Mathieu Anheim © Aptes N°18 - 2ème semestre 2013 Emmanuelle Apartis-Bourdieu © Aptes LE MAGAZINE DU TREMBLEMENT ESSENTIEL page 11 Gilbert Poujades-Querbes Assemblée générale Le point de vue de la personne malade page 9 La génétique du tremblement essentiel page 3 Aptes, le guide du tremblement essentiel P4 : faire Comment se dépister ? Aptes 100 rue Boileau 69006 Lyon page 2 LE MAGAZINE DU TREMBLEMENT ESSENTIEL Éditorial Actualité Informer encore et toujours S ouffrir de tremblement essentiel, c’est trop souvent une longue errance diagnostique au terme de laquelle il reste bien des interrogations. Face à cette maladie fréquente et pourtant mal connue, Aptes vient d’éditer Aptes, le guide du tremblement essentiel. Celui-ci réunit toutes les informations utiles concernant la maladie et le parcours de soins afin d’aider les 300 000 familles concernées en France. Aptes, le guide du tremblement essentiel apporte des réponses aux questionnements les plus fréquents sur la maladie et sur le parcours de soins. Quelles sont les caractéristiques du tremblement essentiel, ses causes, son évolution ? Quels sont les traitements possibles ? Comment se déroule la consultation en neurologie et quels espoirs apporte la recherche scientifique ? Comment gérer le handicap moteur et le regard sur cette différence ? Avec son conseil scientifique, présidé par les professeurs Emmanuelle Apartis-Bourdieu (Paris) et Emmanuel Broussolle (Lyon), Aptes souhaite que ce guide puisse aider les professionnels de santé et surtout les personnes concernées à mieux comprendre cette maladie, les situations de handicap moteur mais aussi les syndromes secondaires liés au handicap social. Il pourra aussi les aider à mieux vivre leur parcours de soins. Et ainsi, de mieux vivre au quotidien, tout simplement. Aptes a diffusé Aptes, le guide du tremblement essentiel à 3 300 neurologues et 2 000 familles concernées grâce au soutien déterminant de la fondation Julienne Dumeste et de la fondation Adréa. Le soutien du groupe Ircem, du groupe Lourmel et de la Fondation Groupama pour la santé ont aussi permis de réaliser cette importante opération. Aptes, le guide du tremblement essentiel est maintenant disponible à l’achat sur Aptes.org tout comme Aptes, le guide 2 pratique du quotidien. Cette opération a fait l’objet d’un communiqué de presse diffusé par l’agence de communication de Aptes mais aussi par les délégués régionaux de Aptes et des adhérents se sont aussi emparés de ce communiqué de presse pour informer la presse régionale de leur région ! Bravo ! Aptes, le guide du tremblement essentiel a ainsi été présenté récemment par l’Est Républicain, Ouest-France, Le Courrier picard, La Voix du Nord etc. Je remercie ici notamment Océane Bégard, Claudie Merrien, Michel Socié, Sandrine Sueur et bien sûr Michèle Disdet dont le travail inlassable porte ses fruits mais aussi tous les bénévoles de Aptes qui permettent à l’association de remplir toutes ses missions. Vous retrouvez toutes ces informations sur Aptes.org. Chaque semaine sont publiées plusieurs actualités ! Ces actualités sont aussi partagées sur la page Facebook® de Aptes, facebook.com/ pageAptes et au sein du groupe fermé Tremblement essentiel sur Facebook ®, facebook.com/groups/tremblement essentiel/ et sur le fil Twitter ® de Aptes, twitter.com/assoAptes Vous trouverez dans ce numéro 18 de Aptes, le magazine du tremblement essentiel un dossier sur la génétique du tremblement essentiel avec le professeur Mathieu Anheim (Strasbourg) et le docteur Giovanni Stevanin (Paris) et le numéro 19 de Aptes, le magazine du tremblement essentiel vous parviendra dans quelques semaines avec un dossier spécial sur le symposium européen sur le tremblement essentiel organisé par le Club des mouvements anormaux avec Aptes ; deux chercheurs en neurosciences en collaboration avec l’association de l’Inserm, ScienSAs’, Marie-Hélène Bassant et Nicole Sarda se sont mobilisées pour en rédiger les actes. Fabrice Barcq, président de Aptes Vous tremblez ? Vous êtes concerné(e) par le tremblement essentiel ? Vous venez d’être diagnostiqué(e) ? Vous vivez avec le tremblement essentiel depuis des années ? Vous vous posez mille et une questions. Depuis dix ans, Aptes s’engage pour vous orienter dans le système de soins, vous informer, vous aider dans votre parcours de soins, vous accompagner dans la compensation des situations de handicap. Les bénévoles de Aptes info service 0 970 407 536 vous écoutent et répertorient depuis des années vos questions récurrentes, vos préoccupations, vos inquiétudes. Les délégués régionaux de Aptes et les modérateurs de communautés sur le web organisent des partages d’expériences des personnes malades et en situation de handicap. En collaboration avec le conseil scientifique de Aptes présidé par les professeurs Emmanuelle Apartis-Bourdieu et Emmanuel Broussolle, nous avons élaboré Aptes, le guide du tremblement essentiel afin de vous apporter des réponses aux questions que vous nous posez régulièrement. en savoir plus sur Aptes.org Accueil | Les guides Aptes le magazine du tremblement essentiel La génétique du tremblement essentiel professeur Mathieu Anheim (Strasbourg) docteur Giovanni Stevanin (Paris) Introduction Le professeur Mathieu Anheim (Strasbourg) et le docteur Giovanni Stevanin (Paris) ont participé à l’assemblée générale de Aptes en 2013. Le professeur Mathieu Anheim a présenté les résultats de l’étude scientifique Identification des bases moléculaires impliquées dans le tremblement essentiel familial par des études de liaison génétique et par l’analyse des gènes candidats qu’il a menée au service de neurogénétique de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (unité Inserm UMRS 975) et le docteur Giovanni Stevanin a présenté le projet Tremblement essentiel familial : identification de mutations causales dans de nouveaux gènes par stratégie de séquençage haut débit à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière au sein de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière. Ces deux projets ont été financés grâce à vos dons pour 14 000 € pour le projet du professeur Mathieu Anheim et 19 000 € pour le projet du docteur Giovanni Stevanin. Actualité scientifique Le professeur Mathieu Anheim a présenté une courte revue de la littérature scientifique récente. 