Rigidité du marché du L
Coût du L trop important
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.
a) Déstabilisation de l’emploi : segmentation et précarisation
Le manque de flexibilité est un reproche traditionnellement adressé par l’OCDE
à la France. Il ne s’agirait pas seulement de la flexibilité salariale, mais aussi de toutes
les autres formes de flexibilité, fonctionnelle, quantitative interne et externe ou
l’externalisation. Il est vrai que malgré l’effritement de la société salariale de Robert
Castel, le marché demeure segmenté et réglementé.
Face à ce constat, le courant néo-classique critique ouvertement la rigidité du système. En
effet, on dénonce la hausse du coût relatif du travail et l’accélération de la substitution
capital/travail qu’elle induit. La mise en cause des avantages acquis, notamment du secteur
public, permettrait de créer des emplois en masse.
La société n’oppose plus bourgeoisie et prolétariat, mais plutôt les « inclus » aux « exclus ».
L’axe de solution libéral est de flexibiliser le marché du travail par des mesures de
déréglementations.
b) La flexibilité, au cœur de la théorie néo-classique
D’après les libéraux, le chômage classique est provoqué par un coût du travail
excessif qui, en limitant la rentabilité des entreprises, réduit l’embauche. Dès lors,
libérer le marché de toute entrave permettrait de le résorber. La flexibilité encouragerait
la lutte contre le chômage avec un assouplissement des conditions d’utilisation de la main
d’oeuvre ainsi que des facilités juridiques, financières et administratives destinées à
accroître l’embauche, politique monétaire moins stricte.
Dans les années 1980, période de libéralisation et de faiblesse syndicale, la flexibilité
devient un concept économique d’importance. Les modèles sont à cet instant-là la
Grande-Bretagne de Tatcher et les USA de Reagan. En complément des 5 sortes de
flexibilité avancées par Bernard Bruhnes, 4 types de flexibilité sont visibles :
1) flexibilité économique : s’adapter au marché
2) flexibilité technique : changer rapidement produits et cadence de production
3) flexibilité sociale : adapter effectif, horaires, tâches et salaires
4) flexibilité organisationnelle : diminuer la taille des structures
La tendance à la flexibilisation est spectaculaire : 20% de nouveaux emplois de 1998 se
font sur CDI, 70% des 3 millions de chômeurs de mars 1998 le sont à la suite d’un
licenciement (28%) ou d’un contrat précaire (39%).
La Suède et l’Allemagne pratiquent la rigidité externe et obtiennent en contrepartie
une flexibilité fonctionnelle et de la motivation, les effectifs sont un coût fixe élevé
rentabilisé par l’efficacité. La France et surtout le Royaume-Uni déstabilisent l’emploi
par la flexibilité externe.