IGE Chapitre 3

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INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE
Angela Greulich
Chapitre 3
Introduction à la microéconomie
(ppt de Nicolas Canry)
1. Le marché et la concurrence parfaite
1.1. Les hypothèses de la concurrence pure
et parfaite
• Atomicité des agents : grand nombre d’offreurs et de
demandeurs sur le marché. Chaque agent a une dimension
négligeable par rapport à celle du marché.
• Homogénéité du produit : tous les producteurs offrent le
exactement même bien (pas de différenciation).
• Liberté d’accès/entrée sur le marché (pas de réglementation
ni de barrière à l’entrée de nouvelles entreprises).
• Parfaite transparence du marché : parfaite information de
agents sur le marché ; information sur la qualité du produit,
sur le prix de marché, etc.
• Parfaite mobilité des facteurs de production.
1.2. La « loi » de l’offre…
• L’offre de biens des agents est une fonction croissante
du prix de vente sur le marché
• Explications :
– Plus le prix est élevé, plus l’échange est attractif pour
l’offreur.
– Pour le producteur, le coût de production unitaire croît
avec les quantités produites (au moins à court terme)
→ la hausse du prix, à coût inchangé, est alors une
incitation à produire (et offrir) davantage.
– Une hausse du prix ouvre des perspectives de profit
plus importantes et constitue une incitation à l’entrée
de nouveaux producteurs (ou offreurs) sur le marché.
… et de la demande
• La demande de biens des agents est une fonction
décroissante du prix de vente sur le marché.
• Explications :
– Plus le prix est élevé, moins l’échange est attractif pour le
demandeur, qui cherchera sans doute des biens de
« substitution », moins chers.
– A revenu donné, une hausse du prix du bien réduit le
« pouvoir d’achat » du consommateur et donc ses
quantités demandées.
– L’intérêt (l’utilité) d’un bien va généralement décroissant
avec les quantités possédées. Il faut donc que le prix soit
de plus en plus faible pour compenser cet effet et que le
consommateur accepte d’acheter une quantité plus
importante d’un même bien.
1.3. Des offres et demandes
microéconomiques à l’équilibre de marché
• Chaque offreur (demandeur) établit préalablement la
quantité de biens qu’il offrirait (demanderait) en fonction
du niveau de prix sur le marché.
Offreurs
Demandeurs
O1
O2
D1
D2
p=1
0
0
8
6
p=2
p=3
2
4
1
2
6
4
4
2
p=4
p=5
6
8
3
4
2
0
0
0
• Au niveau macroéconomique (agrégé), il en résulte une
offre et une demande globale, par simple agrégation des
quantités pour chaque niveau de prix donné.
• OG et DG sont obtenus en additionnant, pour chaque
niveau de prix, les quantités individuelles demandées et
offertes.
O1
O2
OG
D1
D2
DG
p=1
0
0
0
8
6
14
p=2
p=3
p=4
p=5
2
4
6
8
1
2
3
4
3
6
9
12
6
4
2
0
4
2
0
0
10
6
2
0
Résolution graphique
6
5
Offreur 1
Prix
4
Offreur 2
Offre Globale
3
Demandeur 1
2
Demandeur 2
Demande globale
1
0
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Quantités
9
10 11 12 13 14
Exemple numérique
• Demandes individuelles :
D1 = 10 – 2p si p ≤ 5 ; D1 = 0 sinon.
D2 = 8 – 2p si p ≤ 4 ; D2 = 0 sinon.
• Offres individuelles
O1 = 2p – 2 si p > 0.
O2 = p – 1 si p > 0.
→ DG
→ OG
= 0 si p ≥ 5
= 10 – 2p si 4 ≤ p ≤ 5
= 18 – 4p si p ≤ 4
= 3p – 3 si p > 0
Equilibre du marché si DG = OG :
18 – 4p = 3p – 3
→ p* = 21 / 7 = 3 (p* < 4, donc OK)
→ Q* = 3*3 – 3 = 18 – 4*3 = 6.