1. Haubenberger et al., Neurology, 2013 Cette étude évalue l’efficacité de l’acide octanoïque dans le tremblement essentiel. Le tremblement essentiel handicape les personnes malades dans leurs activités de la vie quotidienne dans 75 % des cas. Il existe un certain nombre de médicaments disponibles mais leur efficacité est souvent insuffisante et provoque des effets secondaires (somnolence, irritabilité, fatigue etc.). Environ 75 % des personnes malades rapportent une efficacité non négligeable, parfois marquée, à l’alcool. L’équipe scientifique explique que l’acide octanoïque est le métabolite actif de l’octanol, un produit aussi efficace que l’alcool dans le traitement du tremblement essentiel, mais a priori dépourvu de tous les effets indésirables d’une exposition chronique ou exagérée à l’alcool. L’octanol est dégradé et se transforme en acide octanoïque dans le corps, cet acide octanoïque serait efficace dans le traitement du tremblement essentiel. L’étude a porté sur des personnes âgées de plus de 21 ans, ayant un tremblement essentiel avec une réponse documentée à l’alcool. Il s’agit d’une étude en double aveugle (ni le médecin, ni le patient lui-même ne savent si ce dernier prend de l’acide octanoïque ou un placebo) avec une évaluation versus placebo en crossover : le premier matin, le patient prend soit le placebo soit l’acide octanoïque, l’évolution du tremblement est mesurée ; le lendemain, il prend le placebo s’il avait pris l’acide octanoïque et vice versa. Tous les patients sont donc exposés, soit le premier jour, soit le deuxième jour, à l’acide octanoïque. Les résultats sont évalués de différentes manières : intensité du tremblement mains tendues, reproduction de la spirale. L’efficacité est évaluée au cours du temps, au bout de 20 minutes, 40 minutes, 80 minutes, 180 minutes, 300 minutes. Le tremblement est moins important avec la prise d’acide octanoïque. Sur le plan statistique, la différence est la plus importante au bout de 300 minutes après la prise. Il y a donc une preuve d’efficacité. Hauhenberger et al., Neurology, 2013 Cette étude nécessite d’être confirmée à plus grande échelle. Il y a plusieurs questions : quelles seraient la tolérance et l’efficacité d’une exposition chronique, Mathieu Anheim (Strasbourg) en cas de prises quotidiennes multiples, ou sur une longue période de temps (effets sur le foie, le cœur, les nerfs périphériques, risques d’effets indésirables comme l’alcool…) ? L’étude n’a pas permis également d’évaluer la répercussion de l’acide octanoïque sur les actes de la vie quotidienne. 2. Zesiewicz et al., Neurology, 2011 Ce travail scientifique a permis de revoir de façon systématique le niveau de preuve de tous les traitements prescrits aux personnes atteintes de tremblement essentiel. Efficacité démontrée avec un niveau de preuve de type A - les bêtabloquants de type propranolol ou Avlocardyl® à des posologies variables (posologies maximales entre 240 et 320 mg) ; le dosage fréquent est de deux fois un demi-comprimé de 40 mg par jour. Contre-indications : asthme, troubles de la conduction, syndrome de Raynaud. Effets secondaires : chute de tension, cauchemars, fatigue, baisse de la fréquence cardiaque… - la primidone ou Mysoline®, antiépileptique particulièrement efficace (doses notées dans cette étude de 50 à 500 mg). Une bonne efficacité (40 à 50 %) mais des effets secondaires et indésirables (sédation, somnolence). Sa commercialisation seulement à 250 mg pose un problème pour le fractionnement notamment en début de traitement. Il est possible de demander au pharmacien une préparation magistrale pour obtenir des doses de 10 mg notamment pour la mise en place du traitement de manière progressive. 3 Efficacité probable avec un niveau de preuve de type B - le topiramate ou Epitomax® : ce médicament antiépileptique est intéressant, il est prescrit à des posologies variables. Effets indésirables : picotements des mains, perte de poids, irritabilité... - la gabapentine ou Neurontin® - l’alprazolam ou Xanax® : cet anxiolytique agit rapidement et nombre de personnes malades en prennent à la demande (notamment pour affronter des situations de stress susceptibles d’augmenter leur tremblement). - l’aténolol et le sotalol : ces deux bêtabloquants ont le même mécanisme que le propranolol. Efficacité probable avec un niveau de preuve de type C Aptes le magazine du tremblement essentiel personne malade reste éveillée pendant l’opération, l’appareil de stimulation génère des sonications croissantes, des stimulations par ultrasons qui augmentent la chaleur et créent une lésion dans le thalamus. La diminution du tremblement est immédiatement mesurable. L’opération dure 5 à 6 heures. Quatre personnes ont été traitées. Elles avaient entre 58 et 77 ans, avec une maladie qui évoluait en moyenne depuis presque 20 ans. Elles ont reçu entre 12 et 29 sonications (nombre de stimulations nécessaires pour générer une lésion). La température mesurée par un thermomètre IRM a atteint 63°C. L’article montre un exemple de résultat avant-après. - les injections de toxine botulique, - la stimulation à haute fréquence du noyau VIM du thalamus : elle est très efficace mais son évaluation reste insuffisante. - le clonazepam ou Rivotril® : sa prescription est devenue plus difficile. Le lévétiracétam est évalué comme inefficace et les données restent insuffisantes pour la prégabaline, le zonisamide et la clozapine. La thalamotomie par GammaKnife® ne peut être évaluée en raison de son caractère insuffisamment diffusé. 3. Lipsman et al., Lancet Neurol, 2013 Cette étude intitulée MR-guided focused ultrasound thalamotomy for essential tremor : a proof-of-concept study est une étude de preuve de concept, elle consiste à essayer de faire la preuve de l’intérêt potentiel d’un nouveau concept thérapeutique. 4 Lipsman et al., Lancet Neurol, 2013 Ces tests cliniques montrent que l’efficacité de la thalamothomie dans cette étude est bonne, le score de sévérité du tremblement diminue de 89 % à un mois en moyenne chez les quatre patients avec un effet qui reste soutenu à trois mois (81 %). Il s’agit d’une technique qui vise les personnes atteintes d’un tremblement essentiel traitées par thalamotomie en utilisant des ultrasons de façon focale sur le thalamus. Les auteurs rappellent les techniques existantes, la stimulation cérébrale profonde, la thalamotomie par radiofréquence et la radiochirurgie par GammaKnife® dont l’efficacité semble un peu moindre que les deux techniques précédentes et dont l’effet retardé gêne l’évaluation peropératoire. Lipsman et al., Lancet Neurol, 2013 Cette nouvelle technique par ultrasons est utilisée pour traiter les métastases osseuses, les fibromes utérins ou les tumeurs cérébrales. Elle est non invasive, la Sur une IRM en coupe, le thalamus apparaît avec une petite tache blanche le jour de l’intervention puis un œdème à 7 jours qui diminue par la suite. Cette technique peut être intéressante avec des effets satisfaisants sans risque opératoire, le guidage par IRM permet d’ajuster le site de stimulation en peropératoire et d’adapter les sonications. Il s’agit d’une technique novatrice, il faut attendre de voir quelle serait l’efficacité sur un plus grand nombre de personnes avec un plus grand recul pour connaître les effets secondaires indésirables éventuels, mesurer la durée de l’efficacité et améliorer la procédure en limitant notamment au maximum l’augmentation de température. La génétique du tremblement essentiel Concernant le tremblement essentiel, le professeur Mathieu Anheim a rappelé que le tremblement essentiel est un tremblement d’action ou de posture : prendre ou tenir un verre, récupérer de la monnaie, signer un chèque, etc., tous les gestes de la vie quotidienne deviennent difficiles voire impossibles avec le tremblement essentiel. Le tremblement touche principalement les membres supérieurs, le cou, parfois le tronc ou les jambes. Il est visible, il est persistant tout au long de la journée, il peut augmenter quand la personne est émue, nerveuse, fatiguée. Il peut toucher isolément le chef ou la voix. Il existe en consultation de neurologie aussi des critères secondaires à la maladie, une histoire familiale, une durée des symptômes supérieure à trois ans, une évolution lente. Le tremblement essentiel est une maladie fréquente qui touche 3 à 6 % de la population. Il touche aussi bien les