ARITHMÉTIQUE P.G. 2010/2011 1 §1. Généralités Trois axiomes

ARITHMÉTIQUE P.G. 2010/2011
1
§1. Généralités
Trois axiomes fondamentaux pour l’arithmétique
(Ils ne se démontrent pas mais doivent se comprendre parfaitement.)
Axiome 1 : toute partie non vide de N admet un plus petit élément. Cela est faux dans Z.
Axiome 2 : toute partie non vide et majorée de N admet un plus grand élément.
Axiome 3 : toute suite d’entiers naturels strictement décroissante est finie. Faux dans Z.
Définition : a et b étant deux entiers, a est un multiple de b si et seulement si : il existe un entier
q tel que a = bq.
Si de plus b 0, on dit que b divise a, ou que b est un diviseur de a, ou que a est
divisible par b et on note : b | a.
Exemples :
B
BB
B
Montrer que, quel que soit l’entier naturel n, n
3
8 est multiple de n 2.
On utilise l'identité remarquable :
()()
333 2 2 2
82(2)22(2)24nn nnn nnn−= = − + + = − + +
Quel que soit l'entier n, n
2
+ 2n + 4 est un entier donc n
3
8 est multiple de n 2.
C
CC
C
Montrer que la somme de trois entiers consécutifs est toujours divisible par 3.
Trois entiers consécutifs peuvent s'écrire : n, n + 1 et n + 2.
Leur somme est : n + n + 1 + n + 2 = 3n + 3 = 3(n + 1) donc divisible par 3.
Remarque :
A noter que, pour des raisons de symétrie et de simplification, on a souvent
intérêt à prendre n – 1, n et n + 1, dont la somme est : n – 1 + n + n + 1 = 3n.
D
DD
D
Montrer que, quel que soit l’entier naturel n, 5
2n
7
n
est divisible par 18.
On utilise une identité remarquable.
Pour tout entier naturel n
2 :
()
22 12 21
5 7 5 7 25 7 (25 7)(25 25 7 25 7 7 )
n
nn n nn n n n n−− −
−= −= −= − + ×++× +
212 21
5718(25257 257 7)
nn n n n n−− −
−=× + ×++× + donc divisible par 18.
Pour n = 1 :
21 1
5 7 25718
×−== donc divisible par 18.
Enfin pour
n
= 0 : 20 0
57110
×−== donc divisible par 18.
Théorème : Pour tout entier relatif
a
, 1 divise
a
et 1 divise
a
.
Démonstration :
a
= 1×
a
et
a
= 1×(
a
).
Théorème : Pour tout entier relatif
a
non nul,
a
divise
a
et
a
divise
a
.
Démonstration :
a
=
a
×1 et
a
=
a
×(1).
entiers
entiers
entier
entier
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2
Théorème : Si
a
divise
b
(avec
b
0), alors
|a
|
|b
|.
(En valeur absolue, le diviseur est plus petit que le dividende.)
Démonstration :
a
divise
b
, donc il existe un entier
q
tel que
b = aq
, ce qui implique que
|b
| =
|a|×|q
|. Et comme
b
0, alors
|q|
0.
q
étant entier,
|q|
1. D’où la propriété
en multipliant par
|a|
qui est positif :
|a|×|q
|
|a|,
c'est-à-dire
|b
|
|a
|.
Théorème :
a
et
b
étant deux entier relatifs non nuls, si
a
divise
b
et
b
divise
a
, alors
|a
| =
|b
|
(ce qui signifie que
a
et
b
sont égaux ou opposés).
Démonstration :
D’après le théorème précédent :
Si
a
divise
b
, alors
|a
|
|b
|
Si
b
divise
a
, alors
|b
|
|a
|
Théorème :
a
et
b
étant deux entier naturels non nuls, si
a
divise
b
et
b
divise
a
, alors
a
=
b
.
Démonstration :
D’après le théorème précédents,
a
et
b
sont égaux ou opposés mais comme ils sont
tous les deux strictement positifs, ils ne peuvent plus qu’être égaux.
Théorème de transitivité : Si
a
divise
b
et
b
divise
c
, alors
a
divise
c
.
Démonstration :
Si
a
divise
b
, alors il existe un entier