1.4. Un mécanisme stabilisateur
• Si Offre > Demande : excès d’offre ; les offreurs ne parviennent
pas à écouler leur production et doivent donc baisser leur prix
pour accroître le volume de leurs ventes.
O > D → p baisse → O converge vers D
• Si Demande > Offre : excès de demande ; les acheteurs sont
rationnés ; les offreurs font marcher les enchères et augmentent
les prix pour sélectionner les « plus offrants » des acheteurs.
D > O → p augmente → D converge vers O
• Les « lois du marché » sont stabilisatrices. Le prix se stabilise
exactement au point où O = D : la variation (et donc la flexibilité)
du prix assure la convergence vers l’équilibre (qui est donc
stable).
→ suivant ces principes, les « forces » du marché garantissent
la convergence vers l’équilibre, quelle que soit la situation
initiale.
Offre
Excès d’offre
Prix
Excès de
demande
Demande
Quantités
1.5. Lois du marché et pouvoir d’action des
agents
• Dans ce que l’on vient d’étudier, on voit que ce ne sont
pas les agents mais des mécanismes « naturels », mus
par des « lois », quasi physiques, (les « forces » du
marché) qui assurent la convergence vers l’équilibre
(stable) du marché.
• En concurrence parfaite, les agents n’ont aucun pouvoir
d’action sur les prix, qui sont toujours fixés par « le
marché » : les agents sont dits price-taker (≠ pricemaker, en concurrence imparfaite) ou preneurs de prix
(du marché).
Qui fixe réellement les prix ?
• Ce résultat reste bien sûr compatible avec le fait que, en pratique,
ce sont souvent les offreurs qui « fixent » leur prix (sur leurs
étiquettes) : cependant, au moment où ils fixent leur prix, il n’ont
pas d’autre choix que de fixer le prix d’équilibre p* du marché. En
effet :
– S’ils fixent p > p* : ils ne sont pas compétitifs, les clients
n’achètent pas chez eux et ils font des pertes.
– S’ils fixent p < p* : ils ne « rentrent plus dans leur frais ». De
surcroît, les concurrents risquent d’être contraints de suivre et
le gain escompté en part de marché va disparaître.
→ le prix de marché est toujours le prix qui s’avère le plus
profitable pour les offreurs
1.6. Quelques configurations
atypiques/limites
• Absence de marché pour cause de demande « non solvable » :
compte-tenu des coûts de production, offre et demande sont nulles à
l’équilibre (voir diapositive suivante)
→ exemple : certains services à la personne.
• Asymétrie d’information entre offreurs et demandeurs :
– Marché des voitures d’occasion : que reflète le prix ? Information
sur les quantités échangées ou sur l’état du véhicule ?
→ absence d’équilibre possible (Market for lemons, Akerlof)
– Marché du travail : le salaire a une incidence sur les quantités
offertes mais aussi sur l’effort au travail fourni par le salarié.
→ le salaire va maximiser l’effort + chômage (Théorie du salaire
d’efficience, Shapiro et Stiglitz).
Offre
Prix
Demande
Quantités
Limites des lois de l’offre et de la demande
• Une hypothèse centrale supposée jusqu’alors est que les
individus ont des critères (d’offre et de demande)
personnels mais objectifs (≠ subjectif) : ils prennent leur
décision de façon isolée, sans se soucier du comportement
des autres agents
→ les agents ne regardent que le « marché », pas les
autres individus.
• Dans la réalité:
– Effets de mode : être à la « mode », c’est acheter ce
que « tout le monde achète ».
– Déficit informationnel et comportement mimétique ou
moutonnier : si on ne sait comment se comporter sur un
marché (par exemple, à quel prix acheter ?), un
comportement rationnel peut consister à regarder ce
que font les autres (parce qu’on pense qu’ils détiennent
une information que l’on n’a pas) et à faire comme eux.
• Dans ces conditions, il est tout à fait possible que la
demande ne soit plus fonction décroissante du prix.
