Dossier
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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.2-n°2-avril-mai-juin 2002
du coude ; pour l’exploration de l’abdomen, les produits
opaques sont ingérés avant le scanner afin d’opacifier
les intestins. Pour certaines explorations coliques, ils
peuvent être administrés par voie rectale.
On installe le patient, débarrassé des vêtements qui
pourraient gêner sur une couchette qui se déplacera
à l’intérieur de l’anneau dans lequel on l’introduit.
Pendant la durée de l’exploration, en moyenne de 5 à
15 minutes, il pourra communiquer via un micro avec
le personnel protégé des rayons X par une vitre opaque.
Après l’examen, sauf contre-indications, il faut lui
demander de bien s’hydrater pour accélérer l’élimina-
tion rénale du produit injecté.
Quelques éléments de réponse pourront être don-
nés juste après le scanner, mais il faudra attendre l’in-
terprétation des images pour avoir un compte-rendu
précis. Un traitement secondaire des images sur une
console spéciale, voire un recalcul des coupes dans des
plans différents ou en 3D, sera parfois indispensable.
Scanner interventionnel
Le dialogue clinicien-radiologue et la complémen-
tarité de leurs compétences permettent la meilleure
stratégie thérapeutique possible à l’issue de la phase de
recherche de diagnostic mais également lors de traite-
ments mis en place en cancérologie sous contrôle du
scanner.
L’imagerie médicale intervient à présent dans des
techniques de soins telles que l’alcoolisation de plexus
nerveux, les sympathectomies, les neurolyses, les embo-
lisations ou les cimentoplasties osseuses.
L’IRM ou imagerie par
résonance magnétique
Bernadette Lardin, Briançon
Le principe repose sur la résonance des atomes d’hy-
drogène placés dans un champ magnétique intense et
sous l’effet d’ondes de radiofréquence.
La salle d’examen, un aimant très puissant en forme
de tunnel dans lequel on allonge le patient, est proté-
gée par une cage de Faraday qui la met à l’abri des per-
turbations magnétiques extérieures ; l’installation est
munie d’antennes émettrices d’ondes de radiofréquence
stimulant les noyaux d’hydrogène de l’eau des cellules
du patient.
Les atomes d’hydrogène restituent cette énergie dis-
sipée dans différents plans de l’espace et elle est captée
par des antennes réceptrices. Les signaux sont analysés
par un ordinateur reconstruisant une carte énergétique
de la zone corporelle étudiée.
Indications
En cancérologie, l’IRM est utilisée, comme le scan-
ner, pour la recherche de tumeurs primitives, leur bilan
d’extension ou la surveillance thérapeutique. Actuelle-
ment, le choix entre les deux techniques n’est pas for-
cément le plus scientifique, il est surtout lié à l’insuffi-
sance de postes d’IRM et aux délais d’attente.
Les médecins sont amenés à prescrire souvent le
scanner, plus accessible, et à réserver les prescriptions
d’IRM dans l’exploration du système nerveux central et
de la moelle, ou des tumeurs osseuses et des extensions
aux parties molles, dans l’étude du pelvis, la caractéri-
sation de tumeurs hépatiques ou la suspicion de réci-
dive de cancer du sein.
Préparation à l’IRM
L’étude préalable du dossier est ici aussi indispen-
sable.
Le champ magnétique très puissant pouvant dépla-
cer des objets ferromagnétiques, l’IRM est contre-indi-
quée chez les personnes ayant des pièces ferromagné-
tiques dans le cerveau ou dans les yeux ou porteuses
d’un pacemaker.
La présence de projectiles non extraits ou d’autres
matériels mis en place par des chirurgiens (valves car-
diaques métalliques, prothèses métalliques, clous-
plaques, etc.) doit être portée à la connaissance du radio-
logue ; certains d’entre eux pouvant, momentanément,
interdire l’examen.
Le Gadolinium utilisé souvent en produit de
contraste traversant le placenta, toute grossesse doit
être signalée.
Une éventuelle « claustrophobie » est à faire connaître
car elle nécessite une prise en charge particulière.
Installation et déroulement
L’examen est indolore mais il faut rester, de 15 à
30 minutes, dans un bruit peu agréable et une immobi-
lité absolue enfermé dans un tunnel ; l’isolement est
cependant atténué par une vitre rendant visible l’équipe
de radiologie à laquelle il est possible de parler par micro
interposé.