jlehma00403_cor2.indd 192 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. 13 Sujets divers 2/25/2009 6:57:30 PM Sujets divers 13-01 13-02 Intérêt de hautes doses de corticoïdes suivies de splénectomie dans le purpura thrombopénique idiopathique Motifs dÊadmission aux urgences des patients atteints dÊhémopathies malignes. Étude rétrospective du CHU de Limoges M. Bradai 1,* ; S.A. Oukrif 2 ; M. Harireche 3 ; Y. Boukhatem 4 J. Abraham 1, 4,* ; N. Signol 2 ; M.J. Rapp 3, 4 ; V. Truffinet 1, 4 ; M. Touati 1, 4 ; N. Dmytruk 1, 4 ; E. Kfoury 1, 4 ; O. Chicaud 1, 5 ; C. Vallejo 2 ; D. Bordessoule 1, 4, 5 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. 1 Service dÊhématologie clinique, Faculté de médecine de Blida, Blida, Algérie ; 2 Clinique de chirurgie pédiatrique, Faculté de médecine de Blida, Aucun Résultat, Algérie ; 3 Service de réanimation médicochirurgicale, Faculté de médecine de Blida, Blida, Algérie ; 4 Service de chirurgie générale, CHU de Blida, Faculté de médecine de Blida, Aucun Résultat, Algérie Introduction Le traitement du purpura thrombopénique chronique (PTIC) repose sur la splénectomie (Spc) qui permet dÊobtenir une correction de la thrombopénie dans 80 % des cas. Le recours à lÊimmunothérapie (Ig, anti-CD20) est souvent inaccessible à notre niveau. Les protocoles utilisant les bolus de corticoïdes (BC) sont prometteurs, mais dont les résultats ne sont pas unanimes (Andersen JC). La transfusion plaquettaire (CP), souvent inutile, exigée néanmoins par certaines équipes chirurgicales. Patients et méthodes Un total de 43 patients a subi une SPC pour PTIC, repartis en deux groupes. GI : 23 patients, dÊâge moyen 37 μ 15 ans (8-64), 14F/9H ; le taux de plaquettes avant la SPC était 21 μ 5 103/øL (14-30). Une transfusion de CP chez 13 (huit en pré- et cinq en peropératoire). Le GII : 20 patients ont reçu un BC, dÊâge moyen 37 μ 15 ans, 13F/7F ; le taux de plaquettes avant lÊinclusion était de 18 μ 10 103/øL (2-36). La dexaméthasone est perfusée à raison de 40 mg/j pendant quatre jours, débutée dix jours avant la Spc, avec surveillance quotidienne : température (t°), ionogramme, calcémie, glycémie et NFS. Seuls quatre patients de GII ont subi une Spc sous-laparoscopie. doi : 10.1684/hma.2009.0325 Résultats Dans le GII : après BC, le taux de plaquettes passe de 18 μ 10 103/øL (2-36) à 67 μ 32 (15-135), absence de réponse chez trois patients : thrombopénie familiale (un), thrombopénie médicamenteuse (un), lymphome splénique (un) [diagnostic établi sur pièce de la Spc]. Un diabète CTC induit, observé quatre fois. Une hyperleucocytose, en dehors de toute infection, a été constante (GB 15 000/øL). Une patiente est décédée dans un tableau de sepsis. Après la Spc : 11 rémissions complètes (RC), quatre rémissions partielles (RP), un échec (E). On ne note aucune complication hémorragique en per- ou postopératoire. Dans le GI : le taux de plaquettes évalué 72 heures après la Spc était de 116 μ 57 103/øL. Seul un cas dÊhémorragie de la plaie opératoire est noté et un décès des suites dÊun abcès sous phrénique ; 13RC, 6RP, 3E sont obtenus. Conclusion Les CTC à hautes doses, non dénués de risque, peuvent être utilisés en alternative aux immunoglobulines lorsquÊen préopératoire le risque hémorragique est menaçant. Ils peuvent confirmer la nature auto-immune de la thrombopénie. Toutefois, ils ne semblent pas améliorer les résultats à long terme de la Spc. Référence Andersen J, et al. N Eng J Med 1994 : 1560 4. 1 Service dÊhématologie clinique et thérapie cellulaire, CHU Dupuytren, Limoges ; 2 Service des urgences, CHU Dupuytren, Limoges ; 3 Service de médecine interne, Centre hospitalier, Guéret ; 4 Réseau Hématolim ; 5 Unité de recherche clinique dÊhématologie Introduction Les hémopathies malignes (HM) et leurs traitements sont responsables de multiples complications pour les patients (pts) nécessitant souvent une prise en charge urgente. La mission de continuité des soins est assurée par un numéro téléphonique dÊurgence vers un médecin dÊastreinte, un numéro vert médical doublé dÊun numéro infirmier et une éducation thérapeutique des pts. LÊaccès aux urgences (U) est encore un recours utilisé par les pts. Ce travail a pour objectif de décrire le profil dÊune cohorte de pts atteints HM et les motifs de leur admission aux U en région Limousin. Patients et méthodes LÊétude consiste en une analyse descriptive rétrospective des dossiers de pts HM, contigus, admis aux U du CHU de Limoges entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2006 à partir des résumés standardisés de sortie (RSS). Résultats Cent soixante-quatorze pts HM, âge moyen 69 ans (19-96), sex-ratio 1,04, étaient en majorité âgés : 72 % º 65 ans. LÊorigine géographique est régionale dans 82 % des cas (HauteVienne 67 %, Corrèze 12 %, Creuse 2,3 %) et hors région pour 18,7 %. Les HM se répartissaient en myéloïde 49 % (n = 59), lymphoïde 47 % (n = 57) et autres. Si 121/174 pts HM étaient connus du service dÊhématologie (H) soit 69,5 %, le recours aux U a permis le diagnostic dÊune HM méconnue chez 30,5 % des pts. Les pts connus étaient en phase palliative 47 %, curative 26 % et de rechute 9 % (ND 18 %). Soixante-quinze pour cent des pts étaient adressés par un médecin, 86 % par leur médecin traitant. Les trois motifs principaux dÊadmission aux U sont des complications dÊaplasie dans 40 % des cas (syndrome infectieux 30 % et syndrome hémorragique 10 %), des symptômes sans rapport avec lÊH pour 32 % (dont 21 % de troubles psychologiques) et des perturbations du bilan biologique pour 28 %. Des signes de gravité nécessitant une prise en charge urgente concernaient lÊanémie 88 % pts, la neutropénie 47 % et la thrombopénie 71 %. Suite à leur admission, 91 % des pts restaient hospitalisés, 9 % retournaient à leur domicile. Un patient est décédé aux U (0,006 %). Le fait dÊêtre en phase palliative, curative ou dÊavoir des signes de gravité biologique nÊest pas un facteur prédictif dÊhospitalisation directe en H (p = NS). Les pts HM, de 65 ans et plus, sont moins hospitalisés directement en H (p = 0,017), illustrant la nécessité dÊune meilleure adéquation entre les lits des services spécialisés et ceux à développer dans les structures de suite spécifique dÊhématogériatrie. 193 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 193 2/25/2009 6:57:31 PM Sujets divers Conclusion Malgré la mise en place dÊactions préventives, les U demeurent une structure de recours pour les pts HM présentant des complications sévères qui justifient, avec un ratio élevé, une hospitalisation via les U. Ce travail se poursuivra par un renforcement de la formation continue des médecins traitants, notamment par la rédaction dÊun guide thérapeutique face aux HM. 13-04 13-03 Introduction Les manifestations biologiques au cours du syndrome dÊactivation macrophagique sont à la fois hématologiques et biochimiques. Au cours de ce travail, nous nous sommes intéressés aux perturbations biochimiques accompagnant le SAM chez dix malades ayant été hospitalisés au service de réanimation sur une période de deux ans. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Lymphome hodgkinien primitif du poumon : à propos dÊun cas R. Ben Lakhal 1,* ; R. Fehri 1 ; K. Kacem 1 ; L. Aissaoui 1 ; R. Ben Amor 1 ; W. Bouteraa 1 ; R. Jeddi 1 ; Z. Belhadjali 1 ; H. Ben Abid 1 ; S. Chatti 2 ; B. Meddeb 1 1 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Aziza-Othmana, Tunis, Tunisie ; 2 Service dÊanatomie pathologique, Hôpital de Nabeul, Nabeul, Tunisie Introduction Le lymphome hodgkinien primitif (LHP) du poumon est une entité rare mais distincte, dont le diagnostic clinique est difficile vu quÊil faut exclure formellement une atteinte ganglionnaire. Cas clinique Une jeune femme de 24 ans se présente initialement avec un prurit, une toux sèche et une hémoptysie. La Rx thorax : opacité alvéolaire paracardiaque droite. Au TDM thoracique : condensation parenchymateuse du lobe supérieur droit et moyen. Elle a été mise sous traitement antituberculeux mais aggravation des symptômes avec amaigrissement, fièvre et sueurs nocturnes. Au TDM thoracique : extension de la condensation bilobaire. La fibroscopie bronchique ainsi que la biopsie bronchique étaient négatives. La biopsie pulmonaire chirurgicale révèle une maladie de Hodgkin type cellularité mixte CD15+, CD30+. La patiente a eu huit ABVD avec bonne évolution clinique et radiologique. Discussion Le LHP est une entité rare, touchant surtout les femmes avec un sex-ratio 2/1 et les sujets âgés. LÊatteinte prédomine au niveau des parties supérieures du poumon. La présence de symptômes B est fréquente. Les manifestations cliniques ne sont pas spécifiques. Les images radiologiques les plus décrites sont les nodules, uniques ou multiples et les cavitations. Les explorations non invasives telles que la biopsie bronchique ou transcutanée permettent rarement de faire le diagnostic, et on a souvent recours à la biopsie pulmonaire chirurgicale. LÊâge supérieur à 60 ans, les symptômes B, lÊatteinte bilatérale et multilobulaire, lÊatteinte pleurale et les images de cavitation sont de mauvais pronostic. Malgré le caractère défavorable du LHP du poumon, la plupart des patients ont une évolution favorable. Perturbations biochimiques au cours du syndrome dÊactivation macrophagique de lÊadulte : étude de dix cas R. Tagajdid* ; M. Nazih ; M. Chakour ; A. Belmekki ; N. Messaoudi Service dÊhématologie biologique, Hôpital militaire dÊinstruction Mohamed-V, Rabat, Maroc Résultats Paramètres biochimiques Moyenne Valeurs de des valeurs référence obtenues Ferritine (øg/L) 41 340 30 300 8 Triglycérides (g/L) 7,82 0,6 1,5 2 Bilirubine totale (mg/L) 22 0 10 7 ASAT (U/L) 56 0 35 8 Nombre de patients ayant une perturbation ALAT (U/L) 60 0 45 7 Gamma GT (U/L) 75 0 55 6 Phosphatase alcaline (U/L) 195 50 136 8 LDH (U/L) 605 190 430 7 Sodium (mmol/L) 134 136 145 5 Urée (g/L) 0,8 0,15 0,39 4 Créatinine (mg/L) 16 6 13 3 CRP (mg/L) 65 0,5 3 7 Conclusion Une hypertriglycéridémie, très caractéristique au cours du SAM, est associée à une augmentation des lipoprotéines de très basse densité (VLDL) ; la cholestérolémie est normale. LÊhyperferritinémie, parfois considérable, est principalement liée à lÊaccumulation de la ferritine dans les macrophages survenant lors de la phagocytose des hématies. Cette hyperferritinémie constitue actuellement un des signes biologiques caractéristiques de la maladie, comme lÊest lÊhypertriglycéridémie. LÊélévation de lÊactivité des transaminases est fréquemment rencontrée, avec une cholestase souvent plus tardive. LÊhyponatrémie est fréquente. Conclusion La difficulté diagnostique de cette entité repose sur la négativité des explorations non invasives et la nécessité à la biopsie chirurgicale. 