DOCUMENT 2
Si la croissance est une condition nécessaire aux créations d'emplois, elle ne suffit pas à expliquer
le rythme de croissance de l'emploi. En effet, à la fin des années 1980, la croissance avait été plus
forte en moyenne qu'à la fin des années 1990, et l'emploi s'était accru nettement moins vite ! Cet
écart renvoie à ce que l'on appelle couramment l'enrichissement du contenu en emplois de la
croissance. L'idée est simple : il existe (en France, et plus généralement pour chaque pays) un seuil
de croissance à partir duquel les créations d'emplois sont supérieures aux destructions d'emplois.
«Enrichir le contenu en emplois de la croissance» signifie abaisser ce seuil en favorisant un
rééquilibrage dans le recours aux facteurs de production. Les modalités d'un tel rééquilibrage sont
multiples (baisse du coût du travail, réduction individuelle ou collective de la durée du travail,
flexibilisation ...).
De ce point de vue, la situation française a évolué, puisque le seuil de croissance à partir duquel
l'économie crée des emplois se situe, depuis la fin des années 1990, aux alentours de 2%, contre
4,5% entre 1960 et 1973. Ce résultat est imputable au développement du temps partiel et des
contrats temporaires (intérim, contrats à durée déterminée -- CDD), à l'abaissement du coût du
travail.
Source : La Documentation Française, "L'emploi et le chômage en France, au début des années 2000",
Regards sur l'actualité, n° 290, avril 2003
DOCUMENT 3
La diffusion du travail à temps partiel s'inscrit dans une logique de réduction des coûts de
production qui améliore les conditions de l'offre et produit par ce relais des effets bénéfiques sur les
effectifs occupés, tant au niveau micro économique que macro économique. Elle répond à l'objectif
d'une plus grande flexibilité de l'emploi poursuivie par les entreprises, particulièrement dans les
années quatre-vingt-dix. (...)
Le travail à temps partiel est en effet presque toujours associé à un réaménagement du temps de
travail permettant à l'employeur de mieux satisfaire les conditions de la demande. Il est également
associé en France, depuis 1992, à l'octroi d'allègements de charges qui réduisent le coût du travail,
ce qui produit des effets propres sur l'emploi. Réduction de la durée, aménagement du temps et
réduction du coût du travail constituent les trois relais par lesquels la diffusion du temps partiel
exerce ses effets sur l'emploi. (...)
La diffusion du travail à temps partiel améliore l'efficacité du travail, la rentabilité des entreprises
et leur compétitivité.
Source, : CSERC, "Les effets micro économiques et macro économiques du temps partiel",
in : Problèmes Economiques, n° 2579, 26 août 1998.
DOCUMENT 4
Degré de flexibilité et taux de chômage à la fin de la décennie quatre-vingt-dix
TI 1999 : taux de chômage au premier trimestre 1999.
Flexibilité conventionnelle : indicateur comprenant l'ajustement quantitatif de l'emploi, la durée du
travail et la formation des salaires.
Source : J.-P, Fitoussi, O. Passet, J. Freyssinet, Réduction du chômage : les réussites en Europe, CAE.