• Exemple des marchés financiers :
– Les agents peuvent y être, selon les situations,
acheteurs ou vendeur.
– En période de grande incertitude, comportement
mimétique : de petites variations initiales de prix à la
baisse poussent les agents à se porter massivement
vendeurs (offreurs) sur le marché :
→ Suite à la baisse de prix : la vente (offre) de titres
augmente et peu de personnes se portent
contrepartie (la demande de titres baisse).
→ Panique et krach boursier : les « lois » sont
inversées (p↓ → Offre ↑ et Demande ↓) et les forces
du marché deviennent déstabilisatrices !
Effet
« bulle »
Demande
Excès de
demande
Prix
Excès d’offre
Effet
« krach »
Offre
Quantités
L’équilibre existe mais il est désormais instable.
• Ces cas atypiques peuvent paraître exceptionnels ou même
anecdotiques mais ils sont aussi au cœur de représentations
très différentes du fonctionnement des économies de marché :
– Walras (1834-1910) : univers « objectivé », certain
→ Référence à la science physique
– Hayek (1899-1992, prix Nobel en 1974) : retrouver les
conclusions walrasiennes dans un univers incertain
→ Référence aux sciences naturelles (Darwin notamment)
– Keynes (1883-1946): l’économie est une science sociale.
Critique fondamentale de la vision néoclassique.
→ La représentation des agents compte et va avoir une
incidence très sensible sur l’activité économique : les
mécanismes de marché n’assurent pas forcément la
convergence vers l’équilibre de plein-emploi.
1.7. Le concept d’élasticité
• Connaître la sensibilité de la demande ou de l’offre de
biens aux variations de prix est essentiel pour comprendre
comment un marché va réagir à des variations –on parlera
de chocs– de l’offre ou de la demande : l’ajustement va-t-il
se faire principalement par les prix ou par les quantités ?
• L’élasticité-prix d’un bien i à son prix mesure la variation en
(%) des quantités demandées ou offertes consécutivement
à une variation (supposée de 1 %) du prix du bien :
dqi
 i / prix 
dpi
qi
pi

dqi pi
.
dpi qi
où dq / dp est la dérivée de la quantité (demandée où
offerte) par rapport à p.
• L’élasticité de la demande d’un bien à son prix est
généralement négative.
• L’élasticité de l’offre d’un bien à son prix est
généralement positive.
• On peut calculer l’élasticité-revenu d’un bien, l’élasticité
d’un bien aux variations de prix d’un autre bien, etc.
Prix
Prix
Demande
Demande
Quantités
Demande faiblement élastique au prix
Prix
Quantités
Demande fortement élastique au prix
Prix
Demande
Demande
Quantités
Demande inélastique au prix
Quantités
Demande infiniment élastique au prix
Prix
Offre
Prix
Offre
Quantités
Quantités
Offre faiblement élastique au prix
Prix
Offre fortement élastique au prix
Prix
Offre
Offre
Quantités
Offre inélastique au prix
Quantités
Offre infiniment élastique au prix
Elasticité-revenu
• L’élasticité-revenu d’un bien mesure la variation en (%) des
quantités demandées consécutivement à une variation (supposée
de 1 %) du revenu de l’agent :
dqi
qi dqi R
 i / revenu 

.
dR
dR qi
R
• Généralement, l’élasticité-revenu des biens est positive.
• Un bien dont l’élasticité-revenu est négative est un bien dit
« inférieur » : il s’agit généralement de biens de première
nécessité.
• Un bien dont l’élasticité revenu est positive est un bien « normal ».
• Un bien dont l’élasticité revenu est supérieur à 1 (augmentation
lus que proportionnelle au revenu) est un bien dit « supérieur » : il
s’agit généralement de biens de luxe.
