le magazine du tremblement essentiel

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Mathieu Anheim © Aptes
N°18 - 2ème semestre 2013
Emmanuelle Apartis-Bourdieu © Aptes
LE MAGAZINE
DU TREMBLEMENT ESSENTIEL
page 11
Gilbert Poujades-Querbes
Assemblée générale
Le point de vue
de la personne malade
page 9
La génétique du tremblement essentiel
page 3
Aptes, le guide du tremblement essentiel
P4 :
faire
Comment se
dépister ?
Aptes 100 rue Boileau 69006 Lyon
page 2
LE MAGAZINE
DU TREMBLEMENT ESSENTIEL
Éditorial
Actualité
Informer encore et toujours
S
ouffrir de tremblement essentiel,
c’est trop souvent une longue
errance diagnostique au terme de laquelle
il reste bien des interrogations. Face à
cette maladie fréquente et pourtant mal
connue, Aptes vient d’éditer Aptes, le
guide du tremblement essentiel. Celui-ci
réunit toutes les informations utiles
concernant la maladie et le parcours
de soins afin d’aider les 300 000 familles
concernées en France.
Aptes, le guide du tremblement
essentiel apporte des réponses aux
questionnements les plus fréquents sur
la maladie et sur le parcours de soins.
Quelles sont les caractéristiques du
tremblement essentiel, ses causes, son
évolution ? Quels sont les traitements
possibles ? Comment se déroule la
consultation en neurologie et quels espoirs
apporte la recherche scientifique ?
Comment gérer le handicap moteur et
le regard sur cette différence ?
Avec son conseil scientifique,
présidé par les professeurs Emmanuelle
Apartis-Bourdieu (Paris) et Emmanuel
Broussolle (Lyon), Aptes souhaite que
ce guide puisse aider les professionnels
de santé et surtout les personnes
concernées à mieux comprendre cette
maladie, les situations de handicap moteur
mais aussi les syndromes secondaires
liés au handicap social. Il pourra aussi
les aider à mieux vivre leur parcours de
soins. Et ainsi, de mieux vivre au quotidien,
tout simplement.
Aptes a diffusé Aptes, le guide du
tremblement essentiel à 3 300 neurologues
et 2 000 familles concernées grâce au
soutien déterminant de la fondation
Julienne Dumeste et de la fondation
Adréa. Le soutien du groupe Ircem,
du groupe Lourmel et de la Fondation
Groupama pour la santé ont aussi permis
de réaliser cette importante opération.
Aptes, le guide du tremblement essentiel
est maintenant disponible à l’achat sur
Aptes.org tout comme Aptes, le guide
2
pratique du quotidien. Cette opération a
fait l’objet d’un communiqué de presse
diffusé par l’agence de communication
de Aptes mais aussi par les délégués
régionaux de Aptes et des adhérents se
sont aussi emparés de ce communiqué
de presse pour informer la presse
régionale de leur région ! Bravo !
Aptes, le guide du tremblement
essentiel a ainsi été présenté récemment
par l’Est Républicain, Ouest-France, Le
Courrier picard, La Voix du Nord etc.
Je remercie ici notamment Océane
Bégard, Claudie Merrien, Michel Socié,
Sandrine Sueur et bien sûr Michèle
Disdet dont le travail inlassable porte
ses fruits mais aussi tous les bénévoles
de Aptes qui permettent à l’association
de remplir toutes ses missions.
Vous retrouvez toutes ces informations
sur Aptes.org. Chaque semaine sont
publiées plusieurs actualités ! Ces
actualités sont aussi partagées sur la
page Facebook® de Aptes, facebook.com/
pageAptes et au sein du groupe fermé
Tremblement essentiel sur Facebook ®,
facebook.com/groups/tremblement
essentiel/ et sur le fil Twitter ® de Aptes,
twitter.com/assoAptes
Vous trouverez dans ce numéro 18
de Aptes, le magazine du tremblement
essentiel un dossier sur la génétique
du tremblement essentiel avec le
professeur Mathieu Anheim (Strasbourg)
et le docteur Giovanni Stevanin (Paris)
et le numéro 19 de Aptes, le magazine
du tremblement essentiel vous
parviendra dans quelques semaines
avec un dossier spécial sur le symposium
européen sur le tremblement essentiel
organisé par le Club des mouvements
anormaux avec Aptes ; deux chercheurs
en neurosciences en collaboration
avec l’association de l’Inserm,
ScienSAs’, Marie-Hélène Bassant
et Nicole Sarda se sont mobilisées
pour en rédiger les actes.
Fabrice Barcq, président de Aptes
Vous tremblez ? Vous êtes
concerné(e) par le tremblement essentiel ?
Vous venez d’être diagnostiqué(e) ?
Vous vivez avec le tremblement essentiel
depuis des années ? Vous vous posez
mille et une questions. Depuis dix ans,
Aptes s’engage pour vous orienter dans
le système de soins, vous informer, vous
aider dans votre parcours de soins, vous
accompagner dans la compensation des
situations de handicap. Les bénévoles
de Aptes info service 0 970 407 536
vous écoutent et répertorient depuis
des années vos questions récurrentes,
vos préoccupations, vos inquiétudes.
Les délégués régionaux de Aptes et les
modérateurs de communautés sur le
web organisent des partages d’expériences
des personnes malades et en situation
de handicap.
En collaboration avec le conseil
scientifique de Aptes présidé par les
professeurs Emmanuelle Apartis-Bourdieu
et Emmanuel Broussolle, nous avons
élaboré Aptes, le guide du tremblement
essentiel afin de vous apporter des
réponses aux questions que vous
nous posez régulièrement.
en savoir plus sur Aptes.org
Accueil | Les guides
Aptes le magazine du tremblement essentiel
La génétique du tremblement essentiel
professeur Mathieu Anheim (Strasbourg)
docteur Giovanni Stevanin (Paris)
Introduction
Le professeur Mathieu Anheim
(Strasbourg) et le docteur Giovanni
Stevanin (Paris) ont participé à l’assemblée
générale de Aptes en 2013. Le professeur
Mathieu Anheim a présenté les résultats
de l’étude scientifique Identification des
bases moléculaires impliquées dans le
tremblement essentiel familial par des
études de liaison génétique et par l’analyse des gènes candidats qu’il a menée
au service de neurogénétique de l’hôpital
de la Pitié Salpêtrière (unité Inserm
UMRS 975) et le docteur Giovanni Stevanin a
présenté le projet Tremblement essentiel
familial : identification de mutations
causales dans de nouveaux gènes par
stratégie de séquençage haut débit
à l’Institut du cerveau et de la moelle
épinière au sein de l’hôpital de la Pitié
Salpêtrière. Ces deux projets ont
été financés grâce à vos dons pour
14 000 € pour le projet du professeur
Mathieu Anheim et 19 000 € pour le
projet du docteur Giovanni Stevanin.
Actualité scientifique
Le professeur Mathieu Anheim a
présenté une courte revue de la littérature
scientifique récente.
1. Haubenberger et al., Neurology,
2013
Cette étude évalue l’efficacité de
l’acide octanoïque dans le tremblement
essentiel. Le tremblement essentiel
handicape les personnes malades
dans leurs activités de la vie quotidienne
dans 75 % des cas. Il existe un certain
nombre de médicaments disponibles
mais leur efficacité est souvent insuffisante
et provoque des effets secondaires
(somnolence, irritabilité, fatigue etc.).
Environ 75 % des personnes malades
rapportent une efficacité non négligeable,
parfois marquée, à l’alcool. L’équipe
scientifique explique que l’acide octanoïque
est le métabolite actif de l’octanol, un
produit aussi efficace que l’alcool dans
le traitement du tremblement essentiel,
mais a priori dépourvu de tous les effets
indésirables d’une exposition chronique
ou exagérée à l’alcool. L’octanol est
dégradé et se transforme en acide
octanoïque dans le corps, cet acide
octanoïque serait efficace dans le
traitement du tremblement essentiel.