q
tel que
b
=
a
×
q
.
Si
b
divise
c
, alors il existe un entier
q
' tel que
c
=
b
×
q
'.
En remplaçant :
c
= (
a
×
q
)×
q
' =
a
×(
q
×
q
') donc
a
divise
c
.
Théorème : Si
a
divise à la fois
b
et
c
, alors
a
divise
b
+
c
,
b
c
et plus généralement
kb
+
k
'
c
k
et
k
' sont des entiers (toute combinaison linéaire à coefficients entiers de
b
et
c
).
Démonstration :
Si
a
divise
b
, alors il existe un entier
q
tel que
b
=
a
×
q
.
Si
a
divise
c
, alors il existe un entier
q
' tel que
c
=
a
×
q
'.
En remplaçant :
kb
+
k
'
c
=
kaq
+
k
'
aq
' =
a
×(
kq
+
k
'
q
') donc
a
divise
kb
+
k
'
c
.
d’où
|b
| =
|a
|
entier puisque produit de deux entiers
entier
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3
Exemples :
E
EE
E
Montrer que, si un entier naturel divise à la fois les entiers 2
n
+ 3 et 3
n
+ 4, cet entier ne
peut qu’être égal à 1.
Si un entier
p
divise à la fois les entiers 2
n
+ 3 et 3
n
+ 4, alors
p
divise toute combinaison
linéaire, à coefficients entiers, de ces deux nombres.
p
divise donc, entre autres : 3×(2
n
+ 3) – 2×(3
n
+ 4) = 1.
Comme 1 n'a qu'un diviseur positif,
p
ne peut qu'être égal à 1.
F
FF
F
n
désigne un entier relatif. Démontrer que si un entier relatif
a
divise les entiers
n
2 + 3
n
+ 13 et
n
+ 2, alors
a
divise 11.
Si un entier
a
divise à la fois
n
2 + 3
n
+ 13 et
n
+ 2, il divise, par théorème, toute
combinaison linéaire à coefficients entiers de ces deux nombres.
a
divise donc entre
autres : 1×(
n
2 + 3
n
+ 13) (
n
+ 1)×(
n
+ 2) =
n
2 + 3
n
+ 13
n
2 2
n
n
2 = 11.
G
GG
G
Déterminer les entiers relatifs
n
tels que
n
1 divise
n
+ 17, en remarquant que :
n
+ 17 = (
n
1) + 18.
Si
n
1 divise
n
+ 17, comme il divise
n
1, il divise leur différence :
n
+ 17 (
n
1) = 18.
Réciproquement, si
n
1 divise 18, comme il divise
n
1, il divise leur somme :
18 + (
n
1) =
n
+ 17.
Conclusion :
n
1 divise
n
+ 17 si et seulement si
n
1 divise 18.
18 a pour diviseurs : 18 ; 9 ; 6 ; 3 ; 2 ; 1 ; 1 ; 2 ; 3 ; 6 ; 9 ; 18.
Par suite :
n
1 {18 ; 9 ; 6 ; 3 ; 2 ; 1 ; 1 ; 2 ; 3 ; 6 ; 9 ; 18}, ce qui donne
finalement :
n
{17 ; 8 ; 5 ; 2 ; 1 ; 0 ; 2 ; 3 ; 4 ; 7 ; 10 ; 19}.
Théorème : Si
a
divise
b
, alors
ac
divise
bc
pour tout entier
c
non nul.
Démonstration :
Si
a
divise
b
, alors il existe un entier
q
tel que
b
=
a
×
q
. Par suite,
bc
=
ac
×
q
, donc
ac
divise
bc
.
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§2. Types de raisonnement
1. Raisonnement par disjonction des cas
Exemple :
1
11
1^
^^
^
Montrer que, quel que soit l’entier naturel
n
, le nombre
n
(
n
+ 3) est divisible par 2.
On envisage deux cas :
ou bien
n
est pair, il s’écrit alors
n
= 2
k
(
k
N). On a alors
n
(
n
+ 3) = 2
k
(2
k
+ 3)
donc divisible par 2.
ou bien
n
est impair, il s’écrit alors
n
= 2
k
+ 1 (
k
N).
On a alors
n
(
n
+ 3) = (2
k
+ 1)(2
k
+ 1 + 3) = (2
k
+ 1)(2
k
+ 4) = 2(2
k
+ 1)(
k
+ 2)
donc divisible par 2.
On constate que dans tous les cas,
n
(
n
+ 3) est divisible par 2.
2. Etude exhaustive
Exemple :
1
11
1&
&&
&
Déterminer tous les entiers naturels
x
et
y
tels que (
x
1)2
y
= 18.
On sait que 18 = 1×18 = 2×9 = 3×6 et que parmi ses diviseurs figurent deux carrés
parfaits : 1 et 9.
(
x
1)2
y
= 18
22
(1)1 (1)9
ou
18 2
xx
yy