Elasticité au prix d’un autre bien
• L’élasticité d’un bien i au prix d’un autre bien j mesure la
variation en (%) des quantités demandées du bien i
consécutivement à une variation (supposée de 1 %) du
prix de j :
dqi
qi
dqi p j
i/ pj 

.
dp j
dp j qi
pj
• On parle alors d’élasticité croisée. Le signe de cette
élasticité est a priori indéterminé et dépend :
– D’un effet revenu : la hausse du prix du bien j réduit mon
pouvoir d’achat global et peut me conduire a réduire ma
demande pour tous les biens.
– Du degré de substituabilité entre les deux biens.
• Plus l’élasticité est fortement positive et plus les biens
sont substituables.
Exemple : la demande de pommes a de grandes
chances d’augmenter quand le prix des poires
augmente.
• Plus l’élasticité est fortement négative, plus les biens
sont complémentaires.
Exemple : la demande d’automobiles risque de baisser
consécutivement à une hausse du prix de l’essence.
1.8. Variation de l’offre ou de la demande
• Tant que l’on se déplace sur une courbe d’offre ou de
demande, on ne fait que mesurer la réaction des agents à une
variation du prix de marché.
Mais le « plan » des agents, traduit dans les courbes d’offre
ou demande, n’est en aucun cas modifié : les agents se
contentent de réagir, comme ils l’avaient préalablement
« annoncé », aux fluctuations du prix de marché.
→ le déplacement le long des courbes ne traduit pas une
modifications des comportements d’offre et/ou de demande
mais assure plutôt la convergence du marché vers son
équilibre.
• Une modification de l’offre ou de la demande va être
représentée par un déplacement des courbes (vers la gauche
ou vers la droite) dans le plan (Quantités, Prix).
Pourquoi offre et demande varient-elles ?
• Variation du coûts de production : coût salarial, coût des
matières premières (pétrole, etc.)
→ incidence sur l’offre.
• Progrès technique : capacité à produire plus avec la même
quantité de facteur.
→ incidence sur l’offre.
• Choc technologique : par exemple, effet de l’invention de la
photo numérique
→ incidence sur la demande (de pellicules).
• Changement du goûts des consommateurs :
→ incidence sur la demande
• Déréglementation d’un marché, facilitant l’entrée d’entreprises :
→ incidence sur l’offre
• Mesure de politique économique (politique budgétaire /
monétaire accommodante / restrictive)
→ incidence sur la demande.
• Etc.
• Pour mesurer l’impact des phénomènes précédemment
décrits –on parlera par la suite de « chocs » pour caractériser
ces phénomènes – il faut mesurer l’impact qu’on ces
phénomènes sur l’offre et/ou sur la demande pour un prix
donné.
• Si, pour un prix donné, la quantité demandée augmente
(diminue) suite au choc, on parlera de choc positif (négatif) de
demande.
→ la courbe de demande se déplace vers la droite
(gauche)
• Même principe pour l’offre.
Choc positif de demande
Prix
Offre
p
p2*
p1*
D1
q1* q2*
D2
Quantités
Choc positif d’offre
Prix
O1
O2
Demande
p
p1*
p2*
q1* q2*
Quantités
Choc positif de demande
Offre
Prix
Prix
Offre
p2*
p2*
p1*
p1*
D1
q1* q2*
D2
Quantités
D1
q1*
q2*
D2
Quantités
Offre faiblement élastique :
Offre fortement élastique :
- Forte hausse du prix
- Faible hausse du prix
- Faible hausse des quantités
- Forte hausse des quantités
Suite à un choc de demande, les offreurs peuvent prendre du temps avant
de répondre par un supplément de production (offre faiblement élastique à
court-terme). A long terme, en revanche, l’offre va s’adapter (car les prix
ont montré) et l’offre devient plus élastique.
Choc positif d’offre
O1
O2
Prix
O1
O2
Prix
p1*
p1*
p2*
Demande
p2*
Demande
q1* q2*
Quantités
q1*
q2*
Quantités
Demande faiblement élastique :
Demande fortement élastique :
- Forte baisse du prix
- Faible baisse du prix
- Faible hausse des quantités
- Forte hausse des quantités
Suite à un choc de offre, les offreurs réduisent leur chiffre
d’affaire = p*q* si la demande est faiblement élastique et
l’augmente dans le cas contraire.