L’étude a porté sur des personnes
âgées de plus de 21 ans, ayant un
tremblement essentiel avec une
réponse documentée à l’alcool. Il s’agit
d’une étude en double aveugle (ni le
médecin, ni le patient lui-même ne
savent si ce dernier prend de l’acide
octanoïque ou un placebo) avec une
évaluation versus placebo en crossover :
le premier matin, le patient prend soit
le placebo soit l’acide octanoïque, l’évolution du tremblement est mesurée ; le
lendemain, il prend le placebo s’il avait
pris l’acide octanoïque et vice versa.
Tous les patients sont donc exposés,
soit le premier jour, soit le deuxième
jour, à l’acide octanoïque. Les résultats
sont évalués de différentes manières :
intensité du tremblement mains tendues,
reproduction de la spirale. L’efficacité
est évaluée au cours du temps, au bout
de 20 minutes, 40 minutes, 80 minutes,
180 minutes, 300 minutes. Le tremblement
est moins important avec la prise
d’acide octanoïque. Sur le plan statistique,
la différence est la plus importante au
bout de 300 minutes après la prise. Il y
a donc une preuve d’efficacité.
Hauhenberger et al., Neurology, 2013
Cette étude nécessite d’être confirmée
à plus grande échelle. Il y a plusieurs
questions : quelles seraient la tolérance et
l’efficacité d’une exposition chronique,
Mathieu Anheim (Strasbourg)
en cas de prises quotidiennes multiples,
ou sur une longue période de temps
(effets sur le foie, le cœur, les nerfs
périphériques, risques d’effets indésirables comme l’alcool…) ? L’étude
n’a pas permis également d’évaluer la
répercussion de l’acide octanoïque sur
les actes de la vie quotidienne.
2. Zesiewicz et al., Neurology, 2011
Ce travail scientifique a permis de
revoir de façon systématique le niveau
de preuve de tous les traitements prescrits
aux personnes atteintes de tremblement
essentiel.
Efficacité démontrée avec un niveau
de preuve de type A
- les bêtabloquants de type propranolol ou
Avlocardyl® à des posologies variables
(posologies maximales entre 240 et
320 mg) ; le dosage fréquent est de
deux fois un demi-comprimé de 40 mg
par jour. Contre-indications : asthme,
troubles de la conduction, syndrome de
Raynaud. Effets secondaires : chute de
tension, cauchemars, fatigue, baisse
de la fréquence cardiaque…
- la primidone ou Mysoline®, antiépileptique
particulièrement efficace (doses notées
dans cette étude de 50 à 500 mg). Une
bonne efficacité (40 à 50 %) mais des
effets secondaires et indésirables (sédation,
somnolence). Sa commercialisation
seulement à 250 mg pose un problème
pour le fractionnement notamment en
début de traitement. Il est possible de
demander au pharmacien une préparation
magistrale pour obtenir des doses de
10 mg notamment pour la mise en place
du traitement de manière progressive.
3
Efficacité probable avec un niveau
de preuve de type B
- le topiramate ou Epitomax® : ce médicament antiépileptique est intéressant, il
est prescrit à des posologies variables.
Effets indésirables : picotements des
mains, perte de poids, irritabilité...
- la gabapentine ou Neurontin®
- l’alprazolam ou Xanax® : cet anxiolytique agit rapidement et nombre de
personnes malades en prennent à la
demande (notamment pour affronter
des situations de stress susceptibles
d’augmenter leur tremblement).
- l’aténolol et le sotalol : ces deux bêtabloquants ont le même mécanisme que
le propranolol.
Efficacité probable avec un niveau
de preuve de type C
Aptes le magazine du tremblement essentiel
personne malade reste éveillée pendant
l’opération, l’appareil de stimulation
génère des sonications croissantes, des
stimulations par ultrasons qui augmentent
la chaleur et créent une lésion dans le
thalamus. La diminution du tremblement
est immédiatement mesurable. L’opération
dure 5 à 6 heures.
Quatre personnes ont été traitées.
Elles avaient entre 58 et 77 ans, avec
une maladie qui évoluait en moyenne
depuis presque 20 ans. Elles ont reçu
entre 12 et 29 sonications (nombre de
stimulations nécessaires pour générer
une lésion). La température mesurée
par un thermomètre IRM a atteint 63°C.
L’article montre un exemple de résultat
avant-après.
- les injections de toxine botulique,
- la stimulation à haute fréquence du
noyau VIM du thalamus : elle est très
efficace mais son évaluation reste
insuffisante.
- le clonazepam ou Rivotril® : sa prescription
est devenue plus difficile.
Le lévétiracétam est évalué comme
inefficace et les données restent insuffisantes pour la prégabaline, le zonisamide
et la clozapine. La thalamotomie par
GammaKnife® ne peut être évaluée en
raison de son caractère insuffisamment
diffusé.
3. Lipsman et al., Lancet Neurol, 2013
Cette étude intitulée MR-guided
focused ultrasound thalamotomy for
essential tremor : a proof-of-concept
study est une étude de preuve de
concept, elle consiste à essayer de
faire la preuve de l’intérêt potentiel d’un
nouveau concept thérapeutique.
4
Lipsman et al., Lancet Neurol, 2013
Ces tests cliniques montrent que
l’efficacité de la thalamothomie dans
cette étude est bonne, le score de
sévérité du tremblement diminue de
89 % à un mois en moyenne chez les
quatre patients avec un effet qui reste
soutenu à trois mois (81 %).
Il s’agit d’une technique qui vise les
personnes atteintes d’un tremblement
essentiel traitées par thalamotomie en
utilisant des ultrasons de façon focale
sur le thalamus. Les auteurs rappellent
les techniques existantes, la stimulation
cérébrale profonde, la thalamotomie
par radiofréquence et la radiochirurgie
par GammaKnife® dont l’efficacité
semble un peu moindre que les deux
techniques précédentes et dont l’effet
retardé gêne l’évaluation peropératoire.
Lipsman et al., Lancet Neurol, 2013
Cette nouvelle technique par ultrasons
est utilisée pour traiter les métastases
osseuses, les fibromes utérins ou les
tumeurs cérébrales. Elle est non invasive, la
Sur une IRM en coupe, le thalamus
apparaît avec une petite tache blanche
le jour de l’intervention puis un œdème
à 7 jours qui diminue par la suite.
Cette technique peut être intéressante avec des effets satisfaisants sans
risque opératoire, le guidage par IRM
permet d’ajuster le site de stimulation
en peropératoire et d’adapter les
sonications. Il s’agit d’une technique
novatrice, il faut attendre de voir quelle
serait l’efficacité sur un plus grand
nombre de personnes avec un plus
grand recul pour connaître les effets
secondaires indésirables éventuels,
mesurer la durée de l’efficacité et améliorer
la procédure en limitant notamment au
maximum l’augmentation de température.
La génétique du tremblement essentiel
Concernant le tremblement essentiel,
le professeur Mathieu Anheim a rappelé
que le tremblement essentiel est un
tremblement d’action ou de posture :
prendre ou tenir un verre, récupérer
de la monnaie, signer un chèque, etc.,
tous les gestes de la vie quotidienne
deviennent difficiles voire impossibles
avec le tremblement essentiel. Le
tremblement touche principalement les
membres supérieurs, le cou, parfois le
tronc ou les jambes. Il est visible, il est
persistant tout au long de la journée, il
peut augmenter quand la personne est
émue, nerveuse, fatiguée. Il peut toucher
isolément le chef ou la voix. Il existe
en consultation de neurologie aussi
des critères secondaires à la maladie,
une histoire familiale, une durée des
symptômes supérieure à trois ans, une
évolution lente.
