Appareil respiratoire – Asthme chez l'adulte
C. Mademoiselle G … fait-elle partie des patients à haut risque de décès par asthme, argumenter ?
Mademoiselle G fait partie des patients à haut risque pour plusieurs raisons :
–ayant déjà fait un asthme aigu grave, elle est à risque d'en refaire un autre et mademoiselle G a
été hospitalisée pour ça l'an passé.
–Elle n'a pas de traitement de fond par corticoïdes inhalés (elle prenait le budésonide uniquement
quand elle était gênée).
–Elle a un recours quotidien aux agonistes β2 d'action rapide inhalés.
–Elle fume.
Les patients à haut risque de décès par asthme sont de moins en moins nombreux grâce à une prise en
charge qui s'est bien améliorée depuis les années 90, permettant de diviser le nombre de décès par 2.
Il s'agit de patients :
–avec des ATCD d'asthme quasi fatal ayant nécessité une intubation (« intuber un asthmatique est une
décision très difficile à prendre car ses bronches sont très rétrécies on va donc devoir envoyer l'air à
très haute pression dans le poumon : on prend le risque de percer le poumon et de faire un
pneumothorax ») et une ventilation mécanique,
–avec des ATCD d'hospitalisation ou de consultation en urgence pour asthme dans l'année passée,
–avec traitement oral par glucocorticostéroides en cours ou récemment arrêtés (ils sont prescrits
seulement chez les patients les plus sévères, les effets secondaires étant très nombreux),
–Sans traitement par glucocorticoïdes inhalés,
–ayant un recours quotidien fréquent aux agonistes β2 inhalés d'action rapide,
–avec ATCD de maladies psychiatriques ou problèmes psychosociaux, dont la prise de sédatifs,
–avec ATCD de non compliance aux traitements de fond de l'asthme (corticoïdes inhalés+++), surtout
chez des personnes perturbées psychiquement, qui ne se soignent que par les urgences.
D. Quel traitement proposez-vous aux urgences ?
•La patiente étant hypoxémique (spO2 à 91%) on la met sous oxygène avec des lunettes nasales, le but étant
de récupérer une spo2 supérieure ou égale à 95%,
•On va utiliser des doses massives de bronchodilatateurs : c'est ce qui va tirer le patient d'affaire car ils ont
une action immédiate. C'est un point crucial ! On utilise des bronchodilatateurs β adrénergiques par
inhalation ou par nébulisation aux urgences mais on peut également utiliser en urgence au domicile du
patient son propre bronchodilatateur à très forte dose (de l'ordre de 50 bouffées de ventoline ce qui
correspond à une nébulisation de salbutamol).
• On lui donne des glucocorticostéroides oraux (0,5 à 1 mg/kg d'équivalent prednisone/24h) bien que ce ne
soit pas ça qui sauve le patient étant donné qu'ils agissent au bout de 4 à 6h, mais ils sont indispensables car
ils agissent sur l'inflammation des bronches.
•Anticholinergiques en nébulisations (ne sont à ajouter qu'en 2ème intention).
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