Les compétences de leadership pour la pratique

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REFIRI-57; No. of Pages 9
Revue francophone internationale de recherche infirmière (2016) xxx, xxx—xxx
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www.sciencedirect.com
LEADERSHIP /Recommandations
Les compétences de leadership
pour la pratique infirmière avancée :
proposition d’un modèle de développement
pour la formation et la pratique clinique
Leadership competencies for advanced practice nursing: Suggesting a
development model for education and clinical practice
Luc Mathieu (DBA) (infirmier, professeur titulaire,
directeur académique) a,∗, Linda Bell (PhD)
(infirmière, professeure titulaire, directrice des
études supérieures) b, Anne-Sylvie Ramelet (PhD)
(infirmière, professeure ordinaire, directrice) c,
Diane Morin (PhD) (infirmière, professeure invitée,
professeure émérite) c,d
a
Centre de formation continue, faculté de médecine et des sciences de la santé, école des
sciences infirmières, université de Sherbrooke, 3001, 12e avenue Nord, J1H 5N4 Sherbrooke,
Québec, Canada
b
École des sciences infirmières, faculté de médecine et des sciences de la santé, université
de Sherbrooke, 3001, 12e avenue Nord, J1H 5N4 Sherbrooke, Québec, Canada
c
Institut universitaire de formation et de recherche en soins, université de Lausanne, centre
hospitalier universitaire vaudois, 10, route de la Corniche, 1010 Lausanne, Suisse
d
Faculté des sciences infirmières, université Laval, 1050, avenue de la Médecine, QC G1V 0A6
Québec, Canada
Reçu le 5 janvier 2016 ; reçu sous la forme révisée le 25 mars 2016 ; accepté le 27 avril 2016
MOTS CLÉS
Compétences ;
Comportements clés ;
∗
Résumé
Contexte/Objectif. — Plusieurs modèles de développement du leadership infirmier élaborés à
ce jour ont été conçus pour la gestion, mais très peu pour la pratique infirmière clinique et
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (L. Mathieu).
http://dx.doi.org/10.1016/j.refiri.2016.04.003
2352-8028/© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Pour citer cet article : Mathieu L, et al. Les compétences de leadership pour la pratique infirmière avancée : proposition
d’un modèle de développement pour la formation et la pratique clinique. Revue francophone internationale de recherche
infirmière (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.refiri.2016.04.003
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L. Mathieu et al.
Leadership infirmier ;
Modèle ;
Pratique infirmière
avancée
encore moins pour la pratique infirmière avancée (PIA). Outre le fait de poser la définition du
leadership, cet article propose un regard critique sur les dimensions et les comportements clés
qui sont au cœur des compétences en leadership pour la PIA.
Méthode. — Les compétences du modèle de Sherman et al. ont été adaptées afin de refléter la
réalité de la PIA en Suisse et au Québec.
Résultats. — Les compétences proposées sont : (1) pratiques cliniques exemplaires ; (2) efficacité professionnelle et interprofessionnelle ; (3) efficacité personnelle ; (4) gestion des
ressources matérielles, financières et informationnelles ; (5) développement des ressources
humaines ; (6) pensée systémique. Des comportements clés accompagnent chacune.
Conclusion. — Après avoir été validé au moyen d’un groupe Delphi, le modèle adapté pourrait
servir de référence pour concevoir de la formation sur le leadership infirmier, notamment pour
la PIA en Suisse et au Québec.
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
KEYWORDS
Summary
Context/Objective. — Several models of nursing leadership development exist, but to date,
most of these have been designed for nursing management, while very few were designed for
clinical nursing practice and even fewer for advanced nursing practice (ANP). In addition to suggesting the definition of leadership, this article offers a critical review of the key competencies
and behaviors that are at the heart of the leadership skills needed for ANP.
Method. — The core competencies of the Sherman et al.’s model have been adapted to reflect
the actual reality of ANP in Switzerland and Quebec.
Results. — The suggested competencies are: (1) clinical best practices; (2) professional and
interprofessional efficiency; (3) individual efficiency; (4) management of physical, financial
and information resources; (5) development of human resources; (6) systemic thinking. These
competencies include key behaviors.
Conclusion. — After being validated by a Delphi group, the adapted model could serve as a
reference for nursing leadership education, including ANP in Switzerland as well as in Quebec.
