Les anomalies congénitales de l`ouraque chez l - chu

Journal
de
pédiatrie
et
de
puériculture
(2013)
26,
301—307
Disponible
en
ligne
sur
www.sciencedirect.com
ARTICLE
ORIGINAL
Les
anomalies
congénitales
de
l’ouraque
chez
l’enfant
:
le
point
de
vue
du
chirurgien
pédiatre
Congenital
urachus
anomalies
‘‘in
children’’:
‘‘The
pediatric
surgeon’s
point
of
view’’
D.
El
Azzouzi,
A.
Lasseri
Service
de
chirurgie
infantile,
université
Mohammed
I
Oujda,
hôpital
Al
Farabi,
CHU
Oujda,
Maroc
Rec¸u
le
16
mai
2013
;
accepté
le
30
aoˆ
ut
2013
MOTS
CLÉS
Ouraque
;
Anomalie
congénitale
;
Diagnostic
;
Enfant
Résumé
Introduction.
Les
anomalies
congénitales
de
l’ouraque,
bien
qu’exceptionnelles,
nécessitent
d’être
connues
par
les
chirurgiens
pédiatres,
car
elles
relèvent
d’une
prise
en
charge
adaptée.
Patients
et
méthode.
En
l’absence
de
traitement,
les
enfants
sont
exposés
aux
risques
de
récurrence
des
symptômes,
de
complications
infectieuses
ou
de
dégénérescence
plus
tard
en
adénocarcinome
mucosécrétant
de
type
liberkhünien,
colloïde
ou
en
bague
à
chaton.
Résultat.
Un
défaut
d’oblitération
partiel
ou
total
du
canal
allantoïdien
au
cinquième
mois
de
gestation
peut
être
à
l’origine
de
quatre
pathologies
bénignes
de
l’ouraque.
La
fistule
ombilico-
vésicale
(47,6
%)
est
en
principe
diagnostiquée
à
la
période
néonatale.
Chez
le
grand
enfant,
la
forme
la
plus
fréquente
est
le
kyste
de
l’ouraque
(30,7
%),
alors
que
les
fistules
borgnes
externes
(16,4
%)
et
internes
(3,2
%)
sont
plus
rares.
Discussion.
Le
diagnostic
repose
sur
l’examen
clinique
et
l’imagerie
médicale
associant
l’échographie,
la
fistulographie
et
l’uro-scanner.
Les
risques
de
complication
doivent
systéma-
tiquement
conduire
à
proposer
un
traitement
chirurgical.
La
chirurgie
laparoscopique
apparaît
comme
une
voie
d’abord
intéressante
pour
ce
type
d’intervention.
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302
D.
El
Azzouzi,
A.
Lasseri
KEYWORDS
Urachus;
Congenital
anomaly;
Diagnosis;
Child
Summary
Introduction.
Congenital
urachal
anomalies
are
very
rare
but
require
to
be
known
by
pediatric
surgeons.
Materials
and
methods.
Lack
of
appropriate
treatment
exposes
the
children
to
the
risks
of
symptoms
recurrence,
infectious
complications
or
adenocarcinomatous
degeneration.
Results.
A
partial
or
total
defect
of
obliteration
of
the
urachus
channel
after
the
fifth
month
of
gestation
can
be
at
the
origin
of
four
benign
pathologies.
The
ombilicovesical
fistula
(47.6%)
is
diagnosed
at
the
native
period.
In
the
children,
the
most
frequent
form
is
the
cyst
(30.7%)
whereas
the
external
(16.4%)
and
internal
sinus
(3.2%)
are
rarer.
Discussion.
Diagnosis
depends
on
clinical
examination
and
association
of
ultrasound,
fistulo-
graphy
and
CT-scan.
The
risk
of
complications
must
systematically
result
in
proposing
a
surgical
treatment
for
these
benign
pathologies.
The
umbilicus
resection
is
not
recommended,
but
the
surgeon
has
to
remove
the
urachus
and
its
implantation
base
on
the
bladder.
Laparoscopic
surgery
seems
to
be
an
interesting
route
for
this
intervention
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2013
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Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Introduction
L’ouraque,
du
grec
ouron
(urine)
et
echein
(contenir),
est
un
vestige
embryonnaire
qui
se
présente
à
la
naissance
sous
forme
d’un
cordon
fibreux
oblitéré,
reliant
le
dôme
vésical
à
l’ombilic.
