DOSSIER PEDAGOGIQUE
2010/2011
Pour des élèves de la 6ème à la Terminale
Travail possible avec des enseignants de lettres, d’arts plastiques, d’histoire et de philosophie
Un Fil à la patte
De Georges Feydeau
Mis en scène par Isabelle Starkier
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Sommaire
PRESENTATION DU SPECTACLE.......................................................................................... 3
PISTES PEDAGOGIQUES ......................................................................................................... 5
A PROPOS DE GEORGES FEYDEAU...................................................................................... 8
L’EQUIPE ARTISTIQUE ..........................................................................................................13
AUTOUR DU SPECTACLE.......................................................................................................16
GRILLE TARIFAIRE DES INTERVENTIONS.......................................................................17
ANNEXE 1...................................................................................................................................18
ANNEXE 2...................................................................................................................................21
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Présentation du spectacle
La pièce met en jeu, autour du personnage de Bois d’Enghien un jeune viveur en passe de se marier et de
quitter sa maîtresse, chanteuse de café-concert une douzaine d’individus qui gravitent tous dans une totale
dépendance aux autres et surtout à eux-mêmes : le re de l’enfant de la chanteuse et sa sœur, deux pique-
assiettes ; De Fontanet d’autant plus affectueux qu’il sent mauvais et fait fuire tout le monde ; Bouzin, le
littérateur fat qui essaie de placer ses chansons : le Général sud-américain en exil, fou amoureux de la
divette ; la Baronne qui désespère de marier sa fille ; la jeune fille au pair, etc..
Nous avons choisi de mener ce ballet de « têtes » dans notre société contemporaine où l’individualisme vire à
l’hystérie égotiste. Derrière le rire, il y a la rage. Et une galerie de portraits d’une moderniétonnante : les
parvenus se bousculent et marchent sur les humiliés et les dépressifs qui eux-mes se vengent sur les
domestiques et les ratés
« C’est une maison de fous » déclare Bouzin. Et c’est vrai. La folie est une thématique récurrente chez
Feydeau. La folie, l’enfermement psychiatrique, présents un peu partout dans son œuvre et en lui, puisqu’il
a fini sa vie à l’asile, en se prenant tour à tour pour le fils de Napoléon III et pour Napoléon III lui-même. Un
Fil à la Patte est une œuvre qui conjugue à souhait comique et absurde, parfois aux frontières de la raison.
Chacun vit dans un individualisme narcissique qui tourne en rond. « Je ne m’occupe que de moi » lâche Bois
d’Enghien, et c’est le sauve-qui-peut général, la débandade d’une société sans repères où seul l’argent émeut
et fait encore courir.
Monter cette pièce, c’est d’abord démonter la machinerie comique en en dévoilant les plus secrets rouages :
la cruauté humaine faite d’indifférence à l’autre, voire d’autisme ; le cynisme pré-Guitry sur les modalités
sociales et mondaines ; la folie sous-jacente en chacun et qu’une seule petite et simple situation peut
contribuer à faire surgir.
Derrière le rire, il y a alors des larmes, de la compassion, de la souffrance et de la rage. Et une galerie de
portraits d’une modernité étonnante : les parvenus se bousculent et marchent sur les humiliés et les dépressifs
qui eux-mêmes se vengent sur les domestiques et les ratés.
Nous avons donc choisi de mener ce ballet de « têtes » dans notre société contemporaine qui ressemble fort à
celle de la fin du dix-neuvième, une société les valeurs humaines et fraternelles sont remplacées par la loi
des finances, l’individualisme vire à l’hystérie égotiste. On y trouve de tout : l’adolescente en révolte
contre une mère business woman perpétuellement plongée dans les cours de la Bourse ; le junkie de la bonne
société ; la star du rock en bottes de cuir ; la boulimique dépressive ; la soubrette salace et la domestique
nazie… Les repères de ce monde déréglé sont le sexe, le fric, la violence, et pour finir, une cuvette des WC,
intimité vaseuse où tout se dissout dans le néant.
Nous avons cherché avec les comédiens à naviguer entre ces extrêmes qu’offre le théâtre de Feydeau : les
gags qui se transforment en délires verbaux, sonores et visuels dignes des Monty Python, et les petits
moments de solitude absolue et de tragédie intime de ces personnages ridicules et attachants. Le décor une
suite de paravents modulables compose une série de portes qui claquent dans le vide et cachent mal les
intimités domestiques : chambre à coucher d’où on entend les bruits d’amoureux et de couples en train de se
défaire ; salle à manger où les fausses amitiés se nouent autour de la « grande bouffe » ; cabinet de toilette où
l’on se déshabille et l’on se regarde dans le miroir de la cuvette…
Le piano accompagne les entrées et les sorties, les courses poursuites et les pas de deux des personnages,
sans oublier les grandes chansons qui scandent les actes et en constituent les hymnes.