© 2016 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Advanced practice
nursing;
Competencies;
Key behaviors;
Model;
Nursing leadership
En 1983, James P. Smith, fondateur du Journal of Advanced
Nursing citait un extrait d’un nouveau livre dont il faisait la
critique, celui de Hein et Nicholson intitulé Contemporary
Leadership Behavior: Selected Readings [1]. Cet extrait qui
l’avait particulièrement frappé et qu’il partageait dans son
éditorial était le suivant : « Les sciences infirmières ne sont
pas reconnues pour les leaders qu’elles produisent. . . plutôt, le leadership est une qualité qui manque souvent dans
la profession infirmière. Il y a plusieurs raisons à cela. Les
sciences infirmières semblent attirer des personnes qui ont
une faible estime de soi et peu d’initiative, qui démontrent
une soumission élevée et un besoin plus grand de structure
que les autres professions (traduction libre) » [1].
Cette citation fut reçue comme un coup de fouet par
la communauté infirmière notamment parce qu’elle était
jugée importante par une revue scientifique jugée parmi les
cinq meilleures dans la discipline. Cette posture du début
des années 1980 est encore débattue de nos jours [2], mais
on peut observer que, depuis lors, le nombre de publications portant sur le leadership applicable à la discipline
infirmière n’a cessé de croître. La figure qui suit illustre
cette croissance. Elle correspond aux résultats d’un repérage d’écrits effectué avec PubMed en utilisant la syntaxe
d’interrogation suivante : (‘‘leadership’’MeSH Major Topic
OR ‘‘leadership’’MeSH Terms) AND ‘‘nursing’’(MeSH Major
Topic) AND [limit : 1er janvier 1983—31 décembre 2014]).
Au total, 3124 publications sont indexées durant cette
période et on observe depuis 1983 une croissance
presqu’exceptionnelle qui se stabilise vers 2010 (Fig. 1).
Bien sûr, ces milliers de publications sont de différents
types incluant des opinions d’experts, des éditoriaux, des
études qualitatives ou quantitatives, des analyses théoriques, des revues systématiques, des méta-analyses ou des
synthèses intégratives. Le présent article se base sur plusieurs de ces publications mais inclut seulement certaines
d’entre elles publiées dans les cinq dernières années. Les
autres critères d’inclusion des articles intégraient le fait
qu’ils proposaient des définitions, évaluaient les facteurs
favorisant ou contraignant le leadership, faisaient le lien
entre leadership et pratique infirmière avancée (PIA) ou
entre leadership et effets pour les patients, les al. du
Nursing Leadership Institute de l’université de Floride aux
États-Unis [3,4] et de Hamric et al. [5]. À partir de ces
sources d’inspiration, outre le fait de poser la définition du
leadership, le présent article propose un regard critique sur
les dimensions et les comportements clés qui sont au cœur
des compétences en leadership pour la PIA. Cette forme de
pratique est définie comme étant une « expression générale
Pour citer cet article : Mathieu L, et al. Les compétences de leadership pour la pratique infirmière avancée : proposition
d’un modèle de développement pour la formation et la pratique clinique. Revue francophone internationale de recherche
infirmière (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.refiri.2016.04.003
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Les compétences de leadership pour la pratique infirmière avancée
Figure 1.
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Nombre d’articles portant sur le leadership infirmier indexés dans Pubmed entre 1983 et 2014.
décrivant un niveau avancé de la pratique des soins infirmiers cliniques, qui maximise l’utilisation des connaissances
acquises aux études supérieures, d’un savoir approfondi
dans une spécialité au service des besoins de santé des individus, famille et communautés » [6]. Le leadership est donc
une compétence qui est essentielle à la PIA, mais ses attributs et comportements clés ayant fait l’objet de consensus
internationaux restent encore trop rares.
Définition du leadership
D’entrée de jeu, il faut noter que pour la discipline infirmière, il n’y a aucune définition du leadership qui ait fait
à ce jour un consensus international. Nous adhérons cependant aux propos de Cummings et al. [7], de Bass et al. [8], ou
encore de MacPhee et al. [9,10] qui remarquent qu’il y aurait
quatre constantes dans la conceptualisation du leadership :
• le leadership est un processus ;
• qui est circonstancié dans le cadre d’un groupe et d’un
contexte spécifiques
• qui a comme attribut de générer de l’influence ;
• afin d’atteindre une finalité, un but ou un objectif ancré
dans une vision partagée.
D’autres auteurs considèrent que trois formes d’habilités
devraient être simultanément présentes pour qu’une personne puisse être considérée comme leader :
• habilité à mener une organisation ;
• habilité à diriger des équipes ;
• habilité à maîtriser et développer ses propres talents
[11,12].
Hamric et al. [5] affirment quant à elles que le leadership
infirmier doit principalement servir trois buts :
• l’innovation clinique ;
• la formation, le coaching et le mentorat ;
• l’activisme en faveur du développement des soins et de
la discipline infirmière.