Son
défaut
plus
ou
moins
complet
de
ferme-
ture
devient
alors
le
support
anatomique
d’une
pathologie
variée
dont
les
dénominateurs
communs
sont
la
rareté,
la
situation
médiane
sous-péritonéale
et
le
traitement
chirur-
gical.
Leur
diagnostic
est
établi
dans
60
%
des
cas
chez
l’enfant
ou
l’adolescent
[1],
le
tableau
clinique
est
très
variable,
par-
fois
à
l’origine
de
difficultés
diagnostiques.
La
connaissance
de
l’origine
embryologique
et
de
la
présentation
clinique
de
ces
pathologies
rares
est
indispensable
pour
permettre
une
prise
en
charge
thérapeutique
de
qualité.
Origine
embryologique
À
la
deuxième
semaine
de
gestation,
l’embryon
se
présente
sous
la
forme
d’un
disque
à
deux
couches
:
l’ectoblaste
et
l’entoblaste.
Ce
disque
didermique
délimite
deux
cavités.
La
cavité
amniotique
et
la
vésicule
vitelline
primitive.
La
vésicule
vitelline
primitive
va
progressivement
former
l’intestin
primitif,
ou
cloaque,
et
la
vésicule
ombilicale
(Fig.
1).
À
l’extrémité
caudale
de
l’embryon,
le
cloaque
est
le
carrefour
embryonnaire
des
appareils
urinaire
et
diges-
tif.
Au
16ejour
de
développement,
la
paroi
antérieure
du
cloaque,
qui
deviendra
la
vessie,
émet,
dans
le
pédicule
embryonnaire,
le
diverticule
allantoïdien
[1,2].
Ce
dernier
s’étendra
du
dôme
vésical
au
cordon
ombilical
(Fig.
2).
Lors
de
la
septième
semaine
du
développement
embryonnaire,
la
descente
de
l’éperon
périnéal
divise
le
cloaque
en
une
partie
postérieure
anorectale
et
une
partie
antérieure
uro-
génitale.
Son
origine
embryologique
est
controversée.
Qu’il
dérive
de
la
partie
supérieure
de
l’allantoïde
ou
du
cloaque
ventral
n’est
pas
clair.
La
majorité
des
auteurs
admettent
cependant
que
sa
partie
supérieure
provient
de
l’allantoïde
et
le
reste,
du
dôme
vésical.
C’est
cette
portion
crâniale
qui
s’allonge
pour
former
l’ouraque
lorsque
la
vessie
fœtale,
primitivement
abdominale,
acquiert
sa
position
pelvienne
tout
en
restant
fixée
à
l’ombilic.
Sa
particularité
est
d’être
une
structure
transitoire
apparaissant
au
28ejour,
se
rétré-
cissant
par
étirement
en
un
tube
à
lumière
virtuelle,
puis
s’oblitérant
à
la
fin
de
la
huitième
semaine
pour
n’être
à
la
naissance
qu’un
fin
ligament
fibreux
adjacent
aux
reliquats
des
vaisseaux
ombilicaux.
Néanmoins,
il
peut
persister
des
vestiges
embryonnaires
à
partir
desquels
peuvent
se
déve-
lopper
des
pathologies
bénignes
ou
malignes
[2,3].
Anatomie
L’ouraque
est
une
structure
tubulaire
extrapéritonéale
médiane,
de
5
à
10
cm
de
long
sur
3
à
8
mm
de
diamètre
qui
relie
la
face
postérieure
de
l’ombilic
au
dôme
vésical.
Sa
lumière
est
virtuelle.
L’ouraque
chemine
dans
le
plan
sous-aponévrotique
prépéritonéal
ou
fascia
ombilico-vésical
en
dedans
de
l’espace
de
Retzius
(Fig.
3).
Il
se
situe
à
la
face
postérieure
des
muscles
grands
droits,
en
regard
de
la
ligne
blanche
[4,5].
Ses
rapports
sont
:
en
avant,
le
fascia
transversalis,
en
arrière,
le
péritoine
pariétal
et
latérale-
ment
les
ligaments
ombilicaux
latéraux
(reliquat
des
artères
ombilicales)
(Fig.
4).
Le
péritoine
pariétal
dessine,
dans
la
région
sous-ombilicale,
trois
replis
:
un
repli
médian
sou-
levé
par
l’ouraque
et
deux
autres
latéraux
soulevés
par
les
ligaments
ombilicaux
latéraux.
Ces
replis
définissent
des
dépressions
péritonéales
nommées
fossettes
inguinales
interne
La
bonne
connaissance
de
cette
région
anatomique
permet
de
comprendre
que
l’exérèse
complète
de
l’ouraque
va
nécessiter
de
l’emporter
en
monobloc
avec
les
ligaments
ombilicaux
latéraux
à
son
extrémité
supérieure
et
une
col-
lerette
vésicale
à
son
extrémité
inférieure.