femmes que les hommes. En France, il y aurait 300 000 personnes concernées par le tremblement essentiel. Certains facteurs de risque sont identifiés : - tout d’abord l’âge : plus la personne vieillit et plus elle risque de développer un tremblement essentiel, - ensuite des caractéristiques d’origine ethnique : les Caucasiens développent plus souvent le tremblement essentiel que les Africains par exemple, - enfin l’histoire familiale du tremblement essentiel, c’est-à-dire la transmission familiale : s’il existe une histoire familiale de tremblement essentiel, il y a une augmentation du risque de développer un tremblement essentiel. Dans 50 à 70 % des cas de tremblement essentiel, on retrouve à l’interrogatoire une histoire familiale, le tremblement est alors qualifié de « tremblement essentiel familial ». Comment se transmet le plus souvent le tremblement essentiel dans la famille Aptes le magazine du tremblement essentiel quand il y a un caractère familial de la maladie ? Il semble se transmettre habituellement sur un mode autosomique dominant, c’est-à-dire avec une transmission verticale d’une génération à l’autre. Il suffit d’être porteur d’une seule mutation pour pouvoir développer la maladie. Ce mode de transmission se caractérise aussi par une atteinte des individus des deux sexes, les hommes comme les femmes. Enfin le risque d’un individu porteur de la mutation responsable de la maladie, en l’occurrence du tremblement essentiel, de transmettre la mutation à son enfant, est de a priori 50 % pour chaque enfant. Il s’agit du risque de transmettre la mutation, cela ne signifie pas nécessairement que l’enfant développera la maladie. L’existence d’une histoire familiale de tremblement essentiel dans la famille de l’individu atteint est un critère pour le diagnostic. Ici, le papa est porteur de la mutation (en rouge) et il a développé le tremblement essentiel ; la maman n’est pas porteuse et elle n’est pas malade. Tous les individus ont 46 chromosomes qui s’assemblent par paires. Pour chaque paire, l’enfant hérite d’un chromosome du papa et d’un autre de la maman. Le papa donne, au hasard, un chromosome bleu à l’aîné, l’enfant n’est pas porteur et il n’est pas malade ; le papa donne, au hasard, un chromosome rouge au cadet, l’enfant est porteur et il développe le tremblement essentiel. Quand le neurogénéticien dresse un arbre généalogique d’une famille avec une maladie qui se transmet sur le mode autosomique dominant, il constate la transmission verticale des grands-parents aux parents, et des parents aux enfants. L’étude génétique vise à identifier une mutation dans un gène, à caractériser ce nouveau gène responsable de la maladie. Cette découverte permet alors d’identifier les personnes atteintes par cette pathologie, de caractériser l’évolution de la maladie et de tester des traitements spécifiques. Le génome est l’ensemble des informations génétiques de l’individu, c’est un livre. Cette information est contenue dans les 23 paires de chromosomes, ce sont autant de chapitres du livre. Chaque chromosome est composé d’un long filament d’ADN sur lequel se trouvent les gènes, ce sont les phrases de chaque chapitre. Une mutation, c’est une anomalie, une faute de frappe, une aberration dans une des phrases de ce livre, qui va être à l’origine de la perturbation du sens de la phrase avec des conséquences dans sa compréhension. Par exemple, dans la phrase « l’enfant mange le chocolat », si le m se transforme en r à l’occasion d’une faute de frappe, le sens change complètement, cela donne « l’enfant range le chocolat ». Mais si le m se transforme en l, « l’enfant lange le chocolat », la phrase n’a plus aucun sens. Le travail du neurogénéticien consiste à repérer ces fautes de frappe, ces anomalies. Ainsi l’objet de l’étude est d’essayer de trouver des mutations chez les personnes atteintes de tremblement essentiel. Cependant, alors que le tremblement essentiel est une maladie fréquente, alors que le tremblement essentiel est une maladie génétique, alors que 50 à 70 % des personnes malades ont des parents qui tremblent, pour autant le gène responsable du tremblement essentiel n’est toujours pas identifié. Quelques études scientifiques ont fait l’objet de publications sans qu’aucun gène n’ait été formellement identifié. Récemment, une étude scientifique a identifié le gène LINGO1 comme un variant associé au tremblement essentiel. Qu’est-ce qu’une variation ? Quand on écrit dans une phrase le mot « clé », on peut l’écrire « clé » ou « clef », c’est la même chose, le sens ne change pas, ce n’est pas une faute de frappe mais ce n’est pas tout à fait la même chose. Quand il y a une variation dans le gène LINGO1, il y a un risque d’avoir un tremblement essentiel mais c’est un risque extrêmement faible, on considère qu’on multiplie ce risque par 1,55. Ce n’est donc pas un gène qui est responsable de la maladie mais c’est un gène qui de façon discrète peut accroître le risque d’être malade. L’étude scientifique de Mathieu Anheim L’étude scientifique Identification des bases moléculaires impliquées dans le tremblement essentiel familial par des études de liaison génétique et par l’analyse des gènes candidats visait à identifier les causes génétiques du tremblement essentiel familial en recrutant de grandes familles de tremblement essentiel. Il s’agissait aussi de décrire les différents phénotypes de tremblement essentiel et identifier les gènes associés à ces différents phénotypes. Il y a en effet certainement plusieurs tremblements essentiels. Certaines formes débutent dans l’enfance, d’autres à 20 ans, d’autres à 55 ans. Certaines formes répondent à l’alcool, d’autres pas. Certaines formes évoluent lentement, d’autres moins lentement. Certaines formes répondent bien aux traitements, d’autres pas. Le projet visait aussi à étudier les liaisons génétiques et à analyser des gènes candidats, c’est-à-dire des gènes rapportés dans la littérature scientifique dont l’action au sein de la cellule laisse penser qu’ils pourraient éventuellement être associés au tremblement essentiel. Cette étude a permis d’étoffer la banque d’ADN avec 91 personnes atteintes provenant de 39 familles (dont 9 familles dites multiplexes, c’est-à-dire avec plus de 3 individus atteints). Il y a notamment deux familles importantes : - la première dans laquelle 32 individus ont été prélevés avec 18 atteints sur quatre générations différentes, c’est une grande famille bien documentée, - la deuxième dans laquelle 26 individus ont été prélevés dont 9 atteints sur quatre générations. Les études en génétique du tremblement essentiel rencontrent plusieurs difficultés. Tout d’abord, le tremblement essentiel est certes une maladie à transmission autosomique dominante mais la pénétrance reste incomplète : on peut être porteur d’une mutation mais ne jamais être malade, on est « porteur sain ». C’est une difficulté supplémentaire pour le chercheur lorsqu’il travaille sur l’ADN d’une personne prélevée car il doit être vigilant, ainsi si une personne n’a pas le tremblement essentiel mais un de ses parents et un de ses enfants sont malades, elle est vraisemblablement porteuse de la mutation même si elle n’est pas malade. Il est indispensable pour 5 Aptes le magazine du tremblement essentiel les chercheurs de prendre en compte la possibilité que la maladie n’apparaît pas