194 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 194 2/25/2009 6:57:31 PM Sujets divers 13-05 13-06 Maladie de Gaucher révélée à un âge adulte : à propos de deux cas Prévalence de lÊhémoglobinurie nocturne paroxystique dans les aplasies médullaires acquises A. Atig ; M. Khalifa* ; N. Ghannouchi ; A. Alaoua ; A. Letaief ; F. Bahri Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Service de médecine interne, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie Introduction La maladie de Gaucher est une affection génétique autosomique récessive rare due à un déficit en une enzyme lysosomiale, la bêtaglucosidase acide. Le déficit enzymatique conduit à lÊaccumulation pathologique du substrat non dégradé (glucosylcéramide) dans les lysosomes. Cette surcharge métabolique est responsable dÊune atteinte multisystémique avec, essentiellement, une hépatosplénomégalie, une anémie, une thrombopénie et une atteinte osseuse. Nous rapportons deux cas de maladie de Gaucher découverts à un âge adulte. Observation La première observation est celle dÊun patient âgé de 21 ans, issu dÊun mariage non consanguin qui se présente, en 2005, pour exploration dÊune hépatosplénomégalie et une pancytopénie. LÊexamen clinique a révélé une énorme hépatosplénomégalie arrivant jusquÊaux deux fosses iliaques ; le reste de lÊexamen est sans particularités, en particulier, neurologiques. ¤ la biologie : hémoglobine à 6 g/dL, globules blancs à 2 100 éléments/mm3, plaquettes à 13 000 éléments/mm3. Le myélogramme a objectivé la présence de cellules de Gaucher. La maladie de Gaucher sÊest confirmée par le dosage enzymatique de la β-glucosidase acide, mais la mutation N370 est négative. Le dosage de lÊenzyme de conversion de lÊangiotensine et la ferritinémie sont augmentés. Les investigations nÊont pas mis en évidence de trouble ventilatoire restrictif, ni atteinte myocardique ou valvulopathie, ni de signes dÊostéopénie ou ostéonécrose. Un traitement enzymatique substitutif est en cours. La deuxième observation est celle dÊune patiente âgée de 27 ans, se présentant, en 2008, pour exploration dÊune asthénie et pâleur. LÊexamen clinique nÊa pas mis en évidence de syndrome tumoral. Les examens biologiques montrent une hémoglobine à 11,4 g/dL, des globules blancs à 5 300 éléments/mm3 et une thrombopénie à 51 000 éléments/mm3. La moelle est de richesse moyenne et comprend de nombreuses cellules de Gaucher. Les dosages enzymatiques confirment la maladie de Gaucher : lÊactivité de la β-glucosidase acide est basse. La recherche de la mutation N370S est positive. Elle nÊa pas, par ailleurs, dÊatteinte neurologique, cardiaque, rénale ou respiratoire associée. Conclusion La maladie de Gaucher est une affection rare. Le dosage de lÊactivité de la β-glucosidase a constitué un progrès considérable dans la prise en charge des patients. Une surveillance clinique et biologique stricte est recommandée devant le risque de survenue dÊhémopathie. N. Ghrairi ; W. Elborgi ; N. Bensalah ; E. Gouider* ; F. Benlakhal ; R. Hafsia Laboratoire dÊhématologie, Hôpital Aziza-Othmana, Tunis, Tunisie Introduction LÊhémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) est une maladie acquise et clonale des cellules souches hématopoïétiques. LÊassociation entre HPN et aplasie médullaire acquise (AMA) est largement décrite dans la littérature. LÊobjectif de notre travail est de déterminer la prévalence du clone HPN au cours des aplasies médullaires acquises. Matériels et méthodes La recherche du clone HPN est réalisée par cytométrie de flux sur les granuleux en utilisant des anticorps monoclonaux anti-CD66b et anti-CD16 et sur les monocytes en utilisant les anti-CD14. Résultats Notre étude comporte 67 patients. LÊâge moyen est de 26 ans (1-60) avec un sex-ratio (homme/femme) de 0,80. Dans notre série, la prévalence du clone HPN au cours des AMA est de 32 %. Discussion Dans la littérature, la prévalence du clone HPN au cours des AMA varie de 25 à 88 % selon les séries. Dans notre série, la prévalence est de 26,19 %. Ce résultat est très influencé par les valeurs seuils de positivité choisies. La cytométrie de flux est, actuellement, lÊexamen le plus performant dans la détermination du clone HPN même très minime et indépendamment du statut transfusionnel du patient. Conclusion LÊassociation HPN et aplasie médullaire acquise est fréquente. Un clone HPN survient souvent soit au diagnostic, soit au cours de lÊévolution de lÊaplasie médullaire acquise. La recherche du clone HPN doit être réalisée de façon systématique devant toute AMA. La recherche du clone HPN pourrait avoir des implications thérapeutiques et pronostiques. 13-07 Le syndrome dÊactivation macrophagique (SAM) : à propos de quatre cas S. Zriba 1,*, K. Kacem 2, R. Abid 1, W. Bouteraa 2, Z. Hattab 1, F. MÊsadek 1, B. Louzir 1, B. Meddeb 2, S. Othmani 1 1 Service de médecine interne, Hôpital militaire de Tunis, Tunis, Tunisie ; 2 Service dÊhématologie clinique, Hôpital AzizaOthmana, Tunis, Tunisie Introduction Le syndrome dÊactivation macrophagique (SAM) est une entité clinicobiologique caractérisée par lÊexacerbation dÊune réponse inflammatoire qui résulte dÊun déficit des fonctions cytotoxiques des lymphocytes T et des cellules NK. 195 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 195 2/25/2009 6:57:31 PM Sujets divers Les étiologies du SAM sont dominées par les infections, les déficits immunitaires et les hémopathies. Patients et méthodes Nous rapportons quatre observations de SAM colligées dans un service de médecine interne et un service dÊhématologie clinique. Le SAM est retenu selon les critères dÊImashuku 1997. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Résultats Observation Le MC est une cellule mononucléée de 8 à 20 øm de diamètre, de forme variable (ronde, ovalaire, polygonale ou fusiforme) avec un gros noyau rond central, un nucléole mal individualisé et un cytoplasme basophile rempli de très nombreuses granulations denses de 0,3 à 1,5 øm. LÊidentification du mastocyte repose essentiellement sur la mise en évidence de la métachromie de ces granulations colorées en violet par le Giemsa et en rouge Patient Étiologie Sexe ˜ge (ans) PNN (/mm3) Hb (g/dL) PLQ (/mm3) Ferritinémie (øg/L) Évolution 1 LLC M 70 100 7,5 4 000 46 000 DCD 2 MDH M 21 600 6,2 114 000 2 300 DCD 3 Sepsis F 85 800 6,1 18 000 2 243 DCD 4 MDH M 59 900 6,7 14 000 16 500 Vivant 1 200 6,8 54 000 44 500 VZV Discussion Le diagnostic repose actuellement, outre les signes cliniques et biologiques habituels, sur des critères en rapport direct avec la physiopathologie à savoir une activité natural killer diminuée ou absente et lÊaugmentation du taux du CD25. Le spectre des pathologies associées à ce syndrome est extrêmement large et le tableau clinique est dominé par les manifestations secondaires à lÊhypersécrétion de cytokines pro-inflammatoires. Conclusion LÊincidence du SAM est largement sous-estimée. La mortalité reste importante malgré un traitement qui repose essentiellement sur des substances immunosuppressives et immunomodulatrices. Références Costello R, et al. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Hématologie, 13-012-G-10, 2007. Arceci RJ. Curr Opin Hematol 2008 : 359 67. 13-08 Le mastocyte : une cellule peu connue N. Messaoudi 1,* ; K. Doghmi 2 ; M. Chakour 3 ; R. Taghgdid 3 ; A. Jeadi 3 ; A. Belmekki 3 ; M. Naji 3 1 Laboratoire central dÊhématologie, Hôpital militaire dÊinstruction Mohamed-V, Rabat, Maroc ; 2 Service dÊhématologie clinique, Hôpital militaire dÊinstruction Mohamed-V, Rabat, Maroc ; 3 Laboratoire dÊhématologie, Hôpital militaire dÊinstruction Mohamed-V, Rabat, Maroc Introduction Les mastocytes (MC) sont des cellules du tissu conjonctif qui contiennent des granulations cytoplasmiques métachromatiques. Décrits pour la première fois par Paul Ehrlich en 1878, leur nom provient de mästen qui veut dire engraisser, nourrir. Ils sont caractérisés par ses granulations et ses récepteurs de haute affinité pour les IgE. Ils prennent naissance au niveau de la moelle osseuse et sont considérés actuellement comme des cellules hématologiques à part entière, constituant une lignée différente de celle des polynucléaires basophiles. orangé par le bleu alcian à pH acide. Cette identification est difficile en cas de dégranulation spontanée ou provoquée par une agression mécanique. Leur mise en évidence est possible après coloration par le bleu de toluidine à pH moins acide ou après fixation de lÊacridine orange qui lui donne une fluorescence rouge orangé en lumière ultraviolette. Ces granulations ont des aspects très divers, homogènes, granulaires, lamellaires ou hélicoïdaux [13]. La recherche histochimique de certaines activités enzymatiques intracellulaires peut aider à lÊidentification du mastocyte telle lÊactivité naphtol ASD chloracétate estérasique, présente également dans les granulocytes neutrophiles et éosinophiles ; lÊactivité aminocaproate estérase plus spécifique et des activités chymase, tryptase ou carboxypeptidase. Elles jouent un rôle fondamental dans lÊimmunité innée plus particulièrement dans les processus inflammatoires et allergiques. Conclusion Le mastocyte est une cellule rare et peu connue. Il est souvent pris pour un polynucléaire basophile dont il doit être distingué. CÊest une cellule qui doit être mieux connue par les hématologistes, car lÊinfiltration médullaire par les MC constitue un critère majeur pour le diagnostic des pathologies liées à cette cellule. Références Arock M, et al. Ann Biol Clin 2004 : 657 69. Escribano L, et al. Ann Hematol 2002 : 677 90. 13-09 Les cytopénies profondes au cours de lupus érythémateux systémique A. Alaoua ; M. Khalifa* ; A. Atig ; N. Ghannouchi ; A. Letaief ; F. Bahri Service de médecine interne, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie Introduction LÊatteinte hématologique au cours de lupus érythémateux systémique est fréquente (27-81 %), néanmoins peu dÊétudes se sont intéressées aux cytopénies profondes. Le but de ce travail est de déterminer la prévalence des anomalies hématologiques 196 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 196 2/25/2009 6:57:31 PM Sujets divers Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. sévères (anémies hémolytiques auto-immunes et thrombopénie sévères), leur mode évolutif et de rechercher une association entre ces manifestations et les autres atteintes cliniques et biologiques au cours de lupus. Patients et méthodes Étude rétrospective à propos de 71 patients lupiques (59 femmes, 12 hommes), suivis durant la période allant de 1999 à 2007. Le diagnostic a été retenu selon les critères de lÊACR, les données sont colligées à partir des dossiers médicaux. Une anémie est considérée comme sévère si le taux dÊhémoglobine est inférieur à 8 g/100 mL, et une thrombopénie profonde est définie à partir dÊun taux de plaquettes inférieur à 50 000 éléments/mm3. Douze patients (17 %) ayant une cytopénie sévère étaient recrutés. Résultats Il sÊagissait de six cas dÊanémie hémolytique auto-immune, quatre cas de thrombopénie profonde et deux cas de syndrome dÊEvans (anémie hémolytique et thrombopénie). LÊâge moyen de survenue de ces manifestations hématologiques était de 28 ans (14-55). La majorité des patients était de sexe féminin. Une atteinte hématologique sévère était présente au moment du diagnostic du lupus érythémateux systémique dans dix cas, apparue au cours de lÊévolution dans deux cas. Tous les patients étaient traités par corticothérapie et immunosuppresseur (cyclophosphamide ou azathioprine). Des immunoglobulines ont été prescrites chez une seule patiente. LÊévolution à court terme était favorable dans dix des cas, deux décès par défaillance multiviscérale ont été notés. ¤ long terme, une rechute de cette atteinte hématologique a été notée dans trois cas. Une étude de corrélation entre la présence dÊune cytopénie sévère dÊatteinte rénale, la positivité des anti-ADN natifs et la présence des antiphospholipides, type anticardiolipine, a été recherchée. Conclusion LÊatteinte hématologique sévère au cours de lupus érythémateux systémique est rare, elle varie de 5 à 10 % dans la littérature. Le plus souvent, elle est associée aux autres manifestations systémiques, nécessitant un traitement par la corticothérapie et les immunosuppresseurs. Résultats Soixante-quinze transferts en réanimation ont été effectués sur cette période, avec un âge moyen de 55 ans et un sex-ratio à 1,14. Soixante-sept patients présentaient une hémopathie maligne (24 leucémies aiguës, 23 lymphopathies, 11 dyscrasies plasmocytaires, trois syndromes myéloprolifératifs, trois myélodysplasies). Quarante-cinq patients étaient en cours de traitement spécifique, 34 étaient neutropéniques au moment du transfert. Le motif dÊadmission en réanimation était dans 57 % des cas une détresse respiratoire (n = 40), un état de choc dans 25,3 % des cas (n = 19), une insuffisance rénale dans 6,6 % des cas (n = 5), un arrêt cardiorespiratoire dans 4 % (n = 3), un coma dans 4 % (n = 3), des plasmaphérèses dans 6,6 % (n = 5). Il existait un contexte infectieux chez 69,3 % des patients. Le score de gravité moyen à lÊadmission en réanimation (SAPSII) était de 52. La prise en charge initiale consistait en une ventilation mécanique chez 47 patients (62,6 %), une ventilation non invasive chez cinq patients, un support vasopresseur chez 36 patients (48 %), une dialyse chez sept malades (9,3 %). Au troisième jour, 12 % des patients sont sortis, 17,3 % des patients sont décédés, 34,6 % des patients présentent une amélioration des paramètres, 36 % ne présentent aucune amélioration. La durée moyenne de séjour en réanimation est de 8,6 jours. La mortalité globale dans le service de réanimation est de 41,3 % (n = 31). 