On
décrit
à
l’ouraque
plusieurs
segments
:
intramuqueux,
intramuscu-
laire
et
supravésical
[6,7].
Histologie
L’ouraque
peut
être
décrit
comme
un
tube
dont
la
paroi
est
composée
de
trois
couches
:
la
couche
interne,
constituée
Les
anomalies
congénitales
de
l’ouraque
chez
l’enfant
303
Figure
1.
Coupes
transversale
(a)
et
sagittale
(b)
de
l’embryon
à
la
deuxième
semaine
de
gestation.
Figure
2.
Coupe
sagittale
de
l’embryon
à
la
septième
semaine
de
gestation.
d’un
épithélium
transitionnel
ayant
une
activité
sécrétoire,
la
couche
moyenne,
faite
de
tissu
conjonctif
et
la
couche
externe,
musculaire
lisse,
en
continuité
avec
le
détrusor
[4—6].
La
lumière
centrale
est
virtuelle,
remplie
de
débris
épithéliaux
desquamés
[2].
Parfois,
aucune
structure
n’est
individualisable
[1].
Plus
rarement,
l’oblitération
du
canal
est
incomplète,
de
fac¸on
majeure,
aboutissant
à
des
lésions
macroscopiques.
Quatre
types
d’anomalies
congénitales
sont
possibles.
Les
plus
courantes
sont
le
kyste
et
la
fistule
de
l’ouraque
[4].
Fréquence
Bien
que
rares,
les
anomalies
congénitales
de
l’ouraque
n’en
représentent
pas
moins
les
plus
fréquentes
malforma-
tions
de
la
vessie.
Elles
seraient
retrouvées
une
fois
sur
1000
autopsies
d’adultes
et
5000
autopsies
d’enfants
[8].
La
prédominance
masculine
y
est
nette
(cinq
garc¸ons
pour
deux
filles),
ce
qui
peut
aussi
expliquer
l’association
à
un
obstacle
cervico-urétral
(valve
de
l’urètre,
vessie
neuro-
logique,
prune
belly
syndrome)
dans
des
proportions
(14
à
67
%)
excluant
tout
caractère
fortuit
[9,10].
L’incidence
des
Figure
3.
Coupe
transversale
de
la
paroi
abdominale
antérieure.
304
D.
El
Azzouzi,
A.
Lasseri
Figure
4.
Vue
postérieure
de
la
paroi
abdominale
antérieure.
malformations
génito-urinaires
associées
(15,6
%)
justifie
un
bilan
échographique
et/ou
une
urographie
intraveineuse
sys-
tématique
chez
tous
ces
patients
[11,12].
Tous
les
auteurs
insistent
sur
le
risque
de
transformation
maligne
des
résidus
de
l’ouraque,
qui
en
justifie
l’exérèse
complète
dans
tous
les
cas
[6].
La
survenue
d’un
adénocarcinome
mucineux
aurait
une
incidence
de
1
sur
5
millions
d’individus.
Elle
représente
0,5
%
de
tous
les
cancers
de
la
vessie
et
un
tiers
des
adéno-
carcinomes
primitifs.
La
survie
ne
dépasse
pas
10
%
car
elle
se
développe
dans
une
zone
silencieuse
et
son
extension
locorégionale
peut
être
très
avancée
dès
le
diagnostic
[5].
Étiopathogénie
et
classification
Blichert-Toft
et
Nielsen
[7]
distinguent
cette
pathologie
en
persistance
complète
de
l’ouraque
(48
%),
kyste
ouraquien
caractérisé
par
l’oblitération
des
deux
extrémités
qui
déli-
mite
une
partie
centrale
restée
perméable
(31
%),
sinus
(18
%)
et
diverticule
de
l’ouraque
(3
%)
dans
lesquels
seule
l’une
des
deux
extrémités
évolue
normalement,
l’autre
communiquant
avec
l’ombilic
ou
la
vessie
respectivement
(Fig.
5).
Rich
et
al.
[13]
rajoutent
à
cette
classification
le
sinus
à
bascule,
qui
est
une
forme
intermédiaire
entre
kyste
et
sinus,
pouvant
se
drainer
alternativement
à
l’extérieur
ou
dans
la
vessie.