Quelques conclusions
• Un choc positif (négatif) de demande accroît (décroît) à la fois
les prix et quantités d’équilibre.
• Un choc positif (négatif) d’offre réduit (augmente) les prix
mais augmente (réduit) la quantité d’équilibre.
• Suite à un choc sur une courbe, l’ajustement se fera surtout
par les prix si l’autre courbe est faiblement élastique, par les
quantités si elle est fortement élastique.
• Le chiffre d’affaire des offreurs augmente systématiquement
en cas de choc positif de demande. Il peut croître ou décroître
en cas de choc positif d’offre.
1.9. Le concept de surplus
• Le surplus du consommateur mesure la différence entre
le prix qu’un consommateur est prêt à payer (la valeur
qu’il attribue au bien) pour un bien et le prix qu’il va
effectivement payer sur le marché.
• Le surplus de l’offreur mesure la différence entre le prix
qu’il perçoit effectivement (au moment de l’échange) sur
le marché et le prix qu’il attendait (le coût au sens large
qu’il attribue au bien) pour la vente de ce bien.
Consommateur i
Prix
Offre
Surplus de i
p*
Offreur j
Surplus de j
Demande
Quantités
Evolution du surplus du consommateur
quand le prix baisse
Consommateur i
Prix
Surplus des consommateurs
quand p = p1
Surplus supplémentaire
des consommateurs
quand p = p2
p1
p2
Surplus des
« nouveaux »
consommateurs suite à
la baisse du prix
Demande
Quantités
Surplus à l’équilibre
Prix
Demandeur i
Offre
Surplus de i
p*
Offreur j
Surplus de j
Demande
Quantités
Surplus global des consommateurs à l’équilibre
Surplus global des producteurs à l’équilibre
• Le surplus total d’un marché considéré est la somme des
surplus de l’ensemble des offreurs et des demandeurs.
• Le surplus total correspond à la « satisfaction » que procure
socialement l’échange sur le marché.
• On montre sans difficulté que le surplus total atteint son
maximum à l’équilibre du marché : le bien être social est
maximum à l’équilibre → « Main invisible » de Adam Smith :
la recherche de son seul intérêt individuel par chacun des
agents aboutit à un optimum au niveau social.
• En revanche, la répartition du surplus total du marché peut
être très inégalitaire → la question de la justice sociale n’est
pas résolue part les mécanismes de marché et reste
entièrement posée.
Marché rationné
Prix
Offre
p* = pmax
pmin
Demande
q1
q2
Quantités
Le surplus global du marché est augmenté quand
les quantités échangées sont augmentées
Prix et quantités fixés de façon coercitive
Prix
Offre
Surplus des
consommateurs
Surplus positif des
producteurs
1
5
2
p
4
Surplus négatif des
producteurs
3
Demande
q
Quantités
Le surplus des consommateurs est augmenté, celui
des producteurs fortement réduit : le surplus global du
marché est réduit par rapport à la situation d’équilibre.
Calcul des surplus dans graphique
précédent
A l’équilibre du
marché
Prix et quantités
fixés de façon
coercitive
Surplus des
consommateurs
Surplus des
producteurs
Surplus total
1
2+3
1+2+3
1+2+4
3–4–5
1+2+3–5
Ouverture internationale du marché
Prix
Offre
Equilibre
autarcie
Prix
mondial
Prod. Nat.
Importations
Demande
q1
q2
Quantités
Si le prix mondial est inférieur au prix intérieur, le surplus
des consommateurs est accru, celui des producteurs est
réduit ; une partie de l’offre est importée
Ouverture internationale du marché
Prix
Demande Nat.
Offre
Exportations
Prix
mondial
Equilibre
autarcie
Demande
q1
q2
Quantités
Si le prix mondial est supérieur au prix intérieur, le surplus des
consommateurs est réduit par la hausse du prix, celui des producteurs
est accru par la hausse de la production, rendue possible par
l’apparition d’exportations.
