3 – Etirements et performances sportives

publicité
Etirements musculaires:
Principes physiologiques et biomécaniques
Effets sur la performance sportive
Giuseppe Rabita
Laboratoire de Biomécanique et Physiologie
PLAN
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Définitions
Structures et mécanismes contribuant aux propriétés passives du muscle
2 – Types d'étirements
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
Etirements : pratique régulière et performance
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Définitions
La force totale produite par le muscle squelettique résulte de la sommation des
forces passives et actives.
En passif
La force passive augmente de
manière exponentielle à partir d'une
longueur proche de L0
En actif
La force active (interactions protéines
contractiles
actine-myosine)
est
maximale à une longueur proche de
la longueur de repos du muscle.
Elle décroît au fur et à mesure que le
muscle est allongé ou raccourci
(relation force-longueur parabolique).
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Définitions
Longueur initiale (Li) : longueur à partir de laquelle l'étirement passif offre
une résistance
Longueur de repos (L0): longueur du muscle passif soumis à aucune force
externe
Longueur maximale (Lmax): longueur du muscle pour laquelle la résistance
passive est maximale
Ö
paramètre utilisé pour définir la souplesse (flexibility)
Ö Chez l'homme, Lmax correspond à l'amplitude articulaire passive
maximale, lorsque celle-ci n'est pas restreinte par une limitation osseuse
Extensibilité passive : longueur sur laquelle le muscle peut-être étiré en offrant
une résistance passive (Lmax - Li).
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Définitions
Extensibilité
RPmax
Li
L0
Lmax
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Définitions
Raideur passive : Rapport entre la variation de force (résistance) passive (ΔF, en
N) et la variation de longueur (ΔL, en m)
Ö
NB : Inverse = Compliance : ΔL/ΔF, en m/N
Ö
Chez l'homme, la raideur angulaire passive est mesurée par le rapport
entre le couple passif (ΔC, en Nm) et la variation d'angle articulaire (Δθ,
en rad)
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Définitions
Extensibilité
RPmax
Raideur
passive
Li
L0
Lmax
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Définitions
Raideur passive : Rapport entre la variation de force (résistance) passive (ΔF, en
N) et la variation de longueur (ΔL, en m)
Ö
NB : Inverse = Compliance : ΔL/ΔF, en m/N
Ö
Chez l'homme, la raideur angulaire passive est mesurée par le rapport
entre le couple passif (ΔC, en Nm) et la variation d'angle articulaire (Δθ,
en rad)
Relaxation viscoelastique : %age de Ô de la résistance passive durant la phase
statique (ou de maintien) de l'étirement.
Ö
mesurée immédiatement à la fin de la phase dynamique
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Définitions
Diminution du
pic de résistance
Δ couple résistant
90-100°
A
Δ couple
résistant 0-10°
Δ Angle 90100°
B
Δ Angle 010°
Temps
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Structures et mécanismes contribuant aux propriétés passives du muscle
L'unité musculo-tendineuse
mouvements volontaires
est
l'unité
fonctionnelle
responsable
des
Shorten 1987
En passif, la relation force-longueur de l'unité musculo-tendineuse est
principalement caractérisée par le muscle :
Ö
les caractéristiques d'extensibilité du tendon sont minimales
comparées à celles du muscle.
