Blueprint PB- PP B- 018 BELGIE(N) - BELGIQUE Trimestriel / n° 118 /mars 2016 vie des cliniques Catherine Marissiaux / service communication Clinique Saint-Joseph La nouvelle unité d’accueil préopératoire : fluidifier et accélérer l’accueil La clinique Saint-Joseph a ouvert fin mars une nouvelle unité d’accueil préopératoire (UAPO) au sein de l’ancienne maternité. Centraliser l’accueil du patient en amont du bloc opératoire ou interventionnel doit permettre de fluidifier le trajet du patient et diminuer son temps d’attente. La nouvelle organisation s’inspire de celle de l’hôpital de jour chirurgical et d’une expérience similaire au Canada. Le patient arrive 1 à 2 heures avant son intervention à l’unité d’accueil préopératoire. Les formalités administratives et les préparations infirmières (notamment préparation cutanée, dépilation, détersion) sont réalisées de front. L’infirmière remet au patient une blouse d’opéré(e), un peignoir et des pantoufles. Le patient est ensuite installé dans une chambre d’attente équipée de fauteuils ou de lits. Juste avant l’heure de l’intervention, le brancardier accompagne le patient au bloc opératoire. Lorsqu’il quitte la salle de réveil, le patient reprend le circuit classique : il est transféré en lit dans sa chambre. Quelques nouveautés Comme le patient ne dispose pas directement de sa chambre d’hospitalisé, son bagage est gardé dans un endroit sécurisé de l’UAPO puis transféré dans sa chambre. Autre changement : dans la mesure du possible, le patient se rend debout au bloc opératoire. Ce n’est pas anecdotique : les études prouvent que le patient qui se rend debout au bloc appréhende son intervention d’une façon plus positive et récupère plus vite. La formule est déjà d’application à l’hôpital de jour chirurgical : la procédure est appliquée avec succès aux patients de 22 chirurgiens. Bien entendu, si la prénarcose ou l’état du patient le demande, le patient est transféré au bloc en fauteuil roulant ou en lit. Tous les patients ne sont pas accueillis dans l’UAPO. L’unité est ouverte de 6h30 à 14h, elle ne prend en charge que les patients entrés le jour même et opérés avant 14h. Ceux qui entrent après 14h sont pris en charge dans l’unité de soins classique, comme auparavant. Et certains L’équipe de l’UAPO, avec celle de la préhospitalisation patients continuent à entrer la veille, en fonction de leur état de santé ou de la préparation de l’intervention. Cette nouvelle organisation constitue un plus pour le patient (moindre attente), les brancardiers (trajets plus directs), le bloc (patient à l’heure et bien préparé), les équipes des unités (focalisées sur les patients hospitalisés) et l’institution (optimalisation de la gestion des lits et des DMS). /1 vie des cliniques Laurine Mattart, Dr Paul Magotteaux / cellule contrôle qualité, service de chirurgie abdominale Une cellule de contrôle qualité pour la chirurgie abdominale Un service seul ne peut prétendre obtenir d’excellents résultats tant qu’il ne se compare pas à d’autres équipes similaires. C’est la démarche du service de chirurgie abdominale qui a choisi de se doter de sa propre cellule de contrôle qualité (CQ). Objectifs : analyser les modus operandi par le biais d’une évaluation scientifique rétrospective, faire converger les pratiques de référence, proposer des actions correctives. Le CQ s’entend comme un processus permanent, un cercle vertueux. Un an après la mise en place de la cellule qualité, le travail et les résultats sont impressionnants. A l’heure où on voudrait orienter quasi systématiquement les patients nécessitant une chirurgie lourde vers des centres de référence, le service de chirurgie abdominale a fait le choix d’évaluer ses propres résultats pour se positionner par rapport à l’ensemble du paysage hospitalier. Une démarche scientifique Pour un même type de pathologie, on observe de grandes variations de prises en charge et de résultats selon les différents services. En chirurgie abdominale, le contrôle qualité vise à situer le niveau d’activité et de qualité dans une chirurgie grevée d’une mortalité et d’une morbidité importantes, et à développer des initiatives qui améliorent la prise en charge. La cellule qualité travaille sur deux plans : • réunir et analyser de façon scientifique les résultats de la chirurgie lourde, en se focalisant dans un premier temps sur 2 pathologies : la chirurgie de résection de l’œsophage et du pancréas. • les comparer à ceux publiés dans la littérature nationale