Le tremblement essentiel est une
maladie fréquente qui touche 3 à 6 %
de la population. Il touche aussi bien les
femmes que les hommes. En France,
il y aurait 300 000 personnes concernées
par le tremblement essentiel. Certains
facteurs de risque sont identifiés :
- tout d’abord l’âge : plus la personne
vieillit et plus elle risque de développer
un tremblement essentiel,
- ensuite des caractéristiques d’origine
ethnique : les Caucasiens développent
plus souvent le tremblement essentiel
que les Africains par exemple,
- enfin l’histoire familiale du tremblement
essentiel, c’est-à-dire la transmission
familiale : s’il existe une histoire familiale
de tremblement essentiel, il y a une
augmentation du risque de développer
un tremblement essentiel. Dans 50 à
70 % des cas de tremblement essentiel,
on retrouve à l’interrogatoire une histoire
familiale, le tremblement est alors qualifié
de « tremblement essentiel familial ».
Comment se transmet le plus souvent
le tremblement essentiel dans la famille
Aptes le magazine du tremblement essentiel
quand il y a un caractère familial de
la maladie ? Il semble se transmettre
habituellement sur un mode autosomique
dominant, c’est-à-dire avec une transmission
verticale d’une génération à l’autre. Il
suffit d’être porteur d’une seule mutation
pour pouvoir développer la maladie. Ce
mode de transmission se caractérise
aussi par une atteinte des individus des
deux sexes, les hommes comme les
femmes. Enfin le risque d’un individu
porteur de la mutation responsable de
la maladie, en l’occurrence du tremblement
essentiel, de transmettre la mutation à son
enfant, est de a priori 50 % pour chaque
enfant. Il s’agit du risque de transmettre
la mutation, cela ne signifie pas nécessairement que l’enfant développera la
maladie. L’existence d’une histoire familiale
de tremblement essentiel dans la
famille de l’individu atteint est un critère
pour le diagnostic.
Ici, le papa est porteur de la mutation
(en rouge) et il a développé le tremblement
essentiel ; la maman n’est pas porteuse et
elle n’est pas malade. Tous les individus
ont 46 chromosomes qui s’assemblent
par paires. Pour chaque paire, l’enfant
hérite d’un chromosome du papa et d’un
autre de la maman. Le papa donne, au
hasard, un chromosome bleu à l’aîné,
l’enfant n’est pas porteur et il n’est pas
malade ; le papa donne, au hasard, un
chromosome rouge au cadet, l’enfant
est porteur et il développe le tremblement
essentiel.
Quand le neurogénéticien dresse
un arbre généalogique d’une famille
avec une maladie qui se transmet sur
le mode autosomique dominant, il
constate la transmission verticale des
grands-parents aux parents, et des
parents aux enfants. L’étude génétique
vise à identifier une mutation dans un
gène, à caractériser ce nouveau gène
responsable de la maladie. Cette découverte
permet alors d’identifier les personnes
atteintes par cette pathologie, de caractériser l’évolution de la maladie et de
tester des traitements spécifiques.
Le génome est l’ensemble des informations génétiques de l’individu, c’est
un livre. Cette information est contenue
dans les 23 paires de chromosomes,
ce sont autant de chapitres du livre.
Chaque chromosome est composé
d’un long filament d’ADN sur lequel se
trouvent les gènes, ce sont les phrases
de chaque chapitre.
Une mutation, c’est une anomalie,
une faute de frappe, une aberration
dans une des phrases de ce livre, qui
va être à l’origine de la perturbation
du sens de la phrase avec des conséquences dans sa compréhension. Par
exemple, dans la phrase « l’enfant
mange le chocolat », si le m se transforme
en r à l’occasion d’une faute de frappe,
le sens change complètement, cela
donne « l’enfant range le chocolat ».
Mais si le m se transforme en l, « l’enfant
lange le chocolat », la phrase n’a plus
aucun sens. Le travail du neurogénéticien
consiste à repérer ces fautes de frappe,
ces anomalies.
Ainsi l’objet de l’étude est d’essayer
de trouver des mutations chez les
personnes atteintes de tremblement
essentiel. Cependant, alors que le
tremblement essentiel est une maladie
fréquente, alors que le tremblement essentiel
est une maladie génétique, alors que
50 à 70 % des personnes malades ont
des parents qui tremblent, pour autant
le gène responsable du tremblement
essentiel n’est toujours pas identifié.
Quelques études scientifiques ont fait
l’objet de publications sans qu’aucun
gène n’ait été formellement identifié.
Récemment, une étude scientifique
a identifié le gène LINGO1 comme un
variant associé au tremblement essentiel.
Qu’est-ce qu’une variation ? Quand on
écrit dans une phrase le mot « clé », on
peut l’écrire « clé » ou « clef », c’est la
même chose, le sens ne change pas,
ce n’est pas une faute de frappe mais
ce n’est pas tout à fait la même chose.
Quand il y a une variation dans le gène
LINGO1, il y a un risque d’avoir un
tremblement essentiel mais c’est un
risque extrêmement faible, on considère
qu’on multiplie ce risque par 1,55. Ce
n’est donc pas un gène qui est responsable
de la maladie mais c’est un gène qui de
façon discrète peut accroître le risque
d’être malade.
L’étude scientifique de Mathieu
Anheim
L’étude scientifique Identification
des bases moléculaires impliquées
dans le tremblement essentiel familial
par des études de liaison génétique et
par l’analyse des gènes candidats visait
à identifier les causes génétiques du
tremblement essentiel familial en recrutant
de grandes familles de tremblement
essentiel. Il s’agissait aussi de décrire
les différents phénotypes de tremblement
essentiel et identifier les gènes associés à
ces différents phénotypes. Il y a en effet
certainement plusieurs tremblements
essentiels. Certaines formes débutent
dans l’enfance, d’autres à 20 ans,
d’autres à 55 ans. Certaines formes
répondent à l’alcool, d’autres pas.
Certaines formes évoluent lentement,
d’autres moins lentement. Certaines
formes répondent bien aux traitements,
d’autres pas.
Le projet visait aussi à étudier les
liaisons génétiques et à analyser des
gènes candidats, c’est-à-dire des
gènes rapportés dans la littérature
scientifique dont l’action au sein de la
cellule laisse penser qu’ils pourraient
éventuellement être associés au
tremblement essentiel.
Cette étude a permis d’étoffer la
banque d’ADN avec 91 personnes
atteintes provenant de 39 familles (dont
9 familles dites multiplexes, c’est-à-dire
avec plus de 3 individus atteints). Il y a
notamment deux familles importantes :
- la première dans laquelle 32 individus
ont été prélevés avec 18 atteints sur
quatre générations différentes, c’est
une grande famille bien documentée,
- la deuxième dans laquelle 26 individus
ont été prélevés dont 9 atteints sur
quatre générations.
Les études en génétique du tremblement
essentiel rencontrent plusieurs difficultés.
Tout d’abord, le tremblement essentiel
est certes une maladie à transmission
autosomique dominante mais la pénétrance reste incomplète : on peut être
porteur d’une mutation mais ne jamais
être malade, on est « porteur sain ».
C’est une difficulté supplémentaire pour
le chercheur lorsqu’il travaille sur l’ADN
d’une personne prélevée car il doit être
vigilant, ainsi si une personne n’a pas le
tremblement essentiel mais un de ses
parents et un de ses enfants sont
malades, elle est vraisemblablement
porteuse de la mutation même si elle
n’est pas malade. Il est indispensable pour
5
Aptes le magazine du tremblement essentiel
les chercheurs de prendre en compte la
possibilité que la maladie n’apparaît pas
toujours. Il existe aussi des cas sporadiques, c’est-à-dire qu’il y a un seul cas
dans la famille. Une personne peut être
atteinte du tremblement essentiel sans
que ses parents ne tremblent, ni ses
enfants.