−= −=


==


(x 1)
2
y = 18
11 11 13 13
ou ou ou
18 18 2 2
xxxx
yyyy
−=− −= −= −=


====

(x 1)2y = 18 02 24
ou ou ou
18 18 2 2
xxxx
yyyy
====


====

x et y devant être positifs, les couples solutions sont donc : (0 ; 18), (2 ; 18) et (4 ; 2).
3. Raisonnement par l'absurde
Exemple :
1
11
1*
**
*
n désignant un entier relatif quelconque, montrer que 7 ne divise pas 6 + 14n.
Supposons que 7 divise 6 + 14n, alors 7 diviserait (6 + 14n) 7×2n comme difrence
de deux nombres divisibles par 7. On aboutirait donc à 7 divise 6, ce qui est faux.
La supposition était donc fausse. 7 ne divise pas 6 + 14n.
4. Raisonnement par contraposition
Ce raisonnement est basé sur le principe suivant :
Les affirmations : si P
PP
P alors Q
QQ
Q et si non Q
QQ
Q alors non P
PP
P sont équivalentes, c'est-à-
dire que démontrer que l'une est vraie démontre que l'autre l'est également.
Exemple :
1
11
1(
((
(
Montrer que, si a2 + b2 est impair, alors a et b ne sont pas de même parité.
Si a et b sont de même parité, alors a2 et b2 le sont aussi car un nombre et son carré sont
de même parité. La somme a2 + b2 serait donc paire.
On vient de démontrer que :
Si a et b sont de même parité, alors a2 + b2 n'est pas impaire.
Par contraposition :
Si a2 + b2 est impair, alors a et b ne sont pas de même parité
entier
entier
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5. Raisonnement par récurrence
Soit P une propriété portant sur un entier naturel n et définie sur N ou à partir d’un certain
entier.
Si P est vraie pour l’entier n0 (on dit qu’elle est initialisée au rang n0, ce qui se note :
P(n0) est vraie)
et si P est réditaire à partir du rang n0, ce qui se note : n n0 P(n) P(n+1)
alors P est vraie pour tout entier n supérieur ou égal à n0..
Exemples :
2
22
2)
))
)
Montrer que, quel que soit l’entier naturel n, 7 divise 32n+1 + 2n+2.
Initialisation : La propriété 7 divise 3
2n+1 + 2n+2 est vraie pour n = 0 car 30+1 + 20+2 = 7,
7 divise bien 30+1 + 20+2.
Hérédité : Soit n un entier naturel quelconque.
Commençons par remarquer que :
3
2(n+1)+1 + 2(n+1)+2 = 32n+1+2 + 2n+2+1 = 32n+1×9 + 2n+2×2 = 32n+1×(7+2) + 2n+2×2 donc
32(n+1)+1 + 2(n+1)+2 = 32n+1+2 + 2n+2+1 = 32n+1×9 + 2n+2×2 = 32n+1×7+(32n+1 + 2n+2)×2
Si 7 divise 32n+1 + 2n+2, alors 7 divise 32n+1×7+2×(32n+1 + 2n+2)
comme combinaison linéaire à coefficients entiers de nombres divisibles par 7.
donc 7 divise 32(n+1)+1 + 2(n+1)+2.
Conclusion : La propriété 7 divise 3
2n+1 + 2n+2 est vraie pour n = 0 et héréditaire à partir
de n = 0. Le principe de récurrence permet d’affirmer qu’elle est vraie pour tout entier n
à partir de 0.
2
22
2!
!!
!
Démontrer, par récurrence, que pour tout entier naturel n 1, le nombre 22n + 6n 1 est
divisible par 9.
Initialisation : La propriété 9 divise 2
2n + 6n 1 est vraie pour n = 1 car 21 + 6×1 1 = 9,
9 divise bien 21 + 6×1 1.
Hérédité : Soit n un entier naturel supérieur ou égal à 1 quelconque.
Commençons par remarquer que :
2
2(n+1) + 6(n+1) 1 = 22n+2 + 6n + 6 1 = 22n×4 + 6n + 6 1
22(n+1) + 6(n+1) 1 = 22n×4 + 6n×4 6n×3 + 6 1×4 + 1×3
22(n+1) + 6(n+1) 1 = (22n + 6n – 1)×4 18n + 9 = (22n + 6n – 1)×4 + 9×(1 2n)
Si 9 divise 22n + 6n 1, alors 9 divise (22n + 6n – 1)×4 + 9×(1 2n)
comme combinaison linéaire à coefficients entiers de nombres divisibles par 9.
donc 9 divise 22(n+1) + 6(n+1) 1.
Conclusion : La propriété 9 divise 2
2n + 6n 1 est vraie pour n = 1 et héréditaire à partir de
n = 1. Le principe de récurrence permet d’affirmer qu’elle est vraie pour tout entier n à partir
de 1.
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