Université Lille III – Pôle Arts UE 8. Théorie de l’art L 2 / semestre 1 Philosophie du processus créatif Florian Gaité / [email protected] Psychologiser la créativité : neuroesthétique et sciences cognitives Les neurosciences et la psychologie de l’art: approches cognitives • Une science de l’art? - Approche cognitive de l’art, c’est-à-dire l’ensemble des sciences dures qui se préoccupent de comprendre les processus de pensée (qui étudient les mécanismes de mémoire, d’apprentissage, de perception, de conscience etc.) - Problème: on est incapable de trouver une spécificité anatomicofonctionnelle de la perception esthétique et de la création artistique. L’art sollicite le même appareillage cognitif que n’importe quelle activité sensori-motrice ordinaire. Psychologiser la créativité : neuroesthétique et sciences cognitives Les neurosciences et la psychologie de l’art: approches cognitives • Une science de l’art? • Neurosciences de l’art et neuroesthétique Neurosciences de l’art = neurophysiologie (dynamiques des organises, fonctions des tissus organiques), neuropsychologie (processus mentaux) et neuroanatomie (description du corps). En dialogue avec philosophie de l’art aussi appelée philosophie cognitive. Deux critiques - Conditions expérimentales problématiques, résultats sujets à discussion - Callocentrisme = le fait qu’il réduise l’expérience artistique à l’expérience du beau. Psychologiser la créativité : neuroesthétique et sciences cognitives Les neurosciences et la psychologie de l’art: approches cognitives • Une science de l’art? • Neurosciences de l’art et neuroesthétique Neuroesthétique = 2002, Semir Zeki (aujourd’hui Vilayanur Ramachandran et Jean-Pierre Changeux). Réalisant la synthèsedes résultats en sciences cognitives des cinquante dernières années, la neuroesthétique porte le projet de produire un discours interprétatif, en concurrence avec les résultats de la recherche fondamentale en théorie de l’art (philosophie, esthétique). Deux critiques - Ne produit pas encore vraiment de théorie nouvelle - Callocentrisme + logocentrisme = idéalisme scientifique, obsolète dans pensée de l’art: - les « lois neuronales » de Semir Zeki, les universaux ou lois universelles de Vilayanur Ramachandran et les règles de l’art de Jean-Pierre Changeux Psychologiser la créativité : neuroesthétique et sciences cognitives Les neurosciences et la psychologie de l’art: approches cognitives Schémas cognitifs du processus créatif • Modèle classique: Henri Poincaré (philosophe épistémologue) en 3 étapes (imprégnation, incubation, illumination) et Graham Wallas, dans The Art of Thoughts (1926), en 4 étapes : - 1. Imprégnation-préparation - 2. Incubation - 3. Illumination - (4. Vérification) Psychologiser la créativité : neuroesthétique et sciences cognitives Les neurosciences et la psychologie de l’art: approches cognitives Schémas cognitifs du processus créatif • Modèle classique • Modèle de Guilford Elabore test créativité dans années 1950, structure de l’intellect en 1967. Cinq opérations créatives - 1 et 2: processus de prise d’information (cognition) et de stockage (mémoire) - 3: processus de production d’informations nouvelles (pensée convergente et pensée divergente) - 4 et 5: processus d’évaluation. Psychologiser la créativité : neuroesthétique et sciences cognitives Les neurosciences et la psychologie de l’art: approches cognitives Schémas cognitifs du processus créatif • Modèle classique • Modèle de Guilford • Focus sur l’illumination • Moment important: bascule d’un moment de travail inconscient à un éveil, le moment est dérivé d’einsicht (le regard intérieur en allemand) à l’insight (en anglais) • Moment irrationnel • « en récompense d’une intégration consciente réussie, la superstructure s’anime d’une intense vie plastique » ou « lors de l’illumination, le résonances débordent du cortex frontal jusqu’au système limbique, de sorte que l’on pourrait même aller jusqu’à dire que l’état émotionnel contribue à l’évaluation ».