Dans le cas du tremblement essentiel,
il faut aussi pouvoir distinguer un
authentique tremblement essentiel et
un tremblement physiologique exagéré,
une personne peut être atteinte et ses
enfants trembler mais ce tremblement
alors discret est-il un symptôme de la
maladie ou un tremblement dû à la
nervosité, à la fatigue, à la prise de
caféine ou au stress ?
L’un signale clairement une aggravation
et trois une petite phase d’amélioration
avant une nouvelle dégradation.
À partir de ce travail, il est possible
d’imaginer qu’il n’y ait pas un seul gène
mais deux gènes principaux dont l’un
est régulateur. Si la personne est porteuse
des deux mutations, elle développe le
tremblement essentiel, si elle n’est pas
porteuse de la mutation régulatrice, elle
peut développer la maladie mais moins
souvent et peut-être dans une forme
moins importante. Il importe aussi de
considérer l’interaction avec l’environnement.
Si les études démontrent l’implication
combinée de deux gènes, ceci expliquerait
pourquoi tous les membres de la famille
sont atteints dans une génération de
cette famille étudiée car ils sont porteurs
des deux gènes, et à la génération suivante,
ils sont mieux répartis entre sujets
atteints et sujets non atteints. Cette
étude nécessite maintenant un travail
d’identification de mutations causales
dans de nouveaux gènes par stratégie
de séquençage haut débit.
Le projet scientifique de Giovanni
Stevanin
famille 1 dans l’enquête génétique en 1992
Concernant la grande famille sur
laquelle a porté l’étude scientifique, sur
les huit sujets d’une seule génération,
six ont un tremblement léger, un seul
a un tremblement modéré, un seul a
un tremblement marqué. Si le tremblement
essentiel a une pénétrance incomplète,
il faut imaginer a priori que certains
membres de la famille présentent un tremblement physiologique exagéré.
Le tremblement touche les deux
membres supérieurs, il débute précocement en moyenne à l’âge de 14 ans.
La durée moyenne d’évolution est de
46 ans. Trois membres de la famille ont
connu une amélioration à un moment
au cours de leur vie, quatre sujets ont
connu une stabilisation de leur tremblement.
famille 1 dans l’enquête génétique en 2008
Le docteur
Giovanni Stevanin
est chercheur
Inserm / EPHE
à l’Institut du
cerveau et de la
moelle épinière,
il travaille dans
la recherche
fondamentale Giovanni Stevanin (Paris)
et spécialisé en
génétique, il s’intéresse à plusieurs
maladies neurodégénératives notamment
les ataxies cérébelleuses qui se
caractérisent par une dégénérescence
du cervelet chez ces personnes et les
paraplégies plastiques qui se caractérisent
par une atteinte du faisceau corticospinal
(le faisceau de fibres nerveuses
provenant du cortex moteur et apportant
l’information motrice aux muscles).
Avec l’expérience de ces deux groupes
de maladies pour lesquelles plusieurs
gènes responsables ont été identifiés,
le docteur Giovanni Stevanin veut
appliquer cette stratégie d’identification
de gènes au tremblement essentiel.
Finalité du projet
6
Le but de l’étude Tremblement
essentiel familial, identification de
mutations causales dans de nouveaux
gènes par stratégie de séquençage haut
débit vise à accélérer l’identification de
gènes impliqués dans le tremblement
essentiel. Des progrès gigantesques
ont été accomplis ces dernières années
dans la manière d’étudier le patrimoine
génétique des individus en utilisant
les technologies de séquençage de
l’exome. Lorsque l’on recherche la
cause d’une maladie héréditaire familiale,
on recherche une anomalie dans le
code génétique et plus particulièrement
dans l’exome (partie du code génétique
dans les gènes responsable de la
synthèse des protéines). Ce code
génétique est inscrit dans la molécule
d’ADN qui, compactée, forme ce que
l’on appelle les chromosomes. Chaque
individu a 23 paires de chromosomes
dans ses cellules. L’anomalie dans ce
code génétique est appelée une mutation,
ce peut être une disparition d’une
molécule (également appelée base ou
nucléotide) qui forme ce code génétique,
l’insertion anormale d’une molécule
supplémentaire ou un changement
d’une molécule par une autre : au lieu
de la base G, on peut trouver une autre
molécule, comme un T par exemple et
celà change le sens du code. Chaque
unité de ce code s’appelle un gène et
chaque gène va coder pour une ou plusieurs
protéines. Si une anomalie apparaît
dans ce code, soit une protéine va être
anormale parce qu’un de ses éléments
est modifié et elle ne pourra plus remplir
sa fonction cellulaire, soit cette protéine
va être absente et elle ne pourra plus
être fabriquée. La molécule d’ADN est
constituée de 3 milliards de molécules
successives qui forment les chromosomes
et il faut trouver chez chaque personne
malade la petite anomalie sur ces 3 milliards
de molécules.
Les étapes du projet
La recherche d’une anomalie génétique
nécessite de constituer une cohorte de
personnes malades avec une caractérisation clinique fine et précise. Des
prélèvements de sang auprès des individus
atteints de la maladie et auprès d’individus
sains vont permettre au généticien de
comparer le patrimoine génétique des
individus atteints et des individus sains
Aptes le magazine du tremblement essentiel
pour identifier les différences. Il est
important que le maximum de personnes
participent dans une famille et notamment
les individus sains.
A partir de ces prélèvements, l’ADN
est extrait et le généticien va tout
d’abord analyser finement les gènes
connus dans le tremblement essentiel,
notamment les gènes DRD3 ou LINGO1
à la recherche d’une anomalie. En
l’absence de mutations, il est alors possible
de rechercher l’implication d’un nouveau
gène en cause et l’équipe va s’intéresser
aux familles les plus informatives, celles
qui contiennent le plus de personnes
malades pour comparer le patrimoine
génétique de nombreux individus
atteints à celui de nombreux individus
sains. Rien n’empêche que les résultats
puissent être appliqués également aux
petites familles et aux formes sporadiques,
c’est-à-dire aux formes où il n’y a pas
d’histoire familiale mais dans un second
temps pour des raisons d’efficacité et
de faisabilité. L’identification de nouveaux
gènes s’opère en deux phases, la
première consiste à localiser l’anomalie
sur les chromosomes. Une fois que les
régions sont localisées, il est possible
de passer à l’identification du gène.
C’est pour cette seconde étape qui
consiste à décortiquer le code génétique
que des progrès considérables ont été
accomplis aujourd’hui ; alors qu’il fallait
plusieurs mois pour séquencer le code
génétique d’un individu, il faut maintenant
seulement quelques jours.
Identifier le gène et la mutation va
permettre de pouvoir caractériser la
maladie et de proposer un diagnostic
génétique de la maladie. Cela permet
aussi de réaliser des modèles in vitro
dans des cultures de cellules et in vivo
de modéliser la maladie chez la souris
ou chez le poisson-zèbre. Il est alors
aussi possible de définir des cibles
thérapeutiques plus intéressantes que
les médicaments actuels.
Pour la première étape qui consiste
à cartographier l’anomalie sur un
chromosome, on part du postulat que
le tremblement essentiel a un mode de
transmission autosomique dominant.
Cela signifie qu’une seule mutation
suffit, lorsqu’elle est transmise, pour
transmettre la maladie. Ici, la mère est
atteinte et deux de ses enfants ont reçu
le chromosome portant l’anomalie et
sont également atteints par la maladie.
