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DDepuis 1987,
environ 150
cas d’hyper-
t e n s i o n
a r t é r i e l l e
pulmonaire (HTAP) survenant
chez des personnes infectées par
le VIH ont été décrits, faisant de
linfection VIH une cause à
rechercher systématiquement
devant la découverte d’une HTAP.
L’incidence de cette affection,
dont le pronostic reste grave, chez
des patients ropositifs semble
accrue par rapport aux
s é r o n é g a t i f s .
L’HTAP peut survenir en dehors
de toute immunodépression, la
moyenne du taux de CD4 des cas
publiés est de 306 par mm3. Il n’y
a pas de relation avec les maladies
opportunistes ou la classification
de linfection à VIH (26 % des
patients sont au stade sida). Les
femmes semblent plus atteintes
que les hommes
proportionnellement au nombre
de patients séropositifs de sexe
masculin. Les toxicomanes
représentent la majorité des
patients atteints d’HTAP (environ
4 0 % ) .
Les signes cliniques sont peu
s p é c i fiques au début. Il faut prêter
attention à ces manifestations qui
souvent ne sont correctement
interprétées que trop tardivement.
La présentation clinique de
l’HTAP au cours de linfection
VIH ne diffère pas de celle du
sujet séronégatif : gêne
respiratoire, parfois accompagnée
dune toux sèche, crachats
contenant du sang, douleurs
thoraciques, fatigue. On peut
observer plus tardivement des
signes d’insuffisance cardiaque
touchant le cœur droit : ascite
(épanchement de liquide dans la
caviabdominale), œdèmes,
syncope à l’effort. La radiographie
du thorax peut montrer un
élargissement du calibre des
artères pulmonaires, une
augmentation de volume du
coeur. Mais le tissu pulmonaire
est normal, ce qui surprend chez
un malade dyspnéique.
Le diagnostic est porté par
l’échocardiographie, qui mesure
indirectement la pression artérielle
pulmonaire, alors que la fonction
du ventricule gauche est normale.
Il peut être confirmé par un
cathétérisme cardiaque droit : il
.Une cause de dyspnée (ne respiratoire) à connaître
chez le séropositif VIH
Hypertension artérielle
pulmonaire et V I H . . .
Les atteintes pulmonaires, infectieuses principalement, sont les causes les plus
fréquentes de dyspnée (gêne respiratoire) chez les séropositifs VIH. Lorsque la
radiologie pulmonaire est normale, il faut éliminer une embolie pulmonaire ou
une atteinte cardiaque. Une cause plus rare à connaître est l’hypertension
artérielle pulmonaire.
HYPERTENSION ARTÉRIELLE PULMONAIRE
p a r
t e n a i r e s
A c t i o n s T r a i t e m e n t s
remercie, pour leur soutien
à son action, les
LABO RATOIRES
Abbott France
Bœhringer Ingelheim
Bristol - Myers Squibb
Chiron France
G i l e a d
Glaxo Smith Kline
Merck Sharp & Dhome
Produits Roche
INSTITUTIONS
Direction rale
de la Santé
Ensemble
contre le Sida
Fondation de France
par Amélie GUIHOT, Elisabeth RIVAUD, Louis-Jean COUDERC
Hôpital Foch, Suresnes
Le diagnostic de
l’HTAP est porté
par l’échocardio-
graphie, qui
m e s u r e
i n d i r e c t e m e n t
la pression
a r t é r i e l l e
p u l m o n a i r e ,
alors que la
fonction du
v e n t r i c u l e
gauche est
normale.
Le mécanisme de lhypertension
artérielle pulmonaire au cours
de linfection par le VIH nest pas
é l u c i d é . 9
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vos quest
réponses...
R a s s e m b l e r …
ou exclure ?
Plonger dans le milieu
associatif parisien de la
lutte contre le VIH, quand
on est provinciale, de
formation dicale,
ancienne vole d’une
association genevoise
pendant les années noires,
est une expérience riche
d’enseignements !
S t u p é fiant de voir
combien d’énergies se
manifestent, mais
combien la synergie de
toutes ces énergies est
souvent absente.
Combien certains sont
prompts à coller des
étiquettes, classer en
cagories, mettre en
doute la réalité de
l’engagement si on ne
correspond pas au profil
habituel homme-homo-
ropo... si l’on est (en
quelque sorte)
“ t r a n s - g e n r e ” .
Décourageant souvent de
constater la chute, ces der-
nières anes de l’engage-
ment des autorités de
santé sur le terrain de la
prévention, comme si l’on
voulait accditer l’idée
que l’infection à VIH est
une situation banale, une
maladie chronique
comme une autre, un si-
lence assourdissant pen-
dant que comportements
à risque et MST se ve-
loppent de plus belle.