41,9 % des patients décédés le sont avant le troisième jour, et 48,3 % des patients décédés nÊont pas amélioré leurs paramètres à j3. Seuls trois patients ont présenté une amélioration initiale, avec un décès survenant secondairement. La survie globale au 30e jour est de 54 %, elle est de 46 % au troisième mois et de 39 % au sixième mois. Sur les 44 patients sortis vivants de réanimation, 86 % sont vivants au 30e jour, 79,5 % sont vivants au troisième mois et 68 % au sixième mois. Conclusion Cette étude montre que la mortalité des malades dÊhématologie en réanimation reste élevée (41,3 %). La survie dépend des critères de gravité liés à la complication aiguë et au score de gravité à lÊadmission en réanimation. LÊévaluation au troisième jour est un facteur prédictif de lÊévolution à cours terme chez les malades dÊhématologie. Chez les patients sortis de réanimation, la survie globale est liée aux facteurs pronostiques de lÊhémopathie initiale. 13-10 Transfert des patients dÊhématologie en réanimation : devenir et facteurs pronostiques 13-11 J. Abraham 1,* ; N. Dmytruk 1 ; J.B. Amiel 2 ; P. Vignon 2 ; M. Chaury 1 ; H. Gastinne 2 ; D. Bordessoule 1 Intérêt de lÊexploitation de lÊhémogramme préopératoire 1 Service dÊhématologie clinique et thérapie cellulaire, CHU Dupuytren, Limoges ; 2 Service de réanimation polyvalente, CHU Dupuytren, Limoges M.C. Guinier* Objectif Évaluer le devenir des patients dÊhématologie transférés en réanimation. Introduction LÊanalyse du bilan préopératoire permet de dépister une contreindication à lÊintervention chirurgicale mais révèle aussi, parfois, de façon fortuite, une pathologie ignorée qui peut modifier la stratégie chirurgicale. Patients et méthodes LÊétude consiste en une analyse descriptive rétrospective des patients dÊhématologie du CHU de Limoges, transférés depuis le service dÊhématologie clinique en réanimation entre novembre 2000 et décembre 2007. Centre Hospitalier Universitaire Dupuytren, Hématologie biologique, Limoges Observation Il sÊagit dÊun patient de 80 ans suivi pour un anévrisme de lÊaorte thoracique ascendante. 197 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 197 2/25/2009 6:57:31 PM Sujets divers Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. LÊindication opératoire étant portée, le bilan préopératoire est effectué en chirurgie cardiovasculaire, comprenant une exploration fonctionnelle respiratoire, un écho-doppler des vaisseaux du cou et des membres inférieurs, une coronarographie et un bilan sanguin standard. LÊhémogramme permet la découverte fortuite dÊune anémie à 9 g/dL dÊhémoglobine, normochrome, normocytaire et non régénérative. La ferritine à 420 ng/mL, lÊhaptoglobine à 2,61 g/L, le fibrinogène à 7,4 g/L, la CRP à 70 mg/L attestent de son caractère inflammatoire. Le patient est alors dirigé vers un service de médecine interne afin de diagnostiquer lÊorigine de cette anémie inflammatoire. LÊinterrogatoire du patient ne confirme quÊune asthénie récente, et lÊexamen clinique nÊapporte pas dÊindice particulier : absence dÊadénopathie et ou dÊorganomégalie, absence de masse abdominale palpable, absence de symptomatologie digestive, scanner thoraco-abdominopelvien sans anomalie. La découverte anecdotique dÊune immunoglobuline monoclonale, IgG Lambda, sans retentissement sur les autres immunoglobulines, nÊapporte aucune contribution au diagnostic. Une échographie cardiaque, alors réalisée et révélant une discrète fuite aortique, impose, dans ce contexte, dÊéliminer une infection bactérienne. Les hémocultures réalisées de façon systématique, puis dans un contexte finalement fébrile, révèleront sans difficulté la présence dÊun streptocoque Bovis, permettant secondairement de documenter le diagnostic dÊendocardite bactérienne sur la présence dÊune végétation sur une valve aortique. Une antibiothérapie adaptée de quatre semaines permet la strérilisation de lÊendocardite bactérienne avec disparition du syndrome inflammatoire et correction de lÊanémie. Conclusion Cette observation révèle tout lÊintérêt de lÊinvestigation des données du bilan préopératoire sur le retentissement de la prise en charge immédiate, préopératoire et postopératoire des patients nécessitant une chirurgie cardiovasculaire. Référence Examens préopératoires Anaes (1998). systématiques : recommandations 13-12 Présentation clinique, mode de diagnostic et évolution de quatre cas suivis pour amégacaryocytose congénitale au CHRU de Lille avec revue de la littérature devant lÊabsence de réponse au traitement, lÊaugmentation de la thrombopoiëtine (TPO) et la recherche dÊune mutation du récepteur de celle-ci. Matériels et méthodes Nous rapportons quatre cas suivis pour amégacaryocytose congénitale de 1991 à 2008. Les présentations cliniques, moyens diagnostiques, traitements et évolutions ont été étudiés pour comparer nos données avec celles de la littérature. Résultats Nous retrouvions chez un enfant sur quatre la notion de consanguinité parentale. LÊâge de début de la symptomatologie était pour deux des enfants à la période néonatale, pour les deux autres à 22 mois et à trois ans. Un syndrome hémorragique était retrouvé systématiquement. Le délai de diagnostic était de 15 jours à 9 mois. La NFS retrouvait une thrombopénie isolée chez deux patients, associée à une anémie chez un enfant, une pancytopénie chez le dernier. Le PTI a été évoqué pour trois des patients et une allo-imunisation maternoffltale pour le dernier. Les quatre patients ont reçu des immunoglobulines associées, pour deux dÊentre eux, à une corticothérapie. Devant la mauvaise réponse au traitement, le diagnostic de thrombopénie périphérique était réfuté. Les bilans réalisés comportaient : la recherche dÊauto-anticorps (négatifs chez les quatre patients), des myélogrammes (au moins deux pour confirmer lÊorigine centrale), retrouvant une amégacaryocytose avec autres lignées de richesse normale chez trois patients et de richesse diminuée chez un patient. Une élévation importante de la TPO a été retrouvée chez trois patients Une mutation à lÊétat homozygote du gène MPL (exon 3, g305c-C), une à lÊétat hétérozygote (exon 10, g1545a) et une mutation ponctuelle à lÊétat homozygote (g305c). LÊévolution était marquée par une thrombopénie stable, une bicytopénie et deux pancytopénies. La prise en charge thérapeutique comportait une limitation des supports transfusionnels. Actuellement, trois patients ont été allogreffés (géno-identique, haplo-identique, ou phéno-identique), le dernier est en attente de greffe. Conclusion LÊamégacaryocytose congénitale peut se présenter sous différentes formes : aplasie dÊemblée ou secondairement, thrombopénie isolée faisant parfois errer le diagnostic. Actuellement, le seul traitement curatif est la greffe de moelle osseuse, envisagée devant une forme aplasiante ou lorsquÊun donneur intrafamilial est disponible. Référence King S, et al. British J Haematol 2005 ; 131 : 634 44. D. Meyran 1,* ; S. Giraudier 2 ; B. Bruno 1 ; F. Mazingue 1 ; B. Nelken 1 ; E. de Berranger 1 1 Service dÊhématologie pédiatrique, Hôpital Jeanne-deFlandre, Lille ; 2 Service de biologie cellulaire, Centre hospitalier Henri-Mondor, Créteil Introduction LÊamégacaryocytose congénitale, cause rare de thrombopénie, peut être confondue initialement avec un purpura thrombopénique idiopathique (PTI). Le diagnostic est ensuite évoqué 198 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 198 2/25/2009 6:57:31 PM Sujets divers 13-13 Quelle place reste-t-il à la cytogénétique conventionnelle dans le suivi de la maladie residuelle en Tunisie ? A. Amouri 1,* ; F. Talmoudi 1 ; K. Kacem 1 ; I. El KamelLebbi 1 ; O. Kilani 1 ; H Guermani 1 ; N. Abidli 1 ; L. Torjman 1 ; A. Lakhal 2 ; S. Ladab 2 ; N. Ben Romdhane 3 ; N. Ben Mansour 4 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. 1 Laboratoire de cytogénétique, Institut Pasteur de Tunis, Tunis, Tunisie ; 2 Laboratoire de cytogénétique, Centre national de greffe de moelle osseuse, Tunis, Tunisie ; 3 Service dÊhématologie, Hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie ; 4 Service dÊhématologie, CHU de Constantine, Constantine, Algérie Contexte Dès lors quÊune thérapie est débutée, il est nécessaire dÊen évaluer lÊefficacité, de suivre lÊévolution de la maladie sous traitement par détection de la maladie résiduelle, parmi les critères de réponse au traitement, la disparition dans la moelle osseuse des clones pathologiques détectés lors du diagnostic de la maladie. Cette étape correspond à la rémission cytogénétique. Matériels et méthodes Le suivi de la maladie résiduelle a été réalisé chez 217 patients tunisiens par la réalisation dÊun caryotype médullaire après quelques semaines, quelques mois ou années de greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques et/ou de traitements ciblés par lÊimatinib. Ces patients sont soit porteurs dÊune leucémie myéloïde chronique (LMC) [190] traités par Glivec® et/ou par allogreffe, soit dÊune leucémie aiguë (LAL et LAM) bénéficiant alors seulement dÊallogreffe de moelle osseuse. Résultats Une rémission cytogénétique complète a été observée chez 44 % des patients traités par le Glivec® et 32 % des patients greffés. Conclusion La cytogénétique conventionnelle reste, malgré tout, une technique efficace pour la distinction des cellules normales et malignes. Elle permet dÊapprécier lÊefficacité dÊun traitement et garde une place dans la prise en charge diagnostique et le suivi des hémopathies malignes. Cependant, lÊanalyse cytogénétique basée sur le décompte des mitoses Philadelphie positives chez les patients porteurs dÊune LMC et traités par imatinib devient insuffisante et doit être obligatoirement complétée par des techniques plus sensibles telles que la RT-PCR. cette anémie arégénérative (3 760 réticulocytes par millimètre cube) est remarquable : code OMS à 0. LÊexamen clinique est normal. Le myélogramme est typiquement mégaloblastique avec des LDH à 29 N. Le dosage de la vitamine B12 revient effondrer à 27 pg. Le diagnostic de maladie de Biermer est retenu sur la FOGD, lÊélévation de la gastrinémie à 815 pg et surtout la mise en évidence dÊAc anti-FI avec présence dÊAc anti-estomac au 1/40. LÊévolution est rapidement favorable sous vitamine B12 IM, et le dernier contrôle montre 155 g dÊHb avec un VGM à 80 fl. Observation LÊabsence de macrocytose sanguine initiale nÊest pas expliquée par une carence martiale (ferritinémie à 735 mcg), et cÊest lÊélectrophorèse de lÊhémoglobine qui a apporté la solution : lÊHb A2 étant à 2,3 %, donc un peu diminuée avec une Hb F à 0,6 %, a fait détecter une α-thalassémie α3.7/αα. ¤ noter que ce patient n'a aucun antécédent dysimmunitaire tant personnel que familial. La recherche d'Ac anti-FAN, ADN, fml, thyroïde⁄ est négative ainsi que la recherche de facteurs rhumatoïdes. Il est de groupe A+, et son typage HLA n'a pas été effectué. Conclusion La revue de la littérature montre que 5 à 10 % des Biermer peuvent avoir un VGM normal mais en règle par carence martiale associée. Moins de dix cas de traits thalassémiques masquant la macrocytose dÊune carence en vitamine B12 ou folates ont été rapportés. Cependant, des auteurs sud-africains ont signalé que leurs patients atteints de maladie de Biermer avaient souvent un VGM normal lorsquÊils étaient de race noire, ce qui, compte tenu de lÊincidence des traits thalassémiques en Afrique, nÊa rien dÊétonnant et que pour une raison non expliquée jusquÊà maintenant lÊâge de survenue de leur maladie était plus précoce, 24 ans dans notre observation. 