Toutefois, c’est la définition de Northouse [13] citée
aussi par Cummings et al. [7,14] qui est retenue dans
notre démarche et elle se décline ainsi : « Le leadership
est un processus par lequel un individu influence un groupe
d’individus pour réaliser un but commun » (traduction libre)
[13]. Cette définition a l’avantage d’être pertinente pour les
soins infirmiers mais aussi pour d’autres professions, facilitant ainsi les échanges interprofessionnels. Mais au-delà de
cette définition générique, plusieurs formes de leadership
sont décrites dans la littérature. Néanmoins, les trois qui
reviennent le plus souvent réfèrent au leadership transactionnel, au leadership transformationnel ou au leadership
authentique.
Pour ce qui est du leadership transactionnel, Bass et Avolio [8] explicitent qu’il s’agirait d’une capacité d’élaborer
et de signifier les attentes, de motiver les collaborateurs
en clarifiant leurs responsabilités et tâches, et de contrôler
et valoriser les contributions en temps et lieu. Ce genre de
leader serait plus efficace en contexte prévisible et stable.
Pour ce qui est du leadership transformationnel, de multiples auteurs se sont penchés sur ce type de leadership.
Au Québec, une organisation constituée de représentants
des principaux leaders de la profession infirmière (établissements de santé à vocation universitaire, universités, Ordre
des infirmières et infirmiers du Québec et ministère de la
Santé et des Services sociaux) désignée comme la Table
sectorielle nationale des réseaux universitaires intégrés de
soins infirmiers [15] du Québec a mené des travaux sur le
leadership infirmier au contexte de la pratique infirmière
avancée et sur les comportements clés associés à chacune
des compétences [6]. Le mandat de cette Table est notamment de procéder aux analyses nécessaires en regard des
enjeux de la profession infirmière et d’émettre des avis
à une instance de coordination nationale du réseau de la
santé. Dans le cadre de ces travaux, les auteurs consultés définissent le leadership transformationnel comme une
capacité à présenter une vision claire des objectifs communs
à poursuivre et de mener des changements d’envergure
tout en accompagnant les collaborateurs vers des niveaux
supérieurs de développement, de cohésion d’équipe et de
maturité individuelle et institutionnelle. Ce type de leader
serait plus efficace en contexte de complexité organisationnelle ou d’incertitude. Finalement, en ce qui concerne la
définition du leadership authentique [16,17], il s’agit plutôt
des caractéristiques humanistes dans la démarche et cela
s’appliquerait autant lors d’exercice de leadership transactionnel que transformationnel. Les personnes avec qui les
leaders authentiques travaillent les considèrent comme des
gens qui font preuve d’une grande conscience de soi, qui
s’investissent avec constance et équité, et en qui ils peuvent
avoir confiance.
Indépendamment de la forme de leadership exercée,
le consensus est à l’effet que la plus grande valeur du
leadership infirmier est perceptible lorsque celui-ci fait partie d’une vision stratégique appuyée par un système de
Pour citer cet article : Mathieu L, et al. Les compétences de leadership pour la pratique infirmière avancée : proposition
d’un modèle de développement pour la formation et la pratique clinique. Revue francophone internationale de recherche
infirmière (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.refiri.2016.04.003
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L. Mathieu et al.
gestion qui, en fonction des défis et des contextes, valorise autant le leadership transactionnel, transformationnel,
qu’authentique [18].
Pourquoi s’intéresser au leadership ?
Lorsqu’on se place du point de vue de la PIA et qu’on
adopte l’angle suggéré par Doran et al. [19], ou l’angle de
Hamric et al. [5], les principales raisons pour lesquelles on
s’intéresse au leadership infirmier sont qu’il est associé à
des effets positifs pour les patients, pour les systèmes de
santé et pour la profession infirmière.