et internationale, notamment les études se rapportant au contrôle de qualité du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) en Belgique, mais aussi de la Haute autorité de santé (HAS) en France et de l’American college of surgeons et Agency for healthcare research and quality aux Etats-Unis. Pour que la démarche soit crédible, elle doit être inattaquable. C’est la raison pour laquelle la cellule qualité a mis la barre très haut. Un audit interne a été réalisé dans le service pour évaluer la qualité du geste chirurgical et de la prise en charge globale du patient, en recueillant des données objectives qui puissent informer les médecins, le personnel paramédical et les patients sur la qualité des soins et les risques réels de ce type de chirurgie. La rigueur avant tout L’étude porte sur les résultats de la chirurgie de résection de l’œsophage et du pancréas réalisée pendant 9 ans au sein du service (2006-2014) et s’articule en trois étapes : 2 / blueprint n° 118 / mars 2016 • après une étude approfondie de la littérature nationale et internationale, nous avons établi une liste d’indicateurs de qualité (IQ) la plus complète possible. Les IQ sont des outils de mesure d’une pratique professionnelle (ici la chirurgie abdominale) qui permettent d’estimer de façon fiable, objective et comparable la qualité de la prise en charge de la pathologie du patient. • nous avons ensuite créé une base de données reprenant ces IQ. La base de données du service de chirurgie abdominale rassemble et stocke de grandes quantités de données de manière très organisée afin d’en faciliter l’exploitation. • nous avons enfin établi la liste des patients ayant subi ce type de chirurgie et complété la base de données à partir de différentes sources (dossiers médicaux, agenda du bloc opératoire, CMO, registre national du cancer, dossiers d’anesthésie, d’oncologie, d’anatomopathologie, de gastroentérologie). Les IQ s’appliquent à l’ensemble de la prise en charge du patient : période préopératoire, période opératoire et péri-opératoire, période postopératoire et enfin suivi au long cours. Nous avons réuni plus de 20 IQ pour l’évaluation de la résection œsophagienne et plus de 45 IQ pour l’étude de la résection pancréatique. Les IQ sont ajustés en fonction de l’âge du patient, du sexe, de ses comorbidités éventuelles (score de Charlson), de son état clinique (score ASA), du niveau de complication postopératoire (score de Dindo-Clavien), etc. Quels résultats ? Entre 2006 et 2014, 63 patients atteints d’un cancer de l’œsophage ont subi une résection œsophagienne. Sur la même période, nous avons comptabilisé 103 patients atteints d’un cancer du pancréas ayant soit une duodénopancréatectomie (73), soit une spléno-pancréatectomie (25), soit une pancréatectomie gauche (4) ou encore une pancréatectomie partielle (1). De plus, 23 duodénopancréatectomies La cellule contrôle qualité est née à l’initiative des médecins du service de chirurgie abdominale début 2015. Elle s’appuie sur deux personnes (1 équivalent temps plein). Laurine Mattart Diplômée en sciences biomédicales (master en nutrition – UCL 2006), docteur en sciences (Univ. Namur 2012). A travaillé comme coordinatrice d’études cliniques au centre des tumeurs de l’ULB (Institut Jules Bordet). A rejoint l’équipe de chirurgie abdominale en décembre 2014. Dr Paul Magotteaux Médecin chef du service d’imagerie médicale du CHC pendant 25 ans, médecin coordinateur du service d’imagerie au CHU pendant 3 ans. Radiologue à la clinique de Malmedy depuis 2002. Consultant scientifique dans la cellule de contrôle qualité depuis 2015. ont été réalisées sur ces 9 années pour des patients souffrant d’un cancer dans la région pancréatique (au niveau des voies biliaires extrahépatiques, de l’ampoule de Vater ou du duodénum). agenda Plus de 150 paramètres concernant les patients, les méthodes de diagnostic, les techniques chirurgicales, la prise en charge thérapeutique postopératoire et le follow up ont été étudiés. Citons les plus importants : nature du cancer, stadification anatomopathologique, mortalité et morbidité postopératoires, pourcentage de réadmission hospitalière, causes de décès, nature de la prise en charge thérapeutique (avec/sans chimiothérapie ou radiothérapie), statut nutritionnel, durée de séjour, pourcentage de résection complète (ou « R0 »). Jeudi 21 avril, 20h Les 5 ans du CLE, centre liégeois d’endométriose : soirée de conférences La grille d’analyse s’est constituée