ATTEINTE DU RACHIS CERVICAL HAUT AU COURS

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Rachis, 1996, vol. 8,
11
0
4 pp 181-192
ARTICLE ORIGINAL
ATTEINTE DU RACHIS CERVICAL HAUT AU COURS
DE LA SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE
UPPER CERVICAL SPINE INVOLVEMENT lN
ANKYLOSING SPONDYLITIS
A. BENMANSOUR*,
E. TOUSSIROT**,
D. WENDLlNG**
'Service de Rhumatologie CHG - 33, rue du Haut Rocher - 53000 Laval.
"Service de Rhumatologie CHU J. Minjoz - Bd A. Fleming - 25030 Besançon Cedex.
Travait du service de Rhumatologie
(Pr D. Wendling),
CHU J. Minjoz - Bd A. Fleming - 25030 Besançon
Cedex.
RESUME
SUMMARY
L'atteinte du rachis cervical est peu connue au cours de
la spondylarthrite ankylosante alors qu'elle peut être à
l'origine de manifestations neurologiques sévères. Au
travers de la littérature, nous constatons que les études
avec nombre suffisant de patients sont exceptionnelles.
L'étude de Ramos Remus, dont le nombre de patients
dépasse la centaine, va dans le sens d'une sousestimation de l'atteinte du rachis cervical au cours de la
spondylarthrite ankylosante. Nous rapportons une série
de 8 spondylarthrites
ankylosantes avec atteinte du
rachis cervical. Nous avons diagnostiqué une fracture
de l'odontoïde, une atteinte érosive des masses latérales
de l'atlas, deux canaux rachidiens étroits, l'un par
ossification du ligament vertébral commun postérieur,
l'autre par ankylose cervicale sévère, et 4 diastasis
atloïdo-odontoïdiens dont 1 par anomalie congénitale de
CI. 5 patients présentaient des cervicalgies intenses
avec sensation de craquement ou d'instabilité du cou, 3
par diastasis, 1 par ossification du ligament vertébral
commun postérieur et 1 par ankylose sévère. 2 cas de
souffrance médullaire sont notés, l'un par ossification
du ligament vertébral commun postérieur, l'autre par
fracture de l'odontoïde.
Le but de ce travail est
d'apporter une meilleure connaissance de ces atteintes
afin de permettre une meilleure prise en charge de ces
patients. Nous pensons que la multiplication d'études
systématiques
du rachis cervical devant toute
spondylarthrite
ankylosante évoluée et ancienne est
indispensable.
The role of the cervical spine is little known in the course
of ankylosing spondylitis although it can lead to severe
neurological symptoms. Throughout the literature we
note that studies carried out on a sufficient number of
patients are exceptionnal.
The study carried out by Ramos Remus on more than one
hundred patients underestimates the involvement of the
cervical spine in the course of ankylosing spondylitis. We
report on a serie of eight patients with ankylosing
spondylitis with a cervical spine involvement. We have
diagnosed one fracture of the odontoïd, one erosion of the
lateral masses of the atlas, two with narrowing of the
spinal canal, one due to ossification of the posterior
common vertebral ligament and the other to severe
cervical ankylosis; and four atloido-odontoid diastasis,
one of which was due to a congenital abnormality of CI.
Five patients exhibited intense cervical pain accompanied
by cracking or instability of the neck, three with diastasis,
one with ossification of the posterior common vertebral
ligament and one with severe ankylosis. Two cases of
medullary pain were noted, one of these due to
ossification of the posterior common vertebral ligament
and the other due to fracture of the odontoid bone. The
aim of this work is to bring about a better understanding
of these illnesses in order to allow improved management
of these patients. We consider that an increase in the
number of systematic studies of the cervical spine in
advanced ankylosing spondylitis is essential.
Mots clés: Spondylarthrite
ankylosante
atloïdo-axoïdienne - Fracture.
Keys words : Ankylosing
subluxation - Fracture.