Le leadership infirmier améliore l’effet des
soins auprès des patients
Dès 2007, des travaux menés par Wong et Cummings [20]
suggèrent qu’il y aurait des associations positives entre
la présence d’un leadership infirmier clinique et managérial structurés et une amélioration de la satisfaction des
patients face aux soins, de même qu’une diminution des
effets indésirables des soins. Dans sa récente synthèse des
connaissances, Wong [21] confirme plus spécifiquement ces
premiers résultats en démontrant que le leadership transformationnel, la confiance dans les leaders et le leadership
de l’équipe de management sont associés positivement à
une diminution du risque d’erreurs de médicaments, une
diminution de la mauvaise utilisation des contraintes physiques et qu’il est raisonnable de croire que ces attributs
soient également associés à une diminution des chutes,
des plaies de pression et des infections nosocomiales. La
récente thèse de Higgins [22] démontre en effet que la
prévalence de trois indicateurs considérés comme étant sensibles aux soins est négativement corrélée à l’exercice d’un
leadership transformationnel structuré dans des établissements hospitaliers. Il s’agit des erreurs de médicaments,
des chutes et des infections nosocomiales. La satisfaction des patients à l’égard des soins serait d’ailleurs plus
élevée lorsqu’ils perçoivent que les infirmières ont des
attributs de leaders tels que l’expertise clinique, la connaissance des ressources et les habilités à mener les étapes
dans la transition de soin [23]. Une autre étude dans le
domaine des soins en hébergement de longue durée [24]
a démontré qu’un niveau d’éducation et un leadership
clinique plus élevés étaient positivement et significativement associés à certains effets tels que la diminution de
la douleur, ou encore avec une prévalence plus faible de
sondes urinaires à demeure. Les auteurs conviennent néanmoins que certains résultats attendus du leadership dont la
diminution des plaies de pression n’étaient cependant pas
significatifs. Les auteurs argumentent que certaines variables structurelles, telles que le nombre et le type de lits,
par exemple, ou encore le type de matelas le plus efficace, n’étaient pas suffisamment disponibles pour tirer des
conclusions [24].
Ce qui est important à retenir c’est aussi que le leadership peut s’expérimenter durant la formation. À cet effet,
une initiative de leadership infirmier visant le développement d’indicateurs de qualité de soins et impliquant des
étudiants en soins infirmiers a été conduite dans un hôpital aux États-Unis. Dans le cadre de cette initiative, on a
intégré des étudiants de dernière année du baccalauréat
universitaire (bachelor) [25]. On leur a demandé de procéder à une analyse de pratique de soins généraux en la
comparant aux guides de pratique et de suggérer des pistes
pour améliorer la qualité des soins en incluant des indicateurs tels que la durée de séjour, le niveau d’autonomie des
patients et leur satisfaction. L’expérience a été jugée positive par les gestionnaires de soins à cause de son processus
dynamique et de la facilité avec laquelle elle a permis les
échanges entre étudiants et soignants. Les auteurs de cette
expérience renforcent l’idée que le leadership clinique ne
doit pas seulement être enseigné dans les auditoriums aussi
universitaires soient-ils, mais également expérimenté lors
des stages visant le développement des compétences cliniques.
Le leadership infirmier améliore les systèmes
de soins
Dès 2009, Tomey [26] argumente que les données probantes appuyant le bienfait du leadership infirmier est
à ce point important que cet item fait désormais partie
des 14 caractéristiques de désignation au titre de « Magnet
Hospitals ». En rappel, cette désignation a été développée conjointement par l’Association des infirmières des
États-Unis (ANA) et l’Académie américaine des soins infirmiers (AAN) et se basait sur des indicateurs d’excellence
dans le recrutement, sur la capacité à garder des infirmières diplômées et sur des indicateurs de qualité des soins.
Suite à un programme pilote, cette initiative a permis de
créer l’American Nurses Credentialing Center (ANCC) qui a
accordé la première accréditation au Centre médical universitaire de Washington à Seattle (État de Washington).
Depuis 2002, cette organisation porte le nom de Magnet
Recognition Program, programme international qui s’étend
maintenant à plus d’indicateurs que ceux relatifs aux soins
infirmiers. Dans la même veine que Tomey [26], Manojlovich [27] démontre que la présence de leadership infirmier
explicitement soutenu par les directions de soins expliquerait plus de 46 % de la variance dans l’adoption de nouvelles
pratiques soignantes basées sur des preuves. Un exercice
structuré de leadership et un niveau de collaboration explicitement valorisé entre les acteurs clés des services de santé
augmenteraient donc la rapidité avec laquelle les innovations cliniques et administratives sont introduites sur le
terrain. Certains auteurs démontrent que cela est perceptible non seulement à court, mais également à moyen et
long termes [28]. D’autres auteurs [29] indiquent que le
leadership clinique doit inclure deux composantes : celui
qui vient des infirmières à la base et qui influencent les
orientations et pratiques au quotidien (bottom-up) et le leadership des décideurs et gestionnaires qui valorisent surtout
les politiques, les normes, les mécanismes d’adoption et les
ressources en faveur des pratiques basées sur des preuves
(top-down).
Finalement, la présence de leadership infirmier et une
meilleure collaboration dans les organisations de soins
ont été démontrés comme étant des variables agissant
en interaction avec une meilleure satisfaction au travail
pour les infirmières. Cela se traduit notamment par une
intention moins élevée de quitter son emploi, ou encore,
Pour citer cet article : Mathieu L, et al. Les compétences de leadership pour la pratique infirmière avancée : proposition
d’un modèle de développement pour la formation et la pratique clinique. Revue francophone internationale de recherche
infirmière (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.refiri.2016.04.003
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Les compétences de leadership pour la pratique infirmière avancée
5
par un niveau moins élevé d’épuisement au travail [30—32].