toujours. Il existe aussi des cas sporadiques, c’est-à-dire qu’il y a un seul cas dans la famille. Une personne peut être atteinte du tremblement essentiel sans que ses parents ne tremblent, ni ses enfants. Dans le cas du tremblement essentiel, il faut aussi pouvoir distinguer un authentique tremblement essentiel et un tremblement physiologique exagéré, une personne peut être atteinte et ses enfants trembler mais ce tremblement alors discret est-il un symptôme de la maladie ou un tremblement dû à la nervosité, à la fatigue, à la prise de caféine ou au stress ? L’un signale clairement une aggravation et trois une petite phase d’amélioration avant une nouvelle dégradation. À partir de ce travail, il est possible d’imaginer qu’il n’y ait pas un seul gène mais deux gènes principaux dont l’un est régulateur. Si la personne est porteuse des deux mutations, elle développe le tremblement essentiel, si elle n’est pas porteuse de la mutation régulatrice, elle peut développer la maladie mais moins souvent et peut-être dans une forme moins importante. Il importe aussi de considérer l’interaction avec l’environnement. Si les études démontrent l’implication combinée de deux gènes, ceci expliquerait pourquoi tous les membres de la famille sont atteints dans une génération de cette famille étudiée car ils sont porteurs des deux gènes, et à la génération suivante, ils sont mieux répartis entre sujets atteints et sujets non atteints. Cette étude nécessite maintenant un travail d’identification de mutations causales dans de nouveaux gènes par stratégie de séquençage haut débit. Le projet scientifique de Giovanni Stevanin famille 1 dans l’enquête génétique en 1992 Concernant la grande famille sur laquelle a porté l’étude scientifique, sur les huit sujets d’une seule génération, six ont un tremblement léger, un seul a un tremblement modéré, un seul a un tremblement marqué. Si le tremblement essentiel a une pénétrance incomplète, il faut imaginer a priori que certains membres de la famille présentent un tremblement physiologique exagéré. Le tremblement touche les deux membres supérieurs, il débute précocement en moyenne à l’âge de 14 ans. La durée moyenne d’évolution est de 46 ans. Trois membres de la famille ont connu une amélioration à un moment au cours de leur vie, quatre sujets ont connu une stabilisation de leur tremblement. famille 1 dans l’enquête génétique en 2008 Le docteur Giovanni Stevanin est chercheur Inserm / EPHE à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, il travaille dans la recherche fondamentale Giovanni Stevanin (Paris) et spécialisé en génétique, il s’intéresse à plusieurs maladies neurodégénératives notamment les ataxies cérébelleuses qui se caractérisent par une dégénérescence du cervelet chez ces personnes et les paraplégies plastiques qui se caractérisent par une atteinte du faisceau corticospinal (le faisceau de fibres nerveuses provenant du cortex moteur et apportant l’information motrice aux muscles). Avec l’expérience de ces deux groupes de maladies pour lesquelles plusieurs gènes responsables ont été identifiés, le docteur Giovanni Stevanin veut appliquer cette stratégie d’identification de gènes au tremblement essentiel. Finalité du projet 6 Le but de l’étude Tremblement essentiel familial, identification de mutations causales dans de nouveaux gènes par stratégie de séquençage haut débit vise à accélérer l’identification de gènes impliqués dans le tremblement essentiel. Des progrès gigantesques ont été accomplis ces dernières années dans la manière d’étudier le patrimoine génétique des individus en utilisant les technologies de séquençage de l’exome. Lorsque l’on recherche la cause d’une maladie héréditaire familiale, on recherche une anomalie dans le code génétique et plus particulièrement dans l’exome (partie du code génétique dans les gènes responsable de la synthèse des protéines). Ce code génétique est inscrit dans la molécule d’ADN qui, compactée, forme ce que l’on appelle les chromosomes. Chaque individu a 23 paires de chromosomes dans ses cellules. L’anomalie dans ce code génétique est appelée une mutation, ce peut être une disparition d’une molécule (également appelée base ou nucléotide) qui forme ce code génétique, l’insertion anormale d’une molécule supplémentaire ou un changement d’une molécule par une autre : au lieu de la base G, on peut trouver une autre molécule, comme un T par exemple et celà change le sens du code. Chaque unité de ce code s’appelle un gène et chaque gène va coder pour une ou plusieurs protéines. Si une anomalie apparaît dans ce code, soit une protéine va être anormale parce qu’un de ses éléments est modifié et elle ne pourra plus remplir sa fonction cellulaire, soit cette protéine va être absente et elle ne pourra plus être fabriquée. La molécule d’ADN est constituée de 3 milliards de molécules successives qui forment les chromosomes et il faut trouver chez chaque personne malade la petite anomalie sur ces 3 milliards de molécules. Les étapes du projet La recherche d’une anomalie génétique nécessite de constituer une cohorte de personnes malades avec une caractérisation clinique fine et précise. Des prélèvements de sang auprès des individus atteints de la maladie et auprès d’individus sains vont permettre au généticien de comparer le patrimoine génétique des individus atteints et des individus sains Aptes le magazine du tremblement essentiel pour identifier les différences. Il est important que le maximum de personnes participent dans une famille et notamment les individus sains. A partir de ces prélèvements, l’ADN est extrait et le généticien va tout d’abord analyser finement les gènes connus dans le tremblement essentiel, notamment les gènes DRD3 ou LINGO1 à la recherche d’une anomalie. En l’absence de mutations, il est alors possible de rechercher l’implication d’un nouveau gène en cause et l’équipe va s’intéresser aux familles les plus informatives, celles qui contiennent le plus de personnes malades pour comparer le patrimoine génétique de nombreux individus atteints à celui de nombreux individus sains. Rien n’empêche que les résultats puissent être appliqués également aux petites familles et aux formes sporadiques, c’est-à-dire aux formes où il n’y a pas d’histoire familiale mais dans un second temps pour des raisons d’efficacité et de faisabilité. L’identification de nouveaux gènes s’opère en deux phases, la première consiste à localiser l’anomalie sur les chromosomes. Une fois que les régions sont localisées, il est possible de passer à l’identification du gène. C’est pour cette seconde étape qui consiste à décortiquer le code génétique que des progrès considérables ont été accomplis aujourd’hui ; alors qu’il fallait plusieurs mois pour séquencer le code génétique d’un individu, il faut maintenant seulement quelques jours. Identifier le gène et la mutation va permettre de pouvoir caractériser la maladie et de proposer un diagnostic génétique de la maladie. Cela permet aussi de réaliser des modèles in vitro dans des cultures de cellules et in vivo de modéliser la maladie chez la souris ou chez le poisson-zèbre. Il est alors aussi possible de définir des cibles thérapeutiques plus intéressantes que les médicaments actuels. Pour la première étape qui consiste à cartographier l’anomalie sur un chromosome, on part du postulat que le tremblement essentiel a