- Rachis cervical
- Luxation
181
spondylitis
- Cervical
spine - Atlantoaxial
A. BENMANSOUR,
E. TOUSSIROT,
marche d'apparition progressive. Le patient n'a pas d'antécédent particulier. L'examen clinique retrouve un syndrome
tétrapyramidal avec diminution de la force musculaire aux
membres supérieurs. Le tableau s'est installé progressivement. Nous remarquons une attitude en cyphose dorsale et
une antéflexion de la tête. Une spondylarthrite ankylosante
typique et évoluée, inconnue du patient, est retrouvée en
radiographie. Le scanner cérébral élimine un accident vasculaire cérébral. L'IRM met en évidence un rétrécissement
La spondylarthrite ankylosante est un rhumatisme inflammatoire chronique évoluant progressivement par poussées
vers]' ankylose, Le rachis et les sacro-iliaques sont préférentiellement touchés. L'atteinte du rachis cervical au cours
de la spondylarthrite ankylosante offre une grande variété
lésionnelle, vérifiée au travers de la littérature. La possibilité de complications neurologiques sévères nous amène à
présenter 8 cas recensés au cours de ces dix dernières
années (tableau 1).
important du canal cervical CI-C2 avec souffrance médullaire à ce niveau. Au scanner avec reconstruction, une fracture de la base de l'odontoïde est découverte (figure 1). Un
traitement chirurgical par laminectomie CI-C2 et arthrodèse
cervico-occipitale est proposé. Bien que difficile, l' opération s'est déroulée de manière satisfaisante avec des suites
OBSERVATIONS
Monsieur
D. WENDLING
F., 67 ans, est hospitalisé
pour trouble
opératoires
simples. Il persiste à distance quelques
séquelles à la marche. Le patient a repris une vie normale.
de la
Tableau 1: Tableau récapitulatif des 8 patients.
non
oui
OUI
OUI
27
ans
non
effectuée
Cas
nOl
oui
non
d'arnold
àmm
homme
35
66
21
40
25
41
femme
ans
+
hde6
Bl7
omme
+l-C2
diastasis
non
diastasis
non
diastasis
rétrécissement
rachidien
non
effectué
normal
Souffrance
diastasis
effectué
du
effectué
effectué
canal
l-C2
CI-C2
C
B27
B27
Bn
OUI
B7
Bn
+
+
+
modifié
44
71
36
52
27
58
ans
n06
67
ans
de5mm
de
la
CI-C2
base
de
non
axe
médullaire
effectuée
bulbobu
Ibonon
absence
rachidienne
j'arc
aC
ncien
remaniement
souffrance
des
Cas
Cas
Cas
n03
n04
nOS
n02
n07
nOS
de
8syndrome
mm
non
axe
effectuée
bulboB51,
B44
+
modifié,
de
Icm,
avec
depuis
depuis
tétrapyramidal
5de
17
mois
mois
depuis
asymptomatique
cervicalgie
syndrome
névralgie
cervicalgie
tétrapyramidal
cervicalgie
2syndesans
hypertrophie
ankylose
du
ligament
importante
ankylose
vertébral
mophytose
commun
postérieur
compression
Scanner:
articulation
médullaire
cervicale
antérieure
modifié,
occipitogauche
"pannus"
entre non
et
postérieure
cornes
cervicales
antérieures
cervicalgie
et
diffuse
atloïdienne
remaniéeG
douleur
Radiographie
182
Myélographie:
ATTEINTE
DU RACHIS
CERV1CAL
HAUT AU COURS
DE LA SPONDYLARTHRITE
ANKYLOSANTE
Figure 1:
TDM sagittale centrée sur C l-C2 avec reconstruction:
de l' odontoïde.
Fracture de la base
Monsieur W., 36 ans, est porteur d'une spondylarthrite
ankylosante HLA B27 positive depuis plus de 10 ans.
Celle-ci a toujours été peu évolutive. Elle est néanmoins
marquée par de nombreux épisodes d'uvéite et quelques
douleurs inflammatoires
au niveau des insertions tendineuses sur la tubérosité tibiale gauche, l'ischion droit et la
région des adducteurs. Les anti-inflammatoires ont toujours
été efficaces sur ces douleurs. Un diastasis atloïdo-axoïdien
d'un centimètre est découvert, alors que le patient est
asymptomatique. Une hypoplasie de l'arc postérieur de CI
est également décelée en radiographie. Il n'existe aucune
symptomatologie fonctionnelle au niveau du rachis cervical. L'examen neurologique est normal. Il s'agit d'un diastasis atloïdo-axoïdien congénital. Une abstention thérapeutique est décidée. Dans ce cas, l'association d'un diastasis
avec une spondylarthrite ankylosante est probablement fortuite.