Effet de l’ouverture entre deux pays
Offre Pays A
Offre Pays B
Offre mondiale
pA
pMonde
pB
Demande
mondiale
qA,2 qA,1
qB,1 qB,2
Demande Pays A
= Demande Pays B
On suppose que les pays A et B ont les mêmes courbes de
demande mais que le pays B a une « meilleure » technologie que
le pays A (courbes d’offre différentes).
Principaux résultats :
• On peut montrer que l’ouverture internationale permet
d’augmenter la production mondiale (théorie des avantage
comparatifs).
• Toutefois, cette hausse du « bien-être » global n’empêche
pas que le gain n’est pas uniformément réparti entre les
agents :
– Suite à l’ouverture, les producteurs du pays B, plus
productifs, sont gagnants tandis que les producteurs du pays
A sont perdants, ce qu’on pourrait aisément démontrer en
analysant l’évolution des surplus.
– De la même manière, les consommateurs du pays B sont
perdants (ils payent le bien plus cher après l’ouverture
(pmondial > pB) tandis que les consommateurs du pays A, en
ayant désormais accès à la meilleure technologie (pays B),
sont gagnants (pmondial < pA).
1.10. L’incidence de la fiscalité indirecte
• Que se passe-t-il lorsque l’on introduit un impôt ou une
taxe sur les produits (TVA, TIPP), payé lors de toute
transaction sur un marché de bien ?
• Qui va payer effectivement cet impôt ?
• Quelle est l’incidence sur l’équilibre de marché ?
• En pratique : les consommateurs payent le prix TTC
tandis que les offreurs perçoivent finalement le prix hors
taxe.
→ La courbe d’offre n’est pas modifiée par l’instauration
de la taxe, la courbe de demande, si.
Introduction d’une taxe forfaitaire
• Supposons, pour simplifier, que l’État instaure une taxe
forfaitaire (c’est-à-dire ne dépendant pas du prix hors taxe)
d’une montant de T €, par exemple de T = 1 €.
• Incidence sur la courbe de demande des consommateurs :
Si, avant la mise en place de la taxe, la demande des
agents étaient de 5 pommes pour un prix de marché (hors
taxe, HT) de la pomme de p = 3 €, cette demande est
désormais de 5 pommes pour un prix p’ = p + T = 3 € TTC,
soit un « vrai » prix de marché (prix HT, le seul qui
intéresse les offreurs) de p = p’ – T = 3 – 1 = 2 €.
 La demande des consommateurs est translatée vers le
bas (du montant de la taxe forfaitaire), après instauration
de la taxe (D = a – b*p  D = a – b*p’ = a – b*(p + T)).
Instauration d’une taxe forfaitaire T : effet
sur la demande
Prix
p+T
T
p
Demande « avant » taxe
Demande « après » taxe
Quantités
Introduction d’une taxe forfaitaire T
Prix
O(p)
p+T
p
D(p)
D(p+T)
Quantités
Surplus des
consommateurs
Surplus des
producteurs
Recettes fiscales
prélevées sur le
surplus des
producteurs et des
consommateurs
Réduction du surplus
global consécutive à
l’introduction de la
taxe
Même si ce sont les ménages qui « payent » la taxe (TVA), son coût est
supporté en réalité tant par les demandeurs que par les offreurs (dont le
surplus est ponctionné). La part supportée par les offreurs dépend de
l’élasticité de l’offre au prix.
Synthèse théorique 1
•
Supposons une économie où D = a - bp et O = -c + dp :p* =(a+c)/(b+d).
•
On introduit un impôt de type TVA, mais qu’on suppose forfaitaire : taxe = t.
- Soit on suppose (cas 1) que l’impôt est supporté par les consommateurs : la
demande s'écrit désormais D = a - bp' où p' est le prix TTC : p' = p + t. L'offre n'est
pas modifiée car l'entreprise n'empochera que le prix hors taxe (elle reverse la taxe
à l'État) : O = -c + dp.
