Quelle est son évolution ?
Le déficit musculaire des ceintures progresse à un rythme très variable selon les
personnes. Le handicap peut donc être plus ou moins important et peut se limiter
pendant de nombreuses années à quelques crampes ou douleurs musculaires.
L'insuffisance cardiaque est la complication la plus sévère de cette myopathie et
nécessite donc un suivi et un dépistage régulier.
Comment confirme-t-on le diagnostic ?
Les enzymes musculaires (CK) sont constamment élevées (sans rapport avec la gravité
de la maladie) et l’électromyogramme confirme la nature myogène de la maladie. Un
scanner musculaire est souvent demandé pour guider la biopsie. Le diagnostic repose
dans la majorité des cas sur la biopsie musculaire qui permet de mettre en évidence le
déficit en dystrophine. Une étude génétique est demandée afin de rechercher l’anomalie
en cause au sein du gène de la dystrophine, soit sur la base des anomalies retrouvées à
la biopsie, soit directement si les arguments pour le diagnostic de Becker sont
importants.
Quelle surveillance et quelle prise en charge thérapeutique ?
Comme toute maladie musculaire, un suivi multidisciplinaire est recommandé, si
possible dans un centre expert ou de référence. En effet, une prise en charge
orthopédique et de rééducation musculaire est nécessaire et doit être adaptée à chaque
patient. Surtout, une exploration du cœur est indispensable tous les 5 ans et même tous
les ans en cas de troubles avérés. Un suivi respiratoire est aussi recommandé même si
les complications respiratoires de cette myopathie sont beaucoup moins fréquentes
qu’au cours de la myopathie de Duchenne. Comme pour la plupart des myopathies, les
médecins anesthésistes doivent être informés de l’existence de la maladie en cas
d’anesthésie générale. Enfin, une fois le diagnostic établi, un conseil génétique est
indispensable pour proposer un dépistage familial et en cas de grossesse.
Sur le plan médicamenteux, il faut éviter si possible les médicaments potentiellement
toxiques pour le muscle comme les hypocholestérolémiants. Les corticoïdes sont encore
discutés, à la différence de la myopathie de Duchenne où leur indication est maintenant
reconnue. Enfin, la cardiopathie peut nécessiter la prescription de médicaments selon
l’importance de l’insuffisance cardiaque (bêtabloquants, inhibiteurs de l’enzyme de
conversion). Une greffe cardiaque peut parfois être proposée.
Texte rédigé par le Centre Maladies Neuromusculaires Rares Rhône-Alpes.
Version du 19/03/2011.