Figure 2:
Coupe sagittale IRM Tl de CI-C2 : diastasis atloïdo-axoïdien.
Cas n03:
Monsieur D., 44 ans, est porteur d'une spondylarthrite
ankylosante HLA B27 positive depuis l'âge de 37 ans. La
symptomatologie
articulaire est essentiellement périphérique. Mais, depuis 2 ans, le patient est fréquemment hospitalisé pour des cervicalgies récidivantes, permanentes et
invalidantes. Ce tahleau est annaru anrès un choc frontal au
cours du travail, il y a deux ans. Le suivi radiologique a
permis de déceler l'apparition d'un diastasis atloïdo-axoïdien
sept mois après l'accident. Le diastasis est de 5 mm, sans
modification en flexion ni en extension. L'IRM confirme le
diastasis avec présence d'un aspect évoquant un "pannus"
entre l'arc antérieur de l'atlas et l'odontoïde. Aucun retentissement sur l'axe bulbo-médullaire
n'est décelé. Le
Figure 3:
patient n'a jamais présenté de signes de souffrance médullaire. Les bilans électrophysiologiques
(PES) sont restés
normaux. Le patient est vite amélioré sous bolus de corti-
TDM horizontale de CI-C2 : Apposition périostée au niveau des surfaces
articulaires postérieures de l'arc antérieur de l'atlas et antérieures de
l' odontoïde.
183
A. BENMANSOUR,
E. TOUSSIROT,
D. WENDLING
coïdes, mais une limitation du rachis cervical persiste
même en dehors des poussées douloureuses, Récemment,
lors d'une nouvelle poussée, l'IRM retrouve un diastasis
inchangé avec cependant apparition d'appositions périostées à la face antérieure de l' odontoïde et de la face postérieure de l'arc antérieur de l'atlas (figure 2), Des calcifications du ligament atloïdo-occipital antérieur sont retrouvées
au scanner avec reconstruction, évoquant une enthésopathie
(figure 3),
Monsieur R., 71 ans présente une spondylarthrite ankylosante HLA B27 négative, connue depuis cinq ans,
Depuis cinq mois, il se plaint de douleur inflammatoire touchant tout le rachis et les sacro-iliaques, L'intensité des
douleurs est telle qu'une hospitalisation est nécessaire, Il se
plaint également de paresthésies isolées de la plantes des
pieds, L'examen neurologique ne retrouve pas d'anomalies, Le bilan radiologique décèle une ankylose cervicale
antérieure et postérieure, un canal cervical étroit. L'IRM
confirme le rétrécissement du canal rachidien cervical, sans
retentissement médullaire. Le patient a refusé le bilan électrophysiologique et seule une corticothérapie, en bolus initialement, puis par voie orale, a pu être instaurée, Le patient
est bien amélioré à sa sortie,
Figure 4:
Coupe sagittale IRM en Tl de CI-C2 : diastasis atloïdoaxoïdien.
Cas n05:
Monsieur M" 36 ans, est suivi dans le service pour spondylarthrite ankylosante HLA B27 positive avec manifestations
essentiellement périphériques, Cette spondylarthrite ankylosante est connue depuis l'âge de 15 ans, Récemment, le
patient présentait une phase active prolongée de sa maladie,
nécessitant la prescription de Butazolidine avec de bons
résultats,
Monsieur M., âgé de 52 ans, est porteur d'une spondylarthrite ankylosante depuis une dizaine d'années. Ce patient a
présenté, à 50 ans, des cervicalgies basses persistantes et, à
51 ans, des paresthésies des mains et des membres inférieurs. Le diagnostic de tétraparésie par hypertrophie du
ligament vertébral commun postérieur est affirmé cinq
mois plus tard (figure 5). Le patient présente des images de
syndesmophytes postérieurs le long du rachis cervico-dorsaI, responsables, à la myélographie, d'une sténose médullaire étagée à prédominance cervico-dorsale. Le bilan électrophysiologique retrouvait des signes de souffrance des
cornes antérieures de la moelle.