D’ailleurs, dans certaines modélisations théoriques, des
auteurs argumentent que le leadership est une variable
agissant comme précurseur de la collaboration et non un
attribut qui lui serait secondaire ou de même niveau [33].
Robidoux [34] souligne d’ailleurs que les modèles de collaboration issus des théories organisationnelles, considèrent
que les innovations performantes qui ont des impacts
sur la qualité des soins ont toutes comme préalables des
conditions propices à un travail collaboratif.
Le leadership infirmier facilite le
développement de la profession infirmière
Au-delà de l’amélioration des pratiques cliniques ou de
management en soins, un leadership infirmier positif,
de quelque nature qu’il soit (transactionnel, transformationnel ou authentique), semble contribuer au sentiment
d’efficacité personnelle des infirmiers et infirmières et à
l’empowerment des soins dans les organisations [10]. Le leadership infirmier serait donc non seulement lié à un niveau
plus élevé de performance dans les soins mais aussi à un
niveau accru d’implication des infirmières dans les défis
organisationnels des systèmes de soins [22]. Le leadership
est également associé à la notion d’imputabilité [35,36],
qui est une caractéristique attestant une maturité professionnelle que Hamric et al. jugent centrale pour la PIA
[5]. La recherche démontre finalement que le leadership
est plus présent dans les milieux de soins qui sont associés à des programmes de formation infirmière qui traitent
le leadership comme une compétence et qui intègrent
des comportements clés associés dans les objectifs de
stage.
Pour toutes ces raisons, et comme le font Hamric et al.
[5], nous souscrivons aux suggestions d’intégrer le leadership comme compétence de la pratique infirmière et de
distinguer les comportements clés plus spécifiques à la PIA.
Pour ce faire, nous proposons une démarche pour adapter
le modèle de Sherman et al. [3,4] afin qu’il fasse partie
non seulement des compétences professionnelles attendues
mais aussi des programmes d’éducation et de formation
continue. Ainsi, avec l’autorisation des auteures du Leadership Competency Model [3,4], nos travaux ont porté sur
l’adaptation de ce modèle afin qu’il puisse être utilisé par
nos universités ou Hautes Écoles en Suisse et au Québec pour
y concevoir des approches ciblant le leadership dans le cadre
de nos programmes de formation d’infirmières de PIA qui
inclut un partenariat de mobilité internationale.
L’adaptation du modèle de Sherman et al.
Tel qu’indiqué précédemment, le modèle original de Sherman et al. [3,4] a été développé au sein du Nursing
Leadership Institute comme cadre de référence pour concevoir des programmes de formation et développer les
compétences en leadership des infirmières gestionnaires.
L’approche de développement du modèle original reposait sur une étude par théorisation ancrée qui a permis
d’interviewer 120 infirmières ayant une expérience comme
gestionnaire. L’analyse des données a fait émerger six compétences qui forment le cœur de la proposition du modèle de
Figure 2. Modèle adapté de Sherman et al. [3,4] pour le développement des compétences en leadership infirmier pour la PIA.
compétence en leadership infirmier. L’adaptation du modèle
que nous avons effectuée vise à ce qu’il puisse être utilisé
comme cadre de référence pour développer des activités de
formation sur le leadership, principalement destinées aux
infirmières de PIA en Suisse romande et au Québec.
Pour cette adaptation, en s’inspirant d’autres chercheurs
qui ont adapté des modèles [37], nous avons utilisé les avis
de Fawcett [38] en s’assurant que les propositions suivantes
soient respectées :
• la portée du modèle théorique est restée spécifique au
modèle original ;
• la référence au modèle original est explicite ;
• les auteurs du modèle original sont cités ;
• la différence entre le contexte original du modèle et les
contextes pour lesquels le modèle est adapté est nommée ;
• les concepts centraux et détails sont exposés en tableau ;
• le modèle ajusté adresse l’ensemble des concepts de base
du modèle original et propose explicitement les ajustements.
Ainsi, nous avons conservé le même nombre de compétences que suggèrent Sherman et al. [3,4], mais nous avons
modifié le libellé de certaines ou élaboré plus largement le
sens à donner à d’autres. Le travail effectué pour adapter
chacune des six compétences est illustré au Tableau 1.
Les compétences dans le modèle modifié sont illustrées
sur la Fig. 1. Il s’agit des six compétences suivantes : les pratiques cliniques exemplaires, l’efficacité professionnelle et
interprofessionnelle, l’efficacité personnelle, la gestion des
ressources matérielles, financières et informationnelles, le
développement des ressources humaines et la pensée systémique (Fig. 2).
