
 
Douleur et souffrance dans les situations de handicap -  De l’évaluation à l’accompagnement de la personne… p.5 
Journées d’étude APF Formation – Unesco -–21, 22 et 23 janvier 2004 
thérapies parallèles restent le plus souvent méconnus des soignants. Les patients en effet ne parlent 
quasiment jamais spontanément de ces réseaux de soins de crainte que leurs démarches ne soient ni 
prises au sérieux, ni comprises par leur médecin traitant ou pire qu’elles soient considérées par celui-ci 
comme  une  trahison.  Le  patient  peut  alors  se  retrouver  en  porte  à  faux  entre  deux  systèmes 
thérapeutiques qui s’ignorent. A l’inverse dans d’autres situations, le recours exclusif et surtout parfois 
abusif au système médical est susceptible de couper le patient de toute une série de réseaux locaux de 
solidarité. 
 
Alors, comment aider les équipes médicales à mieux comprendre les problématiques des patients et 
éviter les malentendus qui nuisent à la prise en charge ? Comment agir lorsque ces patients refusent 
leur traitement ou à l’inverse semblent dépendre du système médical de manière excessive?  
Pour  répondre  à  ces  questions,  nous  avons  imaginé,  dans  le  service  hospitalier,  un  dispositif  de 
médiation interculturelle animé par un médecin formé à cette approche. 
 
Qui sont les protagonistes de ce dispositif : 
 
- Le patient, accompagné lorsqu’il le souhaitait, par ses proches ; 
- Le  médecin  référent,  médecin  algologue  prenant  en  charge  le  patient  à  son  admission  au 
C.E.T.D. ; 
- Le médiateur culturel. Qui est t’il ? C’est un professionnel, appartenant au même groupe culturel 
que le patient. 
 
En utilisant la langue maternelle du patient, le médiateur fait resurgir pour lui son univers culturel et le 
rend  accessible  aux  médecins.  La  langue  maternelle  est  utilisée  comme  une  clé. C’est  cette  clé  qui 
nous permettra d’accéder au monde de significations et au sens que le sujet attribue aux événements 
comme la maladie, la souffrance ou la mort. 
Ce  médiateur  va  nous  aider  à  faire  émerger  les  interprétations  qui  circulent  sur  la  maladie, 
interprétations  s’appuyant  très  fréquemment  sur  les  théories  locales  spécifiques  au  groupe 
d’appartenance du patient.  
 
En médecine, une difficulté majeure relative au rôle même du médiateur est apparue. Car, si ce dernier 
possède  la  compétence  pour  restituer  les  manières  de  penser  et  de  faire  de  son  groupe 
d’appartenance, il  lui  est  plus ardu,  voire  impossible en tant que  non spécialiste, de  transmettre  aux 
familles  les  logiques  des  médecins.  D’autant  que  nous,  médecins,  nous  sommes  en  général  très 
réservés  sur  le  fait  de  communiquer  des  éléments  sur  la  santé  de  nos  patients  à  des  tiers  non