La symptomatologie douloureuse est localisée aux genoux,
au rachis dans son ensemble, aux coudes et aux deux chevilles, Des cervicalgies intenses sont retrouvées avec limitation des différentes amplitudes, L'examen neurologique
est sans particularité,
Le bilan radiologique met en évidence une syndesmophytose
cervicale avec un diastasis atloïdo-axoïdien, une sacro-iliite
bilatérale et une mise au carré des vertèbres lombaires, A
l'IRM, aucun retentissement
sur l'axe bulbo-médullaire
n'est remarqué, mais il existe un "pannus" entre l'arc antérieur de l'atlas et l'odontoïde (figure 4).
Le patient est revu cinq mois après. L'évolution clinique est
favorable, le diastasis reste stable à 8 mm. Le patient a
changé de région depuis.
Une laminec.tomie décompressive est réalisée. L'évolution
clinique post-opératoire est favorable. Les troubles neurologiques se sont vite amendés. Seule persiste, à distance, une
diminution de la force motrice distale de la main gauche.
Une rééducation fonctionnelle a été entreprise dans les
suites. Depuis, le patient est perdu de vue.
184
ATTEINTE
DU RACHIS
CERVICAL
HAUT AU COURS DE LA SPONDYLARTHRITE
ANKYLOSANTE
Femme de 59 ans, atteinte d'une spondylarthrite ankylosante typique évoluant depuis 18 ans, survenant sur un terrain
de rectocolite ulcéra-hémorragique.
Il s'agit d'une spondylarthrite
HLA B27 posltIve avec
ankylose sacro-iliaque totale et rachidienne diffuse, en particulier sur le rachis cervical. Il existe, par ailleurs, une
coxite évolutive à draite.
L'apparition d'une névralgie d'Arnold à gauche fait pratiquer un examen tomodensitométrique de la charnière crânio-occipitale: les images en reconstruction mettent en évidence une petite ossification atloïdo-axoïdienne supérieure
(figure 6) et un remaniement de l'articulation
occipitoatloïdienne gauche à type de pincement et d'érosion (figure
7), alors que l'interligne atloïdo-axoïdien est respecté.
Figure 5:
Radiographie
postérieur.
cervicale
ossification
du ligament
vertébral
Figure 6:
Reconstruction
diastasis CI-C2,
commun
l'interligne
tomodensitométrique,
coupe sagittale:
absence de
mais ossification sous-ligamentaire à la partie haute de
altoïdo-axoïdien.
Cas n?:
Monsieur F., âgé de 28 ans, est porteur d'une spondylarthrite ankylosante HLA B27 positive depuis trois ans. Le
diagnostic a été posé devant une talalgie inflammatoire
associée à une sacro-iliite de stade II. Depuis deux ans, le
patient se plaint de cervicalgies avec contracture musculaire
et limitation fonctionnelle cervicale. Ce tableau est apparu
après un traumatisme minime sur la colonne cervicale lors
d'une épreuve de sport.
Un diastasis atloïdo-axoïdien est retrouvé trois ans plus
tard, avec irrégularités des surfaces articulaires adjacentes.
L'axe bulbo-médullaire
n'est pas comprimé au scanner.
L'examen neurologique n'a jamais retrouvé de souffrance
médullaire. Les symptômes sont bien calmés sous bolus de
corticoïdes. Le patient a été perdu de vue, six mois après la
découverte du diastasis.
Figure 7:
Reconstruction
tomodensitométrique,
coupe coronale : pincement,
irrégularités et géodes de l'interligne occipito-atloïdien gauche.
185
A. BENMANSOUR,
E. TOUSSIROT,
DISCUSSION
D. WENDLING
retrouvées dans la littérature représentant 6 patients (]O,34).
L'âge moyen de ces patients est de 49 ans. Ce sont des cas
isolés, publiés en raison de manifestations neurologiques
sévères ayant permis de dépister l'atteinte du rachis cervical. Le pronostic de ces deux luxations est tel que de nombreux auteurs préconisent, en prévention, une attitude chirurgicale.
La luxation atloïdo-axoïdienne
peut-être caractérisée par
son déplacement antérieur, postérieur, latéral et rotatoire.
La luxation atloïdo-axoïdienne
antérieure est la plus fréquente des instabilités cervico-occipitales
(tableau 2).