Finalement, on a à l'équilibre : a - b(p+t) = -c + dp si bien que le prix hors taxe
d'équilibre vaut p*= (a+c-bt)/(b+d) et le prix ttc p’* = (a+c+dt)/(b+d)
- Soit on suppose (cas 2) que la taxe est payée a posteriori par l'entreprise sur ses
recettes : la demande n'est pas modifiée D = a - bp mais l'offre vaut O = -c + dp"
où, cette fois, p" est le prix effectivement perçu par l'entreprise, donc déduction
faite de la taxe : p" = p - t. p" s'apparente ainsi au prix hors taxe du cas 1, et p (du
cas 2) au prix ttc du cas 1.
Finalement, à l'équilibre on a : a - bp = -c + d(p-t) : le prix ttc d'équilibre vaut
p*=(a+c+dt)/(b+d) et le prix ht vaut p’’* = (a+c-bt)/(b+d)
On obtient bien p*(cas1) = p’’*(cas 2) et p’*(cas 1) = p*(cas 2).
Synthèse théorique 2
• Finalement, les quantités échangées sur le marché sont
identiques dans les deux cas, de même que le prix effectivement
payé par les consommateurs et celui effectivement perçu par les
entreprises.
• Qui « paye » alors la TVA ? En fait, les deux côtés du marché
vont payer la TVA puisque les consommateurs payent plus cher
et les entreprises vendent moins cher (le prix de marché avant
l’introduction de la TVA est compris entre le prix HT et le prix
TTC) : le surplus des vendeurs et des acheteurs est diminué par
rapport à la situation initiale.
• De la cas symétrique, on a constaté (G. Fack) que, suite à
l’introduction de l’aide pour le logement (APL), le prix des loyers
augmente : les propriétaires s'approprient une partie de la
subvention ; le prix perçu par le vendeur augmente, le prix payé
par le locataire baisse (du fait qu’il déduit l’APL) et le surplus des
deux côtés du marché est accru.
Cas d’une subvention : un exemple
• Supposons un marché où la demande est donnée par
qd = 4 – p et l’offre par qs = 1 + 2p (si le prix est de 2, la
demande est de 2 et l’offre de 5, etc.)
 le prix d’équilibre vaut p* = 1 et la quantité d’équilibre,
q* = 3.
• L’État cherche à développer ce marché et verse une
subvention de 1 € pour chaque unité échangée. Il peut
soit :
– Verser la subvention au vendeur pour chaque unité
vendue (subvention sur les produits).
– Verser la subvention au consommateur, pour chaque
unité achetée (prestation en nature).
Subvention versée au vendeur (cas 1)
• Dans ce cas, l’offre du vendeur est modifié : si le prix de
marché est de 2 €, il recevra 3 € pour chaque unité
vendue.
 L’offre devient donc qs = 1 + 2p’ avec p’ = p + Subv
d’où
qs = 1 + 2*(p + Subv) = 3 + 2p
 La courbe d’offre est translatée vers le bas / la droite
(pour tout prix de marché p, l’offre est augmentée de 2 (=
2*Subv) unités).
En effet, pour chaque prix de marché p (hors subvention),
le vendeur offre la quantité correspond au prix p’ = p +
Subv.
Subvention versée au consommateur (cas 2)
• Dans ce cas, la demande est modifiée : si le prix de
marché est de 3 €, le consommateur recevra 1 € de
subvention par bien acheté : le prix effectivement payé
passe donc à 2 €.
• Par conséquent, pour chaque prix de marché p (hors
subvention), la quantité demandée est celle que les
consommateurs seraient disposés à acheter si le prix de
marché était de p’ = p – Subv.
 La demande devient donc
d’où
qd = 4 – p’
qd = 4 – (p – Subv) = 5 – p
 La courbe de demande est translatée vers le haut / la
droite (d’un montant Subv ; cas symétrique de la taxe).