Pour chacune de ces six compétences, les comportements
clés qui contribuent à l’atteinte de la compétence ont été
répertoriés. Ces comportements clés ont été inspirés à partir
de trois sources documentaires principales :
• les propositions de Hamric et al. [5] ;
• les énoncés du document Projet Compétences finales pour
les professions de la santé HES produit par les Hautes
Pour citer cet article : Mathieu L, et al. Les compétences de leadership pour la pratique infirmière avancée : proposition
d’un modèle de développement pour la formation et la pratique clinique. Revue francophone internationale de recherche
infirmière (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.refiri.2016.04.003
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L. Mathieu et al.
Tableau 1
Explicitation des modifications apportées au modèle de Sherman et al. [3,4].
Compétences du
modèle original
Compétences dans le
modèle modifié
Commentaires sur les modifications apportées
Efficacité personnelle
Efficacité personnelle
Gestion financière
Gestion des ressources
matérielles, financières
et informationnelles
Gestion des ressources
humaines
Développement des
ressources humaines
Efficacité
interpersonnelle
Efficacité
professionnelle et
interprofessionnelle
Pratiques cliniques
exemplaires
Même appellation de la compétence et sensiblement le même
sens. Les comportements relatifs au « Prendre soin de soi » ont
été ajoutés alors que dans le modèle original, ils figuraient dans
la compétence « Prendre soin »
La gestion des ressources matérielles et celle des ressources
informationnelles ont été ajoutées. Comme pour les autres
compétences du modèle modifié, celle-ci doit être comprise dans
la perspective de la gestion clinique et non dans la perspective
d’une gestionnaire d’unité de soins. Cette posture a prévalu dans
le choix des comportements clés
Dans le modèle modifié, l’appellation a été modifiée pour
insister sur le développement des ressources humaines dans la
perspective du leadership clinique
L’appellation de la compétence a été modifiée afin de tenir
compte des habiletés intra- et interprofessionnelles
Prendre soin
Pensée systémique
Pensée systémique
Les principales modifications apportées au modèle original
concernent cette compétence. Dans le modèle original, le
prendre soin cible le personnel, les patients et l’infirmière. Dans
le modèle modifié, nous avons libellé la compétence « Pratiques
cliniques exemplaires », avec l’intention d’insister sur la qualité
de la pratique clinique et sur la capacité à mener des
changements basés sur des preuves. Cette modification a été
apportée puisque nous considérons que la qualité de la pratique
clinique n’est pas suffisamment mise en valeur dans le modèle
original. Cela peut s’expliquer par le fait que ce modèle a été
élaboré pour des gestionnaires. Dans le modèle modifié, nous
avons regroupé les comportements clés relatifs au prendre soin
du personnel dans la compétence « Développement des
ressources humaines », ceux du prendre soin du patient dans la
compétence « Pratiques cliniques exemplaires » et ceux relatifs à
prendre soin de soi dans la compétence « Efficacité personnelle »
Même appellation de la compétence et même sens dans les deux
modèles
écoles spécialisées de santé en Suisse [39] basé sur le
référentiel des compétences CanMEDS [40] ;
• l’analyse d’écrits récents ou fondateurs sur le leadership
infirmier.
Ainsi, au Tableau 2, les six compétences centrales du
leadership infirmier adaptées du modèle original [3,4] sont
définies de manière plus détaillée et sont assorties de
comportements clés pour les infirmières de PIA (Tableau 2).
Discussion
Le modèle de leadership de Sherman et al. [3,4] a été initialement élaboré pour les gestionnaires en soins infirmiers.
Par contre, alors que le gestionnaire exerce un rôle formel
opérationnel, axé sur le présent, et principalement orienté
vers la planification, contrôle et fonctionnement efficient
de toutes les unités qu’il dirige, le leader clinique doit
avoir une vision spécifiquement axée sur les données probantes de même qu’une capacité stratégique d’innovation
et d’accompagnement des changements de la pratique dans
sa spécialité. Il doit être mené par une vision davantage
centrée sur le développement des connaissances en étant
capable de procéder à des analyses de pratique pour établir les écarts à combler pour qu’elle devienne la meilleure
possible.
L’exercice a aussi permis de voir qu’à ce jour, les travaux antérieurs ont surtout examiné et discuté quatre des
six compétences mais que deux d’entre elles mériteraient
une attention un peu plus importante dans les années à venir
pour les infirmières de PIA. Il s’agit des compétences reliées
à la gestion des ressources matérielles, financières et informationnelles (compétence no 4) et à la pensée systémique
(compétence no 6). En ce qui concerne la compétence no 4,
pensons notamment aux habiletés des infirmières de PIA à
utiliser les technologies de l’information et à leur capacité à
développer un argumentaire économique relatif aux enjeux
de développement ou d’amélioration dans leur spécialité.