Selon les séries, la fréquence oscille entre 2 et 23 %. Les
trois dernières luxations, c'est à dire postérieure, latérale et
rotatoire, sont exceptionnelles.
La fréquence de la luxation atloïdo-axoïdienne antérieure
se rapproche des 25 % constatés au cours de la polyarthrite
rhumatoïde (].22,46,47,50,55,58). Acquaviva et collaborateurs
avancent les chiffres de 1,5 à 12 % (]). Ramos Rémus
retrouve, sur 103 patients, 23 % de luxation atloïdo-axoïdienne antérieure (48). Selon Acquaviva, la tolérance longue
des luxations atloïdo-axoïdiennes antérieures autorise une
La majorité des atteintes cervicales constatées au cours de
la spondylarthrite ankylosante est décrite également dans la
polyarthrite rhumatoïde, au cours de laquelle elles paraissent plus fréquentes, Mais, contrairement
à celle-ci, la
spondylarthrite
ankylosante a bénéficié de peu d'études
systématiques explorant cette région. L'atteinte du rachis
moyen et inférieur, bien connue, diffère nettement de la
jonction cervico-occipitale (CO, CI et C2), En fait, seuls les
cas symptomatiques sont régulièrement publiés. Quelles
que soient les séries, la grande majorité des patients a plus
de la ans d'évolution.
L'ankylose,
les déformations,
l'ostéoporose et l'amyotrophie sont depuis longtemps installées. Ainsi, l'examen clinique de ces patients est rendu
difficile. Les manifestations neurologiques sont l'apanage
de la spondylarthrite ankylosante évoluée et ancienne, et ce,
quelle que soit la complication responsable. La fréquence
exacte de ces diverses manifestations par atteinte cervicale
n'est pas connue (]o,] 3, ]6, ]8,26.28,43,45.49,57.6]). Les cervicalgies
intenses avec sensations de craquements et d'instabilité de
la tête sont fréquentes. 5 de nos patients en souffraien~. La
névralgie d'Arnold et la névralgie cervico-brachiale sont
exceptionnelles
d'après Acquaviva (]). Seul un cas de
névralgie d'Arnold est retrouvé dans notre série. Le tableau
de tétraparésie fruste, d'apparition progressive, est classique dans la littérature. 2 de nos patients présentaient ce
tableau.
simple surveillance. Mais selon Sharp et coll. (52), l'apparition des complications neurologiques est inexorable. Ces
patients nécessitent donc une surveillance régulière. Aucun
des cas suivis dans le service n'a été opéré, avec un recul
de 2 ans pour deux patients et 4 ans pour un patient.
L'apparition d'une souffrance médullaire ou de cervicalgies
intenses résistant aux bolus cortisonés doit conduire à un
acte chirurgical. Un diastasis CI-C2 supérieur à 9 mm ou
un canal rachidien en CI inférieur à 16 mm ont un risque
élevé d'apparition de manifestations neurologiques selon
Vigon (58) et Sorin (53). Ainsi, une chirurgie préventive pourrait être discutée chez ces patients.
La luxation rotatoire correspond à une bascule en avant,
non symétrique, des deux masses latérales de l'atlas. Sur
les clichés de face, la masse latérale la plus déplacée en
avant apparaît plus grosse et plus près de la ligne médiane.
l'interligne atloïdo-axoïdien est pincé du côté de la masse
latérale dans le plan le pl us postérieur. 7 cas de luxation
rotatoire ont été publiés par Sharp et Purser (52), par Halla
(23) et par Hannon (24) ayant fait l'objet d'une thèse. Selon
Dirheimer (]5), les luxations rotatoires sont toujours de
faible importance, Aucun cas de luxation postérieure ou
latérale n'est retrouvé dans la littérature. Ces types de luxation sont exceptionnels.
Peut-on caractériser' ou isoler des groupes à risque d'instabilité cervico-occipitale
? Ce sont les spondylarthrites
ankylosantes ayant plus de la ans d'ancienneté avec un
rachis fortement ankylosé qui fournissent le plus d'atteinte
cervicale supérieure. Les instabilités précoces sont excèptionnelles (40).