En revanche, le chromosome homologue
sain a été transmis à ses deux autres
enfants qui ne vont pas déclarer la
maladie. Le but dans une cartographie
génétique, est d’identifier des régions
chromosomiques qui sont transmises d’un
individu atteint à un autre individu
atteint, elles sont en effet susceptibles
de contenir la mutation. On utilise des
marqueurs génétiques. Ceux-ci jalonnent
l’ensemble des chromosomes. Ce sont
de petits repères utilisés comme une
carte d’identité des chromosomes que
l’on va pouvoir utiliser pour marquer et
identifier chaque chromosome et suivre
la manière dont ils se transmettent de
génération en génération.
La deuxième étape consiste à trouver
la mutation sur le chromosome identifié
comme étant porteur de l’anomalie
génétique. Il y a encore quelques années,
il fallait analyser gène après gène,
déterminer le code génétique d’un
gène après l’autre, un exercice à la fois
long et coûteux. Aujourd’hui, une
nouvelle technologie de l’exome permet
en quelques jours de séquencer tous
les gènes de tous les chromosomes
et de disposer de l’intégralité du code
génétique. L’ADN va être fragmenté et
chaque petit fragment séquencé pour
déterminer la succession des molécules,
le code génétique. Les fragments sont
ensuite rassemblés pour reconstituer
l’ensemble de la séquence. Une analyse bioinformatique de toutes les séquences
générées permet de déterminer le
code complet. Il est alors possible
de trouver une mutation, comme le
montre l’exemple ci-dessous : voici un
ensemble de molécules les unes après
les autres sur une petite région avec
une molécule G, C, T ; à un endroit
donné, il y a une superposition de deux
molécules, le T en rouge et le A en vert,
c’est une anomalie.
Cette stratégie a récemment permis
d’identifier un gène pour le tremblement
essentiel. Il s’agit de travaux réalisés
par une équipe de chercheurs dirigée
par le docteur Guy Rouleau à l’Université
de Montréal. Cette équipe a travaillé
sur une grande famille de tremblement
essentiel et séquencé cinq personnes
en utilisant la nouvelle technologie de
séquençage. Elle a identifié six variants
de séquence du code génétique causant
potentiellement la maladie. Un de ces
variants code pour un codon STOP, ce
qui entraîne le blocage de la synthèse
de la protéine.
Le gène dans lequel se trouvent
ces mutations est connu, il s’agit d’un
gène appelé FUS (Fused in Sarcoma)
qui code pour la protéine FUS. Cette
protéine est impliquée dans la maturation
des ARN. Les ARN sont la copie du
code génétique qui est utile à la fabrication
des protéines. La mutation dans FUS
identifiée dans le plus grande famille
stoppe la fabrication de cette protéine
et peut avoir des conséquences sur
la fabrication d’autres protéines. Ce
gène est impliqué dans une maladie
neurologique, la sclérose latérale
amyotrophique (SLA) ou maladie de
Charcot. Il faut maintenant se demander
pourquoi des mutations dans une protéine
peuvent donner une SLA ou un
tremblement essentiel. Il existe d’autres
Exome Sequencing Identifies FUS Mutations as a Cause of Essential Tremor
Merner, Girard, Catoire et al., Am J Hum Genet. 2012
7
Aptes le magazine du tremblement essentiel
exemples connus de maladies causées
par des mutations dans le même gène,
c’est le cas du gène LMNA qui code
pour les lamines (lamines A et C) :
certaines mutations vont donner des
neuropathies, une atteinte des nerfs
périphériques et d’autres mutations de
ce même gène vont donner la progeria.
Ce n’est pas nouveau, il reste encore à
en comprendre les raisons, ce ne sont
pas les mêmes mutations.
Ces travaux de l’équipe canadienne
n’ont pas été répliqués : aucune mutation
n’a été retrouvée dans la cohorte française
de 80 cas de tremblement essentiel,
ni dans une cohorte allemande de
40 cas, ni dans une cohorte américaine
de 260 cas. Comme il y a un STOP,
la protéine n’est pas synthétisée mais
dans la mesure où chaque individu a
son patrimoine génétique en double, il
y a encore un peu de protéines synthétisées
par le chromosome homologue qui
n’est pas atteint.
Les deux grandes familles
Le projet d’identification de nouveaux
gènes sera réalisé sur deux grandes
familles françaises.
Dans la première famille, trois régions
chromosomiques ont été identifiées
comme identiques chez les individus
atteints, ce qui représente environ
20 millions de paires de bases en commun,
soit bien peu au regard des 3 milliards
de molécules du code génétique. Le
projet vise à se focaliser maintenant
sur ces 20 millions de paires de bases.
Dans la deuxième famille, neuf régions
chromosomiques ont été transmises à
l’identique chez les individus atteints
soit 45 millions de paires de bases.
Le séquençage visera quatre
personnes dans chaque famille, leur
code génétique sera comparé avec
celui d’individus témoins afin d’identifier
les variants communs à ces personnes
malades et absents chez les individus
témoins afin d’identifier les différences
par rapport à la séquence des individus
sains et communes aux personnes
malades, les variants. L’équipe se focalisera sur ces variants dans les régions
chromosomiques identifiées comme
étant susceptibles de contenir la mutation
et l’espoir serait d’identifier un seul
variant puis de répliquer ce résultat sur
l’ensemble de la cohorte française puis
sur la cohorte allemande.
localisation des mutations
famille 1
Il est possible d’illustrer cette
méthode avec un exemple de résultat
montrant la diminution du nombre de
variants par étapes successives avec
une autre maladie. Il s’agit d’une forme
d’ataxie cérébelleuse dans une famille
française : deux individus atteints et un
individu sain ont été séquencés.
famille 2
8
Tout d’abord, il s’agit d’exclure les
gènes connus, DRD3, FUS, LINGO1.
Seront également vérifiées les liaisons
aux loci génétiques ETM1, ETM2 et
ETM3, des régions chromosomiques
dans lesquelles il y a des anomalies
dans le tremblement essentiel. Ensuite,
il s’agit de localiser des mutations.
L’ensemble du code génétique a été
comparé à la séquence de référence et
45.000 variants identifiés. En comparant
les variants absents chez des témoins
(sans ataxie) et les variants présents,
seuls 7.743 variants étaient absents
chez les individus témoins. En utilisant
les bases de données de différentes
équipes de recherche, le résultat est
tombé à 243 variants. En se focalisant
sur les régions chromosomiques identifiées
par cartographie grâce aux marqueurs
génétiques, reçues à l’identique chez
les individus atteints mais pas chez les
individus sains, une seule variation était
commune à tous les individus atteints
dans cette famille.
Dans le tremblement essentiel, la
difficulté réside dans l’identification
claire des individus atteints et
des individus sains. Les données de
séquençage obtenues seront utiles
pour tous les modèles d’analyse car il
est possible que l’équipe ne trouve pas
de résultat immédiat, auquel cas il
faudra aussi songer à d’autres modes
de transmission.
70 000 € pour la
recherche scientifique
sur le tremblement essentiel
en 2013
Grâce aux dons de ses adhérents,
Aptes a financé en 2013 :
- Docteur Dominique Guehl pour
son projet Thalamic LFPs and VIM
DBS in essential tremor : correlation, evolution and therapeutic
perspectives (hôpital Haut-Levêque,
CHU de Bordeaux) : 28 400 €,
- Docteur Giovanni Stevanin pour
son projet Tremblement essentiel
familial : identification de mutations
causales dans de nouveaux gènes
par stratégie de séquençage haut
débit (Institut du cerveau et de la
moelle épinière / Centre de recherche
de l’ICM – Université Pierre et Marie
Curie / hôpital de la Pitié Salpêtrière) :
19 000 €,
- Marianne Vaugoyeau pour son
projet Évaluation de la sphère
motrice chez des patients présentant
un tremblement essentiel sévère
(hôpital de la Timone, CHU de
Marseille) : 14 000 €,
- Professeur Emmanuelle ApartisBourdieu pour une extension de
son projet Thérapeutique expérimentale du tremblement essentiel
par la stimulation transcrânienne
par courant direct (tDCS) du cortex
cérébelleux et du cortex moteur
(Institut du cerveau et de la moelle
épinière / Centre de recherche de
l’ICM – Université Pierre et Marie
Curie / hôpital de la Pitié Salpêtrière) :
10 000 €.