progressivement, avec un aller-retour constant entre l’analyse de la littérature scientifique et celle des dossiers des patients. C’est donc un travail de fourmi, qui nécessite rigueur et vision large. ASBL des médecins, rue de Hesbaye 104, 4000 Liège Conclusion Les résultats détaillés de cette étude montrent que le niveau de qualité de notre service est tout à fait comparable à celui des centres de référence. Le niveau de morbidité/mortalité y est équivalent à celui des grands centres internationaux. Toute l’étude fera l’objet de publications. Ce travail prouve aussi qu’au sein de notre service, il est possible de réaliser une évaluation scientifique et rétrospective du niveau de qualité des soins dispensés aux patients devant subir une chirurgie lourde. Cette étude permet au service d’entamer dès maintenant une évaluation prospective qui devient la règle pour la chirurgie de l’œsophage et du pancréas. Concrètement, l’étude a débouché sur un trajet de soins avec des critères à cocher dans le dossier informatisé du patient dès la consultation, un schéma de prise en charge pour la chirurgie et l’anesthésie, mais également une adaptation des protocoles de gastroentérologie et d’anatomopathologie. Il y a donc une réelle augmentation de la qualité de la prise en charge de nos patients. Outre l’intérêt du patient, il faut souligner l’intérêt de la démarche pour le corps médical. Initiée par les médecins, la démarche rappelle l’intérêt du partage des informations et de la pluridisciplinarité. C’est sans doute ce qui explique son effet fédérateur. Nous profitons de cet article pour remercier tous les services avec lesquels nous collaborons au quotidien, soit l’anatomopathologie, l’anesthésiologie, la diététique, la gastroentérologie, l’oncologie, la pharmacie, la radiothérapie (CHU), sans oublier notre statisticien David Magis, chercheur FNRS. Enfin, le contrôle qualité est un processus permanent qui s’inscrit comme un cercle vertueux. L’évaluation régulière des IQ nous aide à faire converger les pratiques réelles vers les pratiques de référence et permet de garantir aux patients de demain les prises en charge optimales. En 2016, l’étude et la démarche seront étendues à la chirurgie colorectale. Hôtel Crowne Plaza, Liège Mardi 26 avril, 12h30 La préservation de la fertilité avant traitement oncologique : de l’urgence à la pluridisciplinarité Mardi 31 mai, 12h30 EOS : nouvelle modalité radiologique ASBL des médecins, rue de Hesbaye 104, 4000 Liège Samedi 8 octobre, 13h30 Journée médicale des Cliniques Saint-Joseph Cercle de Wallonie, Seraing 9 Informations [email protected] nouvelles agréations A152 (Les Cliniques Saint-Joseph) • Dr Julie Blanchard, médecine palliative • Laura Borsu, médecine dentaire • Dr Sylvie De Gueldre, ophtalmologie • Dr Micheline Mouchamps, neurochirurgie • Dr Alexandre Netten, chirurgie orthopédique • Laura Rivas Cardesin, médecine dentaire A158 (CHVE – Centre hospitalier Saint-Vincent – Sainte-Elisabeth) • Dr Nabil Bouabdallah, chirurgie orthopédique • Dr Marc Dirix, chirurgie orthopédique • Dr Anne-Sophie Evrard, gynécologie • Dr Florie Gomez, urologie • Dr Thierry Jacobs, chirurgie orthopédique • Dr Vanessa Verdin, chirurgie abdominale /3 vie des cliniques Marianne Lebrun / service communication Nouveau au CHC : le centre labio-palatin (CLP) Contact Fabienne Hesbois, infirmière coordinatrice 04.239.48.48 [email protected] Lorsqu’un enfant est porteur d’une fente labio-palatine, les parents se trouvent face à une multitude de questions. Le centre labio-palatin a été mis sur pied pour y répondre. Il propose une prise en charge chirurgicale et médicale, mais également un accompagnement psychosocial. Les intervenants de référence du centre labio-palatin Les fentes labio-palatines concernent environ 1 naissance sur 1.000. Le CHC prend en charge de 10 à 15 cas par an, avec un suivi personnalisé depuis le diagnostic (le plus souvent anténatal) jusqu’à la fin du traitement, soit de 0 à 18 ans, selon la complexité des cas. • Dr Marc Horion, gynécologue spécialiste en diagnostic anténatal • Dr Françoise Mascart, cardiologue pédiatre • Drs Paul Fryns et Pascal Paulus, chirurgiens maxillo-faciaux • Dr Véronique Thiry, pédiatre • Drs Jamil Khamis et Michel Lewin, imagerie médicale • Drs Noëlle Gillard, Sabrina Delhalle, Catherine Houbeau et Marie-Noëlle Serville, ORL • Mimount Kaïdi, dentiste • Gisèle Hannot, orthodontiste Le centre labio-palatin répond à trois objectifs : • prendre en charge des