Il reste tant à faire, pour -
rer les bonnes volontés,
lutter contre le gne de la
pensée unique, lutter
contre la mobilisation
ambiante, et tendre la
main à ceux qui, hors de
nos contes, sont -
pourvus de tout !
Alors : rassembler
ou exclure ?
Odile Vergnoux
s’agit d’un examen qui est réalisé
en introduisant un petit tuyau en
plastique souple que lon fait
glisser jusque dans les cavités
droites du cœur et lartère
pulmonaire. On peut ensuite
réaliser des tests avec différentes
substances médicamenteuses.
Le traitement comprend plusieurs
mesures symptomatiques
essentielles: limitation des efforts,
traitements diurétiques,
oxygénothérapie, traitement
anticoagulant.
Plusieurs molécules sont utilisées
pour leurs propriétés
vasodilatatrices. La plus efficace
(mais très contraignante
dutilisation) est une
prostacycline en IV continue
(époprosténol), qui améliore la
tolérance à leffort. Dautres
thérapeutiques plus maniables
sont à l’essai : l’ilioprost en
aérosol qui anmoins nécessite
plusieurs nébulisations
quotidiennes, ou par voie orale le
béraprost ou surtout plus
récemment les antagonistes du
récepteur à l’endothéline-1 qui
semblent très prometteurs.
L’association des traitements
antirétroviraux actifs récents aux
traitements par epoprosténol en
IV continu a permis d’obtenir une
amélioration franche du pronostic,
passant de 5 % à 51 % de survie
à 5 ans
Le mécanisme de l’HTAP au cours
de l’infection par le VIH n’est pas
élucidé. Le VIH n’a probablement
qu’un rôle indirect car sa présence
na pas été détectée dans les
cellules des parois des artéres
pulmonaires. Ce mécanisme
indirect pourrait passer par
lintermédiaire de cytokines
agissant sur la paroi des
vaisseaux. Des facteurs génétiques
pourraient être associés car
l’HTAP ne survient que chez un
petit nombre de sujets
s é r o p o s i t i f s .
L’hypertension artérielle
pulmonaire doit être suspectée
devant une dyspnée ou une
insuffisance cardiaque droite chez
un patient ropositif. Il importe
de réaliser une radiographie de
thorax et une échographie
cardiaque pour parvenir au
d i a g n o s t i c . .
Al’heure de la
remise en
question des
a s s o c i a t i o n s
de lutte
contre le sida en France (baisse
des subventions,
réorientations,...), Actions
Traitements garde toute sa place
spécifique dans l’information
thérapeutique des personnes
infectées par le VIH par des
séropositifs, vivant au jour le jour
les tracas des personnes sous
traitement antirétroviral, avec ce
que cela suppose au niveau
physique, sociologique, et
p s y c h o l o g i q u e .
Quelques mois donc après avoir
té son dixième anniversaire,
lassociation a renouvellé son
conseil d’administration au cours
de son assemblée générale du 27
juin 2002. L’association conforte
sa volonté de communication
avec “Info Traitements”, son
mensuel dinformations
thérapeutiques sur le VIH et les
co-infections, les infocartes sur les
différentes molécules disponibles
dans le traitement de l’infection à
VIH, la reglette des intéractions
médicamenteuses (la nouvelle
version sera disponible à
l’automne). Par ailleurs, Actions
Traitements renforce son devoir
de solidarité envers toutes les
personnes touchées par la
pandémie, et de ce fait soutient la
mobilisation communautaire en
Afrique et en Asie; Elle partage
son expertise avec les ONG des
pays du sud et les associe au
plaidoyer international pour un
accès généralisé aux médicaments
et aux soins.
Quant à la ligne d’écoute
thérapeutique (01 43 67 0000), il
est à l’étude d’en augmenter la
plage horaire.
A l’issue de l’assemblée générale,
le nouveau conseil
d’administration a reconduit le
président sortant, Jean-Pierre
Fournier, pour développer les
actions dans la continuité des
objectifs de l’association.
HYPERTENSION ARTERIELLE PULMONAIRE
LA VIE DE L’ASSOCIATION
.La dernière assemblée générale dActions Traitements a donné
un nouvel élan à lassociation
Etre a c t e u rde son t r a i t e m e n t
L’AG de l’association Actions Traitements a été l’occasion de redéfinir et de
conforter les missions de l’ONG : mieux informé, mieux soigné, pour être l’acteur
de son traitement.
par Eune Rayess
r e d a c t i o n @ a c t i o n s - t r a i t e m e n t s . o r g
lHTAP ne survient que chez un petit
nombre de sujets séropositifs.
1 0
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