Aptes le magazine du tremblement essentiel
Le point de vue de la personne malade
Gilbert Poujades-Querbes
J’ai aujourd’hui 71 ans, je vis depuis
40 ans à Royan en Charente Maritime
avec mon épouse. Nous avons deux
filles et quatre petits-enfants. Souffrant
de tremblement essentiel à un stade
très avancé, j’ai décidé, il y a huit ans,
de recourir à la neurochirurgie avec la
stimulation cérébrale profonde. C’est à
ce titre que j’apporte le témoignage de
mon expérience.
Je me souviens d’avoir commencé à
trembler vers l’âge de 30 ans. A cette
époque-là, mes tremblements touchaient
uniquement mes mains. Les médecins
consultés disaient que j’étais nerveux,
très nerveux… Ces tremblements ont
augmenté dans les années qui ont
suivi et sont devenus de plus en plus
gênants. Vers l’âge de 48-50 ans, les
symptômes étaient devenus importants,
je tremblais des mains, de la tête et
de la voix. Moi qui chantais dans des
chorales quand j’étais jeune et pour
qui chanter était un réel plaisir, j’en
étais devenu totalement incapable. Je
ne pouvais plus signer un chèque, j’en
étais arrivé à ne plus pouvoir écrire ;
pour manger, j’avais de grosses difficultés
et pour boire, c’était encore pire, j’étais
vraiment très gêné pour tous les gestes
de la vie quotidienne.
Quant à la répercussion sur ma vie
professionnelle, j’exerçais – et j’ai exercé
jusqu’à ma retraite il y a onze ans –
l’activité d’artisan imprimeur. J’étais
donc gêné par mes tremblements mais
comme je déléguais les tâches techniques
à d’autres personnes, je suis parvenu à
me maintenir dans mon activité, j’avais
des difficultés pour établir les devis,
pour écrire. Sur les machines, je n’étais
pas tellement gêné, lorsque vous faîtes
un métier depuis 40 ans, vous acquérez
des automatismes et cela vous aide.
Je me suis alors décidé à cette
époque (j’avais donc 50 ans) à consulter
des neurologues spécialisés. J’ai vu
ainsi à Paris à l’hôpital Sainte-Anne
un professeur qui a diagnostiqué un
tremblement essentiel. Puis je suis allé
consulter au CHU de Poitiers un autre
neurologue qui a été un peu plus long
à se déterminer mais a également
diagnostiqué le tremblement essentiel.
J’ai enfin consulté un professeur au
CHU de Bordeaux et le même diagnostic
de tremblement essentiel a été posé
une nouvelle fois. Ce diagnostic de
tremblement essentiel a été ainsi posé
avec certitude dans différents hôpitaux
par trois neurologues connaissant bien
cette pathologie. Ces médecins m’ont
expliqué le tremblement essentiel. Ils
m’ont expliqué qu’il s’agissait d’une
maladie neurologique et génétique et
une pathologie évolutive. J’ai appris
que le tremblement ne se manifestait
pas au repos mais dans l’action et l’attitude.
En effet, au repos, je ne tremble absolument
pas. Les médecins m’ont demandé si, à
ma connaissance, d’autres personnes
dans ma famille tremblaient et j’ai signalé
que ma mère tremblait mais que ses
tremblements ét aient appar us
tardivement, vers 65 ans et qu’ils étaient
moins prononcés que les miens.
C’est à Poitiers qu’un neurologue
m’a parlé pour la première fois de la
stimulation cérébrale profonde et me
l’a proposée mais sans me dire si je devais
me faire opérer. Nous nous sommes
contentés de parler de cette technique.
Puis lorsque je suis allé à Bordeaux, j’ai
rencontré un neurochirurgien qui m’a
dit : « Vous devriez vous faire opérer
quand vous le souhaiterez ». L’opération
m’a été décrite, pas en détail mais dans
son principe : ce professeur m’a dit
que le stimulation cérébrale profonde
consistait à implanter dans une zone
spécifique du cerveau des électrodes,
reliées par un fil conducteur placé sous
la peau à un stimulateur lui-même
implanté sous la clavicule. Il ne m’a
pas expliqué combien de temps durerait
l’opération, ni l’endroit précis où seraient
implantées les électrodes. Je savais
aussi qu’il y avait un risque d’échec
éventuel et des risques opératoires.
Dans les années qui ont suivi, j’ai
eu des traitements médicamenteux, je
pense avoir expérimenté à peu près
tous ceux qui sont habituellement
prescrits aux personnes atteintes de
tremblement essentiel ! Le seul qui me
faisait un peu d’effet était l’Avlocardyl®
mais les dernières années avant l’opération, plus rien n’agissait vraiment. J’ai
également eu des injections de toxine
botulique pour réduire mes tremblements
du chef, c’était efficace mais il fallait
recommencer
tous les trois
mois.
Avant de
prendre la délicate décision
de me faire
opérer, j’en ai
bien évidemment discuté
Gilbert Poujades-Querbes
avec
mon
épouse et mon entourage, certains
étaient pour, d’autres contre. En fin de
compte, j’ai pris la décision lorsque j’ai
constaté que je ne pouvais plus ni écrire
ni signer, que j’avais de très grandes
difficultés pour manger, m’habiller. J’ai
réalisé que si je continuais comme cela,
j’allais devenir totalement handicapé et
finir dépendant de quelqu’un ou d’un
hôpital ou d’un organisme quelconque.
Là, j’ai mesuré que tous les avantages
que j’avais à me faire opérer étaient
nettement supérieurs aux risques que
comportait l’intervention. En effet, il y a des
risques, on touche au cerveau. J’ai pris la
décision en étant pleinement motivé,
me disant que j’étais encore relativement
jeune et en bonne santé et je ne le
regrette pas du tout, bien au contraire.
J’ai choisi de me faire opérer au CHU
de Bordeaux il y a huit ans, à 63 ans,
par le neurochirurgien sympathique qui
m’avait incité à faire l’opération et ça,
c’est très important, lorsque vous tombez
sur quelqu’un qui vous comprend et en
qui vous avez confiance.
L’opération bilatérale s’est déroulée
en deux grandes étapes. La première
a consisté à implanter les électrodes et
a duré environ dix heures, elle a été
pratiquée par deux neurochirurgiens,
l’un a fait un côté le matin et l’autre a fait
l’autre côté l’après-midi. Pendant toute
la durée de cette intervention, j’étais
éveillé, sous anesthésie locale bien
entendu car je n’ai absolument rien
senti. En effet cette opération nécessite
que la personne opérée soit consciente
notamment pour la recherche de la
position optimale de l’électrode. Je
précise que je ne voyais pas ce qui se
passait car j’avais le visage caché par
un drap mais j’entendais les échanges
entre les professionnels de santé.
9
Aptes le magazine du tremblement essentiel
Vers la fin de l’intervention, le
neurologue spécialisé dans les mouvements
anormaux m’a fait parler, répéter
certains mots, exécuter des exercices
de calcul mental. Si je dois décrire mon
ressenti de cette opération, ce qui m’a
paru un peu lourd, c’est le fait de rester
éveillé et la longue durée de l’intervention.
Ce n’est pas simple mais ce n’est pas
douloureux. Lorsque je me suis allongé
sur la table d’opération, au début j’avais
mal au dos et à la fin, je n’avais plus
mal. Les médecins font ce qu’il faut
pour que l’on ne souffre pas.