Résolution
• Cas 1 :
Demande inchangée :
Offre modifiée :
Équilibre :
Si Subv = 1 € :
• Cas 2 :
Demande modifiée :
Offre inchangée :
Équilibre :
Si Subv = 1 €
:
qd = 4 – p
qs = 1 + 2(p + Subv) = 3 + 2p
p* = 1 – ⅔*Subv ; q* = 3 + ⅔*Subv
p* = 0,33 (acheteur) ; q* = 3,67
Recette unitaire de l’offreur p’ = 1,33.
qd = 4 – (p – Subv) = 5 – p
qs = 1 + 2p
p* = 1 + ⅓ Subv ; q* = 3 – 3 + ⅔*Subv
p* = 1,33 (vendeur) ; q* = 3,67.
Dépense unitaire de l’acheteur p’ = 0,33
• Conclusion :
La situation est identique dans les deux cas, c’est-à-dire
quel que soit le « bénéficiaire » de la subvention
(consommateur ou vendeur).
• Dans les deux cas :
– la nouvelle offre d’équilibre vaut q* = 3,67
– le prix effectivement payé par les consommateurs est 0,33
– La recette effectivement perçue par les vendeurs est 1,33.
• La subvention stimule bien le marché puisque la quantité
d’équilibre a augmenté (passant de 3 à 3,67). Le prix
payé par les acheteurs a baissé (0,33 < 1 ) et celui reçu
par les vendeurs a augmenté (1,33 > 1).
Bien sûr, cela implique que l’État verse une subvention,
ce qui risque d’accroître, toutes choses égales par
ailleurs, soit le déficit public, soit la fiscalité.
Instauration d’une subvention (Subv).
Subv
p1* + Subv
p1*
p0*
p0*
p1*
p1* - Subv
Subv
q0*
q1*
q0*
q1*
Subvention perçue par le vendeur :
Subvention perçue par l’acheteur :
L’acheteur paye p1*, le vendeur reçoit
p1* + Subv.
L’acheteur paye p1* - Subv, le
vendeur reçoit p1*.
Les deux systèmes aboutissent exactement au même résultat.
Synthèse théorique 1
•
Supposons une économie où le marché du logement est D = a - bp et O = -c + dp :
p* =(a+c)/(b+d).
•
On introduit une subvention forfaitaire (APL) = s.
- Soit on suppose (cas 1) que la subvention est versée aux locataires : la demande
s'écrit désormais D = a - bp' où p' = p - s. L'offre n'est pas modifiée : O = -c + dp.
Finalement, on a à l'équilibre : a - b(p-s) = -c + dp si bien que le prix payé par le
locataire vaut p*= (a+c+bs)/(b+d) et le prix perçu par le propriétaire p’* = (a+cds)/(b+d)
- Soit on suppose (cas 2) que la subvention est versée aux propriétaires : la
demande n'est pas modifiée D = a - bp, tandis que cette fois l'offre est modifiée et
vaut O = -c + dp" où p" = p + s.
A l'équilibre on a : a - bp = -c + d(p+s) : le prix ttc d'équilibre vaut p*=(a+c-ds)/(b+d)
et le prix ht vaut p’’* = (a+c+bs)/(b+d)
Même conclusion que pour le cas de la taxe.
Subvention : analyse de surplus
(subvention versée aux acheteurs)
Prix
Offre
1
p+s
2
5
7
3
6
p
4
Demande
q
Quantités
Calcul des surplus dans graphique précédent
Surplus des
consommateurs
Surplus des
producteurs
Surplus Etat
Surplus total
Avant
subv.
1+2
3+4
-
1+2+3+4
Après
subv.
1+2+3+6
5+2+3+4
–(2 + 3 + 5 + 6 + 7)
1+2+3+4–7
La subvention accroît le surplus des deux côtés du marché
(acheteurs et vendeurs) mais le coût supporté par l’Etat excède ce
supplément de surplus : la subvention a un coût social (le surplus
global est diminué par la subvention)
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