
cultures riches en protéines. Le deuxième élément favorable vient de l'obligation de diversification des cultures
avec une insertion possible du soja dans les assolements peu diversifiés. Enfin, le troisième est la possibilité de
produire des légumineuses sur les surfaces d'intérêt écologique (SIE). De plus le soja tient une place prépondérante
dans le Plan protéine végétale pour la France 2014-2020. Ainsi, selon cette dynamique, l’ONIDOL prévoit pour
l’horizon 2020 que le soja représente en France 120 à 150 mille ha pour une production de 350 mille tonnes.
La majeure partie des surfaces en soja en France sont conduites en irrigué (les ¾ en 2010). 15% des surfaces sont
cultivées en agriculture biologique. Ce nouvel élan est aussi dû à la rentabilité du soja par rapport au maïs. En effet,
« Le ratio 'prix du soja non OGM' sur 'prix du maïs' se situe actuellement à 2,4 alors qu'il était de seulement 1,9 en
2007 », (V. Lecomte, Cetiom, 2014). Le contexte s'est donc nettement amélioré. Ainsi, selon les travaux du Cetiom
(aujourd’hui Terres Inovia), le soja dégage une marge équivalente dans certaines situations, par exemple dans le
Sud-Ouest en culture irriguée, ou bien dans des sols profonds de la plaine de Dijon en culture sèche. « Dans les
systèmes de cultures à dominante maïs irrigué, l'introduction de soja irrigué a un effet d'amortisseur des revenus en
les lissant » (V. Lecomte in Réussir Grandes cultures, 2014).
DEBOUCHES
Le soja possède plusieurs débouchés pouvant être complémentaires. Les débouchés possibles pour cette espèce
concernent à la fois l’alimentation animale et humaine. Les rendements de la culture de soja oscillent, en France,
entre 25 et 30 q/ha, selon la région, la variété et la présence d’irrigation ou non. La production française de soja
pour l’année 2014 dépasse les 200 000 tonnes (production de fèverole en France= 300 000t). Selon la localisation
des productions et les opportunités commerciales, la production française, garantie « non OGM » trouve des
débouchés dans l’alimentation animale et humaine.
Alimentation animale
L’alimentation animale représente le débouché
principal du soja produit en France, avec 70% de la
production en 2011. Le soja est utilisé sous deux
formes pour l’alimentation animale :
Sous forme de tourteaux provenant de la
trituration des graines de soja pour
l’extraction de l’huile à destination
alimentation humaine. Ces tourteaux
représentent une large part de l’utilisation du
soja dont une très grande partie est importée
d’Amérique sous formes de graines ou
directement de tourteaux. En 2007 plus de
3.5 millions de tonnes étaient importées
(CETIOM & ONIDOL, 2008). Le tourteau
de soja est le plus riche en protéine (cf figure 3), il représente
la source de référence en alimentation animale. Il est surtout
utilisé pour les jeunes animaux, les volailles à croissance
rapide et les vaches laitières.
Sous forme de graines entières toastées ou extrudées : cela
représente le plus grand débouché pour les sojas français (cf.
figure 4). Les graines sont toastées ou extrudées pour
éliminer les facteurs antinutritionnels présents dans la
graine crue. Elles sont surtout destinées aux volailles et aux
Figure 3 : Comparaison des compositions des tourteaux de soja, colza et
tournesol non décortiqué et semi décortiqué ; Terres Inovia, 2015
Figure 4 : Répartition des volumes de soja français
utilisé en alimentation animale selon le type de
transformation ; CETION & ONIDO, 2008