La deuxième étape a eu lieu huit
jours après, le neurochirurgien m’a
implanté le neurostimulateur et il y a
connecté les électrodes avec un fil
conducteur placé également sous la
peau. Cette intervention s’est faite
sous anesthésie générale et a duré
une heure ou deux, ce n’est rien ! Je
suis resté quatre jours à l’hôpital et
le neurologue a branché le stimulateur
avant même la cicatrisation complète.
Ce n’est qu’après mon retour chez moi
que les points de suture ont été enlevés
par un infirmier.
en savoir plus sur Aptes.org
Communauté | Récits de vie
10
Dès que le stimulateur a été mis en
marche, instantanément mes tremblements ont quasiment disparu. Ma tête
ne tremblait plus du tout et pour mes
mains, je peux dire que j’avais récupéré
à 90 %, je tremblais encore environ à
10 % mais ce n’était rien. En revanche,
ma voix tremblait avant l’opération mais
était relativement fluide, aujourd’hui, le
tremblement a quasiment disparu mais
j’ai eu des problèmes différents. Après
l’opération, mon élocution est devenue
plus difficile, plus lente et un peu
saccadée. Je n’ai pas eu d’explication
de la part des neurologues sur ce
phénomène. D’après les discussions
que j’ai eues avec eux, ils pourraient
peut-être l’améliorer mais ce serait au
détriment de mes mains. Or comme je
préfère garder mes mains valides, ma
voix, de mon point de vue, est moins
importante. J’ai eu cinquante séances
d’orthophonie, en vain. Je pense que
le meilleur moyen est de s’entraîner
à parler et même la neurologue qui
me suit actuellement me dit de parler
et même de chanter, l’entraînement
améliore l’état de la voix, ce qui est vrai
parce que plus je parle, moins j’ai de
difficultés ensuite à parler.
Après cette mise en marche du
stimulateur, il a fallu faire plusieurs
réglages, au début j’allais une fois par
mois pendant un certain temps à l’hôpital de
Bordeaux, après c’était tous les trois
mois et ensuite tous les six mois. À
l’heure actuelle, les réglages se font
toujours à ce même hôpital où j’ai été
opéré.
Depuis mon opération, la maladie
a continué à évoluer. C’est là qu’interviennent les neurologues en réglant
le stimulateur pour jouer sur le niveau
de stimulation et des impulsions afin
d’améliorer l’état des tremblements.
Ainsi, il y a quelques semaines, j’ai eu
un réglage qui a amélioré ma voix. Si je
fais le point aujourd’hui, huit ans après
l’opération, ma tête ne tremble plus, ma
voix ne tremble plus mais est altérée ainsi
que je l’ai décrit et pour mes mains,
mes tremblements sont diminués de
80 % avec plus de difficultés du côté
gauche. Mais je peux écrire, je peux signer,
je peux manger normalement, ma vie a
été complètement transformée !
Je n’ai pas eu de séquelles post
opératoires ; les stimulations étant assez
fortes, j’en suis à mon quatrième
stimulateur. Il faut savoir que ces
stimulateurs sont munis d’une pile
qui se décharge, plus on tire dessus,
plus elle se vide et lorsqu’elle est
déchargée, il faut remplacer le stimulateur
et donc opérer à nouveau pour en
implanter un nouveau. Cette opération
se fait en ambulatoire, en hôpital de
jour. Au début le stimulateur fonctionnait
en permanence mais il y a deux ans,
comme je consommais beaucoup de
piles, on m’a donné une télécommande
avec laquelle j’arrêtais le stimulateur la
nuit. Actuellement, depuis le dernier
changement de stimulateur, je l’arrête
toujours la nuit et en plus, j’ai trois
programmes parmi lesquels je peux
moi-même choisir : le programme A
était mon ancien programme, je suis
actuellement sur le programme B
car mes tremblements sont devenus
un peu plus importants et j’ai encore
le programme C pour le cas où je
tremblerais beaucoup plus.
La prochaine fois, je souhaiterais
avoir un stimulateur rechargeable,
ça existe, c’est un stimulateur implanté
pour neuf ans et qui se recharge à travers
la peau. J’aimerais en bénéficier mais il y
a un problème de prise en charge car
l’Assurance maladie ne veut pas le
rembourser pour le tremblement essentiel.
Avant de me faire opérer, je ne
connaissais pas Aptes. J’ai connu
l’association pendant les huit jours où
je suis resté à l’hôpital, c’est le chirurgien
ou le neurologue, je ne me rappelle
plus, qui m’en a parlé. Il m’avait laissé
un dépliant, j’ai écrit et j’ai adhéré à
cette association. La première année,
je suis même allé à l’assemblée générale
à Paris et j’assiste aux réunions régionales
qui se déroulent en région PoitouCharentes et qui sont organisées par
notre déléguée, Josette Garnier.
Comme j’ai Internet, je suis allé
plusieurs fois sur le site Internet de
Aptes qui est très bien ; aujourd’hui,
je connais beaucoup de choses sur le
tremblement essentiel ! J’aurais bien
aimé que Aptes existe avant ! Il y a des
questions que je me posais qui auraient
été résolues.
Compte tenu de mon expérience
avec la stimulation cérébrale profonde,
je suis heureux et je suis extrêmement
reconnaissant aux équipes médicales.
Je ne peux pas donner de conseil,
chaque personne doit prendre la décision
elle-même accompagnée par son
neurologue, le neurochirurgien si elle
souhaite bénéficier de la stimulation
cérébrale profonde et par sa famille.
Et dans tous les cas, c’est bien la
personne malade qui aura le dernier
mot parce que ce n’est pas simple de
prendre une telle décision ! Mais le
résultat est tellement magnifique, j’en
parle d’expérience !
Aptes, le magazine du tremblement essentiel
une publication de
Association des personnes concernées par le
tremblement essentiel
Aptes
100 rue Boileau
69006 Lyon
association loi 1901
n° Siret 481 486 017 00025
président : Fabrice Barcq
vice-présidente : Sylvie Boggio
trésorier : Joël Eno
secrétaire : Monique Nait
directeur de publication : Fabrice Barcq
directrice de rédaction : Sylvie Boggio
imprimeur : Canta consulting
11 rue Pierre Abélard 66750 Saint-Cyprien
dépôt légal octobre 2012 ISSN 2263-0376
Cette publication fait suite à La Lettre d’information de Aptes
dont elle reprend la numérotation (ISSN 2119-6524)
Aptes le magazine du tremblement essentiel
Assemblée générale de Aptes
Sylvie Boggio
Marie-France Lecroc,
déléguée régionale de Aptes
en Midi-Pyrénées
Affaires étrangères.
Les adhérents
de l’Association
des
personnes
concernées par
le
tremblement
essentiel (Aptes)
se sont retrouvés le
samedi 6 avril 2013
pour la neuvième
assemblée générale au Centre
de conférences
i nte r n at i o n a l e s
au ministère des
Fabrice Barcq, président et Henri Girin,
vice-président de Aptes ont présenté le
rapport d’activité de l’année 2012, puis
Joël Eno, trésorier, a présenté le rapport
financier.
Aptes avait invité le professeur Mathieu
Anheim et le docteur Giovanni Stevanin
pour la présentation de leurs travaux
en présence du professeur Emmanuelle
Apartis-Bourdieu.
Rapport d’activité
Ce rapport d’activité s’est articulé
autour des six missions statutaires de
Aptes, rassembler, informer, aider,
défendre, représenter et guérir.
Rassembler
À la fin de l’année 2012, Aptes a
enregistré 1 373 adhésions. L’année
a été marquée par une progression
record avec 186 nouvelles adhésions.