13-15 Polyglobulie et hypertension artérielle pulmonaire 42 ans après une splénectomie pour Minkowski-Chauffard : discussion pathogénique et réhabilitation du syndrome dÊAyerza ? B. Desablens 1,* ; M. Peltier 2 ; D. Launay 3 ; G. Zarka 2 ; E. Hachulla 3 1 Service dÊhématologie clinique, CHU Amiens, Amiens ; Service de cardiologie, CHU Amiens, Amiens ; 3 Service de médecine interne, CHRU de Lille, Lille 2 13-14 Une maladie de Biermer sans macrocytose ! R. Garidi 1 ; N. Guillaume 2 ; I. Vaida 2 ; J. Rochette 3 ; B. Desablens 2,* 1 Service dÊoncohématologie, CH Saint-Quentin, SaintQuentin ; 2 Laboratoire dÊhématologie, CHU Amiens, Amiens ; 3 Laboratoire de génétique, CHU Amiens, Amiens Contexte Un homme de 24 ans, sans antécédent, est vu pour une pancytopénie : Hb : 59 g ; Hte : 17 % ; VGM : 92 fl GB 2,8 dont 47 % de PN sans myélémie et 93 G plaquettes. La tolérance de Contexte Une femme de 50 ans est vue fin 2004 pour polyglobulie : 162 g dÊHb, 45 % dÊHte et VGM à 80 fl ; 7,4 GB et 450 G plaquettes. On retiendra une splénectomie à huit ans pour MinkowskiChauffard, un goitre euthyroïdien et, en 2001, une hystérectomie pour fibromes (Hb : 152 g, VGM : 82 fl). Cette patiente sportive signale une dyspnée dÊeffort. Le bilan sanguin est normal avec une ferritinémie à 158 mcg, en dehors des stigmates dÊhyposplénisme (corps de Jolly) et dÊhémolyse. Le VG confirme la polyglobulie (121 %), et une maladie de Vaquez est écartée (JAK2 et culture de précurseurs). Aucune cause tumorale nÊest détectée, et la SaO2 étant supérieure à 92 %, une étiologie ÿ respiratoire Ÿ est 199 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 199 2/25/2009 6:57:32 PM Sujets divers Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. écartée. LÊEpo dosée à trois reprises étant subnormale (27,2 UI limite supérieure 23,3), lÊoxymétrie nocturne étant normale et la p50 paraissant faible, une Hb hyperaffine est évoquée : le séquençage des gènes des globines est normal. Observation La patiente est vue en pneumologie : dyspnée stade 1 ; EFR normales et au gaz du sang hypoxie/hypocapnie (70-75/25-35 mmHg) avec une SaO2 à 94 %. Le cardiologue, déjà vu en 2004, détecte une onde P pointue en D2 et un bloc de branche droit incomplet avec en échographie un VD un peu dilaté à 4,2 cm et une oreillette droite à 22 cm2. La PAP est estimée à 35 mmHg, et un cflur pulmonaire chronique postembolique est évoqué. La scintigraphie pulmonaire montre une hypoperfusion globale avec quelques petits défects, et le bilan de thrombophilie, un facteur V Leiden hétérozygote et un facteur VIII à 200, puis 270 % chez une femme dont lÊétat veineux est normal et qui nÊa jamais eu de thrombose. Au fil des mois, la dyspnée sÊaggrave avec une cyanose des lèvres et des extrémités et un OMI, une Hb à 182 g (VG à 135 %) et un Hte à 50 % avec une microcytose à 78 fl sans carence martiale. Deux saignées sont réalisées sans bénéfice. La reprise du bilan cardiologique au CHRU de Lille confirme lÊHTAP sévère de type précapillaire : PAPm/PAPO à 53/12 mmHg index à 1,6 L/min par mètre carré. Sous Furosémide® et AVK, Tracleer® et Revatio®, lÊamélioration clinique est rapide : PAPm/PAPO à 52/4 mmHg index à 2,3 après cinq mois de traitement. LÊhémoglobine et lÊhématocrite sont à 177 g et 48 %. Conclusion Moins de cinq cas de polyglobulie après Minkowski-Chauffard ont été rapportés et moins de dix cas dÊHTAP après splénectomie pour une hémolyse héréditaire ont été décrits, mais des data récents montrent que les thalassémiques splénectomisés sont à haut risque dÊHTAP. La splénectomie est une cause ÿ classique Ÿ dÊHTAP, probablement via lÊhyperplaquettose et lÊabsence dÊépuration par la rate de facteurs procoagulants endogènes ou non. Notre impression est celle dÊune interaction entre la polyglobulie qui, en augmentant la viscosité sanguine dans les microcapillaires pulmonaires thrombosés et fibrosés, est venue majorer lÊhypoxie liée aux anomalies de transfert des gaz à travers ces microcapillaires anormaux. Cause et/ou conséquence, cette association polyglobulie-HTAP nÊest pas sans rappeler le syndrome dÊAyerza ou cardiopathia nigra décrit en 1901. 13-16 La maladie de gaucher : à propos dÊun cas R. Tagajdid 1,* ; N. Messaoudi 2 ; M. Nazih 2 ; A. Belmekki 2 ; M. Chakour 2 1 Service dÊhématologie biologique, CHU Rabat, Rabat, Maroc ; 2 Service dÊhématologie biologique, Hôpital militaire dÊinstruction Mohamed-V, Rabat, Maroc Contexte La maladie de Gaucher est une maladie génétique rare, autosomique récessive, due à un déficit en bêtaglucocérébrosidase. Nous en rapportons un nouveau cas qui illustre lÊintérêt de la ponction médullaire. Observation Patiente, âgée de 22 ans, est admise pour exploration dÊune asthénie, fatigabilité, amaigrissement, associés à une polyarthralgie évoluant depuis quatre ans, à type de crise aigu hyperalgique. Elle sÊaccompagne parfois de décalage thermique, dÊune inflammation localisée et dÊune élévation de la vitesse de sédimentation. LÊexamen mettait en évidence une pigmentation jaune brune de la peau, prédominant sur le visage et la face antérieure des jambes, et une splénomégalie modérée. Au bilan biologique, on note une VS à 15 mm, une anémie hypochrome microcytaire (Hb : 10 g/dL) à fer sérique bas : 5,7 ømol/L. Le myélogramme révèle la présence de cellules de Gaucher. Le dosage de la bêtaglucocérébrosidase est à 15 % de la valeur normale. Les radiographies montraient une hypertransparence osseuse diffuse. Le diagnostic de la maladie de Gaucher type I fut ainsi retenu. LÊévolution était favorable sous antalgiques et traitement martial. Discussion La maladie de Gaucher résulte dÊun déficit en bêtaglucocérébrosidase révélé parfois à lÊâge adulte. On en distingue trois types, le type I est défini par lÊabsence dÊatteinte neurologique (+95 % des cas). CÊest la première maladie lysosomiale à avoir bénéficié dÊun traitement substitutif. Le type I, de par son hétérogénéité, peut répondre aux antalgiques. Conclusion La maladie de Gaucher est une maladie lysosomiale rare dont le diagnostic repose sur le myélogramme et le dosage de la bêtaglucocérébrosidase. Le traitement est efficace par lÊenzyme de substitution. 13-17 Éosinophilie sanguine révélant un adénocarcinome colique : à propos dÊun cas clinique N. Messaoudi* ; K. Doghmi ; M. Chakour ; W. Oudaina ; A. Belmekki ; M. Naji Laboratoire central dÊhématologie, Hôpital militaire dÊinstruction Mohamed-V, Rabat, Maroc Introduction LÊéosinophilie sanguine est définie par un taux de polynucléaires éosinophiles dans le sang périphérique supérieur à 500/mm3. Elle peut survenir dans le cadre dÊun syndrome paranéoplasique pouvant conduire à la découverte dÊune tumeur maligne dans 0,6 à 1,5 % des cas. CÊest ce que va illustrer lÊobservation dÊhyperéosinophilie paranéoplasique associée à un adénocarcinome colique avec métastases hépatiques et pulmonaires. Cas clinique Il sÊagit de M. G.A., âgé de 53 ans, admis aux urgences pour une altération de lÊétat général. LÊexamen clinique est sans particularités. LÊhémogramme demandé a montré une hyperleucocytose à 103 500/mm3, faite de 51 % de polynucléaires éosinophiles soit 52 785/mm3, associée à une anémie normochrome normocytaire régénérative (Hb : 9 g/dL, VMC 82,9 fl, TCMH 26,9 pg/L et CCMH 32,5 %, réticulocytes 215 000/mm3) et une thrombocytose à 620 000/mm3. LÊexploration de cette hyperéosinophilie a comporté la recherche dÊune origine 200 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 200 2/25/2009 6:57:32 PM Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Sujets divers parasitaire, éliminée devant lÊabsence de parasites sur trois examens de selles différents. Le malade ne présentait aucun terrain allergique, atopique, personnel ou familial. Une fois ces deux étiologies écartées, le diagnostic dÊune néoplasie a été évoqué. CÊest dans ce but quÊune colonoscopie a été pratiquée et a objectivé une tumeur bourgeonnante étendue circonférentielle du côlon droit, dont la biopsie a révélé un adénocarcinome différencié. Les marqueurs tumoraux CA 19-9, caractéristiques des tumeurs du tractus gastro-intestinal, et le CA 125, présent dans les affections malignes du tube digestif, ont été respectivement à 1 680 et 1 240 U/mL. Le bilan dÊextension a révélé un foie nodulaire métastatique associé à des polyadénopathies du hile et cflliaques. La radiographie pulmonaire a montré des nodules parenchymateux dÊallure métastatique. Le bilan de retentissement a révélé une cholestase importante et une cytolyse modérée. Conclusion LÊhyperéosinophilie, paramètre biologique fourni par lÊhémogramme, peut être révélatrice dÊun cancer et être un marqueur de son évolution. Références Roufosse F, et al. Ann Rev Med 2003 : 169 84. Villas JM, et al. South Med J 2003 : 326 7. 13-18 Traitement du purpura thrombopénique idiopathique chronique par la splénéctomie H. Mehennaoui-Toumi* Service dÊhématologie, Faculté de médecine, Université BadjiMokhtar-Annaba, Annaba, Algérie Introduction Le purpura thrombopénique auto-immun (PTAI) est la principale cause de thrombopénie périphérique. Le traitement des formes aiguës repose en priorité sur la corticothérapie. Le passage à la chronicité, éventualité fréquente chez lÊadulte, impose le recours à la splénectomie. Cette étude se propose dÊévaluer cette méthode thérapeutique à travers une approche épidémiologique, clinique et évolutive des patients suivis pour PTAI chronique et splénectomisés. Matériels et méthodes Ce travail est une étude descriptive, rétrospective portant sur lÊanalyse de 37 dossiers médicaux de patients suivis au service dÊhématologie du CHU dÊAnnaba de 1990 à 2005. Résultats Notre série se compose de 24 femmes et 13 hommes. LÊâge moyen est de 26 ans (11 60 ans). La corticothérapie est le traitement initialement prescrit. La splénectomie est indiquée devant une corticorésistance ou une corticodépendance le plus souvent après une année dÊévolution (67 % des cas). Après splénectomie, 92 % des patients ont corrigé leur taux de plaquettes, 5,4 % sont en échec. Un patient est décédé en postopératoire dÊun sepsis. On note deux complications en postopératoire : un hématome sous phrénique et un retard de cicatrisation. Six patients ont rechuté, faisant discuter lÊorigine du site de destruction plaquettaire. Conclusion Cette étude confirme les bons résultats de la splénectomie dans le traitement du PTAI chronique. Chez les patients en échec ou en rechute, dÊautres choix thérapeutiques sont possibles : androgènes, immunosuppresseurs, anti-CD20. 