Les instabilités cervico-occipitales
se définissent comme
étant la perte des rapports anatomiques normaux des deux
premières vertèbres d'une part et de ces deux vertèbres avec
l'os occipital d'autre part. Trois types d'instabilité sont à
rechercher au cours de la spondylarthrite ankylosante:
- la luxation atloïdo-axoïdienne;
- la luxation ascendante;
- la luxation occipito-atloïdienne.
Toutes ces atteintes surviennent au cours de spondylarthrites ankylosantes anciennes et évoluées. Seuls Thomson
et Amilton ont signalé chacun un cas de luxation atloïdoaxoïdienne antérieure survenant précocement au cours de la
maladie (56). Les luxations ascendantes et occipito-atloïdienne sont exceptionnelles. Elle sont à l'origine de complications neurologiques sévères à type de souffrance bulbaire
ou d'insuffisance vertébro-basilaire. Plusieurs cas de mort
subite sont signalés. Cinq cas de luxation ascendante sont
retrouvés dans la littérature (34.52). Celles-ci sont expliquées
par les lésions d'arthrites atloïdo-axoïdienne
et atloïdooccipitale responsables d'érosions et d'effondrement articulaire. Ramos Rémus retrouve sur une série de 103 spondylarthrites ankylosantes ayant plus de JO ans d'évolution, et
après dépistage systématique, une fréquence de 2 % de
luxation ascendante (48). L'âge moyen des patients avec
luxation ascendante est de 57 ans, la durée d'évolution de
la maladie est supérieure à 20 ans. De même, les cas de
luxation occipito-atloïdienne sont rares: 4 publications sont
Suarez Almazor a noté, sur une série de 17 patients avec
atteinte articulaire périphérique, qu'un tiers présentait une
luxation atloïdo-axoïdienne
antérieure (54). Il s'agissait
d'une population mexicaine, tous les patients avaient appa186
ATTEINTE
DU RACHIS CERVICAL
HAUT AU COURS
Tableau 2:
Luxations atloïdo-axoïdiennes
Dates
DE LA SPONDYLARTHRITE
AN KY LOS ANTE
mun postérieur. 32% des luxations atloïdo-axoïdiennes présentaient une ossification du ligament vertébral commun.
Or, la fréquence de cette ossification au cours de la spondylarthrite ankylosante est de 16% en cas de recherche systématique selon ce même auteur. Cette ossification ligamentaire était réputée exceptionnelle (25,60), Hormis cette publication, seuls quatre cas sont retrouvés dans la littérature,
L'importance de la luxation atloïdo-axoïdienne est parallèle
à la gravité de la sacro-iliite, Mais, contrairement à Suarez
Almazor, Ramos Remus ne retrouve aucune association
significative entre luxation atloïdo-axoïdienne et manifestations articulaires spériphériques, alors que la population
étudiée est proche de celle de Suarez Almazor. Aucun terrain génétique favorisant n'est connu actuellement. Ramos
Rémus a signalé que l'antigène HLA B27 n'est pas statistiquement lié à la luxation atIoïdo-axoïdienne. Aucune autre
étude n'a caractérisé une liaison entre l'instabilité et l'antigène HLA B27. Parmi nos 4 luxations atloïdo-axoïdiennes,
trois sont HLA Bn positif, tandis que le 4ème est HLA B7
positif.
antérieures recensées dans la littérature.