Persistance
complète
de
l’ouraque
Elle
se
caractérise
par
la
non-oblitération
du
canal
oura-
quien
primitif
sur
la
totalité
de
son
trajet
et
donc
par
la
persistance
postnatale
d’une
communication
entre
ombilic
et
vessie
bordée
par
un
épithélium
transitionnel
ou
cubique,
mais
une
communication
microscopique
entre
l’ouraque
et
la
vessie
existerait
dans
près
de
la
moitié
des
dis-
sections
anatomiques.
L’hyperpression
vésicale
en
amont
d’un
obstacle
à
l’évacuation
de
l’urine
fœtale
ne
semble
pas
l’élément
déterminant
puisque
cette
association
n’est
retrouvée
que
dans
14
%
des
obstructions
du
bas
appareil
[4].
Valla
et
Mollard
[3]
ne
signalent
qu’une
seule
fistule
de
l’ouraque
sur
une
série
de
172
cas
de
valves
de
l’urètre.
D’autre
part,
l’oblitération
de
l’ouraque
est
antérieure
de
5
semaines
à
la
formation
de
l’urètre,
ce
qui
ne
lui
per-
met
pas
de
jouer
un
rôle
de
soupape
de
sécurité
[4,5].
Lorsque
la
fistule
est
associée
à
un
obstacle,
il
ne
peut
donc
s’agir
que
d’une
reperméabilisation
tardive.
La
fis-
tule
de
l’ouraque
peut
coexister
avec
d’autres
pathologies
de
l’ombilic,
principalement
omphalocèle
[7]
et
persistance
du
canal
omphalomésentérique
[1—4].
Valla
et
Mollard
[3]
ont
observé
un
cas
d’évagination
irréductible
de
la
vessie
à
l’ombilic
à
travers
une
très
large
fistule
de
l’ouraque,
situation
en
tout
point
symétrique
du
prolapsus
digestif
com-
pliquant
une
fistule
entéro-ombilicale.
Diagnostic
L’échographie
anténatale
peut
suspecter
cette
anomalie
devant
un
gros
cordon.
Mais
sa
révélation
habituelle
est
postnatale
précoce
après
la
chute
du
cordon
par
un
écou-
lement
plus
ou
moins
abondant
d’urine
par
l’ombilic
que
le
port
des
couches
peut
cependant
masquer
pendant
un
cer-
tain
temps.
Le
cordon
peut
être
normal
ou
prendre
dans
la
moitié
des
cas
un
aspect
de
mégacordon
pseudotumo-
ral
infiltré
par
l’urine
fœtale.
La
fistule
est
parfois
minime
et
l’écoulement
se
fait
alors
de
fac¸on
intermittente.
Le
diagnostic
pose
le
problème
d’un
ombilic
humide
et
fera
dis-
cuter
un
banal
granulome
inflammatoire
ou
plus
rarement
une
fistule
entéro-ombilicale.
L’échographie
peut
montrer
l’existence
d’une
structure
tubulaire
connectant
l’ombilic
et
le
dôme
vésical
et
laissant
passer
une
fine
lame
liqui-
dienne
lors
de
la
pression
à
vessie
pleine.
Elle
complète
le
bilan
malformatif.
L’opacification,
sur
des
clichés
de
profil
strict,
de
la
communication
à
plein
canal
entre
la
lumière
vésicale
et
l’orifice
ombilical
est
nécessaire,
soit
par
fistu-
lographie
après
repérage
du
pertuis,
soit
par
cystographie
qui
a
l’avantage
de
visualiser
la
filière
cervico-urétrale
et
l’existence
éventuelle
d’un
obstacle
sous-vésical.
Les
anomalies
congénitales
de
l’ouraque
chez
l’enfant
305
Figure
5.
Anomalies
congénitales
de
l’ouraque
:
fistule
(a)
;
sinus
(b)
;
diverticule
(c)
;
kyste
(d).
Traitement
Il
est
chirurgical
et
doit
réaliser
par
abord
extrapéritonéal
ou
laparoscopique
l’excision
de
tout
le
canal
persistant
en
emportant
la
collerette
de
calotte
vésicale
correspondant
à
son
implantation.
Tout
obstacle
associé
doit
être
réglé
de
fac¸on
spécifique.
Sinus
de
l’ouraque
Le
sinus
ouraquien
est
probablement
la
séquelle
d’un
petit
kyste
surinfecté
qui
s’est
spontanément
drainé
par
l’ombilic
laissant
un
petit
pertuis
communiquant
avec
une
cavité
borgne.
La
symptomatologie
est
alors
celle
d’un
écoule-
ment
purulent
intermittent
alternant
avec
des
épisodes
de
rétention.