13-19 Apport dÊune recherche qualitative au sein dÊune Unité de recherche clinique en hématologie (URC-H) S. Trarieux* ; M.P. Gourin-Chaury ; S. Moreau ; A. Penot ; J. Abraham ; N. Dmytruk ; M. Touati ; D. Bordessoule Service dÊhématologie clinique, Centre hospitalier universitaire, Limoges Introduction En 2007, lÊUnité de recherche clinique en hématologie (URC-H) a recruté une juriste spécialisée en droit de la science médicale, formée à lÊéthique clinique, sur un financement dÊun PHRC national relatif à la fin de vie (FV), afin de développer cette thématique. Cette démarche transdisciplinaire est novatrice au sein dÊun service clinique spécialisé dÊun hôpital universitaire. Elle permet dÊélargir le champ de la réflexion sur le sens des pratiques de soins, en ajoutant un volet qualitatif aux travaux de recherche menés dans lÊURC-H. Matériels et méthodes Le rôle de cet ingénieur en recherche clinique sÊinscrit en étroite interface avec les équipes médicales et soignantes, il se décline en deux axes principaux : axe recherche : participation aux réflexions sur les thèmes de la FV, dÊinégalité dÊaccès à la recherche clinique (RC) et à lÊinnovation thérapeutique des sujets âgés. Rédaction de projets, communications ou articles, réponses aux appels dÊoffres, corédaction de questionnaires destinés aux patients dans le cadre dÊévaluation des pratiques, réalisation dÊentretiens semi-dirigés auprès des patients, de lÊéquipe médicale et des proches ; axe juridique : mise en conformité réglementaire de la RC ; réalisation des formalités juridiques dÊun Réseau régional de soins, création et animation dÊun comité de patients, participation aux comités multidisciplinaires bimensuels de réflexion et dÊéthique, formation des soignants sur la loi dite ÿ Léonetti Ÿ. Résultats Après 19 mois dÊactivité, les réponses favorables aux appels dÊoffres (prix santé publique 2007, Ligue nationale contre le cancer 2008), les communications dans les congrès scientifiques (SFH, Paris/SFAP, Nantes/CISP, Montréal), les évaluations de pratiques et les projets de RC sur les thématiques FV, la qualité des soins ont considérablement progressé. Le Comité patients, créé en 2008, a été saisi sur des items comme la réactualisation du ÿ livret patient Ÿ, document dÊinformation remis aux patients du service ; lÊaffectation des donations. Deux questionnaires sont en cours dÊanalyse : un sur une démarche qualité sur le bruit distribué aux patients ; lÊautre aux soignants sur la prise en charge des patients en FV. Différents projets de recherche qualitatifs, initiés à partir des questionnements de lÊéquipe, sont en cours de réalisation que 201 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 201 2/25/2009 6:57:32 PM Sujets divers ce soit en objectif secondaire dÊune évaluation quantitative des pratiques ou en projets autonomes, ils feront lÊobjet de publications ultérieures. Conclusion LÊintégration de la recherche qualitative au sein des services cliniques est une ouverture de lÊhôpital aux non soignants permettant de sÊenrichir dÊun regard extérieur, de continuer à améliorer nos pratiques médicales et soignantes, en particulier pour les patients les plus fragiles, sujets âgés ou en FV. 13-20 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Vaccination antigrippale et hémopathies malignes : analyse monocentrique des pratiques vaccinales et revue de la littérature F. Lachenal* ; C. Sebban ; M. Duruisseaux ; P. Biron ; K. Alaoui ; V. Avrillon ; H. Ghesquieres Service dÊhématologie, Centre Léon-Bérard, Lyon ou dÊêtre malade, 21,8 % parce quÊils préféraient lÊhoméopathie et 15,5 % parce quÊils pensaient le vaccin inefficace. Treize patients (6,7 %) ont eu la grippe au cours du suivi et 38 (19,5 %) une infection respiratoire sévère. Nous nÊavons pas établi de lien significatif entre la vaccination et une protection contre la grippe, même dans des sous-groupes spécifiques de patients, ni entre la vaccination antigrippale et la prévention des infections pulmonaires. Conclusion Notre étude révèle que la couverture vaccinale pourrait être améliorée chez les patients avec hémopathie maligne. Nous pensons quÊune meilleure connaissance par les médecins des études démontrant la tolérance et lÊefficacité du vaccin dans cette population pourrait améliorer cette couverture. 13-21 Aplasie médullaire toxique N. Mesli* Introduction Des études récentes ont démontré lÊimmunogénicité et la tolérance du vaccin antigrippal chez les patients avec hémopathie maligne et lÊabsence de poussée évolutive de lÊhémopathie après vaccination. Les pratiques vaccinales restent cependant hétérogènes, et il nÊexiste pas, en France, de conduite à tenir standardisée. Le but de cette étude était dÊanalyser la couverture vaccinale dans notre établissement et les facteurs influençant les pratiques vaccinales. Patients et méthodes Deux cents patients ont été soumis à un questionnaire sur leur vaccination antigrippale en janvier 2008, puis suivis de façon prospective jusquÊen mai 2008. LÊâge moyen était de 58,3 ans ; 40 % des patients avaient plus de 65 ans et avaient théoriquement reçu une incitation à la vaccination par la sécurité sociale. La majorité des patients présentait une hémopathie lymphoïde (lymphome B diffus à grandes cellules : 30 % ; lymphome de bas grade : 31,5 % ; myélome multiple : 13,5 % ; maladie dÊHodgkin : 13 %). Un quart des patients présentait une ou plusieurs comorbidités, 34,9 % étaient lymphopéniques et 21,7 % hypogammaglobulinémiques. Un traitement de lÊhémopathie était en cours chez 53,5 % des patients : 27,5 % recevaient une chimiothérapie aplasiante, 27,5 % du rituximab et 33,5 % des corticoïdes. Résultats La vaccination a été proposée à 53 % des patients (89 % des patients de plus de 65 ans). Le taux global de vaccination antigrippale était de 25,5 % ; il était significativement plus élevé chez les patients de plus de 65 ans (38,7 versus 16,6 % ; p = 0008) et chez les patients avec comorbidités (39,5 versus 21 % ; p = 0,17). Les causes de non-vaccination étaient : le vaccin nÊavait pas été proposé aux patients (53,7 %), la vaccination avait été contre-indiquée par les médecins (24,2 %), le patient avait refusé le vaccin (21,5 %). Les médecins avaient contre-indiqué la vaccination parce quÊils craignaient une poussée de lÊhémopathie après le vaccin (33,3 %), ils pensaient que le vaccin entraînerait fièvre ou fatigue (27,8 %) ou quÊil serait inefficace (16,6 %). La moitié des patients ayant refusé le vaccin, lÊavait fait par crainte dÊavoir de la fièvre Service dÊhématologie, CHU, Tlemcen, Algérie Introduction Elles sont liées à une réduction du nombre de cellules souches pluripotentes susceptibles de se différencier, le déficit peut être lié à des agents toxiques : professionnels ou médicaments, à des radiations ionisantes ou des infections virales. Patients et méthodes Nous rapportons quatre cas dÊaplasie médullaire toxique diagnostiqués au service dÊhématologie, il sÊagit de trois femmes et un homme dont les âges varient entre 18 et 76 ans. Deux patients avaient consommé des herbes médicales dont la composition nÊest pas connue. Résultats Observation no 1 Patiente A.N., âgée de 20 ans, originaire, hospitalisée pour coma hépatique (hépatite fulminante dÊorigine toxique probable), notion de prise de plantes pour avortement. Examen clinique retrouve une PCM, syndrome infectieux, syndrome hémorragique dÊecchymoses au niveau de lÊabdomen (manfluvre de compression abdominale) et métrorragies. FNS : anémie à 5 g/dl, leuconeutropénie sévère, thrombopénie à 7 000/mm3. Observation no 2 Patient Y.A., âgé de 76 ans, admis pour exploration dÊune pancytopénie sévère dÊinstallation brutale. LÊinterrogatoire révèle une notion de prise de plantes à vertus hépatoprotectrice ; PCM, syndrome infectieux, syndrome hémorragique généralise. FNS : anémie à 4 g/dL normocytaire normochrome arégénérative (reti 15 000/mm3), leuconeutropénie sévère à 600/mm3, thrombopénie à 4 000/mm3. Observation no 3 Patiente B.R., âgée de 51 ans, aux antécédents dÊarthrose sous AINS au long cours, admise pour asthénie vertiges hémorragie CM, syndrome infectieux dÊinstallation brutale. LÊexamen clinique : PCM franche fièvre à 40°, syndrome hémorragique sur le plan biologique : anémie à 4 g/dl (reti 11 000/mm3), leuconeutropénie sévère à 800/mm3, thrombopénie à 10 000/mm3. 202 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 202 2/25/2009 6:57:32 PM Sujets divers Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Observation no 4 Patiente B.F., âgée de 65 ans, aux antécédents de rhumatisme arthrosique traité au long cours par des AINS (diclofénac), admise pour investigation dÊune bicytopénie. LÊexamen clinique retrouve une PCM sans syndrome infectieux ni syndrome hémorragique FNS : anémie à 6 g/dL, normocytaire, normochrome, globules blancs normaux, thrombopénie modérée à 70 000/mm3 ; après traitement. Nous avons noté · une amélioration de la numération sanguine pour le patient no 1 et no 2 ; un décès par syndrome hémorragique du patient no 3 ; une normalisation de la numération sanguine chez la patiente no 4, puis rechute dès lÊintroduction des AINS par son rhumatologue. Conclusion Affection rare, son diagnostic repose sur la biopsie médullaire, action directe du produit toxique sur la cellule souche, aplasie acquise transitoire mais pouvant être fatale les premiers mois en raison de la sévérité. Notons la place fondamentale du traitement symptomatique dans ces affections. 13-22 Aspects épidémiologiques des purpuras thrombopéniques immunologiques de lÊadulte N. Mesli* Service dÊhématologie, CHU, Tlemcen, Algérie Introduction Le purpura thrombopénique immunologique (PTI) est caractérisé par une thrombopénie secondaire à une destruction périphérique exagérée des plaquettes en rapport avec des auto-anticorps dont lÊexplication reste encore obscure, cÊest le syndrome hémorragique le plus fréquent ; le traitement reste décevant. Patients et méthodes CÊest une étude rétrospective sur dix ans entre 1997 et 2007 : 100 cas ont été étudiés. Ce travail est réalisé sur la base des dossiers de malades en consultation, et hospitalisation, le diagnostic repose sur un interrogatoire minutieux, un examen clinique, un bilan biologique complet, FNS, FSP, myélogramme, sérologie hépatique et VIH, TP, TCK fibrinogène test de Coombs et bilan immunologique. Résultats Les âges extrêmes sont entre 16 et 97 ans. La moyenne dÊâge est de 56 ans avec un pic entre 30 et 50 ans, 66 femmes et 34 hommes, sex-ratio : 2. La présentation clinique initiale : 38 % ont une hémorragie cutanée isolée ; 58 % ont une hémorragie cutanéomuqueuse ; 10 % ont une hémorragie viscérale associée ; 5 % sans syndrome hémorragique. La présentation biologique : 58 % ont un taux de plaquettes inférieur à 20 000, 25 % ont un taux de plaquettes entre 20 000 et 50 000. Le myélogramme est normal dans tous les cas. Conclusion Le PTI reste une maladie bénigne qui peut constituer une urgence hématologique. 