La diffusion d’une culture de projet comme mode de gestion de la ville : la co-
construction pour « faire système »
La co-construction s’inscrit dans un renouvellement des pratiques de gouvernance
urbaine. La gouvernance peut être définie comme « un processus de coordination d’acteurs, de
groupes sociaux et d’institutions, en vue d’atteindre des objectifs définis et discutés collectivement ». Elle se
caractérise notamment par « une frontière public/privé plus floue, avec une ouverture des processus de
décision en direction de la société civile et l’inclusion d’acteurs privés dans les processus politiques » et par «
le développement d’instruments d’action publique moins contraignants » (Le Galès, 2010).
La dimension participative des projets relevant de la co-construction permet d’abord
aux gouvernements urbains de mobiliser des acteurs divers afin de « faire système » (Pinson,
2009). Il s’agit donc de favoriser la création de réseaux d’acteurs capables de formuler des
propositions d’action collective. Les projets étudiés dans le cadre de cette commande
démontrent l’attention croissante portée aux modes de construction des décisions, afin de créer
une capacité d’action collective (ibid.). La dimension participative des projets de co-
construction semble dès lors s’opposer aux formes traditionnelles de la planification urbaine.
Elle conduit à redistribuer les ressources de légitimité auparavant détenues par les acteurs
institutionnels. L’intention des porteurs de projet est ainsi de mobiliser l’intelligence collective,
l’expertise d’usage1 mais aussi les ressources (financements, expertise, réseau, etc.) des
acteurs privés.
Par ailleurs, le recours au processus délibératif vise à définir collectivement les finalités
d’une action commune qui seraient ainsi moins déterminées par les choix publics. L’objectif du
projet « Co-construire la Rive droite numérique » (lien hypertexte vers le contenu de la pièce
«Co Construire la Rive Droite Numérique») au sein du Grand Projet de Ville des Hauts de
Garonne était ainsi de permettre aux parties prenantes du territoire de formuler des
propositions sans la médiation directe des acteurs institutionnels. La Plateforme d’Innovation
Numérique et Sociale (PINS) aurait ainsi impliqué la mobilisation de tous les acteurs du
territoire «en tant qu’utilisateurs et innovateurs», afin de les faire participer à la production de
contenus et de services urbains. Enfin, selon G. Pinson (2009), la diffusion d’une « culture de
projet » repose fortement sur des processus d’apprentissage au sein des dispositifs, censés
permettre la reformulation par les parties prenantes de leurs besoins, intérêts et identités.
Schéma produit par l’équipe de projet collectif
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1 L’expertise d’usage peut être définie comme une « somme de compétences acquises et transmissibles de savoir-être et de
savoir-faire dans l’utilisation au quotidien des espaces urbains, des espaces privatifs, des réseaux et des relations sociales de
proximité » (Bonnet, 2006)