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LA POMME DE TERRE
DANS L’ALIMENTATION DE L’ENFANT
Lettre d’information Nutrition-Santé
Numéro 6 Mai 2008
Lettre d’information Nutrition-Santé
ETUDE INCA 2 - AFSSA
ETUDE SUR LA CONSOMMATION
DE POMMES DE TERRE
D’après l’étude INCA 2, la consommation annuelle de pommes de terre s’établit
à environ 22 kg/an chez les adultes et près de 19 kg/an chez les enfants.
Il apparaît que les adultes consomment davantage de pommes de terre brutes
(cuites à l’eau, à la vapeur…), ce qui représente 13 kg/an, que de pommes
de terre transformées industriellement (frites, pommes noisettes, purées en flocons,
etc.) qui représentent un peu plus de 9 kg/an. Chez les enfants, une répartition
inverse est observée. La consommation de pommes de terre brutes s’élève
à 8,3 kg/an contre 10,5 kg/an pour les pommes de terre transformées.
Autre constatation de l’étude, la consommation de pommes de terre a diminué
entre 1999 et 2007, aussi bien chez les adultes que chez les enfants. Pourtant,
ce féculent présente de nombreux points forts. Riche en amidon, il favorise la satiété.
La pomme de terre apporte également des fibres alimentaires. Elle est aussi
une source de micronutriments et notamment de vitamines C, B1, B3 et B6
ainsi que de minéraux tels que le potassium, le phosphore et le magnésium.
En plus de tous ces atouts, la pomme de terre est pauvre en lipides. Un légume-
féculent idéal au quotidien si on l’accommode de façon à conserver ses qualités.
COMITÉ NATIONAL INTERPROFESSIONNEL DE LA POMME DE TERRE
>La source majeure de glucose, la plus adaptée à nos
besoins, est constituée par l’amidon présent dans divers
féculents (dont la pomme de terre). Les parents doivent
être rassurés et laisser leurs enfants consommer norma-
lement du pain, des pâtes, du riz et des pommes de terre.
Ils doivent par contre veiller à ce que ces aliments soient
accompagnés d’un faible apport en matières grasses.
>Les nutritionnistes mettent l’accent sur la notion de
glucides complexes. L’enfant doit disposer d’un apport
glucidique abondant sous forme de produits amylacés
au détriment de l’apport lipidique ou de produits sucrés.
>Une alimentation équilibrée permet d’assurer un fonc-
tionnement optimal de l’organisme à tous les âges de la
vie, de prévenir l’apparition de nombreuses pathologies.
L’homme a un besoin particulièrement élevé en glucose
pour satisfaire ses dépenses énergétiques. Son cerveau,
en particulier, en consomme environ 120 g/j à l’état
adulte et 80 à 100 g chez l’enfant. Le besoin en glucides
de l’enfant est plus élevé que celui de l’adulte, proche
de 60 % de l’énergie totale ingérée. Cette consommation
en glucides est d’autant plus nécessaire chez l’enfant
qu’il dispose de réserves de glycogène très limitées.
>Chez l’enfant, un repas à base de légumes est souvent
peu attractif dans la mesure où il ne comble pas son
besoin glucidique. Il est donc important de lui servir à la
fois des féculents et des légumes. Comme pour l’adulte,
la diversité des sources alimentaires est la clé d’un
comportement nutritionnel équilibré chez l’enfant.
Il est aussi probable que l’insuffisance de féculents, de
fruits et de légumes soit compensée par une consommation
accrue de produits sucrés, souvent associés à des lipides
et donc favorables à la prise de poids.
>Actuellement, dans les pays occidentaux, on voit
apparaître des changements d’habitudes de consommation,
pendant l’enfance et l’adolescence. On parle désormais
d’un modèle occidental, différent du méditerranéen, avec
la consommation de viandes et de produits sucrés.
Un apport trop important en protéines et graisses animales,
au détriment de l’apport en glucides complexes.
Les pommes de terre et les céréales constituent la base
de la pyramide alimentaire, à consommer avec des légumes
verts, des fruits, des produits laitiers. Le mieux est
Nutrition-Santé
de les cuisiner à la vapeur ou dans leur peau au four.
La pomme de terre apporte des minéraux (potassium,
magnésium, fer…), vitamines (groupe B et vitamine C),
fibres, protéines et glucides complexes avec un apport
énergétique modéré de 80 kcal/100g. Un produit
indispensable dans une alimentation équilibrée et saine.
02
LA pomme de terre
DANS l’alimentation des enfants
La pomme de terre des tout-petits
La pomme de terre en petite quantité peut servir de liant
du 5ème au 10ème mois. Il est préférable de proposer un seul
légume vert par jour, en plus des pommes de terre, afin
que l’enfant apprenne le goût particulier de chaque légume.