Ö
de par sa position "en série", la raideur du tendon est
davantage impliquée dans le mouvement lorsque le muscle est activé
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Structures et mécanismes contribuant aux propriétés passives du muscle
1 - Tension de repos filamentaire
En passif, une certaine proportion de liens entre les molécules d'actine et de
myosine persistent … même à l'état de repos
Ö
explique une partie de la résistance musculaire passive
Ö
interviennent davantage au début de l'étirement
Ö
dépendent des contractions antérieures et de la position du
muscle préalablement à l'étirement
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Structures et mécanismes contribuant aux propriétés passives du muscle
2 – Eléments du cytosquelette
Les filaments non-contractiles
du sarcomère : principaux
responsable de la résistance
passive
Ö
protéine titine
Structure : composée de 2 parties : 1 partie extensible, une partie plus rigide
Fonction : ramener le sarcomère dans sa position de référence après un
étirement
Implication : très impliquée dans la résistance passive, spécialement lors des
étirements de grande amplitude
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Structures et mécanismes contribuant aux propriétés passives du muscle
2 – Eléments du cytosquelette
Les filaments non-contractiles
du sarcomère : principaux
responsable de la résistance
passive
Ö
protéine desmine
fonction : interconnecter les stries Z entre elles (NB elles forment la sous-unité
la plus importante des stries Z)
Implication : si la desmine est également étirée lors de l'allongement des
sarcomères, son architecture est transversale : son implication dans la
résistance passive est supposée moindre que celle de la titine
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Structures et mécanismes contribuant aux propriétés passives du muscle
3 – Tissu conjonctif
Endomysium :
Ö
Entoure la fibre musculaire et
s'attache au sarcolemme
Ö
Connecté au perimysium
Perimysium :
Ö
Entoure les faisceaux de fibres
musculaires
Ö
Connecté à l'epimysium
Epimysium :
Ö
Entoure le muscle
1 – Bases anatomique, physiologique et biomécanique
Structures et mécanismes contribuant aux propriétés passives du muscle
3 – Tissu conjonctif
Endomysium :
Ö
Entoure la fibre musculaire et
s'attache au sarcolemme
Ö
Connecté au perimysium
Perimysium :
Ö
Entoure les faisceaux de fibres
musculaires
Ö
Connecté à l'epimysium
Epimysium :
Ö
Entoure le muscle
9 Les 3 composants
(principalement composés de
fibre de collagène) participent à
la résistance passive (RP)
9 C'est le perimysium
contribue majoritairement à la
RP extracellulaire
9 La réorganisation puis
l'étirement des fibres de
collagène impliqués dans
l'aspect curvilinéaire de l'Ò RP
2 – Types d'étirements
3 types d'étirements
9 Etirements statiques passifs : mise en tension d'un groupe musculaire à
partir d'une posture donnée avec ou sans l'aide d'une tierce personne
9 Etirements statiques actifs (PNF: Proprioceptive neuromuscular facilitation)
mise en tension d'un groupe musculaire
Ö
précédée (agonistes; contraction – relâchement - étirement)
ou
Ö
associée (contraction des antagonistes)
à une contraction musculaire
9 Etirements dynamiques : étirement du groupe musculaire est réalisé à la fin
d'un mouvement rapide
3 – Etirements et performances sportives
Introduction
9 Relation entre étirements et performance présentée sur la base unique
d'articles scientifiques parus dans des revues internationales indexées
Ö
1 voire 2 expertises
9 De par la nature même de la méthodologie scientifique
(standardisation des tests, reproductibilité, validité…) il est quasiment
impossible d'établir une relation directe E – P
Ö
relation indirecte étirements – tests reflétant performance
Pour revue
Ö voir Shrier (2004)
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur
Ö le couple maximal isométrique
Ö le couple maximal isocinétique
Ö la hauteur maximale de sauts
9 Aucune étude ne suggère que les étirements sont bénéfiques pour ces
aspects de la performance
9 1 étude présente des conclusions équivoques
9 20 études montrent qu'une séance d'étirements avant l'exercice diminue la
performance
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur de couple maximal isométrique
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur de couple maximal isométrique
9 Fowles et al. (JAP 2000)
Etirement passif des fléchisseurs plantaires (13 étirements de 135s pdt 33mn)
Ò Régulière de l'angle maximal de
dorsiflexion (de 31 à 37°)
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur de couple maximal isométrique
9 Fowles et al. (JAP 2000)
Comparé au pré test : le CMV diminue
Ö de 28% immédiatement après
Ö à 9% après 1 heure
Jusqu'à 15 min: La chute de force est due à
Ö la détérioration de l'activation (facteurs nerveux)
(feedback OTG, mécanorec.III, noci IV)
Ö aux éléments contractiles (facteurs musculaires)
Après 15 min: La chute de force est due à
