AVANCÉES DE LA RECHERCHE 2007-2008
Myopathies distales
AFM>Myoinfo - 4 - AV08_MYOPDIST.doc
L’ajout d’acide sialique
(sialylation) à certaines
protéines contribue à leur
maturation, notamment à celle des
protéines qui s'expriment à la
surface des cellules.
Faits marquants de la recherche
DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE MYOPATHIE DISTALE DUE A DES MUTATIONS DANS LE
GENE DE LA NEBULINE
Une équipe finlandaise a décrit une nouvelle forme de myopathie distale avec un pied tombant due
à des mutations dans le gène de la nébuline chez 7 personnes issues de 4 familles distinctes.
Cette myopathie distale est caractérisée cliniquement par une atteinte des muscles extenseurs des
membres inférieurs, des extenseurs des doigts et des fléchisseurs des genoux.
Jusqu'à présent les mutations de la nébuline étaient habituellement associées à une forme de
myopathie congénitale, la myopathie congénitale à bâtonnets, appelée ainsi à cause de la
présence de structure en forme de bâtonnets sur la biopsie musculaire des patients. Dans l'étude
finlandaise, les patients ne présentaient pas ces bâtonnets à la biopsie musculaire.
Distal myopathy caused by homozygous missense mutations in the nebulin gene.
Wallgren-Pettersson et coll. Brain. 2007, 130(Pt 6) : 1465-76, (Juin 2007).
LA MYOPATHIE DISTALE DE MARKESBERY-GRIGGS : UNE MYOPATHIE
MYOFIBRILLAIRE ?
La myopathie distale de Markesbery-Griggs a été décrite pour la première fois en 1974 chez une
grande famille américaine. D’abord suspectée d'être liée au locus 2q31 du gène de la titine, il a
ensuite été montré que cette myopathie distale n’était pas due à des mutations dans le gène de la
titine.
Dans une étude publiée en mars 2007, une collaboration internationale a mis en évidence que la
myopathie distale de Markesbery-Griggs est due, en fait, à des mutations du gène ZASP. ZASP
(Z-band alternatively spliced PDZ motif-containing protein) est une protéine du disque Z des
myofibrilles, impliquée dans une myopathie myofibrillaire appelée zaspopathie. Cette découverte
pose la question du reclassement de cette myopathie distale dans les myopathies myofibrillaires.
Zaspopathy in a large classic-onset distal myopathy family.
Griggs et coll. Brain 2007, 130(Pt 6) : 1477-84 (Juin 2007).
LA CREATION D'UN PREMIER MODELE ANIMAL FIABLE DANS LA MYOPATHIE DISTALE
DE TYPE NONAKA PERMET DE MIEUX COMPRENDRE CETTE MALADIE
La myopathie de Nonaka est une maladie musculaire rare (une personne sur un million), d'origine
génétique, décrite initialement au Japon puis rapportée un peu partout dans le monde. La
myopathie de Nonaka se transmet selon le mode autosomique récessif et commence à se
manifester chez l'adulte jeune par une atteinte des muscles de la loge antérieure de la jambe. A la
biopsie musculaire, elle est caractérisée par la présence de vacuoles bordées en grand nombre.
La myopathie de Nonaka est liée à l'altération du gène GNE, qui code la GNE ou UDP-N-
acétylglucosamine-2-épimérase/N-acétylmannosamine kinase. La GNE est une enzyme impliquée
dans la synthèse de l'acide sialique.
Dans une étude publiée en janvier 2007, une équipe japonaise a
développé un nouveau modèle murin correspondant à cette
myopathie. Les chercheurs ont tout d’abord crée une souris
délétée pour le gène Gne murin puis l’ont croisé avec une souris
exprimant le gène GNE humain, lui-même muté pour la mutation
V572L (la mutation la plus fréquente chez les patients japonais).
La souris Gne(-/-)hGNEV572L-Tg, ainsi créée, n’exprimait plus le gène Gne murin mais exprimait le
gène GNE humain muté. Cette souris présentait une diminution importante de la sialylation dans le
sérum, les muscles et d’autres organes. Une diminution des performances motrices étaient visibles