Informer
Aptes informe les neurologues en
diffusant l’affiche et des dépliants
Vous tremblez ? Et si c’était une maladie
neurologique ? Le tremblement essentiel
touche 1 personne sur 200. Elle a ainsi
imprimé, en 2012, 1 000 affiches et
15 000 dépliants.
Aptes.org reçoit aujourd’hui 7 500
visites par mois dont 6 000 visiteurs
uniques chaque mois. 20 000 pages
de Aptes.org sont vues chaque mois,
en France (80 %), au Canada (5 %),
en Belgique (3,5 %) et en Suisse (1 %).
Les pages les plus consultées sont
celles des onglets Tremblement essentiel,
Parcours de soins et Au quotidien.
Aptes a ouvert sur Facebook en 2012
la page Aptes, une page institutionnelle
répercutant l’actualité de l’association
et un groupe fermé de discussion
Tremblement essentiel.
Aptes édite Aptes, le magazine
du tremblement essentiel diffusé à
3.000 exemplaires. Elle envoie aussi
depuis 2012 une lettre d’information
électronique, Aptes news, adressée à
plus de 2.000 contacts.
Dans le domaine des tremblements
rares, Monique Nait, déléguée nationale
pour le tremblement orthostatique primaire
à Aptes, a travaillé en collaboration
avec le professeur Emmanuelle ApartisBourdieu (Paris) et le docteur Marion
Simonetta-Moreau (Toulouse) à la publication
d’un livret d’information sur le tremblement
orthostatique primaire sur Orphanet,
l’encyclopédie des maladies rares.
Aptes a aussi lancé sa première
campagne de presse en organisant
une conférence de presse de Aptes
avec le professeur Emmanuelle ApartisBourdieu et le docteur David Grabli au
Centre d’accueil de la presse étrangère
au Grand Palais à Paris. Cette conférence de presse a permis la publication
de plus d’une centaine d’articles de
presse.
Aider
dédiée composée
de
Josette Garnier, Mauricette Hintzy,
Anne - Marie
Lasserre,
Marie-France Lecroc et Michèle Véran
et d’un service de questions-réponses
sur Aptes.org géré par Henri Girin et
Fabrice Barcq. Aptes info service a
répondu en 2012 à 670 demandes.
Aptes est présente en France, en
Belgique (Aptes-Belgique asbl présidée
par Danielle Vadjaraganian), en Suisse
(Anne-Françoise Auberson) et au Québec
(Alice Massé). En France, Aptes organise
des délégations régionales afin de
répondre aux demandes de ses adhérents
avec notamment Josette Garnier, MarieFrance Lecroc, Claudie Merrien, Pierre
Samper, Michel Socié, Gilbert Tibolla ;
ce dernier assure depuis 2012 le rôle de
coordonnateur des délégations régionales.
En 2012, Aptes a publié Aptes, le
guide pratique du quotidien, un guide
élaboré par des adhérents de Aptes en
Île-de-France, Monique Boussemart,
Jean-Louis Buriat, Bruno Egger, AnneMarie Lasserre, Georges Millot, MarieThérèse Praquin et Monique Savard et
rassemblant des aides techniques pour
la compensation des situations de handicap
liées au tremblement essentiel. Ce
guide a pu être mis en page par une
agence spécialisée en communication
et imprimé à 3.000 exemplaires grâce
au soutien de la fondation Julienne
Dumeste pour l’innovation sociale et
humanitaire et du groupe Apicil. Aptes
l’a diffusé auprès de tous ses adhérents
et 1 000 neurologues.
Aptes organise un service d’orientation
dans le système de soins, d’accompagnement dans
assemblée générale de Aptes au centre de conférences internationales
le parcours de
au ministère des Affaires étrangères
reconnaissance
et de compensation du handicap,
Aptes info service. Il est composé d’une ligne
d’écoute téléphonique, 0 970 407
536 coordonnée
par Gilbert Tibolla
avec une équipe
11
Aptes le magazine du tremblement essentiel
Défendre
Aptes accompagne de nombreuses
personnes dans leurs démarches auprès
des Maisons départementales des
personnes handicapées.
Représenter
Aptes représente les personnes
concernées par le tremblement essentiel
auprès des sociétés savantes notamment
le Club des mouvements anormaux et
l’Association des neurologues libéraux
de langue française (ANLLF).
Aptes a adressé Aptes, le guide
pratique du quotidien à 240 institutions,
ministères, agences nationales de
santé, conseils généraux, maisons
départementales des personnes
handicapées, agences régionales de
santé.
Guérir
12
Les adhérents et les donateurs de
Aptes se sont mobilisés cette année
pour financer trois projets de recherche
scientifique sur le tremblement essentiel
pour plus de 70 000 €.
- Docteur Dominique Guehl, Thalamic
LFPs and VIM DBS in essential tremor :
correlation, evolution and therapeutic
perspectives (Bordeaux), 28 400 €,
- Docteur Giovanni Stevanin, Tremblement
essentiel familial : identification de
mutations causales dans de nouveaux
gènes par stratégie de séquençage
haut débit (Paris), 19 000 €,
- Marianne Vaugoyeau, Évaluation de
la sphère motrice chez des patients
présentant un tremblement essentiel
sévère (Marseille), 14 000 €,
- professeur Emmanuelle Apartis-Bourdieu,
extension de Thérapeutique expérimentale du tremblement essentiel par
la stimulation transcrânienne par courant
direct (tDCS) du cortex cérébelleux et
du cortex moteur (Paris), 10 000 €.
Le rapport d’activité, mis aux voix,
a été approuvé à l’unanimité des 500
adhérents présents ou représentés.
Rapport financier
Les recettes 2012 sont constituées
des dons des adhérents à hauteur de
51 300 € (23 000 € de cotisations +
24 300 € de dons pour la recherche
scientifique + 3 960 € de dons des
bénévoles) + 5 450 € d’autres dons
(subventions) + 1 900 € d’intérêts.
Compte tenu du report du résultat
bénéficiaire de l’année précédente de
93 000 € (notamment la réserve pour
la recherche scientifique), le montant
total des recettes pour 2012 s’établit à
152 350 €. Concernant les dépenses,
Aptes a engagé 80 400 € pour le
financement des appels d’offres à
la recherche scientifique en 2011 et
2012. Les autres dépenses sont liées
aux autres missions de Aptes, rassembler
(2 000 € pour l’assemblée générale),
informer (3 200 € pour Aptes, le
magazine du tremblement essentiel,
12 400 € pour la création de Aptes.org
financés par un partenaire extérieur),
aider (14 200 € pour Aptes, le guide
pratique du quotidien financés par des
partenaires extérieurs) et 7 600 € de
dépenses courantes (papeterie, affranchissement, imprimerie, organisation
de la réunion annuelle des délégués
régionaux). Le soutien à la recherche
scientifique représente 67 % des
dépenses, informer 13 % et aider
12 %. Le montant total des dépenses
et engagements pour 2012 s’élève à
133 000 €. Aptes dégage un solde
disponible de 19 050 €.
Le rapport financier, mis aux voix,
a été approuvé à l’unanimité des 500
adhérents présents ou représentés.
Conseil d’administration
Le conseil d’administration, dont les
membres sont élus pour trois ans et
rééligibles, est composé de Fabrice Barcq,
président, Henri Girin, vice-président,
Joël Eno, trésorier, Monique Nait, secrétaire, Gilbert Tibolla, Danielle Vadjaraganian.
Henri Girin et Danielle Vadjaraganian,
dont les mandats arrivaient à expiration
et candidats à leur renouvellement, ont
été réélus pour une période de trois
années à l’unanimité des 500 adhérents
présents ou représentés.
Aptes, le magazine du tremblement
essentiel numéro 18 est imprimé
et diffusé grâce au
soutien de Harmonie
Mutuelle dans le
cadre d’un partenariat entre Aptes et
Harmonie Mutuelle.
harmonie-mutuelle.fr
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