Seaman
Sorin
13
10 Luxation
19Querol
1
12322
Pratt
Lourie
Hannon
Fox
Stammers
Rand
Kornblum
Brocher
Wilkinson
Graham
Serre-Simon
Hohmann
Ravault
Merkle
Tenturier
Halla
Ramos-Renus
2112
2735111
273151JO
Auteur
JO
absents
altlo'idoSharp
Rotes
ignorés
présents
Signes
neurologiques
Acquaviva
Figueroa
antérieure
L'apophyse odontoïde et une zone fragile au cours de la
SPA
Le rachis cervical ankylosé devient un véritable os long,
tandis que l'apophyse odontoïde reste mobilisable. Elle
devient un véritable bras de levier, supportant des forces de
tractions importantes et disproportionnées, Ces forces proviennent de la mise en hyperextension du rachis cervical ou
du relèvement de la tête, L'apophyse odontoïde est probablement fragilisée par l'ostéoporose, habituelle au cours de
la SPA ancienne, et par d'éventuelles érosions par ostéolyse en regard du ligament transverse ou de l'arc antérieur de
l'atlas. La fracture de l'odontoïde
est une fracture de
contrainte sur un os fragilisé, L'apophyse odontoïde peut
être le siège d' ostéolyse partielle ou totale (15,37,38,39,48). La
lyse totale est exceptionnelle (14), La fréquence des érosions
partielles
serait de 12 % selon Martel à 26 % selon
Dirheimer et Ramos Remus, L'origine de ces érosions reste
discutée, Les phénomènes lytiques dans la spondylarthrite
ankylosante ont surtout été étudiés dans le manubrium sternai, le pubis et au niveau disco-vertébral. La lyse osseuse
est habituellement minime, très vite suivie de sclérose et de
reconstruction. La spondylite antérieure de Romanus suit ce
processus, Selon Creys sel (12), les contraintes subies par
l'apophyse odontoïde du fait des modifications de la biomécanique cervicale sont à l'origine de ces érosions. Un
autre facteur probablement intriqué est le risque ischémique, Des cas d'insuffisance
vertébro-basilaire
ont été
signalés. L'étroite relation entre le ligament alaire et les
deux artères ascendantes postérieures permet de supposer
que le flux sanguin pourrait y être ralenti. La proximité des
artères ascendantes antérieures et des faces antérieures des
articulations axoïdo-atIoïdiennes
inflammées ou détruites
remment une spondylarthrite ankylosante primitive. Selon
Ramos Remus, la luxation atIoïdoaxoïdienne
antérieure
pourrait également être à l'origine d'ischémie, Ces deux
théories vasculaires et de contrainte sont probablement
intriquées. Ces érosions sont des facteurs de fragilité de
s'accompagne statistiquement d'une plus grande fréquence
de sacro-iliite et d'ossification du ligament vertébral com187
A. BENMANSOUR,
E. TOUSSTROT,
D. WENDLTNG
Tableau 3a:
Luxations atloïdo-axoïdiennes
antérieures recensées dans la littérature,
Auteurs
homme
19 A
RAS
accident
de
RAS
la
traumatisme
20
15
ans
minime
ditIiculté
45
43
52 Mécanisme
53
33
65
RAS
maladie
insuffisance
à hyperextension
tourner
la voie
Sexe
Durée
d'évolution
traumatisme
irradiant
aux
4 membres
Troubles
Type
de
cervicalgie
intense
neurologiques
non
SPA
SP
communiquée
de
compression
quelques
longue
date
troubles
médullaire
tête
avec
décharges
publique
Age
spontané
pas
de de
Pathologie
de Crohn
aortique
d'apparition progressive
démence)
auparavant
Kaplan (30)
Tableau 3b:
Fractures de J'odontoïde.
l'apophyse odontoïde, Des cas de fractures ont été signalés
(7,19,20,30,3],4]),
7 cas de fracture de l'apophyse odontoïde sont
de de
j'odontoïde
ofracture
du
rachidien
de
l'odontoïde
retrouvés dans la littérature fracture
(tableaudu
3acana]
et
3b),
Selon la
fragment
l'atlas
et C6-C7
de
lasupérieur
partie
fragment
supérieur
Miller (41) toutes sont de type II,
Govender
Miller
(20)(4])
(]9)
Gartman
Kaplan
Caplanne
(JO)
(7)
classification d'Anderson,
correspondant à une fracture de la base de l' odontoïde. Le mécanis-
Il
II
Auteurs
favorable
Evolution
Traitement
décès
20
mois
de
613semaines
subluxation
antérieure
semaines
radiologiques
Autres
signes
fusion
déplacement
occipto-atloïdienne
postérieur
antérieur
du
Typeoccipto-atloidienne
de
après,
de
cause
orthopédique
chirurgical
du
canal
rachidien
en
luxation
rotatoire
non
CI
àrétréci
15
mm
en
C]
l'odontoïde
de
1,5de
cm35°
et
supérieure
de
l'odontoïde
o
me fracturaire est l'hyperextension. Le tableau pour chaque
cas est relativement stéréotypé. Il s'agit de la spondylarthrite ankylosante ancienne évoluée. Tous sont de sexe masculin. L'âge moyen est de 51 ans. La durée d'évolution de la
maladie, quand elle est connue, est supérieure à 15 ans. Le
traumatisme est habituellement mineur, voire même passé
inaperçu. La fracture parait spontanée dans deux cas. Le
pronostic est sévère, 4 patients sur 7 présentent des manifestations neurologiques à type de souffrance médullaire.