Pour ce qui est de la compétence no 6, il est primordial de
développer les capacités à procéder à une analyse des parties prenantes dans un contexte donné ainsi qu’à interagir
avec les niveaux politiques et les médias.
Pour citer cet article : Mathieu L, et al. Les compétences de leadership pour la pratique infirmière avancée : proposition
d’un modèle de développement pour la formation et la pratique clinique. Revue francophone internationale de recherche
infirmière (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.refiri.2016.04.003
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Les compétences de leadership pour la pratique infirmière avancée
Tableau 2
Les compétences adaptées de Sherman et al. [3,4] assorties de comportements clés.
Pratiques cliniques exemplaires : capacité de faire des choix éclairés afin d’analyser, suggérer, soutenir et développer
des pratiques cliniques basées sur des preuves issues de la recherche
Démontre une expertise clinique dans un domaine de spécialisation
Évalue les besoins, établit des priorités, définit des plans d’action, en coordonne les réalisations et en évalue les
effets
Assure des pratiques cliniques basées sur les preuves scientifiques et appuyées sur des conceptions infirmières
Établit un partenariat de soins avec la personne, sa famille et ses proches en tenant compte de la culture de ceux-ci
et des incapacités éventuelles de communication suite à des problèmes de santé
Surveille avec expertise l’état de santé du patient
Démontre un jugement clinique sûr basé sur un raisonnement critique et éthique
Met en œuvre des stratégies de promotion de la santé
Capable d’élaborer des questions de recherche, de planifier, conduire ou coordonner des projets de développement
clinique ou contribue à des projets de recherche qui ont pour finalité l’amélioration des processus cliniques dans sa
spécialité
Possède une vaste connaissance des approches complémentaires de soins ayant fait l’objet de recommandations
dans sa spécialité et connaît l’évidence
Démontre une capacité de développer des méthodes, techniques, processus et trajectoires de soins pour les
patients aux profils les plus complexes dans sa spécialité
Capable d’analyse critique des écrits et d’en synthétiser les connaissances par niveau de preuve pour émettre des
recommandations pour la pratique
Démontre une expertise en éducation pour la santé dans son domaine de spécialité et est capable d’établir un plan
de développement et de valorisation d’autosoins qui tienne compte des étapes de transition suggérées par des
modèles théoriques de changement de comportement
Démontre une expertise en communication avec le patient : capacité d’écouter, d’investiguer et de négocier pour
résoudre les conflits
Capable d’agir à titre de consultante au service d’autres infimiers et d’autres professionnels de la santé
Met en place des processus de gestion des connaissances dans sa spécialité
Se tient à jour sur les changements qui ont cours dans sa spécialité
Efficacité professionnelle et interprofessionnelle : capacité à cerner et se responsabiliser face à sa contribution
propre, de même qu’à communiquer efficacement et travailler en équipe autour d’enjeux cliniques
Démontre des habiletés relationnelles dans des situations de soins et de travail d’équipe s’avérant complexes
Développe et mobilise son réseau de contacts
Établit des objectifs partagés, convient des rôles et responsabilités, met en œuvre les activités et fait preuve de
réflexivité afin de lever les obstacles
Met en place des conditions favorables à la collaboration
Collabore avec les autres professionnels pour le bien du patient
Tient compte du fait que les individus, groupes, organisations et structures impliqués ont des intérêts, des
références et des agendas variés, voire conflictuels
Négocie avec ses collègues et les autres professionnels
Modifie son style de communication afin de rencontrer les besoins culturels et de communication des autres
Résout les conflits ou difficultés liés aux relations entre les collaborateurs
Démontre de l’intérêt à la recherche sur la collaboration
Applique les lois, règlements, standards, directives et jurisprudence qui gouvernent sa discipline et les disciplines
connexes
Efficacité personnelle : inspiré de la théorie de Bandura [41], jugement que porte une infirmière sur sa capacité à
prendre les responsabilités et poser les actions requises pour atteindre un objectif clinique
Fait preuve d’intelligence émotionnelle
Démontre de la confiance en soi
Demeure calme sous la pression
Fait preuve d’une forte identité professionnelle
Démontre de l’authenticité, de l’engagement, un comportement éthique, du respect et de l’intégrité
Démontre un engagement envers son bien-être personnel et une vie équilibrée
Fait preuve d’innovation et de créativité
Gestion des ressources matérielles, financières et informationnelles : capacité à planifier, gérer, coordonner,
contrôler et rendre des comptes en ce qui a trait aux ressources requises pour mener à bien les activités et le
développement cliniques
Habile à utiliser les TIC, notamment le traitement et l’analyse des données saisies au sein des systèmes
d’information clinique, afin d’évaluer et d’améliorer les résultats des soins infirmiers prodigués aux patients
Pour citer cet article : Mathieu L, et al. Les compétences de leadership pour la pratique infirmière avancée : proposition
d’un modèle de développement pour la formation et la pratique clinique. Revue francophone internationale de recherche
infirmière (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.refiri.2016.04.003
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L. Mathieu et al.