patients porteurs de fentes faciales et leur famille, en particulier de fentes labio-palatines, ainsi que de toute autre malformation oro-maxillo-faciale et crânienne • définir une politique de prise en charge pluridisciplinaire permettant le suivi des parents et de l’enfant depuis le diagnostic jusqu’à ce que l’intervention du centre, tant sur le plan psychosocial que médical, ne soit plus nécessaire • faire des parents et du jeune patient des acteurs à part entière de leur prise en charge Le centre labio-palatin, c’est une équipe pluridisciplinaire composée d’intervenants médicaux et psychosociaux à votre service et au service de l'enfant, des parents et futurs parents. Fabienne Hesbois, infirmière coordinatrice du centre, est la personne de référence pour l’équipe pluridisciplinaire, le pédiatre et le médecin généraliste. Son rôle est d’informer, soutenir, orienter les parents et organiser les rendez-vous en fonction des besoins, tout au long du parcours et, ce, dès l’annonce du diagnostic. Les étapes de la prise en charge pluridisciplinaire Le diagnostic anténatal Dès confirmation, par l’échographie morphologique du fœtus, de la présence d’une fente labio-palatine, le gynécologue prend d’office rendezvous pour une échographie cardiaque et une RMN. Il informe les parents de l’existence du centre labio-palatin et leur donne les coordonnées de l’infirmière coordinatrice. Avant la naissance L’infirmière coordinatrice rencontre les parents et organise un entretien avec le chirurgien maxillo-facial. Elle organise les rendez-vous selon les souhaits et/ou besoins et fait le lien entre les différents intervenants. Les futurs parents auront ainsi la possibilité de rencontrer le pédiatre/ néonatologue, la psychologue, le référent social, la consultante en lactation, … 4 / blueprint n° 118 / mars 2016 • Fabienne Hesbois, infirmière coordinatrice • Cécile Verlaine, psychologue • Christine Valée et Fabienne Hesbois, consultantes en lactation • Véronique Pâque, logopède • Marie Daenen, référent social • Le travailleur médico-social de l’ONE A la naissance Le gynécologue ou le néonatologue prend contact avec le chirurgien maxillo-facial pour rencontrer rapidement les parents et le bébé. Lors du séjour en maternité ou au service néonatal, selon la situation, les parents auront le passage de la consultante en lactation pour s’assurer d’une alimentation efficace, de la logopède, du référent social et de la psychologue si besoin. Le travailleur médico-social de liaison de l’ONE visite systématiquement les parents. L’infirmière coordinatrice fait le lien entre les différents intervenants et s’assure de la bonne circulation des informations et du suivi global de la prise en charge. Elle s’occupe aussi de la mise à jour du dossier patient. Avant la sortie de la maternité L’infirmière coordinatrice s’assure de la planification des rencontres de suivi avec les différents intervenants concernés : chirurgien maxillo-facial à 1 mois, ORL à 1 mois, logopède en fonction de la situation, consultante en lactation si nécessaire et travailleur médico-social de l’ONE. Après la sortie de la maternité Un planning de prise en charge et de suivi pluridisciplinaire sur le long terme a été réfléchi et établi (jusque l’âge de 18 ans). Il sera bien entendu adapté à la situation et à l’évolution de l’enfant. rubrique du généraliste SYLOS : nouvelle plateforme de concertation entre les médecins généralistes et les médecins du CHC L’amélioration de la collaboration avec les médecins généralistes constitue un objectif prioritaire pour le CHC. Nous sommes tous convaincus que nous devons mieux communiquer et mieux collaborer dans l’intérêt des patients et, pour ce faire, nous devons d’abord nous rencontrer ! Il ne s’agit certainement pas de « papoter », mais bien de trouver des améliorations très concrètes pour que les choses bougent rapidement !, témoigne le Dr Quentin Dulière, adjoint à la direction médicale et chargé de l’amélioration des relations avec la 1re ligne de soins. Le SYstème LOcal de Santé Population commune 1re ligne de soins 2ème ligne de soins Intervenants du domicile Hôpital Représentants Représentants Cercle MG Depuis décembre dernier, un nouveau SYLOS (SYstème LOcal de Santé) s’est mis en place autour du CHC. Objectif : améliorer la collaboration entre les deux lignes de soins tout en gardant le patient au centre des préoccupations. La rencontre rassemble médecins spécialistes du CHC et généralistes représentant leur