Hypertension pulmonaire : le gène responsable de la maladie veino-occlusive
pulmonaire identifié
Le gène responsable de la maladie veino-occlusive pulmonaire, forme particulièrement
sévère d’hypertension pulmonaire, vient d’être identifié par des chercheurs des
universités Paris-Sud, UPMC, Paris Descartes, de l’Inserm et de l’APHP. Ces résultats sont
publiés dans la revue Nature Genetics, du 1er décembre 2013.
La maladie veino-occlusive pulmonaire est une forme particulièrement sévère d’hypertension
pulmonaire due à une obstruction vasculaire prédominant sur les veines et veinules des poumons.
Elle entraîne des symptômes très proches de l’hypertension artérielle pulmonaire idiopathique
(HTAP) dont elle est difficile à différencier sur le plan clinique. Cette forme d’hypertension
pulmonaire est redoutable, en particulier car elle peut s’aggraver avec les traitements utilisés dans
l’HTAP avec un risque d’œdème pulmonaire et de détérioration clinique sous traitement.
Aujourd’hui, le seul traitement de cette maladie est la transplantation pulmonaire.
C’est en étudiant des familles et des patients atteints de maladie veino-occlusive pulmonaire pris en
charge par les pneumologues du centre national de référence de l’HTAP de l’hôpital Bicêtre et par
l’équipe de cardiologie pédiatrique de l’hôpital Necker que les généticiens de l’hôpital Pitié-
Salpêtrière, associés à des biostatisticiens, ont mis en œuvre une analyse génétique consistant à
déterminer la séquence ADN de l’ensemble des gènes chez des patients présentant cette maladie au
sein de plusieurs familles. Les chercheurs ont mis en évidence des mutations du gène EIF2AK4 sur le
chromosome 15 dans les treize familles étudiées où cette maladie est transmise, ainsi que dans le
quart des cas de cette maladie où le caractère familial n’était pas connu. Il s’agit de l’étude génétique
la plus importante au monde sur cette maladie.
Cette étude identifie ainsi le gène d’une maladie sévère pour laquelle il sera désormais possible de
faire le diagnostic génétique des formes héritables, de proposer un conseil génétique aux familles et
d’envisager dans l’avenir des mesures thérapeutiques spécifiquement ciblées sur ce gène.