Tableau 2
(Suite )
Sensibilise le personnel soignant aux enjeux budgétaires qui influencent leur pratique
Se tient à jour concernant les enjeux financiers qui influencent sa spécialité
Utilise les ressources matérielles, financières et informationnelles sous sa responsabilité de façon efficace et
efficiente
Développe un argumentaire économique relatif aux enjeux de sa spécialité
Développement des ressources humaines : capacité à planifier, superviser, informer, accompagner et soutenir dans
leur développement les membres des équipes impliqués dans la poursuite d’objectifs cliniques
Utilise son pouvoir d’expertise de façon appropriée
Instaure un climat de confiance au sein de son équipe
Transmet ses connaissances au personnel
Partage son expertise
Assure le mentorat, le coaching et la guidance auprès d’infirmières en formation
Soutient le travail d’équipe
Est imputable et porte des responsabilités pour et avec les équipes
Gère des projets
Gère des changements
Pensée systémique : capacité d’avoir une vision globale des enjeux dans sa spécialité et à mettre en relation les
composantes stratégiques nécessaires pour atteindre la meilleure performance et reconnaissance possibles
Démontre une bonne capacité d’analyse des problématiques de son secteur selon une perspective systémique
Utilise des habiletés politiques, c’est-à-dire, reconnaître et savoir appliquer les stratégies et tactiques d’influence
de façon éthique, autant à l’interne de son organisation que dans les sphères stratégiques de la régulation
professionnelle, du financement, ou de la législation
Distingue les niveaux d’action appropriés dans différentes circonstances : promotion de la santé, prévention, soin
aigu, soin en réadaptation ou en chronicité
Capable d’interagir avec les médias
Contribue à la prise de décision fondée sur l’éthique en faveur du patient
Participe à des commissions d’éthique clinique, d’éthique de la recherche ou de l’enseignement
Les limites à relever pour le modèle adapté qui est
proposé résident d’abord dans le fait qu’il reste un
chevauchement entre le leadership de gestion et le leadership clinique. Cela est particulièrement vrai pour la
compétence no 5 reliée au développement des ressources
humaines. Aussi, les compétences de leadership pour la PIA
et les comportements qui leur sont associés ne sont pas
mutuellement exclusifs de celles des infirmières en service
général. Plusieurs interfaces sont effectivement souhaitées,
notamment en ce qui concerne les comportements reliés
aux pratiques cliniques exemplaires (compétence no 1), à
l’efficacité professionnelle et interprofessionnelle (compétence no 2) ou à l’efficacité personnelle (compétence no 3).
Il s’agit donc de comportements ou compétences qu’on doit
envisager comme complémentaires. D’ailleurs, il est fort
peu probable que des leaders cliniques puissent amener
des succès dans le développement des pratiques si les gestionnaires de soins ne contribuent pas à ce leadership de
manière structurelle et si les infirmières en service général
n’ont aucun repère face aux pratiques exemplaires.
Le modèle comporte aussi des limites dans sa validité
externe puisqu’il nous semble réaliste de croire que le leadership clinique ne répond pas aux mêmes enjeux et n’a
pas les mêmes contours dans tous les systèmes nationaux de
santé.
Conclusion
Le fait d’avoir utilisé un modèle de développement des
compétences en leadership provenant des États-Unis, de
l’avoir adapté au contexte de la PIA en réfléchissant à la
fois à l’enseignement et à la PIA en Suisse et au Québec,
lui donne peut-être maintenant un caractère suffisamment
large pour le confronter à d’autres réalités internationales.
Aussi, de proposer un cadre dans lequel on peut référer aux
dimensions du leadership clinique devient d’intérêt autant
en milieu de pratique qu’en milieu académique.
Néanmoins, des travaux en préparation devraient
permettre de valider ce nouveau modèle adapté de développement de compétences en leadership pour la PIA. Nous
prévoyons organiser un groupe Delphi auprès d’infirmières
en PIA et de gestionnaires en soins infirmiers, œuvrant dans
différents contextes et différentes spécialisations cliniques,
afin d’obtenir un consensus sur la pertinence et la clarté
de la définition des six compétences du modèle et des
comportements clés associés à chacune des compétences.
Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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