13-23 Devenir des cathéters tunnélisés (Hickman©) pour des patients porteurs dÊhémopathies malignes C. Devanlay* ; M. Lamchahb ; J. Jaubert ; E. Tavernier-Tardy ; D. Guyotat ; J. Cornillon Service dÊhématologie, Institut de cancérologie de la Loire, Saint-Priest en Jarez Introduction Les complications des cathéters restent un problème récurrent pour les patients, en particuliers en hématologie. La décision du choix dÊun type de voie par rapport à une autre reste difficile. Nous avons repris de façon rétrospective le devenir des patients ayant eu une pose de cathéter tunnélisé (KT, Hickman©, bilumière) dans notre unité. Patients et méthodes Tous les cathéters sont posés par le même opérateur. Le protocole de soins est réalisé de façon similaire pour tous les patients. Entre janvier 2003 et mai 2007, 86 poses de KT ont été faites chez 80 patients (pts). La majorité est suivie pour une leucémie aiguë myéloïde (45,4 %) ou un myélome (23,6 %). Résultats Dans 76,7 % des cas, le motif de la pose est lÊadministration de chimiothérapie et pour 23,3 % une allogreffe. Quarante-huit pts (55,8 %) ont une complication sur le cathéter. Les causes dÊablation sont : 35 % fin de traitement, 36 % dÊinfection, 7 % causes mécaniques, 3 % thrombose. Pour un patient (2 %), la cause est inconnue et 14 % sont décédés avec leur cathéter. Aucun décès nÊétait lié à une complication du cathéter. Dans les causes dÊinfection notées, neuf pts avaient des hémocultures négatives (22 %), 45,5 % positives sur cathéter et en périphérie et 27,5 % KT seul, 5 % périphérique seul. 77,5 % ont eu une ablation de la voie sur le premier épisode infectieux. Les germes retrouvés : 3 % non identifié, 51,4 % de cocci Gram+ (epidermidis en majorité), 40,6 % de bacilles Gram (BGN). Les cultures des KT sont revenues dans 45,7 % stériles, 20 % avec CG+, 17,1 % BGN et 8,6 % flore banale (8,6 % pas de données). Le traitement des infections était : ciblé dans 77,5 % des cas, empirique dans 15 % et, dans 7,5 % des cas, fait par ablation seule (inflammation locale sans fièvre). La ÿ survie médiane Ÿ des KT est de 303 jours (1 à 680). La survie sans complication est statistiquement liée au motif de la pose (allo versus chimio [y compris pour ceux qui ont eu une allogreffe secondairement] ; p = 0,016), la cause dÊablation nÊest pas significative mais avec des petits effectifs pour chaque cas (15 jours causes mécaniques, 61 thromboses, 185 infections et 222 fin de traitement ; p = 0,03). Pour les allogreffés, toutes les complications ont eu lieu dans les 100 premiers jours. Le nombre dÊépisodes dÊaplasie prolongée (> 7 jours) avant ablation (zéro à quatre épisodes) et le type de pathologie nÊinfluencent pas le devenir. Les causes dÊablation ne sont pas différentes en fonction du motif de la pose. Conclusion Malgré des conditions dÊutilisation bien codifiées (pose et soins), les complications restent majoritairement des complications infectieuses bactériennes. La pose pour une chimiothérapie (même si secondairement une allogreffe est faite) est associée à une meilleure survie que pour la pose en vue dÊune allogreffe dÊemblée. 203 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 203 2/25/2009 6:57:32 PM Sujets divers 13-24 13-25 Plasmocytose sanguine et médullaire au cours de la dengue : une observation Syndrome dÊactivation macrophagique : à propos de trois cas et revue de la littérature T. Bibi-Triki 1,* ; O. Fain 2 ; E. Maquarre 1 ; Y. Laurian 1 A. Belmekki* 1 Service dÊhématologie publique, Rabat, Maroc Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Laboratoire dÊhématologie, Hôpital Jean-Verdier, Bondy ; 2 Service de médecine interne, Hôpital Jean-Verdier, Bondy Introduction La dengue est une arbovirose en pleine expansion, dÊévolution le plus souvent spontanément favorable. La thrombopénie est fréquente notamment dans les formes sévères dites hémorragiques ou avec syndrome de choc. Nous rapportons une observation avec plasmocytose sanguine et médullaire. Observation Une femme de 55 ans est hospitalisée au retour dÊun séjour aux Antilles pour fièvre, arthralgies et thrombopénie (66 000/mm3) associée à une plasmocytose périphérique (3 980/mm3) et médullaire (30 %). La sérologie de la dengue confirme le diagnostic. Discussion Dans les formes graves de la dengue, il a été démontré quÊil existait une concentration plasmatique significativement plus élevée de tumour necrosis factor-alpha (TNF-α), dÊinterféron-α (INF-α) et dÊinterféron-gamma (INF-γ) que dans la forme classique. LÊaugmentation de lÊactivité de lÊINF sÊaccompagne dÊune augmentation de lÊinterleukine 12, cytokine clé de lÊimmunité à médiation cellulaire, activant la synthèse de TNF par les lymphocytes T. La réponse immunitaire qui sÊensuit est plus intense, avec une production excessive de cytokines, une activation du complément et une libération de facteurs pro-inflammatoires, responsables des formes hémorragiques ou avec syndrome de choc. Chez la patiente dont le cas est rapporté ici, la forte plasmocytose sanguine et médullaire, lÊactivation macrophagique et la présence de quelques paramètres biologiques de la forme sévère de la dengue (cytolyse hépatique, thrombopénie et hypoalbuminémie, par exemple) pourraient être les conséquences dÊune réponse intense de lÊactivation du système lymphocytaire, observée dans les formes sévères de la maladie, mais sans syndrome hémorragique. Conclusion La plasmocytose sanguine au cours de la dengue est rare, mais probablement sous-estimée, car bon nombre de cas ne sont pas explorés en zone dÊendémie. La fréquence de cette plasmocytose et sa corrélation avec les différentes formes de lÊaffection ne pourront être établies que dans une étude prospective. Références Gawoski JM, et al. Dengue fever mimicking plasma cell leukaemia. Arch Pathol Lab Med 2003 : 1026 7. 9. Pichyangkul S, et al. A blunted blood plasmacytoid dendritic cell response to an acute systemic viral infection is associated with increased disease severity. J Immunol 2003 : 5571 8. Introduction Le syndrome dÊactivation macrophagique (SAM) est une entité clinique, biologique et anatomopathologique rare mais grevée dÊune morbidité certaine pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Cette affection est caractérisée par une activation excessive et inappropriée des macrophages dans la moelle et le système lymphoïde à lÊorigine dÊune hémophagocytose. On distingue le SAM primaire et le SAM secondaire (post-infectieux, néoplasique, maladies systémiques). Les mécanismes physiopathologiques sont assez complexes et ne sont pas encore complètement élucidés. LÊexamen clinique est dominé par la fièvre, lÊorganomégalie et les signes cutanés. Les manifestations biologiques sont à la fois hématologiques (cytopénies, troubles de lÊhémostase et hémophagocytose médullaire) et biochimiques (ferritinémie élevée, cholestase et/ou cytolyse). Observation En réanimation, le diagnostic et la prise en charge du SAM de lÊadulte diagnostiqué au laboratoire dÊhématologie en collaboration avec le service de réanimation de lÊhôpital militaire dÊinstruction Mohammed-V de Rabat. Conclusion ¤ travers ces observations, nous mettons la lumière sur lÊétat actuel des connaissances en matière de physiopathologie, nous discuterons les critères cliniques et biologiques qui ont mené au diagnostic pour les trois cas rapportés. En outre, nous aborderons lÊépidémiologie, les facteurs pronostiques et la prise en charge du SAM. 13-26 Aspects épidémiologiques et thérapeutiques des purpuras thrombopéniques auto-immuns à Sidi-Bel-Abbés K. Tayebi* Service dÊhématologie, CHU Sidi-Bel-Abbès, Sidi-Bel-Abbès, Algérie Introduction Le purpura thrombopénique auto-immun idiopathique (PTAI) est caractérisé par une thrombopénie périphérique secondaire à la destruction exagérée des plaquettes par des auto-anticorps ; il constitue une pathologie fréquente de consultation hématologique, et posant parfois un problème thérapeutique, essentiellement dans les formes réfractaires. Patients et méthodes Entre janvier 1997 et novembre 2007, 63 cas de PTAI ont été diagnostiqués et suivis au service dÊhématologie de Sidi-bel-Abbés : 45 de sexe féminin (71,4 %) et 18 de sexe masculin (28,4 %) avec un sex-ratio de 0,4 ; 204 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 204 2/25/2009 6:57:32 PM Sujets divers Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. lÊâge médian des malades au moment du diagnostic était de 36 ans (avec des extrêmes allant de 11 à 87 ans.). La symptomatologie clinique était dominée par un syndrome hémorragique cutanéomuqueux chez 57 patients, soit 90,5 % avec un score supérieur à 5 chez 36 patients (57,1 %). Résultats Le traitement de première intention a été la corticothérapie chez tous les patients traités. Les résultats étaient les suivants : une bonne réponse était obtenue chez 38 patients (74,51 %), 13 patients en échec (25,49 %), six patients non évaluables car perdus de vue très tôt après lÊinstauration du traitement. Pour les patients répondeurs à la corticothérapie : 22 patients sont toujours en réponse complète (58 %), 16 patients ont rechuté (42 %) et ont bénéficié dÊune deuxième thérapeutique ; 18 patients ont bénéficié dÊune splénectomie (essentiellement après corticothérapie) : 13 patients ont bien répondu au traitement, un patient en échec et quatre patients ont été perdus de vue ; huit patients ont été traités aux immunosuppresseurs (avant ou après splénectomie) : cinq patients ont répondu à ce traitement et trois patients étaient réfractaires ; cinq patients ont été traités au Danatrol® : quatre réponses dont deux étaient complètes et un échec. Conclusion Le PTAI reste une pathologie relativement fréquente par rapport aux autres hémopathies bénignes, avec une nette prédominance féminine. La corticothérapie reste le traitement de première intention ; cependant, les formes réfractaires posent un problème thérapeutique. Le taux de mortalité est évalué à 4,6 %. 13-27 Syndrome dÊactivation macrophagique : à propos de cinq cas K. Djouadi-Lahlou* ; F.Z. Ardjoun Service dÊhématologie, Hôpital central de lÊarmée, Alger, Algérie Introduction Le syndrome dÊactivation macrophagique (SAM) est une entité clinicobiologique en rapport avec une activation spécifique du système monocyte-macrophage. Nous rapportons dans cette étude une petite série de cinq patients suivis au service dÊhématologie de lÊHCA pour hémopathie maligne et syndrome dÊactivation macrophagique. Matériels et méthodes Entre 1994 et 2007, nous avons répertorié cinq patients présentant un syndrome dÊactivation macrophagique associé à une hémopathie maligne. Les moyens diagnostiques sont : lÊhémogramme, le médullogramme, les examens biochimiques et le bilan inflammatoire. Le traitement : corticothérapie, transfusion de culots globulaires et plaquettaires et traitement spécifique de lÊhémopathie en cause. Résultats Les cinq patients sont de sexe masculin, âgés de 22, 24, 26, 64 et 82 ans. Clinique : état général altéré, fièvre 39 et 40°, syndrome dÊinsuffisance médullaire, hépatosplénomégalie. Rash cutané : deux cas, convulsions : un cas. Hémopathie en cause : LMNH = 04 cas, LAM2 = 1 cas. Le SAM est inaugural dans trois cas (LMNH digestif, LMNH lymphoblastique associé à un syndrome sec et une LAM2). En cours dÊévolution de lÊhémopathie dans deux cas (LMNH de la zone marginale : aplasie postchimiothérapie compliquée dÊune septicémie à levures, LMNH de haut grade de malignité de type B en rechute). Explorations biologiques : pancytopénie, macrophages avec des images dÊhémophagocytose supérieur à 5 % dans la MO. Biochimie : bilan hépatique = un syndrome de cytolyse et cholestase dans trois cas, cytolyse isolée dans deux cas, hypertriglycéridémie : trois cas, hypercholestérolémie : un cas. Ferretinémie, LDH et CRP très élevées. Traitement : transfusion de culots globulaires, antibiothérapie, antifongique, corticothérapie et polychimiothérapie. LÊévolution est défavorable dans tous les cas, les cinq patients sont décédés dans un tableau de choc septique et aggravation de lÊatteinte hépatique. Conclusion Le syndrome dÊactivation macrophagique constitue une entité particulière, sa physiopathologie reste encore mal élucidée. Le traitement doit être instauré en urgence en raison du pronostic très défavorable 13-28 Effet de lÊimiglucérase sur la moelle osseuse et le tissu osseux dans