un mode de transmission autosomique dominant. Cela signifie qu’une seule mutation suffit, lorsqu’elle est transmise, pour transmettre la maladie. Ici, la mère est atteinte et deux de ses enfants ont reçu le chromosome portant l’anomalie et sont également atteints par la maladie. En revanche, le chromosome homologue sain a été transmis à ses deux autres enfants qui ne vont pas déclarer la maladie. Le but dans une cartographie génétique, est d’identifier des régions chromosomiques qui sont transmises d’un individu atteint à un autre individu atteint, elles sont en effet susceptibles de contenir la mutation. On utilise des marqueurs génétiques. Ceux-ci jalonnent l’ensemble des chromosomes. Ce sont de petits repères utilisés comme une carte d’identité des chromosomes que l’on va pouvoir utiliser pour marquer et identifier chaque chromosome et suivre la manière dont ils se transmettent de génération en génération. La deuxième étape consiste à trouver la mutation sur le chromosome identifié comme étant porteur de l’anomalie génétique. Il y a encore quelques années, il fallait analyser gène après gène, déterminer le code génétique d’un gène après l’autre, un exercice à la fois long et coûteux. Aujourd’hui, une nouvelle technologie de l’exome permet en quelques jours de séquencer tous les gènes de tous les chromosomes et de disposer de l’intégralité du code génétique. L’ADN va être fragmenté et chaque petit fragment séquencé pour déterminer la succession des molécules, le code génétique. Les fragments sont ensuite rassemblés pour reconstituer l’ensemble de la séquence. Une analyse bioinformatique de toutes les séquences générées permet de déterminer le code complet. Il est alors possible de trouver une mutation, comme le montre l’exemple ci-dessous : voici un ensemble de molécules les unes après les autres sur une petite région avec une molécule G, C, T ; à un endroit donné, il y a une superposition de deux molécules, le T en rouge et le A en vert, c’est une anomalie. Cette stratégie a récemment permis d’identifier un gène pour le tremblement essentiel. Il s’agit de travaux réalisés par une équipe de chercheurs dirigée par le docteur Guy Rouleau à l’Université de Montréal. Cette équipe a travaillé sur une grande famille de tremblement essentiel et séquencé cinq personnes en utilisant la nouvelle technologie de séquençage. Elle a identifié six variants de séquence du code génétique causant potentiellement la maladie. Un de ces variants code pour un codon STOP, ce qui entraîne le blocage de la synthèse de la protéine. Le gène dans lequel se trouvent ces mutations est connu, il s’agit d’un gène appelé FUS (Fused in Sarcoma) qui code pour la protéine FUS. Cette protéine est impliquée dans la maturation des ARN. Les ARN sont la copie du code génétique qui est utile à la fabrication des protéines. La mutation dans FUS identifiée dans le plus grande famille stoppe la fabrication de cette protéine et peut avoir des conséquences sur la fabrication d’autres protéines. Ce gène est impliqué dans une maladie neurologique, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot. Il faut maintenant se demander pourquoi des mutations dans une protéine peuvent donner une SLA ou un tremblement essentiel. Il existe d’autres Exome Sequencing Identifies FUS Mutations as a Cause of Essential Tremor Merner, Girard, Catoire et al., Am J Hum Genet. 2012 7 Aptes le magazine du tremblement essentiel exemples connus de maladies causées par des mutations dans le même gène, c’est le cas du gène LMNA qui code pour les lamines (lamines A et C) : certaines mutations vont donner des neuropathies, une atteinte des nerfs périphériques et d’autres mutations de ce même gène vont donner la progeria. Ce n’est pas nouveau, il reste encore à en comprendre les raisons, ce ne sont pas les mêmes mutations. Ces travaux de l’équipe canadienne n’ont pas été répliqués : aucune mutation n’a été retrouvée dans la cohorte française de 80 cas de tremblement essentiel, ni dans une cohorte allemande de 40 cas, ni dans une cohorte américaine de 260 cas. Comme il y a un STOP, la protéine n’est pas synthétisée mais dans la mesure où chaque individu a son patrimoine génétique en double, il y a encore un peu de protéines synthétisées par le chromosome homologue qui n’est pas atteint. Les deux grandes familles Le projet d’identification de nouveaux gènes sera réalisé sur deux grandes familles françaises. Dans la première famille, trois régions chromosomiques ont été identifiées comme identiques chez les individus atteints, ce qui représente environ 20 millions de paires de bases en commun, soit bien peu au regard des 3 milliards de molécules du code génétique. Le projet vise à se focaliser maintenant sur ces 20 millions de paires de bases. Dans la deuxième famille, neuf régions chromosomiques ont été transmises à l’identique chez les individus atteints soit 45 millions de paires de bases. Le séquençage visera quatre personnes dans chaque famille, leur code génétique sera comparé avec celui d’individus témoins afin d’identifier les variants communs à ces personnes malades et absents chez les individus témoins afin d’identifier les différences par rapport à la séquence des individus sains et communes aux personnes malades, les variants. L’équipe se focalisera sur ces variants dans les régions chromosomiques identifiées comme étant susceptibles de contenir la mutation et l’espoir serait d’identifier un seul variant puis de répliquer ce résultat sur l’ensemble de la cohorte française puis sur la cohorte allemande. localisation des mutations famille 1 Il est possible d’illustrer cette méthode avec un exemple de résultat montrant la diminution du nombre de variants par étapes successives avec une autre maladie. Il s’agit d’une forme d’ataxie cérébelleuse dans une famille française : deux individus atteints et un individu sain ont été séquencés. famille 2 8 Tout d’abord, il s’agit d’exclure les gènes connus, DRD3, FUS, LINGO1. Seront également vérifiées les liaisons aux loci génétiques ETM1, ETM2 et ETM3, des régions chromosomiques dans lesquelles il y a des anomalies dans le tremblement essentiel. Ensuite, il s’agit de localiser des mutations. L’ensemble du code génétique a été comparé à la séquence de référence et 45.000 variants identifiés. En comparant les variants absents chez des témoins (sans ataxie) et les variants présents, seuls 7.743 variants étaient absents chez les individus témoins. En utilisant les bases de données de différentes équipes de recherche, le résultat est tombé à 243 variants. En se focalisant sur les régions chromosomiques identifiées par cartographie grâce aux marqueurs génétiques, reçues à l’identique chez les individus atteints mais pas chez les individus sains, une seule variation était commune à tous les individus atteints dans cette famille. Dans le tremblement essentiel, la difficulté réside dans l’identification claire des individus atteints et des individus sains. Les données de séquençage obtenues seront utiles pour tous les modèles d’analyse car il est possible que l’équipe ne trouve pas de résultat immédiat, auquel cas il faudra aussi songer à d’autres modes de transmission. 