cercle ou association. La modération est assurée par deux médecins rôdés à l’animation, neutres et extérieurs au CHC. La première réunion du 17 décembre 2015 a rassemblé 5 généralistes représentant leur cercle ou association et une dizaine de spécialistes du CHC. Quelques demandes concrètes ont été formulées lors de cette première réunion : • fournir aux généralistes un annuaire téléphonique pour les cliniques Saint-Joseph et de l’Espérance avec les lignes directes ou GSM des spécialistes. Le travail est en cours de réalisation. Il sera finalisé dans les prochaines semaines et envoyé aux médecins généralistes de la région (et sur simple demande). • pour les sites de Saint-Joseph et de l’Espérance, réserver une ligne téléphonique d’appel prioritaire aux généralistes. C’est chose faite pour Saint-Joseph que les généralistes peuvent joindre directement via le 04 224 87 81. Il leur suffit de donner leur nom et de préciser qu’ils sont médecins généralistes. Attention, ce numéro est strictement réservé aux généralistes, merci de ne pas le donner aux patients. C’est en cours de réalisation pour l'Espérance. • dans l’autre sens, afin de faciliter l’appel du spécialiste vers le généraliste, chaque cercle de médecine générale enverra au CHC le listing à jour et les coordonnées complètes de ses membres. Lors de la seconde réunion du 25 février, outre le suivi des points cidessus, d’autres projets ont également été présentés afin d’avoir un feedback des généralistes et de les prioriser avec eux. Parmi ceux-ci : • l’amélioration du parking pour les généralistes devant les hôpitaux • l’amélioration de la lisibilité des résultats de biologie dans les rapports des urgences • la possibilité pour le généraliste de demander à l’accueil de chaque site hospitalier un mémo reprenant la liste de ses patients hospitalisés, leur numéro de chambre et le médecin responsable • l’accès en temps réel pour les généralistes aux résultats de biologie et aux clichés d’imagerie sur les serveurs du CHC • l’envoi automatisé d’alertes « Mexi » vers les généralistes en début et Situations complexes Incidents critiques Protocoles de soins Chefs de service Direction médicale Recherche de soluons Acons Animateur neutre Le fonctionnement du SYLOS, défini par le département universitaire de médecine générale de Liège Clinique Saint-Joseph Nouvelle ligne téléphonique prioritaire pour les généralistes : 04 224 87 81(mentionnez votre nom et votre qualité de médecin généraliste). Attention, ce numéro est strictement réservé aux généralistes, merci de ne pas le communiquer aux patients. fin d’hospitalisation, lors de l’accouchement, … de leurs patients • le développement d’une partie du site internet réservée aux généralistes, avec une série d’informations pratiques et scientifiques On l’aura compris, beaucoup de projets sont en chantier pour améliorer les relations entre les médecins généralistes, les médecins spécialistes et l’hôpital. Les réunions SYLOS sont ouvertes à tous les cercles de médecine générale. Le calendrier est établi comme suit : • mardi 19/04 • jeudi 22/09 • jeudi 16/06 • jeudi 24/11 Personne de contact : Dr Quentin Dulière, 04 224 80 37 [email protected] /5 le point sur Dr Philippe Desfontaines, Dr Annick Melin / unité neurovasculaire (Stroke unit) Dr Denis Brisbois, Dr Olivier Cornet / neuroradiologie interventionnelle La thrombectomie mécanique dans le traitement aigu de l’AVC ischémique : 2015, année de la consécration … ! Dès le début des années 2010, suite au progrès technique et à la mise au point des « stents retrievers » (fig1), la thrombectomie mécanique (TM) a progressivement fait partie de l’arsenal thérapeutique de l’AVC ischémique aigu. Elle a en effet démontré un taux de recanalisation supérieur à la thrombolyse intraveineuse en cas d’occlusion proximale des artères de la circulation antérieure, avec un taux de recanalisation allant jusqu’à 80 % alors qu’il n’est que de 10 % avec la thrombolyse intraveineuse (fig2). fig1 fig2 : avant thrombectomie L’équipe neurovasculaire du CHC fut, dès 2011, parmi les premières à introduire en Belgique la thrombectomie mécanique dans l’arsenal thérapeutique de l’AVC ischémique aigu, en cas d’échec de la thrombolyse IV. Ainsi, sur notre série de plus de 70 cas d’AVC ayant bénéficié d’une TM dans les 8 heures après le début des symptômes, nous avons 65 % d’évolution favorable avec un score de Rankin à 3 et 6 mois > 2, c’està-dire des patients avec un déficit neurologique, mais autonomes