le contexte dÊun retard de consolidation dÊune fracture traumatique chez une patiente atteinte dÊune maladie de Gaucher (MG) de type I N. Boiret-Dupré 1 ; C. Rapatel 1 ; M. Kuentz 1 ; M.A. Coudoré 1 ; J. Berger 1 ; S. Pereira 1 ; J. Tournadre 1 ; P. Morell 2 ; B. Bouillet 2 ; S. Descamps 2 ; M.G. Berger 1,* 1 Service dÊhématologie biologique-immunologie, EA 3846, CHU, Hôtel-Dieu, Clermont-Ferrand ; 2 Service dÊorthopédie et traumatologie, CHU, Clermont-Ferrand Introduction Un retard de consolidation après fracture traumatique chez les patients atteints de maladie de Gaucher (MG) est évoqué dans des publications anciennes, mais il nÊexiste pas de donnée précise dans la littérature. Nous rapportons ici le cas dÊune patiente atteinte dÊune MG de type I, anciennement splénectomisée, qui a été traitée par imiglucérase devant un défaut de consolidation dÊune fracture traumatique de la jambe droite. Cas clinique Mme LAC C., 47 ans, a une MG type I diagnostiquée à 28 ans. Devant lÊaggravation dÊune biocytopénie, une splénectomie est réalisée en 1991. En 1994, elle présente une ostéonécrose aseptique de la tête fémorale gauche (PTH). Son hémogramme se détériore progressivement, mais elle refuse tout traitement. En janvier 2006, elle se fracture le tibia et le péroné droits 205 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 205 2/25/2009 6:57:32 PM Sujets divers Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. (enclouage centromédullaire). En mars 2007, la fracture nÊest toujours pas consolidée. Nous arrivons à convaincre la patiente de débuter, le 30 avril 2007, un traitement par imiglucérase (60 UI/kg en i.v. tous les 15 jours). Trois mois plus tard (M3), on observe lÊapparition dÊun cal aux radiographies standard ; la consolidation est satisfaisante à M6. Une zone ostéolytique du grand trochanter, le long de la PTH, a disparu. En parallèle, lÊanémie (Hb = 10,9 g/dL) et la thrombopénie (plaquettes = 122 g/L) se sont complètement corrigées (12,3 et 324 g/L, respectivement). La petite myélémie (3 %) et lÊérythroblastose (7-20 %), interprétées comme des signes dÊirritation médullaire, ont rapidement disparu. La moelle osseuse prélevée avant traitement (j0) à M3 et à M9 a montré une diminution de la fréquence relative des cellules de Gaucher. Le pourcentage des cellules CD34+ est resté stable, mais leur clonogénicité a progressivement augmenté. ¤ j0, aucun progéniteur mésenchymateux nÊa pu être détecté alors que quelques colonies ont été détectées à M3 et M9. Les biomarqueurs habituels (chitotriosidase, TRAP, ACE) se sont progressivement corrigés au cours du traitement. Conclusion Après un retard de consolidation de 15 mois, le cal constitué entre M3 et M6 de traitement de lÊimiglucérase est en faveur dÊun effet de lÊenzymothérapie substitutive. Ce délai précoce pourrait être expliqué par : la splénectomie qui favoriserait le tropisme de lÊimiglucérase pour le tissu osseux ; la nature traumatique de la fracture dont le délai de réparation sous-imiglucérase, inconnu, pourrait être plus rapide. Par ailleurs, les signes biologiques en rapport avec lÊaltération médullaire se sont normalisés. Cette observation prouve que la bicytopénie peut ne pas être la conséquence de lÊhypersplénisme mais celle de lÊexposition au déficit enzymatique. cytes sanguins de témoins (n = 6) et de patients atteints de MG (n = 5). Nous avons pu suivre lÊactivité enzymatique intracellulaire à j8, j15 et j21 après perfusion à dose usuelle (60 UI/kg), puis après augmentation de dose (90 UI/kg) [n = 2]. Résultats Nous avons observé une fluorescence FITC des cellules THP1 augmentant en fonction du temps dÊincubation (30 minutes, H1, H2). Nous avons retenu comme valeur référente la fluorescence à une heure. LÊétude des leucocytes circulants témoins a montré une fluorescence élevée des monocytes (Mo) [IMF : 420,5] 30 fois plus importante que celle des lymphocytes (Ly) [14,6] et 60 fois plus que celle des polynucléaires (PNN) [7,3]. LÊétude des cellules de deux patients non traités montre un effondrement de lÊactivité enzymatique dÊun facteur 28,8 pour les Mo, 15,5 pour les PNN et 12,6 pour Ly. Nous avons donc décidé de privilégier lÊactivité monocytaire pour étudier les autres patients. ¤ j6 postperfusion (60 UI/kg) dÊune patiente, lÊactivité de la β-glucocérébrosidase des Mo était seulement de 6,7 fois plus basse que les témoins. Enfin, le suivi de la cinétique de l'enzyme chez deux patientes perfusées toutes les trois semaines a montré un taux résiduel significatif à j15 après la perfusion de 60 UI/kg et jusqu'à j21 après 90 UI/kg. Conclusion Cette technique précise et sensible nous a permis de confirmer que les Mo circulants présentent lÊactivité β-glucocérébrosidase la plus élevée, pouvant expliquer la formation des cellules de Gaucher à partir de cette sous-population. Chez les patients, le déficit s'est avéré plus marqué dans les Mo. Une corrélation avec la technique standard d'évaluation de l'activité enzymatique est en cours. Pour la première fois, nous avons pu montrer que l'imiglucérase pouvait persister 15 jours à trois semaines (selon la posologie) dans les Mo, un argument pour maintenir une perfusion toutes les trois semaines à forte dose (90 UI/kg). 13-29 13-30 Intérêt de la pharmacocinétique de lÊimiglucérase pour optimiser le traitement des patients atteints de la maladie de Gaucher (MG) LÊéosinopénie, paramètre biologique méconnu dans les infections bactériennes : réévaluation à travers 100 hémogrammes J. Berger ; N. Boiret-Dupré ; C. Rapatel ; P. Pigeon ; F. Lioret ; M.G. Berger* N. Messaoudi 1,* ; R. Tagaghdi 1 ; R. Tanz 2 ; M. Chakour 3 ; K. Doghmi 4 ; A. Belmekki 1 ; M. Naji 1 Service dÊhématologie biologique-immunologie, EA 3846, CHU, Hôtel-Dieu, Clermont-Ferrand 1 Laboratoire central dÊhématologie, Hôpital militaire dÊinstruction Mohamed-V, Rabat, Maroc ; 2 Service de médecine interne, Hôpital militaire dÊinstruction Mohamed-V, Rabat, Maroc ; 3 Laboratoire dÊhématologie, Hôpital militaire dÊinstruction Mohamed-V, Rabat, Maroc ; 4 Service dÊhématologie clinique, Hôpital militaire dÊinstruction Mohamed-V, Rabat, Maroc Introduction La maladie de Gaucher (MG), secondaire à un déficit congénital en glucocérébrosidase, est traitée le plus souvent par une perfusion dÊimiglucérase tous les 15 jours. La pharmacocinétique de lÊimiglucérase est mal connue. Il nous a paru intéressant dÊévaluer lÊactivité de lÊenzyme dans les leucocytes circulants pour évaluer lÊeffet du traitement. Pour cela, nous avons adapté une technique par cytométrie en flux. Matériels et méthodes Nous avons adapté et validé la technique dÊévaluation de lÊactivité de la β-glucocérébrosidase par cytométrie en flux, après incubation des cellules de la lignée TPH1 avec un substrat fluorescent (5'PFB-FD, 2 mM à 37 °C). Puis, nous avons utilisé cette technique pour analyser les sous-populations de leuco- Introduction La valeur de lÊéosinopénie comme indicateur dÊune infection bactérienne a été suggérée, dès 1929, par Schilling. LÊobjectif de cette étude rétrospective est de réévaluer lÊintérêt de ce paramètre dans le diagnostic des infections bactériennes à travers 100 hémogrammes. Matériels et méthodes Cent hémogrammes ont été réalisés chez des malades hospitalisés. Les diagnostics retenus étaient : 60 infections bactériennes, 206 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 206 2/25/2009 6:57:32 PM Sujets divers 26 maladies systémiques, huit affections malignes et six affections classées diverses. Les hémogrammes avec numération des éosinophiles sont réalisés sur automate Coulter LH. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Résultats La valeur moyenne des éosinophiles était de 85/mm3 au cours des infections bactériennes contre 225/mm3 au cours des maladies non bactériennes (p < 0,01). Dans le cas où les éosinophiles sont inférieurs à 100/mm3, la valeur prédictive positive en faveur dÊune infection bactérienne est de 88 % avec une spécificité de 30 %. Lorsque lÊéosinopénie est inférieure à 40/mm3, la probabilité dÊinfection bactérienne est de 100 %. Discussion Les infections bactériennes et virales sont marquées par lÊéosinopénie sanguine liée à la sécrétion de substances chimiotactiques, entraînant une margination des polynucléaires éosinophiles. En 2002, Kaminsky et al., sur une série de 187 patients présentant une affection biliaire ou urinaire, concluaient que lÊéosinopénie, inférieure à 100/mm3, permettait de détecter la présence dÊune maladie infectieuse, et ce, avec une sensibilité de 91 % et une spécificité faible. Gil et al., dans une série de 138 patients présentant un syndrome inflammatoire, lÊéosinopénie moyenne était de 72/mm3 dans le groupe ÿ infecté Ÿ, significativement moins que dans le groupe présentant une pathologie inflammatoire non infectieuse. Conclusion Les résultats observés dans notre étude sont conformes aux données de la littérature, lÊéosinopénie, inférieure à 40/mm3, est bien un paramètre prédictif de lÊorigine bactérienne des infections. Cette notion qui remonte à plus dÊun demi-siècle et qui est facilement fournie reste méconnue de nos jours par la plupart des médecins aussi bien les cliniciens que les hématologistes. Références Gil H, et al. Rev Med Interne 2003 : 431 5. Vandemergel X, et al. Rev Med Interne 2006 : 70 80. 13-31 Amazonia ! Hematology, un atlas dÊexpression des hémopathies malignes S. Tondeur 1,* ; T. Le Carrour 1 ; V. Pantesco 1 ; B. Klein 1 ; J.F. Schved 2 ; J. de Vos 1 1 Inserm U847, Hôpital Saint-Eloi, Montpellier ; 2 Laboratoire central dÊhématologie, Hôpital Saint-Eloi, Montpellier Introduction Les puces à ADN permettent dÊétudier de manière détaillée lÊexpression dÊun génome dans son ensemble en une seule expérience. LÊapplication de cette technologie en oncohématologie a permis des avancées significatives dans la compréhension de la physiopathologie et de lÊévolution des hémopathies. Les données dÊexpression obtenues dans chaque étude peuvent être mises à disposition de la communauté scientifique par des sites tels que gene expression Omnibus (GEO) ou array express. Cependant, du fait de la formidable quantité de données générées et du savoir-faire nécessaire pour leur analyse, ces données ne sont finalement utilisées que de manière confidentielle. Résultats Nous avons créé une base de données en ligne, Amazonia !, permettant un accès facile à une large sélection de données publiques de transcriptome (http ://amazonia.montp.inserm. fr/). Ce site, libre dÊaccès, permet la visualisation des données dÊexpression à partir de diverses sources gène par gène dans différents tissus ou types cellulaires sous forme dÊhistogrammes. Nous avons développé des pages thématiques au sein dÊAmazonia !, dont une page centrée sur les hémopathies (Amazonia ! Hematology). Lorsque les données de différentes études ont été générées par un même type de puce, elles sont combinées afin dÊobtenir des séries de plusieurs centaines dÊéchantillons par pathologie. Au total, plus de 2 000 échantillons sont proposés. Chaque échantillon est annoté et référencé. Les données dÊexpression dÊun histogramme peuvent être exportées. Nous mettons ainsi à disposition dÊun large public un véritable atlas dÊexpression des gènes dans les hémopathies suivantes : leucémies aiguës lymphoïdes B et T, leucémies aiguës myéloïdes, leucémie lymphoïde chronique, lymphomes T, lymphomes B, myélome, myélodysplasies. Les mises à jour constantes permettent dÊaugmenter le nombre dÊéchantillons dans chaque série. Conclusion Ce site unique complète les outils jusque-là disponibles pour lÊutilisation des données de puces à ADN et présente un intérêt majeur pour la recherche en hématologie. 