M. El Haj, P. Allain
en vert). Le temps mis pour effectuer la troisième planche
moins celui mis pour effectuer la première et la seconde
planche était l’indicateur de performance retenu.
La fluidité verbale a été évaluée par une épreuve de
fluence littérale. Les participants devaient générer le maxi-
mum de mots commenc¸ant par la lettre p en 2 minutes. Il
était précisé aux participants qu’ils ne devaient pas produire
de noms propres (comme Paul) ou de mots dérivés (de type
canne ou caneton après avoir produit canard). L’indicateur
de performance retenu était le nombre d’items correcte-
ment évoqués.
La liaison en mémoire de travail a été évaluée grâce
à une épreuve originale développée pour l’occasion. Dans
cette tâche, les participants devaient observer des séries
de 4 grilles (de 16 ×16 cm) à 9 cases présentées sur des
feuilles de papier A4 dans un classeur (une page par grille).
Il y avait 20 séries plus une série servant d’exemple. Pour
chaque série, les 3 premières grilles étaient utilisées pour
présenter une lettre de l’alphabet en une localisation diffé-
rente sur les cases de la grille (temps de présentation :
1 seconde). La lettre proposée changeait à chaque nou-
velle présentation. Les participants devaient ensuite dire,
sur la quatrième grille de chaque série, si la lettre propo-
sée (à nouveau différente) était présentée ou non dans
l’une des cases utilisées pour les 3 premières grilles. Il
était demandé aux participants de fixer une page blanche
pendant 5 secondes entre chaque série. L’indicateur de per-
formance était le taux de réponses correctes moins celui de
réponses fausses.
Étude du contrôle de la source
Trente-six objets de la vie quotidienne ont été retenus
selon la fréquence d’apparition de leurs noms dans la langue
franc¸aise [14]. Ces objets, soigneusement choisis pour être
présentés dans leur taille ordinaire et sans signe distinctif,
ont été répartis en trois sets. Le set 1 incluait douze objets
présentés dans l’ordre suivant : un bouton de veste, un
peigne, des lunettes de vue, une montre, un masque, une
brosse à dent, un ballon à gonfler, un téléphone portable, un
morceau de ruban pour cadeau, une éponge, un clou et un
morceau de papier. Le set 2 incluait douze autres objets pré-
sentés dans l’ordre suivant : une bougie, une pince à linge,
une pièce de 1 euro, un lacet de chaussure, un pinceau, une
paire de ciseaux, une cuillère, un timbre, une paille à boire,
un couteau de table, une bague et une règle d’écolier. Le
set 3 incluait douze nouveaux objets présentés dans cet
ordre : un crayon, un verre, une fourchette, un carnet, un
sifflet, un briquet, un bouchon de liège, une enveloppe, un
bracelet, une clef, un fil métallique et un ressort. L’ordre de
présentation des objets a été prédéterminé par tirage au
sort pour chaque set.
Chaque set d’objets a été utilisé pour évaluer les trois
dimensions du contrôle de la source (contrôle externe,
contrôle interne, contrôle de la réalité). Autrement dit, un
contrebalancement inter-participants a été mis en place de
fac¸on à ce que chaque set d’objets puisse être utilisé pour
mesurer l’une ou l’autre des trois dimensions du contrôle
de la source. De la même manière, l’ordre de passation des
tâches de contrôles de la source a été contrebalancé d’un
participant à l’autre, ces tâches étant insérées dans le reste
du bilan des fonctions exécutives et mnésiques.
Chaque condition d’étude du contrôle de la source
comprenait trois phases : une phase d’étude, une phase
distractrice et une phase de rappel. À la phase d’étude, les
objets étaient présentés l’un après l’autre aux participants
qui devaient les dénommer. Il était très explicitement indi-
qué aux participants qu’ils devaient dénommer les items
et mémoriser des informations de source (source de pré-
sentation, voir ci-dessous). Pendant la phase distractrice, ils
devaient énoncer des séries de chiffres durant une minute.
À la phase de rappel les sujets devaient récupérer des infor-
mations de source.
Dans la condition contrôle de la source externe,
l’examinateur se couvrait les mains à l’aide de gants médi-
caux en latex, l’un de couleur noire et l’autre de couleur
blanche. Une fois les items dénommés par les participants,
l’examinateur les déposait dans un sac de couleur noire,
pour moitié avec sa main couverte d’un gant noir et, pour
l’autre moitié, avec sa main couverte d’un gant blanc. À la
fin de la phase distractrice, les objets étaient retirés un à
un du sac par l’examinateur et les participants devaient dire
avec quelle main, celle gantée en blanc ou celle gantée en
noir, chaque objet avait été placé dans le sac à la phase
initiale.
Dans la condition contrôle de la source interne, une fois
les objets dénommés, les participants devaient en déposer
la moitié dans le sac noir et s’imaginer déposer l’autre moi-
tié dans le sac noir. À la fin de la phase distractrice, les objets
étaient retirés un à un du sac par l’examinateur et les partici-
pants devaient dire, pour chaque objet, s’il l’avait déposé ou
s’il s’était imaginé le déposer dans le sac noir. Dans la condi-
tion contrôle de la réalité, une fois les items dénommés, ils
étaient, pour moitié, déposés par l’examinateur dans le sac
noir et, pour l’autre moitié, par les participants eux-mêmes.
À la fin de la phase distractrice, les objets étaient retirés un
à un du sac par l’examinateur et les participants devaient
dire, si c’était eux-mêmes ou l’examinateur qui avait déposé
chaque objet dans le sac noir.
La performance de chaque participant a été convertie en
score de reconnaissance corrigé (d’). Ce score correspond à
la différence entre la proportion de réponses correctes et de
réponses fausses. Par exemple, si parmi les 12 objets d’un
200 Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 10, n ◦2, juin 2012
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