–l’analyse comparative entre la
nouvelle substance et celles qui
sont déjà utilisées, lors des essais
sur l’homme ;
–la prise en compte des rejets
(déchets médicaux proprement
dits, mais aussi selles et urines des
humains ou animaux traités) en
termes de conséquences sur l’en-
vironnement.
Des amendements proposaient
de retenir un autre critère : l’éva-
luation de la valeur thérapeu-
tique. «Celle-ci permet de déter-
miner ce qu’apporte le nouveau
médicament par rapport à ceux
qui existent déjà », explique le
Dr Rod. Ce critère n’a pas été re-
tenu lors du vote.
Question 3 :
Faut-il raccourcir les procédures
avant l’attribution d’une AMM ?
Il est possible de raccourcir les
délais administratifs. «En re-
vanche, le raccourcissement des dé-
lais d’expertise est refusé, souligne
le Dr Rod. L’analyse du dossier
d’un médicament, en particulier ses
effets et ses risques, ne pourra se
réaliser en moins de 80 jours ».
Question 4 :
Faut-il supprimer le contrôle des
risques d’un médicament à tra-
vers le renouvellement de son
AMM au bout de cinq ans ?
Jusqu’alors, un renouvellement
d’AMM, devenu une simple for-
malité administrative, interve-
nait cinq ans après sa première
attribution. «Le projet de texte de
l’administration européenne envi-
sageait de supprimer ce renouvel-
lement, poursuit-il. L’AMM serait
alors devenue une autorisation dé-
finitive, sauf difficulté mise en évi-
dence par le système de pharma-
covigilance. »
Les députés européens ont exigé
une réévaluation de chaque mé-
dicament 5 ans après l’obtention
de son AMM. Cette réévaluation
devra :
–tenir compte des effets liés à
leur utilisation ;
–introduire une comparaison
avec les traitements équivalents ;
–produire l’analyse des données
scientifiques nouvelles dans ce
domaine.
Question 5 :
Doit-on, pour “mieux informer”
les patients, autoriser la publi-
cité pour les médicaments réa-
lisée par les laboratoires les
fabricant ?
«L’administration de Bruxelles
proposait d’autoriser la publicité,
explique le Dr Rod, en commen-
çant par une expérimentation avec
les traitements contre l’asthme, le
diabète et le sida. » Cette propo-
sition s’est heurtée, notamment,
à l’opposition des associations de
patients et de consommateurs,
des organisations de médecins et
de soignants, ainsi que des mu-
tuelles, du Collectif Europe et
Médicament. Les députés euro-
péens ont refusé, le 23 octobre
dernier, que les médicaments
vendus sur ordonnance puis-
sent, à l’avenir, faire l’objet
de messages publicitaires (par
494 voix contre 42, et 7 absten-
tions). Ils ont considéré que,
même présentée sous forme
d’information, la publicité, four-
nie par le laboratoire pharma-
ceutique commercialisant un
médicament, pourrait souligner
de manière insuffisante les effets
secondaires d’un médicament.
En outre, les députés européens
ont craint que la publicité n’in-
fluence la prescription des mé-
decins, face à des patients ten-
tés de réclamer le traitement “vu
à la télé”.
Question 6 :
Faut-il développer, pour les soi-
gnants et les patients, l’accès à
une information fiable ?
Patients et soignants devraient
être mieux informés grâce à la
mise en place d’un registre pu-
blic d’information sur l’AMM. Ce
registre précisera les raisons de
refus d’AMM. Il devrait indiquer
les résultats des études négatives
sur un médicament, même si
elles sont financées par l’indus-
trie pharmaceutique.
Question 7 :
Peut-on privilégier la représen-
tation des associations de pa-
tients et des mutualités au conseil
d’administration de l’Agence eu-
ropéenne du médicament ?
Si le vote du 23 octobre n’est
pas invalidé, lors d’une étape ul-
térieure, un représentant des
consommateurs de soins siégera
au Conseil d’administration de
l’Agence européenne du médica-
ment. Les experts de l’Agence se-
ront soumis à l’obligation de “dé-
claration d’intention et d’intérêt”.
Ils y préciseront s’ils travaillent
pour un laboratoire pharmaceu-
tique. Ces indications pourront
être publiées.
En revanche, une majorité de dé-
putés n’ont pas soutenu des
amendements visant à assurer
une plus grande indépendance de
l’Agence, notamment ceux favo-
risant la participation des groupes
ou fédérations de patients à ses
décisions.
Des règles
presque définitives
Les textes votés le 23 octobre
seront présentés au Conseil
des ministres de la Santé des
pays de l’Union européenne.
«S’ils les acceptent en l’état,
ces textes deviendront définitifs,
conclut le député européen. Si-
non, ce Conseil des ministres de la
Santé “renverra la copie” aux dé-
putés, accompagnée de remarques
et d’amendements. Enrichi de nou-
velles considérations et propo-
sitions, les nouveaux projets de
textes seront votés à nouveau, en
“deuxième lecture”, par les députés
européens. » Cela permettra
d’aboutir, dans un cas comme
dans l’autre, à un texte définitif
établissant les règles de l’Europe
du médicament.
Marc Blin
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Médicaments
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Professions Santé Infirmier Infirmière - No42 - décembre 2002