L’ombilic
présente
généralement
une
inflamma-
tion
locale
et
plus
rarement
la
formation
d’un
bourgeon
granulomateux.
Il
est
plus
rare
que
le
drainage
se
fasse
vers
la
vessie,
le
sinus
communiquant
alors
par
un
orifice
punc-
tiforme
à
l’origine
de
surinfection
urinaire.
Quel
que
soit
le
mode
d’expression
de
cette
lésion,
ombilical
ou
vésical,
la
symptomatologie
peut
être
continue
ou
intermittente,
iso-
lée
ou
associée,
unipolaire
ou
à
bascule.
L’âge
moyen
de
révélation
est
de
6
ans
et
demi
dans
la
série
de
Rich
et
al.
[13].
Un
sinus
externe
doit
faire
discuter
la
possibilité
d’un
canal
omphalomésentérique
persistant.
Le
sinus
peut
appa-
raître
en
échographie
comme
une
structure
tubulaire
épaissie
à
centre
échogène.
Toutefois,
la
fistulographie
est
l’examen
diagnostique
le
plus
performant
car
elle
permet
de
préciser
la
longueur
du
sinus
et
sa
non-communication
avec
la
lumière
vésicale
[15].
La
cystographie
n’est
pas
indiquée.
Le
traitement
est
celui
déjà
décrit
pour
les
autres
ano-
malies
de
l’ouraque.
Diverticule
de
l’ouraque
De
taille
variable,
le
diverticule
prend
parfois
des
propor-
tions
importantes,
surtout
en
cas
d’obstacle
cervico-urétral
associé.
L’absence
de
signes
cliniques
est
la
règle,
mais
l’infection
urinaire
chronique
et
la
lithiase
vésicale
sont
des
circonstances
possibles
de
découverte,
de
même
que
le
bilan
d’un
obstacle
infravésical
dont
l’existence
est
pour
certains
un
prérequis
indispensable.
L’examen
diagnostique
de
référence
est
la
cystographie
avec
profil
strict,
qui
montre
une
image
plus
ou
moins
tubu-
laire
provenant
du
dôme
vésical,
dirigée
en
haut
et
en
avant,
et
de
longueur
variable.
L’abstention
est
de
règle
si
le
diverticule
est
asympto-
matique
ou
de
petite
taille.
Dans
le
cas
contraire,
il
faut
proposer
son
exérèse
avec
remodelage
de
la
vessie
et
trai-
ter
en
priorité,
si
elle
existe,
toute
gêne
à
l’évacuation
de
l’urine
[4—14].
Kyste
de
l’ouraque
L’oblitération
bipolaire
incomplète
de
l’ouraque
isole
un
segment
tapissé
d’une
muqueuse
de
type
transitionnel
dont
les
sécrétions
mucoséreuses
plus
ou
moins
associées
à
des
débris
cellulaires
s’accumulent
pour
former
un
kyste
sus-
pendu.
Diagnostic,
traitement
du
kyste
simple
L’échographie
anténatale
peut
le
mettre
en
évidence,
mais
l’âge
moyen
de
révélation
est
plus
élevé
que
pour
la
fistule.
Le
kyste
peut
être
de
petit
volume
et
asympto-
matique,
de
découverte
fortuite
lors
d’une
échographie
ou
d’une
intervention
chirurgicale.
Il
peut
aussi
prendre
l’aspect
d’une
tumeur
médiane
hypogastrique
clinique-
ment
palpable
et
parfois
accompagnée
de
signes
urinaires
par
compression.
La
discussion
diagnostique
se
fait
avec
un
diverticule
vésical,
un
kyste
du
canal
vitellin,
une
hernie
ventrale
ou
plus
rarement
une
omphalocèle
sous-
ombilicale
épidermisée.
L’échographie
est
le
seul
examen
à
demander
:
elle
montre
une
masse
liquidienne
ronde
ou
ovale,
extrapéritonéale,
médiane.
Le
traitement
en
est
l’excision
complète
par
chirurgie
extrapéritonéale
ou
lapa-
roscopie,
élargie
à
l’exérèse
d’une
manchette
de
calotte
vésicale
afin
de
prévenir
tout
risque
de
récidive
ou
de
transformation
adénocarcinomateuse
tardive
à
l’âge
adulte
[4,5].
Mais
habituellement
le
diagnostic
est
fait
à
l’occasion
d’une
surinfection
par
voie
hématogène
ou
lymphatique
essentiellement
à
staphylocoque
doré.
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