La pomme de terre est la base de l’alimentation de l’enfant
pendant toute sa croissance, un aliment fondamental dans
la composition des purées.
Si les enfants consomment des pommes de terre, ils augmentent
leur ration de glucides complexes, nutriments consommés
en quantité insuffisante par rapport aux lipides et aux protéines.
Ils auront ainsi l’énergie nécessaire pour obtenir le meilleur
rendement à l’école lors des cours et pour la pratique d’activité
physique.
Ils auront un apport de fibres encore plus important si les
pommes de terre sont consommées avec la peau, permettant
d’avoir une action positive sur le transit intestinal des enfants.
L’apport calorique est modéré puisque la quantité de lipides
03
MANGE TA SOUPE !
Des chercheurs nord-américains (1) ont montré que consommer
une soupe de légumes en début de repas réduit sensiblement
le nombre de calories ingérées lors de ce même repas.
Une bonne soupe de légumes n’en est pas une sans le liant
qu’est la pomme de terre.
Une expérience a été réalisée. Une partie des participants a
consommé une soupe à base de légumes (brocolis, pommes
de terre, choux-fleurs, carottes) et de bouillon de poulet avant
un repas que d’autres participants ont ingéré, sans soupe.
Résultat :les mangeurs de soupe ont consommé 20 % de
calories de moins que les autres sujets. La soupe de légumes
et pommes de terre apparaît comme une stratégie efficace
pour contrôler son poids :elle permet de réduire les apports
caloriques, tout en rassasiant. De plus, de nombreuses études
ont montré que les sujets privilégiant les aliments peu caloriques
mangent davantage mais leur apport calorique final est bien
moins élevé. La soupe permet également de s’hydrater et de
se réchauffer.
La soupe, il y a peu de temps, était considérée comme un plat
archaïque et populaire ; elle a aujourd’hui une image moderne
et sa consommation a tendance à augmenter. Bonne nouvelle
pour la pomme de terre !
est très limitée. Les pommes de terre contiennent 2 %
de protéines qui participent à la structure, la croissance et au
maintien des tissus de l’enfant. Les acides aminés apportés
sont la lysine, la thréonine, le tryptophane et la valine et en
petite proportion l’isoleucine, la leucine et la phénylalanine.
Une consommation quotidienne de pomme de terre contribue
efficacement à couvrir une partie des besoins en acides aminés
des enfants. Grâce aux minéraux, et notamment à l’apport
en potassium, la tension artérielle est diminuée et participe
à l’entretien de la peau. Quant au magnésium, il favorise la fixation
du calcium et du phosphore. C’est un minéral essentiel pour
l’enfant au moment de la croissance.
Prévenir l’obésité infantile
L’augmentation de l’obésité est une préoccupation constante
des autorités sanitaires en France. L’obésité touche aujourd’hui
un enfant sur 6, âgé de 5 à 6 ans. C’est pourquoi il faut s’en
préoccuper. L’obésité touche les enfants qui ont une alimentation
riche en lipides, en protéines et en produits sucrés et pratiquant
peu ou pas d’activité physique. De plus, si un enfant ingère
plus que ses besoins dans les premières années de sa vie,
ses cellules adipeuses se développent, impliquant qu’à l’âge
adulte il risque de rester obèse.
Pour éviter ces dérapages, il est recommandé de consommer
au moins 5 fruits et légumes par jour. La pomme de terre
contribuant également à l’apport en vitamines, fibres et minéraux.
Il faut également prendre en considération la variété des textures,
des couleurs et des saveurs dans les assiettes pour inciter les
enfants à consommer tous les aliments. L’avantage de la
pomme de terre est sa richesse en variétés et ses multiples
façons d’être cuisinée. Elle se consomme en entrée, comme
en accompagnement du plat principal, voire même en dessert.
Les enfants doivent augmenter leur apport en glucides complexes,
les pommes de terre en étant une source importante. Il est
également conseillé de limiter les desserts trop sucrés et aliments
riches en lipides et notamment en acides gras saturés,
cholestérol, sel et sucres. Des aliments qui contribuent à un
excès d’énergie. Il faut aussi inciter à pratiquer une activité
physique. Le plus important : cuisiner sainement, sans utiliser
des quantités trop importantes de matières grasses : penser
à la plancha, aux papillotes, à la cuisson au four, à la vapeur,
au grill ou au barbecue… des méthodes qui conservent au
mieux les qualités nutritionnelles des produits… sans ajout de
matière grasse.
