En termes de résultat nal, on pourrait
presque croire qu’il importe peu au-
jourd’hui que la patiente subisse une
chirurgie conservatrice ou une ablation
du sein. Le terme de mastectomie semble
avoir un peu perdu de son caractère
erayant.
PD Dr Weber : en eet, ce n’est plus si ter-
rible. La chirurgie plastique a fait d’énormes
progrès et fournit désormais des résultats
spectaculaires en cas de reconstruction.
Toutefois, l’opération conservatrice a ses
avantages. Par exemple, les sensations au
niveau de la poitrine restent les mêmes.
Ce que même les meilleures techniques de
reconstruction ne parviennent pas à faire.
Pour nous, il était donc important de faire
des progrès aussi en matière de traitements
conservateurs. Grâce à la chirurgie onco-
plastique, nous pouvons désormais envisa-
ger un traitement conservateur, là où une
ablation du sein aurait avant été nécessaire.
Cette technique semble avoir de
nombreux avantages. Pourquoi n’a-t-elle
pas été utilisée avant ?
PD Dr Weber : il est vrai que cette technique
existe depuis de nombreuses années. Elle
n’était pas utilisée car elle est beaucoup
plus contraignante qu’une intervention
classique. Les opérations doivent en eet
être planiées et réalisées en présence de
tous les spécialistes. Il s’agit donc de trou-
ver une date qui convient à tous les parti-
cipants. Ensuite, les contrôles post-opéra-
toires doivent également être eectués en
commun. Cela demande énormément de
temps ! C’est l’une des raisons qui explique
que cette méthode n’était que rarement
utilisée jusqu’à présent, alors qu’elle semble
pourtant orir les meilleurs résultats.
Les Etats-Unis, ainsi que certains pays d’Eu-
rope comme la Grande-Bretagne et l’Alle-
magne, disposent depuis longtemps de
centres spécialisés dans le traitement du
cancer du sein. Il y a quatre ans, nous avons
aussi créé un tel centre du sein à Bâle. Dé-
sormais, un tiers des patientes traitées
protent d’une chirurgie conservatrice et
oncoplastique.
Prof. Schaefer : toutes les étapes qui étaient
autrefois eectuées les unes à la suite des
autres sont aujourd’hui regroupées dans
un centre interdisciplinaire. Dès le départ,
la patiente est en contact avec tous les
spécialistes qui s’occuperont de sa prise
en charge. Elle est informée des détails de
l’intervention et des chances d’obtenir de
bons résultats sans devoir subir de mutila-
tion physique.
Quel est le revers de la médaille ?
La chirurgie oncoplastique a-t-elle aussi
ses désavantages ?
PD Dr Weber : pour la patiente, c’est une
plus grosse opération. Dans le cas où le sein
doit être enlevé et où l’on procède à une re-
construction immédiate à partir des tissus
propres de l’organisme, l’intervention dure
plusieurs heures et le séjour en hôpital plu-
sieurs jours. Mais, par la suite, les avantages
sont évidents.
L’autre inconvénient de tous les traitements
conservateurs, c’est qu’une patiente sur
cinq en moyenne doit être opérée à plu-
sieurs reprises pour parvenir à extraire cor-
rectement la tumeur. Dans un cas comme
dans l’autre, il est possible que de minus-
cules métastases demeurent dans le sein.
C’est aussi pour cette raison qu’une radio-
thérapie est généralement nécessaire après
une chirurgie conservatrice.
Le centre des tumeurs de l’Hôpital universitaire
de Bâle propose aux patientes et aux patients
atteints d’un cancer une offre complète de trai-
tements et de traitements d’accompagnement,
au plus haut niveau et en utilisant les techniques
les plus récentes.
unispital-basel.ch/tumorzentrum
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Quel conseil avez-vous envie de donner
aux femmes qui sont confrontées
au diagnostic du « cancer du sein » ?
Prof. Schaefer : les patientes concernées
ne doivent pas se laisser imposer une mé-
thode de traitement. Elles peuvent s’adres-
ser à un centre qui leur proposera toutes les
possibilités existantes et les aidera à trou-
ver la solution qui leur convient le mieux.
PD Dr Weber : les femmes touchées doivent
savoir qu’il existe des centres certiés, qui
sont uniquement spécialisés dans le trai-
tement des cancers du sein. Elles peuvent
s’informer auprès de leur médecin traitant,
qui leur expliquera précisément en quoi
consiste la chirurgie oncoplastique, ou qui
les redirigera vers un spécialiste en la ma-
tière. La question à se poser est la suivante :
où se trouvent les personnes qui s’occupent
exclusivement de traiter les cancers du sein,
qui sont pleinement spécialisées dans ce
domaine ? Car c’est là qu’elles auront le plus
de chances de bénécier du meilleur traite-
ment possible.