dans leurs activités de la vie quotidienne. Par comparaison, la thrombolyse IV (pratiquée en routine clinique au CHC depuis 2002) a un taux d’évolution favorable (Rankin ≤ 2) de 30 % à 1h30 après le début des symptômes, de 15 % à 3h après le début des symptômes et de 7 % à 4,5h après le début des symptômes. Notre série de patients a ainsi fait l’objet d’un poster primé (Poster Awards) au congrès mondial de neurologie en 2013(1) et a fait partie du premier registre belge sur la thrombectomie, réalisé conjointement avec d’autres centres hospitaliers pionniers dans le domaine, et publié récemment en octobre 2015 dans Acta Neurologica Belgica(2). Toutefois, la démonstration de l’efficacité de la TM par rapport à la thrombolyse IV n’avait jamais été faite jusqu’à la publication, en décembre 2014, de l’étude MR CLEAN, suivie début 2015 des études ESCAPE, EXTEND-IA, SWIFT-PRIME et REVASCAT, avec un taux d’évolution favorable allant de 33 % à 71 % selon les études. Les caractéristiques des études et leurs résultats sont résumés dans les tableaux 1 et 2. Ainsi, ces études ont montré que la combinaison thrombolyse IV suivie de la thrombectomie était supérieure à la thrombolyse IV seule dans l’AVC ischémique avec occlusion proximale dans la circulation cérébrale antérieure (tableau 3). Il n’est pas certain que la thrombectomie seule, 6 / blueprint n° 118 / mars 2016 après thrombectomie sans la thrombolyse IV préalable, apporte le même résultat clinique même si, dans la série des patients ayant eu une TM sans thrombolyse IV, on retrouve un pourcentage semblable de bonne évolution. Parmi les autres enseignements de ces études, on retiendra que : • l’âge n’est pas un facteur limitant • le bénéfice clinique est retrouvé pour les déficits neurologiques faibles (score NIHSS = 2) • la fenêtre thérapeutique était le plus souvent endéans les 6 heures, mais a été étendue dans certaines de ces études à 8 et 12 heures sur base de la sélection par imagerie • les critères d’inclusion d’imagerie étaient très variables : / absence d’évaluation de la pénombre dans MR CLEAN / estimation de la pénombre et du cœur ischémique dans EXTEND-IA et SWIFT-PRIME (qui ont les meilleurs résultats avec respectivement 71 % et 60 %) / présence d’une ischémie cérébrale de petite taille évaluée sur le score ASPECTS > 5 et circulation collatérale modérée à bonne dans ESCAPE / score ASPECTS faible > 6 dans REVASCAT • les bénéfices cliniques ont été obtenus pour des temps médians de reperfusion relativement courts, de 248 min pour EXTEND-IA, 241 min pour ESCAPE et 355 min pour REVASCAT. Il n’est pas établi que la validité de ces résultats soit maintenue pour des temps de reperfusion plus tardifs. • le recours à l’anesthésie générale a été laissé à la discrétion de l’investigateur et son bénéfice ou effet délétère n’est pas établi. Dans l’étude MR CLEAN, une analyse post hoc des cas ayant subi une AG a montré une évolution plus défavorable, mais un biais de sélection n’est pas exclu (AG réservée aux patients les plus instables hémodynamiquement ou neurologiquement et donc de moins bon pronostic a priori). Age >18 >18 18-80 18-80 >18 <6 (door to groin = 90 min) <12 (door to <8 groin = 60 min et door to stent depl. = 90 min) <8 Imagerie Angioscanner ou IRM Occlusion M1 ou T carotidien Angioscanner + perfusion Occlusion T ou L carotidien, M1 et M2 Aspect>/= 6 Evaluation des collatérales Angioscanner + perfusion ou IRM Occlusion M1, M2 Vol Core <70 ml ou mismatch> 10 ml (ou ration> 1.2) Angio Scanner + perfusion ou IRM 9 à 20 >6 Angioscanner Occlusion M1 ou M2 Aspect>/= 6 Infarct <1/3 Aspect>/= 6 NIHSS >2 Matériel Stent retriever Stent retriever Stent retriever Stent retriever Stent retriever Thrombolyse IA ou les 2 >/=8 et </= > 12 30 tableau 1 Thrombolyse IV versus Thrombolyse IV + Thrombectomie : évolution à J 90 NNT = 3 Endovascular treatment Standard care Relative risk 90 80 3·0 2·5 72% 70 NNT =8 60 2·0 60% 54% 50 43% 40 38% 35% 33% 1·0 29% 28% 30 19% 20 0·5 2 ND TE EX PR TIF SW 0 -IA 4 E IM PE CA VA S RE EA CL R M ES CA T 5 1 N 7 III S 3 10 0 1·5 Relative risk (95% CI) 100 Lancet Neurol 2015 tableau 2 Efficacité thrombolyse IV (Lees et al, Lancet 2010) Pour sauver 1 AVC (score de Rankin = 0,1 ou 2), il faut thrombolyser : 3 patients à 1,5 heure 6 patients à 3 heures 14 patients à 4,5 heures Sélection des patients 1. Le diagnostic d’occlusion intra-crânienne doit être fait préalablement à la thrombectomie par une imagerie non invasive (grade A, niveau 1a). 