70 000 € pour la recherche scientifique sur le tremblement essentiel en 2013 Grâce aux dons de ses adhérents, Aptes a financé en 2013 : - Docteur Dominique Guehl pour son projet Thalamic LFPs and VIM DBS in essential tremor : correlation, evolution and therapeutic perspectives (hôpital Haut-Levêque, CHU de Bordeaux) : 28 400 €, - Docteur Giovanni Stevanin pour son projet Tremblement essentiel familial : identification de mutations causales dans de nouveaux gènes par stratégie de séquençage haut débit (Institut du cerveau et de la moelle épinière / Centre de recherche de l’ICM – Université Pierre et Marie Curie / hôpital de la Pitié Salpêtrière) : 19 000 €, - Marianne Vaugoyeau pour son projet Évaluation de la sphère motrice chez des patients présentant un tremblement essentiel sévère (hôpital de la Timone, CHU de Marseille) : 14 000 €, - Professeur Emmanuelle ApartisBourdieu pour une extension de son projet Thérapeutique expérimentale du tremblement essentiel par la stimulation transcrânienne par courant direct (tDCS) du cortex cérébelleux et du cortex moteur (Institut du cerveau et de la moelle épinière / Centre de recherche de l’ICM – Université Pierre et Marie Curie / hôpital de la Pitié Salpêtrière) : 10 000 €. Aptes le magazine du tremblement essentiel Le point de vue de la personne malade Gilbert Poujades-Querbes J’ai aujourd’hui 71 ans, je vis depuis 40 ans à Royan en Charente Maritime avec mon épouse. Nous avons deux filles et quatre petits-enfants. Souffrant de tremblement essentiel à un stade très avancé, j’ai décidé, il y a huit ans, de recourir à la neurochirurgie avec la stimulation cérébrale profonde. C’est à ce titre que j’apporte le témoignage de mon expérience. Je me souviens d’avoir commencé à trembler vers l’âge de 30 ans. A cette époque-là, mes tremblements touchaient uniquement mes mains. Les médecins consultés disaient que j’étais nerveux, très nerveux… Ces tremblements ont augmenté dans les années qui ont suivi et sont devenus de plus en plus gênants. Vers l’âge de 48-50 ans, les symptômes étaient devenus importants, je tremblais des mains, de la tête et de la voix. Moi qui chantais dans des chorales quand j’étais jeune et pour qui chanter était un réel plaisir, j’en étais devenu totalement incapable. Je ne pouvais plus signer un chèque, j’en étais arrivé à ne plus pouvoir écrire ; pour manger, j’avais de grosses difficultés et pour boire, c’était encore pire, j’étais vraiment très gêné pour tous les gestes de la vie quotidienne. Quant à la répercussion sur ma vie professionnelle, j’exerçais – et j’ai exercé jusqu’à ma retraite il y a onze ans – l’activité d’artisan imprimeur. J’étais donc gêné par mes tremblements mais comme je déléguais les tâches techniques à d’autres personnes, je suis parvenu à me maintenir dans mon activité, j’avais des difficultés pour établir les devis, pour écrire. Sur les machines, je n’étais pas tellement gêné, lorsque vous faîtes un métier depuis 40 ans, vous acquérez des automatismes et cela vous aide. Je me suis alors décidé à cette époque (j’avais donc 50 ans) à consulter des neurologues spécialisés. J’ai vu ainsi à Paris à l’hôpital Sainte-Anne un professeur qui a diagnostiqué un tremblement essentiel. Puis je suis allé consulter au CHU de Poitiers un autre neurologue qui a été un peu plus long à se déterminer mais a également diagnostiqué le tremblement essentiel. J’ai enfin consulté un professeur au CHU de Bordeaux et le même diagnostic de tremblement essentiel a été posé une nouvelle fois. Ce diagnostic de tremblement essentiel a été ainsi posé avec certitude dans différents hôpitaux par trois neurologues connaissant bien cette pathologie. Ces médecins m’ont expliqué le tremblement essentiel. Ils m’ont expliqué qu’il s’agissait d’une maladie neurologique et génétique et une pathologie évolutive. J’ai appris que le tremblement ne se manifestait pas au repos mais dans l’action et l’attitude. En effet, au repos, je ne tremble absolument pas. Les médecins m’ont demandé si, à ma connaissance, d’autres personnes dans ma famille tremblaient et j’ai signalé que ma mère tremblait mais que ses tremblements ét aient appar us tardivement, vers 65 ans et qu’ils étaient moins prononcés que les miens. C’est à Poitiers qu’un neurologue m’a parlé pour la première fois de la stimulation cérébrale profonde et me l’a proposée mais sans me dire si je devais me faire opérer. Nous nous sommes contentés de parler de cette technique. Puis lorsque je suis allé à Bordeaux, j’ai rencontré un neurochirurgien qui m’a dit : « Vous devriez vous faire opérer quand vous le souhaiterez ». L’opération m’a été décrite, pas en détail mais dans son principe : ce professeur m’a dit que le stimulation cérébrale profonde consistait à implanter dans une zone spécifique du cerveau des électrodes, reliées par un fil conducteur placé sous la peau à un stimulateur lui-même implanté sous la clavicule. Il ne m’a pas expliqué combien de temps durerait l’opération, ni l’endroit précis où seraient implantées les électrodes. Je savais aussi qu’il y avait un risque d’échec éventuel et des risques opératoires. Dans les années qui ont suivi, j’ai eu des traitements médicamenteux, je pense avoir expérimenté à peu près tous ceux qui sont habituellement prescrits aux personnes atteintes de tremblement essentiel ! Le seul qui me faisait un peu d’effet était l’Avlocardyl® mais les dernières années avant l’opération, plus rien n’agissait vraiment. J’ai également eu des injections de toxine botulique pour réduire mes tremblements du chef, c’était efficace mais il fallait recommencer tous les trois mois. Avant de prendre la délicate décision de me faire opérer, j’en ai bien évidemment discuté Gilbert Poujades-Querbes avec mon épouse et mon entourage, certains étaient pour, d’autres contre. En fin de compte, j’ai pris la décision lorsque j’ai constaté que je ne pouvais plus ni écrire ni signer, que j’avais de très grandes difficultés pour manger, m’habiller. J’ai réalisé que si je continuais comme cela, j’allais devenir totalement handicapé et finir dépendant de quelqu’un ou d’un hôpital ou d’un organisme quelconque. Là, j’ai mesuré que tous les avantages que j’avais à me faire opérer étaient nettement supérieurs aux risques que comportait l’intervention. En effet, il y a des risques, on touche au cerveau. J’ai pris la décision en étant pleinement motivé, me disant que j’étais encore relativement jeune et en bonne santé et je ne le regrette pas du tout, bien au contraire. J’ai choisi de me faire opérer au CHU de Bordeaux il y a huit ans, à 63 ans, par le neurochirurgien sympathique qui m’avait incité à faire l’opération et ça, c’est très important, lorsque vous tombez sur quelqu’un qui vous comprend et en qui vous avez confiance. L’opération bilatérale s’est déroulée en deux grandes étapes. La première a consisté à implanter les électrodes et a duré environ dix heures, elle a été pratiquée par deux neurochirurgiens, l’un a fait un côté le matin et l’autre a fait l’autre côté l’après-midi. Pendant toute la durée de cette intervention, j’étais éveillé, sous anesthésie locale bien entendu car je n’ai absolument rien senti. En effet cette opération nécessite que la personne opérée soit consciente notamment pour la recherche de la position optimale de l’électrode. Je précise que je ne voyais pas ce qui se passait car j’avais le visage caché par un drap mais j’entendais les échanges entre les professionnels de santé. 