Questions et réponses Chapitre 6 • L’utilité clinique des notions de précision et de validité 3
Épidémiologie appliquée, 2e édition © 2008 Les Éditions de la Chenelière inc.
la validité de l’association entre l’exposition aux contraceptifs oraux et l’apparition du
cancer du sein. On doit prendre en compte :
• les caractéristiques de la population à l’étude ;
• les méthodes utilisées pour mesurer l’exposition au facteur de risque et aux facteurs de
confusion (âge, nombre de grossesses, antécédents familiaux) ou pour distinguer les
malades des non-malades ;
• les effets de variables potentiellement confondantes (facteurs de confusion).
6.6
Question
Nommez trois sources de variations affectant la précision d’une mesure de la glycémie
chez un patient.
Réponse
Ces variations pourront en premier lieu être dues à des facteurs biologiques. La glycémie
présente en effet des variations journalières, particulièrement en fonction des repas. Par
ailleurs, les caractéristiques de l’instrument de mesure, c’est-à-dire, dans ce cas, la
précision intrinsèque du glucomètre, pourront être à l’origine de certaines variations. Enfin,
les variations pourront être dues à l’observateur ; en effet, sa dextérité peut être en cause
tout comme sa capacité à utiliser correctement l’appareil.
6.7
Question
À l’urgence d’un hôpital universitaire, on demande systématiquement aux personnes
blessées de remplir un questionnaire pour connaître les circonstances entourant la
survenue de leurs blessures. En effet, un groupe d’étudiants veut avoir une idée de la
gravité des blessures qui surviennent sur le territoire desservi par l’hôpital ; ils comptent, à
la lumière des informations que leur révéleront ces questionnaires, estimer la proportion
des accidents entraînant une hospitalisation. Nommez deux types de biais qui pourraient
invalider leur estimation, et commentez.
Réponse
Deux biais de sélection pourraient invalider l’estimation. Le premier consisterait en un
biais d’échantillonnage (survie sélective). En effet, les personnes qui consultent à cet
hôpital ne sont pas nécessairement représentatives de l’ensemble de celles qui se
blessent sur le territoire. On peut aussi envisager qu’une personne blessée très
gravement soit hospitalisée rapidement sans que le questionnaire soit rempli, ce qui peut
avoir pour effet de sous-estimer la proportion d’hospitalisations mesurée à l’aide de cet
instrument. Le second biais en serait un de volontariat : les personnes qui refusent de
remplir le questionnaire peuvent souffrir de blessures plus graves que celles qui le
remplissent.
La mesure même de la gravité des blessures (proportion hospitalisée) choisie par le
groupe est incomplète et donc biaisée. En effet, la souffrance associée à la blessure et
l’incapacité de s’adonner aux activités habituelles ou quotidiennes qui peut en résulter
constituent d’autres composantes de la mesure de la gravité qui ne sont pas prises en
compte. Donc, il s’agirait là d’un biais d’information.
6.8
Question
Lors de la démarche diagnostique, à quels moments peut-on introduire un biais
d’information ?
Réponse
On peut introduire un biais d’information à toutes les étapes de la démarche diagnostique :
anamnèse, examen clinique, examens diagnostiques. Le manque de pertinence ou de
qualité des questions posées, les lacunes de l’examen clinique effectué ainsi que les