13-32 Évaluation dÊun microscope automatisé DM8 (Cellavision™) en cytologie pédiatrique M. Billard ; E. Lainey* ; O. Fenneteau Service dÊhématologie biologique, CHU Robert-Debré, Paris Introduction Devant les restrictions de personnel, de budget et lÊaugmentation du volume des analyses biologiques, certaines compagnies ont développé des microscopes automatisés permettant lÊélaboration dÊune formule sanguine et lÊappréciation de la morphologie des éléments figurés du sang. Patients et méthodes Nous avons testé les capacités de cette nouvelle technologie de numérisation cellulaire en évaluant le DM8 (Cellavision®) sur une cohorte pédiatrique de 512 patients, âgés de 0 à 18 ans, classés selon leur âge, leur pathologie leucocytaire (métabolique, tumorale ou infectieuse) et érythrocytaire (anomalie de la membrane, de la globine ou des enzymes). Résultats Les résultats de la formule sanguine sont corrélés à ceux du microscope optique à lÊexception des échantillons blastiques où le pourcentage de cellules malignes est sous-estimé même après reclassement par lÊutilisateur. Pour les hématies, 10 % des zones sont jugées inexploitables chez les plus de sept jours et jusquÊà 25 % chez les moins de sept jours, car les hématies sont tassées ou trop espacées. Tous les patients (sauf deux) présentant une anomalie érythrocytaire acquise ou héréditaire ont pu être dépistés à partir de lÊobservation de cette zone unique même lorsque les anomalies étaient présentes en 207 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 207 2/25/2009 6:57:32 PM Sujets divers Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. faible quantité. Le gain de temps, pour la formule sanguine, par rapport à une lecture au microscope optique est estimé au minimum à une minute pour un échantillon non pathologique et jusquÊà dix minutes pour la recherche de lymphocytes vacuolés. En revanche, pour les patients de moins dÊun mois et certains patients ayant une anomalie qualitative ou quantitative des leucocytes, le temps de validation de la formule est allongé du fait dÊun nombre de cellules à reclasser important. Conclusion LÊinterface ergonomique, la possibilité de comparer les catégories cellulaires dÊun même patient entre elles ou à des cellules de référence, lÊagrandissement possible de chaque cellule, rendent lÊutilisation du DM8 très conviviale et très pédagogique. La vision simultanée de toutes les cellules sur un même écran facilite la mise en évidence dÊanomalies récurrentes des leucocytes aussi bien cytoplasmiques que nucléaires et apporte une aide précieuse au diagnostic. Le DM8 pallie ainsi les limites des automates dÊhématologie classiques, peu adaptés à la pratique pédiatrique qui, dÊune part, génèrent un nombre élevé dÊalarmes sans appréciation des anomalies morphologiques des cellules et, dÊautre part, ne mettent pas en évidence la présence dÊanomalies cytoplasmiques. Néanmoins, la lecture au microscope optique demeure indispensable lorsque la qualité de restitution des images capturées, notamment pour les lymphoblastes, est insuffisante ainsi que pour lÊexamen du bout de frottis à la recherche dÊamas plaquettaires. 13-33 Place du myélogramme dans le diagnostic des maladies lysosomales : à propos de deux cas de maladie de Wolman C. Bret 1,* ; C. Ternisien 1 ; E. Jeziorski 2 ; C. Lavabre-Bertrand 1 ; J. Taib 1 ; M. Rodière 2 ; J.F. Schved 1 1 Laboratoire central dÊhématologie, Hôpital Saint-Eloi, Montpellier ; 2 Service de pédiatrie Infectieuse, Hôpital Arnaudde-Villeneuve, Montpellier Introduction La maladie de Wolman est une pathologie de surcharge sévère engendrée par un déficit en lipase lysosomale acide (LIPA ou lipase A ou cholestérol ester hydrolase : EC 3.1.1.13). Cette enzyme joue un rôle clé dans la dégradation des lipides dérivant des lipoprotéines plasmatiques. Au cours de la maladie de Wolman, les esters de cholestérol et les triglycérides sÊaccumulent dans les cellules en raison du déficit en LIPA. Observation Nous rapportons lÊobservation de deux cas de jeunes enfants présentant les signes caractéristiques de la maladie : volumineuse hépatosplénomégalie, intolérance digestive avec diarrhée et stéatorrhée, retard staturopondéral et calcifications des glandes surrénales. Sur le plan biologique, les anomalies, observées, étaient la présence de macrophages spumeux au myélogramme et une diminution de lÊactivité LIPA. Discussion La maladie de Wolman est une maladie orpheline pour laquelle près de 50 cas ont été rapportés dans la littérature. Il sÊagit de la conséquence de la mutation du gène codant pour la LIPA, anomalie transmise selon un mode autosomique récessif. Cette maladie de surcharge se manifeste principalement par des signes liés à lÊaccumulation tissulaire de lipides, en particulier sur le plan digestif. Cette pathologie peut, par ailleurs, sÊaccompagner dÊanomalies hématologiques de type anémie, voire pancytopénie. Le myélogramme permet dÊobserver une surreprésentation de la population macrophagique avec un aspect typiquement spumeux mais, toutefois, non spécifique du déficit en LIPA. Le diagnostic repose sur lÊobservation de calcifications surrénales à lÊéchographie et sur le dosage de lÊactivité de lÊenzyme LIPA. Conclusion La maladie de Wolman est une pathologie rare dont le diagnostic est basé sur un faisceau dÊarguments clinicobiologiques, le myélogramme permettant lÊobservation de cellules macrophagiques de surcharge. Le pronostic de cette pathologie est sombre. Les perspectives thérapeutiques reposent sur la greffe de cellules souches hématopoïétiques. 13-34 Préparation centralisée des anticancéreux en hématologie : difficultés liées à lÊinformatisation de la prescription et émergence de protocoles personnalisés F. Isnard 1,* ; M. Benmeziani 2 ; M.T. Baylatry 2 ; A.C. Joly 2 ; M.P. Lemonnier 1 ; L. Fouillard 1 ; J.P. Laporte 1 ; J.L. Prugnaud 2 ; N.C. Gorin 1 1 Service dÊhématologie clinique et thérapie cellulaire, Hôpital Saint-Antoine, Paris ; 2 Service de pharmacie, Hôpital SaintAntoine, Paris Introduction Le logiciel Chimio® permet, à partir dÊune base de protocoles validés, la prescription médicale des anticancéreux (AK), lÊanalyse et la validation pharmaceutique, la préparation des AK, la gestion des administrations. Son utilisation en hématologie dans notre centre, depuis 2006, sÊest accompagnée de lÊapparition dÊun nombre significatif de protocoles personnalisés (PP), créés par le médecin avec le pharmacien pour des patients (pts) donnés. Nous les avons recensés et analysés afin dÊévaluer la pertinence de leur création. Matériels et méthodes Cette étude rétrospective a été effectuée sur deux ans à partir des données issues du logiciel Chimio®. Les PP retenus et les motifs de leur création ont été validés par le pharmacien et lÊhématologue. Résultats Les PP représentent 26 % (94/370) des protocoles du thésaurus dÊhématologie. Trois catégories sont identifiées : les PP adaptés (PPa) issus de protocoles de référence (46 %), les PP investigationnels (PPi) à visée curative pour des pts réfractaires (36 %), les PP palliatifs (PPp) [18 %]. La toxicité des AK et les particularités du terrain sont à lÊorigine de la majorité des PPa. Ils correspondent 208 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 208 2/25/2009 6:57:33 PM Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Sujets divers à la nécessité de modifications du protocole impossibles dans le logiciel : changement de doses plus complexe quÊune simple diminution de la dose quotidienne, décalage ou modification du nombre de jours dÊadministration, substitution dÊun AK par un autre moins toxique. Les PPi relèvent de lÊinnovation thérapeutique avec fréquemment, lÊassociation dÊAK à des thérapies ciblées. Ils permettent à des pts ne pouvant intégrer les essais thérapeutiques de bénéficier de molécules prometteuses. Leur élaboration est argumentée par des données de la littérature ou des recommandations de sociétés savantes. Certains de ces PPi sont, depuis 2008, dans le groupe 1 des recommandations. Les PPp concernent des AK conventionnels, sans toxicité majeure, utilisés le plus souvent en monothérapie afin de contrôler la maladie. Conclusion Les critères décisionnels identifiés justifient la création des PP. Ceux-ci reflètent la complexité du traitement des hémopathies malignes et de lÊinformatisation des protocoles. Ils soulignent la difficulté à concilier sécurisation et possibilité dÊadaptation dÊune prescription. Toutefois, un grand nombre de PP alourdit la base avec un risque dÊerreur dans le choix du protocole dÊoù la nécessité de réfléchir à lÊamélioration des fonctionnalités du logiciel et à lÊhomogénéisation de ces PP. 13-35 Ulcérations scrotales et acide tout-transrétinoïque : à propos dÊun cas H. Bellaaj* ; I. Frikha ; M. Ghorbel ; S. Hdigi ; M. Mdhaffar ; N. Ajmi ; M. Elloumi Service dÊhématologie clinique, CHU Hedi-Chaker, Sfax, Tunisie Introduction LÊutilisation dÊacide tout-transrétinoïque (ATRA) avec la chimiothérapie est devenue indispensable dans le traitement des LAM3. Ce médicament peut sÊaccompagner de certains effets indésirables dont certains sont connus (ATRA syndrome, sécheresse cutanée, rash⁄), alors que les ulcérations scrotales sont exceptionnellement décrites dans la littérature. Nous rappor- tons le cas dÊun adolescent ayant présenté une ulcération scrotale au décours dÊun traitement par lÊATRA pour LAM3, et nous discutons les aspects diagnostiques et évolutifs. Observation Un jeune homme, âgé de 19 ans, hospitalisé pour prise en charge dÊune LAM3, non hyperleucocytaire, non tumorale, avec CIVD initiale et t(15,17) au caryotype médullaire. Il a été traité selon le protocole APL 93 et a reçu initialement une cure dÊinduction à base dÊATRA, associée à une chimiothérapie (3 + 7). Cette cure sÊest compliquée dÊune fièvre précoce et isolée pour laquelle le patient a été mis sous-antibiothérapie empirique, avec la survenue à j13 de la cure dÊune douleur scrotale et, à lÊexamen, dÊune ulcération scrotale gauche faisant 2 2 cm à fond noirâtre, à contour régulier et dÊaspect inflammatoire. LÊorigine infectieuse a été évoquée incitant lÊescalade de lÊantibiothérapie avec passage à lÊimipénème et adjonction de glycopeptide. LÊévolution a été marquée par la persistance de ces lésions cutanées durant toute la cure dÊinduction mais régression lente de lÊaspect inflammatoire et surtout une résolution progressive sur deux semaines après lÊarrêt de lÊATRA et à lÊobtention de la rémission complète. Le patient a reçu ensuite deux cures de consolidation (Aracytine® + anthracyclines) sans incidents. Au début du traitement dÊentretien (cinq mois de la rémission complète), survenue dÊune rechute médullaire pour laquelle un traitement de rattrapage à base dÊAracytine® haute dose avec idarubicine (Zavedos®) associé à lÊATRA a été indiqué. Ce traitement sÊest accompagné dÊune réapparition des lésions scrotales ayant les mêmes caractéristiques sus-décrites. Malheureusement, le malade est décédé à j20 de la cure de rattrapage par choc septique. Conclusion Parmi les toxicités cutanées de lÊATRA chez les patients atteints de LAM3, lÊulcération scrotale est exceptionnellement rapportée (une dizaine de cas publiés). Elle survient volontiers au décours de la deuxième semaine (le cas de notre patient) et sÊaccompagne dÊun aspect clinique non spécifique pouvant poser des problèmes de diagnostic différentiel (avec des ulcérations infectieuses), mais lÊévolution est souvent favorable avec cicatrisation rapide à lÊarrêt du traitement. 209 Hématologie, n° spécial 1, vol. 15, mars 2009 jlehma00403_cor2.indd 209 2/25/2009 6:57:33 PM