9 Aptes le magazine du tremblement essentiel Vers la fin de l’intervention, le neurologue spécialisé dans les mouvements anormaux m’a fait parler, répéter certains mots, exécuter des exercices de calcul mental. Si je dois décrire mon ressenti de cette opération, ce qui m’a paru un peu lourd, c’est le fait de rester éveillé et la longue durée de l’intervention. Ce n’est pas simple mais ce n’est pas douloureux. Lorsque je me suis allongé sur la table d’opération, au début j’avais mal au dos et à la fin, je n’avais plus mal. Les médecins font ce qu’il faut pour que l’on ne souffre pas. La deuxième étape a eu lieu huit jours après, le neurochirurgien m’a implanté le neurostimulateur et il y a connecté les électrodes avec un fil conducteur placé également sous la peau. Cette intervention s’est faite sous anesthésie générale et a duré une heure ou deux, ce n’est rien ! Je suis resté quatre jours à l’hôpital et le neurologue a branché le stimulateur avant même la cicatrisation complète. Ce n’est qu’après mon retour chez moi que les points de suture ont été enlevés par un infirmier. en savoir plus sur Aptes.org Communauté | Récits de vie 10 Dès que le stimulateur a été mis en marche, instantanément mes tremblements ont quasiment disparu. Ma tête ne tremblait plus du tout et pour mes mains, je peux dire que j’avais récupéré à 90 %, je tremblais encore environ à 10 % mais ce n’était rien. En revanche, ma voix tremblait avant l’opération mais était relativement fluide, aujourd’hui, le tremblement a quasiment disparu mais j’ai eu des problèmes différents. Après l’opération, mon élocution est devenue plus difficile, plus lente et un peu saccadée. Je n’ai pas eu d’explication de la part des neurologues sur ce phénomène. D’après les discussions que j’ai eues avec eux, ils pourraient peut-être l’améliorer mais ce serait au détriment de mes mains. Or comme je préfère garder mes mains valides, ma voix, de mon point de vue, est moins importante. J’ai eu cinquante séances d’orthophonie, en vain. Je pense que le meilleur moyen est de s’entraîner à parler et même la neurologue qui me suit actuellement me dit de parler et même de chanter, l’entraînement améliore l’état de la voix, ce qui est vrai parce que plus je parle, moins j’ai de difficultés ensuite à parler. Après cette mise en marche du stimulateur, il a fallu faire plusieurs réglages, au début j’allais une fois par mois pendant un certain temps à l’hôpital de Bordeaux, après c’était tous les trois mois et ensuite tous les six mois. À l’heure actuelle, les réglages se font toujours à ce même hôpital où j’ai été opéré. Depuis mon opération, la maladie a continué à évoluer. C’est là qu’interviennent les neurologues en réglant le stimulateur pour jouer sur le niveau de stimulation et des impulsions afin d’améliorer l’état des tremblements. Ainsi, il y a quelques semaines, j’ai eu un réglage qui a amélioré ma voix. Si je fais le point aujourd’hui, huit ans après l’opération, ma tête ne tremble plus, ma voix ne tremble plus mais est altérée ainsi que je l’ai décrit et pour mes mains, mes tremblements sont diminués de 80 % avec plus de difficultés du côté gauche. Mais je peux écrire, je peux signer, je peux manger normalement, ma vie a été complètement transformée ! Je n’ai pas eu de séquelles post opératoires ; les stimulations étant assez fortes, j’en suis à mon quatrième stimulateur. Il faut savoir que ces stimulateurs sont munis d’une pile qui se décharge, plus on tire dessus, plus elle se vide et lorsqu’elle est déchargée, il faut remplacer le stimulateur et donc opérer à nouveau pour en implanter un nouveau. Cette opération se fait en ambulatoire, en hôpital de jour. Au début le stimulateur fonctionnait en permanence mais il y a deux ans, comme je consommais beaucoup de piles, on m’a donné une télécommande avec laquelle j’arrêtais le stimulateur la nuit. Actuellement, depuis le dernier changement de stimulateur, je l’arrête toujours la nuit et en plus, j’ai trois programmes parmi lesquels je peux moi-même choisir : le programme A était mon ancien programme, je suis actuellement sur le programme B car mes tremblements sont devenus un peu plus importants et j’ai encore le programme C pour le cas où je tremblerais beaucoup plus. La prochaine fois, je souhaiterais avoir un stimulateur rechargeable, ça existe, c’est un stimulateur implanté pour neuf ans et qui se recharge à travers la peau. J’aimerais en bénéficier mais il y a un problème de prise en charge car l’Assurance maladie ne veut pas le rembourser pour le tremblement essentiel. Avant de me faire opérer, je ne connaissais pas Aptes. J’ai connu l’association pendant les huit jours où je suis resté à l’hôpital, c’est le chirurgien ou le neurologue, je ne me rappelle plus, qui m’en a parlé. Il m’avait laissé un dépliant, j’ai écrit et j’ai adhéré à cette association. La première année, je suis même allé à l’assemblée générale à Paris et j’assiste aux réunions régionales qui se déroulent en région PoitouCharentes et qui sont organisées par notre déléguée, Josette Garnier. Comme j’ai Internet, je suis allé plusieurs fois sur le site Internet de Aptes qui est très bien ; aujourd’hui, je connais beaucoup de choses sur le tremblement essentiel ! J’aurais bien aimé que Aptes existe avant ! Il y a des questions que je me posais qui auraient été résolues. Compte tenu de mon expérience avec la stimulation cérébrale profonde, je suis heureux et je suis extrêmement reconnaissant aux équipes médicales. Je ne peux pas donner de conseil, chaque personne doit prendre la décision elle-même accompagnée par son neurologue, le neurochirurgien si elle souhaite bénéficier de la stimulation cérébrale profonde et par sa famille. Et dans tous les cas, c’est bien la personne malade qui aura le dernier mot parce que ce n’est pas simple de prendre une telle décision ! Mais le résultat est tellement magnifique, j’en parle d’expérience ! Aptes, le magazine du tremblement essentiel une publication de Association des personnes concernées par le tremblement essentiel Aptes 100 rue Boileau 69006 Lyon association loi 1901 n° Siret 481 486 017 00025 président : Fabrice Barcq vice-présidente : Sylvie Boggio trésorier : Joël Eno secrétaire : Monique Nait directeur de publication : Fabrice Barcq directrice de rédaction : Sylvie Boggio imprimeur : Canta consulting 11 rue Pierre Abélard 66750 Saint-Cyprien dépôt légal octobre 2012 ISSN 2263-0376 Cette publication fait suite à La Lettre d’information de Aptes dont elle reprend la numérotation (ISSN 2119-6524) Aptes le magazine du tremblement essentiel Assemblée générale de Aptes Sylvie Boggio Marie-France Lecroc, déléguée régionale de Aptes en Midi-Pyrénées Affaires étrangères. Les adhérents de l’Association des personnes concernées par le tremblement essentiel (Aptes) se sont retrouvés le samedi 6 avril 2013 pour la neuvième assemblée générale au Centre de conférences i nte r n at i o n a l e s au ministère des Fabrice Barcq, président et Henri Girin, vice-président de Aptes ont présenté le rapport d’activité de l’année 2012, puis Joël Eno, trésorier, a présenté le rapport financier. Aptes avait invité le professeur Mathieu Anheim et le docteur Giovanni Stevanin pour la présentation de leurs travaux en présence du professeur Emmanuelle Apartis-Bourdieu. Rapport d’activité Ce rapport d’activité s’est articulé autour des six missions statutaires de Aptes, rassembler, informer, aider, défendre, représenter