Réanimation et pathologie neuromusculaire
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ont déjà ressentis lors de précédentes courses. Le plus souvent ces signes sont
absents, le sujet s'effondre, perd connaissance, à ce stade la température centrale est
supérieure à 39° C [4].
2.2. SYNDROME NEUROLOGIQUE
Il constitue un des trépieds du syndrome avec l'hyperthermie et la
rhabdomyolyse. Les désordres neurologiques sont variables tant dans leur
expression que dans leur durée et les complications qu'ils peuvent induire. Leur
gravité est souvent proportionnelle à l'hyperthermie [8].
Le coma peu profond est rapidement résolutif et sans séquelle dans les formes
bénignes [8], il est alors caractérisé par des troubles de conscience avec confusion,
apathie, désorientation et troubles du comportement, une amnésie antérograde sur la
fin de l'épreuve est parfois notée. Des comas de stade III et IV ont été décrits pour
les formes les plus graves, coma profond, trismus et opisthotonos, sans signe de
localisation, avec abolition des réflexes cornéens et mydriase aréactive bilatérale.
Des convulsions sont parfois associées, généralisées, transitoires. Les tableaux
neurologiques peuvent aussi être très variés avec prédominance des syndromes
cérébelleux. Il peut exister des syndromes focaux avec hémiparésie, syndrome
pyramidal uni ou bilatéral, syndrome méningé incitant à pratiquer une ponction
lombaire ramenant un liquide hypertendu avec une protéinorachie plus ou moins
élevée.
2.3. HYPERTHERMIE
La moyenne de l'hyperthermie se situe autour de 40,5° C [8] ; des extrêmes ont
été mentionnés à 44,8° C et même 46° C. La caractéristique de cette hyperthermie,
outre son degré élevé, est sa rapidité d'installation. Lorsqu'elle dépasse 42° C, son
intensité et sa durée sont un facteur de pronostic péjoratif. Souvent cette température
est mesurée dans le service de soins intensifs alors que l'intéressé a reçu les premiers
soins, faisant sous estimer la température initiale. Parfois elle reste élevée au dessus
de 38,5° C malgré plusieurs heures de réanimation intensive représentant un
mauvais pronostic [8]. Une réascension thermique modérée à 39° C a été constatée
dans certaines observations dans les 48 heures suivant l'accident [4], classiquement
lors de cette hyperthermie la peau est sèche, brûlante, érythrosique, en réalité elle
laisse souvent place à une sudation allant de la simple moiteur à des sueurs profuses.
Chez Richards [4] cette sudation est retrouvée dans 89 % des formes graves.
Certains auteurs notent des frissons.
2.4. RHABDOMYOLYSE
Des crampes, des myalgies sont souvent rapportées [2], elles peuvent être
diffuses ou localisées aux mollets qui sont durs et tendus, elles peuvent parfois
persister plusieurs semaines. Une rigidité des membres inférieurs a été rapportée [5]
lors d'un cas d'évolution mortelle. Cette rhabdomyolyse est confirmée
biologiquement par une élévation des créatinines phosphokinases. Cette élévation
n'a aucune valeur pronostique. Elle reflète uniquement l'importance de la