L'un d'eux est décédé brutalement 20 mois plus tard mais
de cause indéterminée. Une souffrance bulbaire n'est pas à
exclure dans ce cas. Seuls, 2 patients sont restés asymptomatiques.
D'autres fractures ont été signalées: la fracture dite de
Hangman est une fracture des pédicules de l'axis. Elle est
exceptionnelle au cours de la spondylarthrite ankylosante,
mais bien connue en traumatologie de la voie publique.
Deux cas sont signalés dans la littérature (2.6). Les deux
patients, âgés de 64 et 65 ans, sont porteurs d'une spondylarthrite ankylosante ancienne et évoluée. Tous deux ont un
rachis sévèrement déformé en cyphose cervico-dorsale et
en antéflexion de la tête. L'hyperextension est le mécanis188
indéterminée
traumatisme
ATTEINTE
DU RACHIS CERVICAL
HAUT AU COURS
DE LA SPONDYLARTHRITE
ANKYLOSANTE
BIBLIOGRAPHIE
me fracturaire dans les deux cas. Le pronostic est réservé,
l'un des patients étant décédé d'une souffrance médullaire.
Il s'agissait d'une atteinte complexe de la charnière cervico-occipitale, où la fracture de l' axis était associée à une
luxation ascendante de l' odontoïde, à une destruction des
masses latérales de l'atlas et à une fusion occipito-atloïdienne. Le second a eu une évolution favorable après traitement orthopédique.
Les autres fractures cervicales sont des complications
moins rares et moins bruyantes qu'il n'est coutume de le
penser (3). Une centaine de cas sont signalés dans la littérature (3.21,27.32,33,44). La présentation clinique peut être difficile
à distinguer des symptômes habituels présentés par le
patient. De vagues cervicodorsalgies
parfois transitoires
attirent peu l'attention. Par contre, ces douleurs sont plutôt
localisées que diffuses, calmées par le décubitus. L'horaire
est plutôt mécanique. La topographie élective de ces fractures est le rachis cervical. Selon Blanc et collaborateurs (3),
75 % des fractures sont cervicales, 15 % siègent au niveau
dorsal et 10 % au niveau lombaire. La localisation préférentielle est C5-C6, C6-C7. Les AINS ne soulagent pas le
patient. Chez ces patients ankylosés, la réapparition d'une
mobilité d'un segment vertébral est très évocatrice et doit
faire rechercher une fracture. Le traumatisme est le plus
souvent banal, parfois inaperçu. L'hyperextension
est le
mécanisme fracturaire au niveau cervical. L'âge moyen de
survenue est 50 ans. Le rachis est habituellement fortement
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et graves. Selon Murray (42), les fractures sur rachis ankylosé ont un plus mauvais pronostic que sur rachis sain. Les
manifestations neurologiques sont présentes dans 55% des
cas des spondylarthrites ankylosantes contre 20 % des cas
sur rachis sains. Des séquelles sont notées dans 22 % contre
Il % et l'on retrouve 35 % de décès contre 18 %. La gravité
de ces fractures vient de la grande instabilité, surtout au
niveau du rachis cervical où la fracture est horizontale et
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de la charnière cervico-occipitale et du reste du rachis cervical doit être recherchée systématiquement au cours de la
spondylarthrite ankylosante évoluée, et à fortiori en cas de
manifestations
cervicales. Actuellement,
il est difficile
d'isoler des sous-groupes à risque d'atteinte cervicale. Les
patients avec atteinte périphérique et sacro-iliite avancée
seraient particulièrement concernés. Seule la multiplication
d'études systématiques à grande échelle avec dossiers standardisés permettrait une meilleure connaissance de ces
atteintes. Le suivi à long terme des spondylarthrites ankylosantes et une meilleure connaissance de la maladie par les
patients eux-même sont indispensables.
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