Préférences alimentaires
C’est bien connu, les enfants ne sont pas des amateurs de
légumes. Par contre, le goût pour la pomme de terre est presque
« inné ». Chez les enfants âgés de 2 à 3 ans, ce sont les aliments
hautement caloriques qui sont choisis en premier, ainsi que
les aliments riches en protéines. Les aliments à goût prononcé
(arômes développés, acidité et amertume) ou à texture
fibreuse sont souvent évités. Des études ont montré que quelque
soit le groupe alimentaire, le choix alimentaire à 2 ou 3 ans
prédit de façon significative les préférences alimentaires
actuelles pour le même groupe. Toutefois, pour les légumes,
cette relation était vérifiée chez les filles mais pas chez les
garçons. Il a été observé que la préférence pour les légumes a
augmenté régulièrement avec l’âge. Conclusion : la consommation
précoce de légumes est déterminante pour la préférence
future. Accompagner les légumes les plus difficiles à consommer
par les enfants avec de la pomme de terre permet de faire
consommer ces légumes plus facilement. La pomme de terre
adoucit les goûts prononcés.
La pomme de terre fait partie des aliments préférés des
enfants. Cuisinée sans matières grasses et avec des légumes
verts, elle permet de faire consommer aux enfants des ali-
ments qui ne font pas partie de leurs préférences alimentaires
et leur permet d’augmenter leur apport en glucides complexes
quotidien tout en conservant un apport énergétique modéré.
Un document (2) fait état des connaissances
actuelles en matière d’alimentation, de nutrition, d’activité
physique et de prévention du cancer. Un tableau répertoriant
les différents nutriments ayant un effet positif ou négatif
sur certains cancers. Les experts ont montré que les aliments
contenant des fibres, comme la pomme de terre, pourraient
avoir un effet positif probable dans la prévention des cancers
de l’œsophage, du colon et du rectum. En consommant
des pommes de terre, associées aux autres légumes, d’autres
cancers pourraient être limités. L’acide folique contenu
dans les aliments aurait un effet positif sur les cancers
de l’œsophage, du pancréas et du colon. Associer pommes
de terre et épinards, par exemple, serait efficace ! Autre
exemple, les aliments contenant des caroténoïdes auraient
un effet probable sur les cancers de la bouche, du pharynx,
du larynx et du poumon. La pomme de terre est idéale
àassocier aux légumes, surtout lorsqu’il s’agit d’en faire
manger aux enfants.
Des études convaincantes justifient les recommandations
nutritionnelles dans le cas des cancers des voies
aéro-digestives supérieures, de l’estomac et du poumon.
Les fibres des fruits et des légumes semblent participer
àla réduction du risque de cancer du colon. Les mécanismes
impliqués sont multiples : élimination de carcinogènes par
voie physique (adsorption) ; influence sur le métabolisme
des acides biliaires (inhibition de la production d’acides
biliaires secondaires mutagènes) ; effet sur la flore colique.
De façon plus globale, une alimentation riche en fruits
et légumes induit une alimentation peu énergétique, limitant
le risque de surpoids et d’obésité, facteurs de risque
majeurs de nombreux cancers.
Il n’existe bien entendu pas d’aliments à supprimer car
la frustration et la perte de repères culturels peuvent être
dommageables. Il faut cependant en consommer certains
avec modération. La viande rouge et la charcuterie
augmentent de façon convaincante le risque de cancer du
colon. Mieux vaut favoriser les produits de la mer puisque
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Crédit Photo : Pixland - GoodShoot - PhotoDisc - Y. BAGROS
Prévention DES cancers
ET pommes de terre
Nutrition-Santé
04
EN CONCLUSION, une alimentation équilibrée
et diversifiée s’avère suffisante pour assurer
une possible prévention des cancers. Toutefois,
l’alimentation ne représente qu’un des facteurs
de la cancérogénèse et ne peut être
seule en cause dans l’apparition des cancers.
Bibliographie
1. Penn State Laboratory for the Study
of Human Ingestive Behavior
2. World cancer research fund/American Institute
for cancer Research. Food, nutrition, physical activity
and the prevention of cancer : A global perspective,
Washington DC, AICR, 2007
Les diététiciennes sont à votre écoute :
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DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ SONT À VOTRE ÉCOUTE POUR TOUTE DEMANDE
D’INFORMATION ET DE DOCUMENTATION
les études épidémiologiques permettent de conclure à une
diminution du risque des cancers du colon et de la prostate
associée à la consommation de poisson. Il faut également
modérer la consommation d’aliments à forte densité
énergétique : aliments gras et sucrés. Les boissons
sucrées sont également incriminées, notamment dans le
développement de l’obésité infantile, souvent consommées
en trop grande quantité.
Les bonnes habitudes alimentaires et la pratique d’une
activité physique régulière sont à acquérir dès la petite
enfance pour être efficaces. Cependant, adoptées même
à l’âge adulte, ces habitudes seront efficaces.
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