
– envahissement tumoral du système nerveux : névralgie
crânienne (trigéminale, glosso-pharyngienne), atteintes
des nerfs périphériques, névralgie intercostale, plexo-
pathie cervicale, plexopathie brachiale, plexopathie
lombosacrée, radiculalgie, métastases leptoméningées,
compression médullaire, augmentation de la pression
intracrânienne, métastases cérébrales, mononeuropathie
tumorale, neuropathie périphérique paranéoplasique ;
– infiltration des tissus mous.
Douleurs liées à la mise en œuvre
du diagnostic et du traitement
Les douleurs liées à la mise en œuvre du diagnostic et du
traitement sont présentes dans 10 à 20 % des cas :
– syndromes douloureux post-opératoires : douleurs
post-opératoires aiguës, suites d’une thoracotomie, syn-
drome post-mastectomie, troubles consécutifs à un curage
ganglionnaire du cou, douleur après amputation (syn-
drome du membre fantôme, névrome) ;
– syndromes douloureux post-chimiothérapiques :
mucites, spasmes vésicaux, nécrose aseptique de la tête
fémorale, pseudo-rhumatisme stéroïdien, névralgies post-
herpétiques, neuropathies périphériques sensorielles et
motrices, douleurs musculaires ou osseuses de certains
produits (taxanes, cytokines), extravasations, douleurs de
chimiothérapie intra-péritonéale, douleur après chimio-
embolisation ;
– syndromes douloureux post-radiothérapies : mucite ra-
dique, brûlures cutanées (dermite), œsophagite radique,
atteinte radique des viscères, plexite post-radique bra-
chiale et lombo-sacrée, myélopathie radique, tumeurs
radio-induites, cellulites, chondrites, ostéoradionécrose ;
– douleur en relation avec une corticothérapie pro-
longée : ostéonécrose fémorale, zona, douleur post-
zostérienne.
Douleurs sans rapport avec le
cancer et son traitement
Les douleurs sans rapport avec le cancer et son traite-
ment mais plutôt dues à une affection concomitante sont
présentes dans 10 % des cas : rhumatismes associés, spon-
dylarthrose, arthrite.
Douleurs terminales
Les douleurs terminales suite à l’altération de l’état général
due au cancer sont présentes dans 10 à 20 % des cas.
L’évolution temporelle de la douleur en cancérologie
est de type aigu ou chronique. La limite entre douleur
aiguë et chronique se définit après3à6mois d’évolution
[4].
Les douleurs causées par le cancer sont considérées
comme des douleurs potentiellement durables [9].
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