Ö aux éléments contractiles (facteurs musculaires)
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur de couple maximal isocinétique
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur de couple maximal isocinétique
9 Nelson et al. (2001)
Etirements
Etirements quadriceps pendant 15 mn
Ö non assisté
Ö assisté debout
Ö assisté allongé
Maintien :
Repos :
30s
20s
Couple max isocinétique
Extension du genou
(Cybex NORM)
Rad/s
1,05
1,57
2,62
3,67
4,71
Deg/s
60
90
150
210
270
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur de couple maximal isocinétique
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur de couple maximal isocinétique
9 Nelson et al. (2001)
Résultats
Le Couple maximal post étirements
Rad/s Deg/s
1,05 60 Ô (7.2%)
1,57 90 Ô (4.5%)
2,62 150
3,67 210
Î
4,71 270
Conclusion
L'effet négatif des étirements sur le
couple max isocinétique semble limité
aux mouvements accomplis à des
vitesses relativement faibles
Ö Aux vitesses faibles : couple
max est produit lorsque le muscle
est davantage étiré
Ö spécificité à la vitesse reliée à la
spécificité à l'angle articulaire
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur la hauteur de saut
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur la hauteur de saut
Les résultats sont homogènes :
Ö quel que soit le type d'étirements (passifs ou actifs, statiques ou
dynamiques)
Ö quel que soit le type de sauts (avec ou sans contre-mouvement)
Ö quel que soit le type d'articulation étirée (hanche, genou ou
cheville)
Les étirements pré-exercice
détériorent la performance en sauts
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur la hauteur de saut
Les phénomènes physiologiques et/ou biomécaniques sous-jacents sont
toutefois à définir :
Ô de la raideur active peu probable
Ö pas de lien entre raideur passive et tendon (kubo et al. 2001)
(tendon très impliqué dans raideur active)
De plus
Ö Raideur active et souplesse : paramètres
indépendants l'un de l'autre (Hunter et Spriggs,
2000)
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur la hauteur de saut
Ô de l'activité musculaire peu probable (Cornwell et al., 2002)
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒ Effets immédiats sur la performance en course à pied
Sur les 5 études,
Ö 1 analyse l'économie de course (EC=CE/V; ml/kg/m)
Ö 4 analysent la vitesse de course (Vmax; en m/s)
9 Economie de course
Ö EC Ò après une phase d'étirement (Ò de
l'amplitude articulaire)
Résultats à confirmer….
9 Vitesse de course
Pour 2 études : résultats équivoques (De Vries 1968; Pyke 1963)
Ö peu de sujets ou résultats non significatifs
Pour 2 études : résultats contradictoires
Ö effets ++ pour étirements de 30s répétés 1 fois (Little et al. 2006)
Ö effets - - pour étirements de 30s répétés 2 fois (Nelson et al. 2004)
3 – Etirements et performances sportives
Etirements pré-exercice et performance
ƒEn résumé
9 Les étirements pré-exercices détériorent la performance en force et en sauts
Ö Causes probables
- dommages causés lors de l'étirement au niveau des sarcomères
- EMG diminuée (afférences inhibitrices)
9 Les étirements pré-exercices et performance lors de la course
Ö Résultats à confirmer
3 – Etirements et performances sportives
Etirements : pratique régulière et performance
ƒ Effets d'une pratique régulière
Ö le couple maximal isométrique
Ö le couple maximal isocinétique
Ö la hauteur maximale de sauts
9 7 études suggèrent que la pratique régulière d'étirements est bénéfique
pour ces aspects de la performance
9 Aucune étude ne montre qu'elle détériore la performance
9 3 études conduisent à des résultats inchangés
3 – Etirements et performances sportives
Etirements : pratique régulière et performance
Couple maximal isométrique ou 1RM
3 – Etirements et performances sportives
Etirements : pratique régulière et performance
Couple maximal isocinétique
3 – Etirements et performances sportives
Etirements : pratique régulière et performance
9 L'augmentation de l'amplitude articulaire observée immédiatement après
les étirements est également présente à plus long terme
9Ex : Handel et al., 1997
Entraînement de 8 semaines
10mn de contraction (10s)relâchement (1-2 s) –
Étirement (10-15s)
3 fois par semaines
Fléchisseurs et extenseurs du
genou
Evaluation pré-entraînement, 4
sem, 8sem (post)
Augmentation de la souplesse :
3 – Etirements et performances sportives
Etirements : pratique régulière et performance
9 L'augmentation de la force maximale (à la différence des effets immédiats)
est présente à moyen terme
… contribution de la composante active des étirements PNF
… contribution de l'hypertrophie due à l'étirement ???
9 Handel, 1997
Changements de couple
3 – Etirements et performances sportives
Etirements : pratique régulière et performance
Conclusion
9 Les étirements détériorent généralement la performance lorsqu'ils sont
appliqués avant la séance
9 Les étirements réguliers sont bénéfiques pour la performance
Téléchargement