2. Les patients avec une lésion ischémique constituée étendue (selon le score ASPECT < 7) ne sont a priori pas candidats à une thrombectomie (grade B, niveau 2a). 3. Un âge avancé (> 80 ans) n’est pas une contreindication a priori à la thrombectomie (grade A, niveau 1a). 4. Les techniques d’imagerie permettant de déterminer la pénombre ischémique peuvent être utilisées pour sélectionner les patients et ont une bonne corrélation avec l’évolution clinique après thrombectomie (grade B, niveau 1b). REVASCAT s 1. Population : tout patient admis pour AVC ischémique aigu entrant dans les critères de thrombolyse IV pour lequel l’angioscanner réalisé préalablement a démontré une occlusion proximale de l’artère cérébrale moyenne (segment M1 et M2) ou une occlusion distale de la carotide interne, jusqu’à la 6e heure après le début des symptômes (grade A, niveau 1a). 2. La thrombectomie ne doit pas empêcher la thrombolyse IV lorsqu’elle est indiquée et la thrombolyse IV ne doit pas retarder la thrombectomie (grade A, niveau 1a). 3. La thrombectomie doit être réalisée aussi vite que possible (grade A, niveau 1a). 4. L’usage des « stents retrievers » est recommandé pour la réalisation de la thrombectomie (grade A, niveau 1a). 5. En cas de contre-indication à la thrombolyse IV, la thrombectomie est recommandée en première intention (grade A, niveau 1a). 6. Les patients avec une occlusion de l’artère basilaire doivent être évalués par imagerie multimodale et traités par thrombectomie en association avec la thrombolyse IV si indiquée (grade B, niveau 2a). 7. La décision de thrombectomie doit être prise par une équipe multidisciplinaire comprenant au moins un neurologue vasculaire et un neuroradiologue interventionnel et réalisée dans un centre expérimenté disposant d’une unité neurovasculaire (« comprehensive stroke unit » aux USA) et d’une expertise en neuro-anesthésie (grade C, niveau 5). EXTEND-IA IM Indications SWIFT-PRIME ESCAPE <6 Délai AVC thrombectomie (heure) Modified Rankin scale 0–2 (% patients) Les recommandations suivantes sont basées sur le consensus établi le 20/02/2015 par l’ESO (European Stroke Organisation), l’ESMINT (European Society for Minimal Invasive Neurological Therapy), l’ESNR (European Society of Neuroradiology) et le Karolinska Institute Stroke Update (basées sur les études MR CLEAN, SWIFT-PRIME trial, ESCAPE trial et EXTENDIA trial). MR CLEAN Time is Brain Efficacité thrombolyse IV suivie de thrombectomie (Goyal et al, Lancet 2016) Pour sauver 1 AVC (score de Rankin = 0,1 ou 2), il faut thrombectomiser : 5 patients à 6 heures tableau 3 Références Rescue thrombectomy after failure of intravenous thrombolysis in acute ischemic stroke : preliminary results of a multicenter prospective observational study. P. Desfontaines, D. Brisbois, O. Cornet, N. Onclinx, C. Daout, L. Dieudonné, K. Windhausen, A. Maertens de Noordhout. J. Neurol. Science 2013 (333) : e245 (abstract). (2) Mechanical endovascular thrombectomy for acute ischemic stroke : a retrospective multicenter study in Belgium. N. Fockaert, M. Coninckx, S. Heye, L. Defreyne, D. Brisbois, P. Goffette, J. Gralla, P. Mordasini, A. Peeters, P. Desfontaines, D. Hemelsoet, V. Thijs, R. Lemmens. Acta Neurol Belg. 2015 Oct 7. (1) /7 le point sur Dr Annick Delvigne / centre PMA L’oncofertilité au CHC … C’est quoi ? C’est où ? C’est comment ? C’est quand ? C’est pour qui ? L’oncofertilité est la branche de la médecine qui permet de préserver la fertilité des effets nocifs potentiels d’un traitement anticancéreux : c’est penser avant le traitement à ce dont on rêvera après ! Les effets secondaires chroniques et tardifs des traitements anticancéreux sont prévisibles et certaines mesures peuvent être prises avant, voire pendant les traitements, pour préserver la fertilité future après la guérison. Pouvoir envisager l’avenir sereinement et réaliser ultérieurement son projet parental sont des éléments essentiels qui influenceront la qualité de vie des patient(e)s. C’est pourquoi le corps médical doit essayer d’optimaliser le parcours de soins dans le cadre de la préservation de la fertilité, lorsque c’est possible. Si l’oncologue est l’acteur principal dans la prise en charge du cancer, le spécialiste de la fertilité est d’une aide précieuse dans la prévention des atteintes de la fertilité. De leur collaboration est née la notion d’« oncofertilité », une prise en charge de la fertilité qui concerne l’avenir, mais qui doit se faire dans