et guérir. Rassembler À la fin de l’année 2012, Aptes a enregistré 1 373 adhésions. L’année a été marquée par une progression record avec 186 nouvelles adhésions. Informer Aptes informe les neurologues en diffusant l’affiche et des dépliants Vous tremblez ? Et si c’était une maladie neurologique ? Le tremblement essentiel touche 1 personne sur 200. Elle a ainsi imprimé, en 2012, 1 000 affiches et 15 000 dépliants. Aptes.org reçoit aujourd’hui 7 500 visites par mois dont 6 000 visiteurs uniques chaque mois. 20 000 pages de Aptes.org sont vues chaque mois, en France (80 %), au Canada (5 %), en Belgique (3,5 %) et en Suisse (1 %). Les pages les plus consultées sont celles des onglets Tremblement essentiel, Parcours de soins et Au quotidien. Aptes a ouvert sur Facebook en 2012 la page Aptes, une page institutionnelle répercutant l’actualité de l’association et un groupe fermé de discussion Tremblement essentiel. Aptes édite Aptes, le magazine du tremblement essentiel diffusé à 3.000 exemplaires. Elle envoie aussi depuis 2012 une lettre d’information électronique, Aptes news, adressée à plus de 2.000 contacts. Dans le domaine des tremblements rares, Monique Nait, déléguée nationale pour le tremblement orthostatique primaire à Aptes, a travaillé en collaboration avec le professeur Emmanuelle ApartisBourdieu (Paris) et le docteur Marion Simonetta-Moreau (Toulouse) à la publication d’un livret d’information sur le tremblement orthostatique primaire sur Orphanet, l’encyclopédie des maladies rares. Aptes a aussi lancé sa première campagne de presse en organisant une conférence de presse de Aptes avec le professeur Emmanuelle ApartisBourdieu et le docteur David Grabli au Centre d’accueil de la presse étrangère au Grand Palais à Paris. Cette conférence de presse a permis la publication de plus d’une centaine d’articles de presse. Aider dédiée composée de Josette Garnier, Mauricette Hintzy, Anne - Marie Lasserre, Marie-France Lecroc et Michèle Véran et d’un service de questions-réponses sur Aptes.org géré par Henri Girin et Fabrice Barcq. Aptes info service a répondu en 2012 à 670 demandes. Aptes est présente en France, en Belgique (Aptes-Belgique asbl présidée par Danielle Vadjaraganian), en Suisse (Anne-Françoise Auberson) et au Québec (Alice Massé). En France, Aptes organise des délégations régionales afin de répondre aux demandes de ses adhérents avec notamment Josette Garnier, MarieFrance Lecroc, Claudie Merrien, Pierre Samper, Michel Socié, Gilbert Tibolla ; ce dernier assure depuis 2012 le rôle de coordonnateur des délégations régionales. En 2012, Aptes a publié Aptes, le guide pratique du quotidien, un guide élaboré par des adhérents de Aptes en Île-de-France, Monique Boussemart, Jean-Louis Buriat, Bruno Egger, AnneMarie Lasserre, Georges Millot, MarieThérèse Praquin et Monique Savard et rassemblant des aides techniques pour la compensation des situations de handicap liées au tremblement essentiel. Ce guide a pu être mis en page par une agence spécialisée en communication et imprimé à 3.000 exemplaires grâce au soutien de la fondation Julienne Dumeste pour l’innovation sociale et humanitaire et du groupe Apicil. Aptes l’a diffusé auprès de tous ses adhérents et 1 000 neurologues. Aptes organise un service d’orientation dans le système de soins, d’accompagnement dans assemblée générale de Aptes au centre de conférences internationales le parcours de au ministère des Affaires étrangères reconnaissance et de compensation du handicap, Aptes info service. Il est composé d’une ligne d’écoute téléphonique, 0 970 407 536 coordonnée par Gilbert Tibolla avec une équipe 11 Aptes le magazine du tremblement essentiel Défendre Aptes accompagne de nombreuses personnes dans leurs démarches auprès des Maisons départementales des personnes handicapées. Représenter Aptes représente les personnes concernées par le tremblement essentiel auprès des sociétés savantes notamment le Club des mouvements anormaux et l’Association des neurologues libéraux de langue française (ANLLF). Aptes a adressé Aptes, le guide pratique du quotidien à 240 institutions, ministères, agences nationales de santé, conseils généraux, maisons départementales des personnes handicapées, agences régionales de santé. Guérir 12 Les adhérents et les donateurs de Aptes se sont mobilisés cette année pour financer trois projets de recherche scientifique sur le tremblement essentiel pour plus de 70 000 €. - Docteur Dominique Guehl, Thalamic LFPs and VIM DBS in essential tremor : correlation, evolution and therapeutic perspectives (Bordeaux), 28 400 €, - Docteur Giovanni Stevanin, Tremblement essentiel familial : identification de mutations causales dans de nouveaux gènes par stratégie de séquençage haut débit (Paris), 19 000 €, - Marianne Vaugoyeau, Évaluation de la sphère motrice chez des patients présentant un tremblement essentiel sévère (Marseille), 14 000 €, - professeur Emmanuelle Apartis-Bourdieu, extension de Thérapeutique expérimentale du tremblement essentiel par la stimulation transcrânienne par courant direct (tDCS) du cortex cérébelleux et du cortex moteur (Paris), 10 000 €. Le rapport d’activité, mis aux voix, a été approuvé à l’unanimité des 500 adhérents présents ou représentés. Rapport financier Les recettes 2012 sont constituées des dons des adhérents à hauteur de 51 300 € (23 000 € de cotisations + 24 300 € de dons pour la recherche scientifique + 3 960 € de dons des bénévoles) + 5 450 € d’autres dons (subventions) + 1 900 € d’intérêts. Compte tenu du report du résultat bénéficiaire de l’année précédente de 93 000 € (notamment la réserve pour la recherche scientifique), le montant total des recettes pour 2012 s’établit à 152 350 €. Concernant les dépenses, Aptes a engagé 80 400 € pour le financement des appels d’offres à la recherche scientifique en 2011 et 2012. Les autres dépenses sont liées aux autres missions de Aptes, rassembler (2 000 € pour l’assemblée générale), informer (3 200 € pour Aptes, le magazine du tremblement essentiel, 12 400 € pour la création de Aptes.org financés par un partenaire extérieur), aider (14 200 € pour Aptes, le guide pratique du quotidien financés par des partenaires extérieurs) et 7 600 € de dépenses courantes (papeterie, affranchissement, imprimerie, organisation de la réunion annuelle des délégués régionaux). Le soutien à la recherche scientifique représente 67 % des dépenses, informer 13 % et aider 12 %. Le montant total des dépenses et engagements pour 2012 s’élève à 133 000 €. Aptes dégage un solde disponible de 19 050 €. Le rapport financier, mis aux voix, a été approuvé à l’unanimité des 500 adhérents présents ou représentés. Conseil d’administration Le conseil d’administration, dont les membres sont élus pour trois ans et rééligibles, est composé de Fabrice Barcq, président, Henri Girin, vice-président, Joël Eno, trésorier, Monique Nait, secrétaire, Gilbert Tibolla, Danielle Vadjaraganian. Henri Girin et Danielle Vadjaraganian, dont les mandats arrivaient à expiration et candidats à leur renouvellement, ont été réélus pour une période de trois années à l’unanimité des 500 adhérents présents ou représentés. Aptes, le magazine du tremblement essentiel numéro 18 est imprimé et diffusé grâce au soutien de Harmonie Mutuelle dans le cadre d’un partenariat entre Aptes et Harmonie Mutuelle. harmonie-mutuelle.fr