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Explorer les rouages du comique...Et de la cruauté.Une modernité étonnante.Des
gags dignes des Monthy Python...Scandés par une musique originale.
Le travail d’acteur s’est construit autour des apartés à la « Kvetch » et des chœurs qui déréalisent les
situations les plus triviales, obligeant chaque comédien à une virtuosité des ruptures, un travail
physique le corps s’engage dans de véritables chorégraphies mais aussi une interprétation qui
prend en compte le comique et son rythme infernal, tout comme la vérité tragique de tous ces
humains dont le masque se craquèle. Grâce à une équipe de splendides jeunes comédiens, tout juste
sortis des trois années de l’Ecole du Sudden sous la direction de Raymond Acquaviva, le spectacle
virevolte et s’enfièvre avec une énergie stupéfiante, un enthousiasme et une bonne humeur
communicatifs.
Les personnages
Bouzin : Paul Grenier
Le Général : Daniel Jean
Bois-D’enghien : Lionel Pascal
Chenneviette : Florent Mousset
Fontanet : Christophe Charrier (également au piano)
Antonio : Christophe Charrier
Jean : Thomas Nucci
Firmin : Thomas Nucci
Le Concierge : Christophe Charrier
Émile : Thomas Nucci
Lucette :Jessica Rivière
La Baronne : Christine Beauvallet
Viviane : Lucie Toulemond
Marceline :Marion Champenois
Nini :Lucie Toulemond
Miss Betting : Marion Champenois
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Pistes pédagogiques
Avant la représentation
Commenter l’affiche
Les élèves observent attentivement l’affiche du Fil à la patte. Chacun exprime ensuite ses
impressions sans rien connaître du spectacle. Répéter l’exercice après la représentation.
Comment interpréter ?
Photocopier l’annexe 1 de manière à avoir deux exemplaires de chaque extrait. Découper des
extraits numérotés de la scène entre Bois d’Enghien et Lucette. Lire ensemble toute la scène entre
les deux amoureux (celui qui veut rompre et celui qui ne veut pas). Commencer par leur faire faire
une improvisation sur « celui qui veut faire (ou obtenir) quelque chose et celui qui ne veut pas » à
deux. Puis, les mêmes « couples » d’élèves tirent au hasard un extrait de la pièce qu’ils joueront
suivant le numéro qu’ils auront reçu, afin d’avoir toute la scène au final. Ils vont choisir
d’interpréter les deux personnages et leur relation « à leur façon ». Cet exercice leur permettra
d’augmenter leur attention et leur concentration tout au long de la représentation, mais également
d’évaluer la performance des acteurs et le parti pris de mise en scène.
Travailler avec eux sur les différents extraits permet de réfléchir à « comment monter une scène » :
les choix d’interprétation du personnage, les choix de déplacements, les choix d’accessoirisation par
exemple : comment représenter le timbre électrique, etc.
Ce travail peut être mené avant le spectacle comme il peut être repris à l’issue de la
représentation au cours d’un décryptage des pistes de mise en scène qui sont proposéesIl
peut également être accompagné par un travail avec un des acteurs ou avec le metteur en
scène (voir les interventions possibles autour du spectacle page 16 ) autour des improvisations
suggérées.
Après la représentation
Le choix du titre
Comment expliqueriez-vous le titre choisi par Feydeau pour la pièce : Un fil à la patte ? Est-ce,
selon vous, un thème toujours d’actualité ou totalement dépassé ? Trouvez des exemples de « fil à la
patte » dont on veut se débarrasser – si on le souhaite en faisant une improvisation sur ce thème.
Première réflexion sur les thèmes abordés par la pièce
- Le mariage arrangé - le mariage d'intérêt : Qu'est-ce qui a évolué de Molière à Feydeau puis de
Feydeau à nos jours ? quelle est la différence entre un mariage arrangé et un mariage d'intérêt ? On
peut également s’amuser à mettre en parallèle la scène traditionnelle du professeur de chant (qui est
l’amoureux déguisé) en comparant la scène du Barbier de Séville de Beaumarchais, Rosine
introduit ainsi Le Comte au nea et à la barbe de Bartholo, la scène de Molière la fille introduit
son fiancé sous couvert de la leçon de chant et la scène en annexe Viviane fait passer Bois
d’Enghien pour Monsieur Capoul, son professeur de chant.
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