l’urgence au moment du diagnostic de cancer, et de façon pluridisciplinaire. Dans le but d’informer rapidement les patient(e)s afin de les mobiliser à temps, le centre de PMA du CHC a formalisé et restructuré sa prise en charge par une réorganisation interne et la mise sur pied de modes de communication nouveaux : affiche, carte d’information, site internet et un module de formation pour les soignants. Ceci doit permettre à l’équipe oncologique d’intégrer dans son parcours de soin la prévention de l’infertilité sans limitation d’ordre pratique. Elle doit savoir directement où et qui appeler et bénéficier d’une réponse et d’une prise en charge sans délai. Cette démarche du centre d’oncofertilité structuré est basée sur 2 principes : visibilité et service aux patient(e)s. Elle permet également d’établir les fondements d’une collaboration qui sera encore renforcée lorsque les différents intervenants seront rassemblés au sein de la clinique du MontLégia, actuellement en construction. La réalisation des traitements d’aide à la fertilité requiert différentes compétences et c’est pourquoi plus de 20 personnes exerçant des métiers différents sont mobilisées pour l’application de différentes techniques au sein du centre de PMA. Certaines méthodes préventives sont reconnues pour leur efficacité avérée (congélation de sperme, vitrification ovocytaire), d’autres, plus expérimentales (préservation de pulpe testiculaire prépubertaire et de fragments ovariens), sont proposées aux patient(e)s, mais font encore l’objet de recherches intensives. Le centre de PMA du CHC réalise toutes les techniques reconnues pour leur efficacité et s’associe avec des unités de recherche universitaires pour proposer les techniques en voie de développement. Quelle que soit la technique requise, nous orientons les patient(e)s et organisons leur prise en charge avec l’équipe adéquate en fonction de son expertise. La consultation d’information en oncofertilité concerne les patient(e)s, quels que soient leur sexe, leur âge, leur orientation sexuelle, leur situation de couple, leur projet futur. En effet, plusieurs études ont mis en évidence une amélioration de la qualité de vie du patient cancéreux après une consultation par l’équipe de fertilité et ce quelle que soit la décision finale prise pour préserver ou non la fertilité. Comment informer les patient(e)s ? Des affiches et dépliants de sensibilisation « patient » peuvent être obtenus au centre de PMA. Un site internet est également à leur disposition : http://www.pma.chc.be/oncofertilite Comment informer et sensibiliser les équipes ? Des affiches et dépliants avec données pratiques « professionnelles » peuvent être obtenus au centre de PMA. Un module de formation peut être dispensé sur demande par les Drs Annick Delvigne, Stéphanie Demelenne et Arnaud Larbuisson. PET-scan : nouveautés Fin décembre, le PET-scan du service de médecine nucléaire a enfin été agréé par les autorités. Une décision qui ne change pratiquement rien pour le patient, mais constitue une reconnaissance explicite de la nécessité de l’appareil et de l’expertise de l’équipe de médecine nucléaire. Par ailleurs, les indications pour les examens PET-scan viennent d’être étendues (oncologie, pathologies neurodégénératives, inflammatoires et cardiaques), mais elles s’accompagnent de restrictions importantes quant à la répétition des examens. Autre restriction : désormais, le médecin généraliste ne peut plus prescrire un examen de PET-scan. Seul un médecin spécialiste peut prescrire cet examen et certains examens doivent être prescrits par une discipline précise (ex : seul un neurologue peut prescrire un examen pour exploration de Parkinson). Comité de rédaction Dr Boris Bastens, Dr Christian Focan, Dr Constant Jehaes, Marianne Lebrun, Dr Christian Mossay, Dr Philippe Olivier / Contact rédaction Marianne Lebrun, rue de Hesbaye 75, 4000 Liège, 04 224 85 62, [email protected] / Secrétariat Anne-Marie Mandic, 04 224 80 98 / Blueprint est le périodique de l'association des médecins exerçant aux Cliniques Saint-Joseph, membres du Centre Hospitalier Chrétien (CHC) / Clinique Saint-Joseph rue de Hesbaye 75, 4000 Liège, tél. 04 224 81 11 / Clinique de l'Espérance rue Saint-Nicolas 447-449, 4420 Montegnée, tél. 04 224 91 11 / Clinique Notre-Dame rue Sélys-Longchamps 47, 4300 Waremme, tél. 019 33 94 11 / Clinique Notre-Dame rue Basse Hermalle 4, 4681 Hermalle /s Argenteau, tél. 04 374 70 00 Photo de couverture © www.shutterstock.com